C'était vraiment le renouveau pour moi. Voguer à travers Boston avec le Bmx que l'on venait de me prêter, c'était comme me faire pousser des ailes. Alors que dans mon pays, je pouvais en faire "mais pas trop" avant la reprise du taliban. Il fallait comprendre que c'était un sport où on n'y voit pas les filles. Jusqu'à ce que ça me soit même interdit par ma famille quand ils ont repris le pouvoir. Il fallait faire profil bas. Mon père aurait presque voulu effacer notre existence au delà des murs de la maison. Mais c'était pour nous protéger. Ici, à Boston, je n'ai plus besoin de tout ça. Je ne pourrais pas savoir combien de kilomètres j'ai pu faire. à dévaler les escaliers ou à faire quelques figures sur le chemin. Mais c'est à tel point que je me retrouve certainement loin des rues que je connais. Alors que le soleil se couche sur Boston, je me rends compte que je suis incapable de savoir où j'étais. A l'entrée du parc, le panneau indiquait "Landry Park". ça ne me dit rien, j'ai beau essayer de chercher dans ma mémoire, je n'étais jamais venue ici jusqu'à présent. Je regarde autour de moi, cherchant une personne avec un téléphone pour m'aiguiller. Peut-être qu'avec son GPS, il pourrait me dire où aller ? J'inspire lentement avant de descendre du bmx pour m'approcher d'iel. - Bonsoir. Excuses-moi. Je souris chaleureusement, en espérant que mon accent n'écorche pas trop les mots. - Peux-tu. M'aider ? S'il te plait ? Je suis. Perdue. Si je lui donne le nom du parc où est le squat, iel pourra me montrer où est mon chemin, non ? Je l'espère. Si ce n'est pas trop loin. Il y a encore un peu de temps mais ce n'est pas prudent si la nuit tombe et que je traine encore. Papy va être énervé.

Freedom, the new therapy

with @Eshani Qurban and Emanuella J. Borowski
warning : disparition
the 09.06.2022 Near The Campus, Charles River, Boston
Son idée première était de se rendre à La Luna Caffe, afin de profiter de la chaleur de l’endroit, ainsi que de son atmosphère reposante. Car, elle en a plus que besoin, la détective privée se trouvant perpétuellement angoissée. Le cachant à sa sœur Lilly-Ann afin qu’elle ne se fasse pas de mouron pour elle, elle ne sait pas à qui se confier, étant donné qu’elle ne s’est pas liée d’amitié avec énormément de monde, ici, malgré ses trois années ou presque, à Boston. Il faut dire que son monde s’est écroulé lorsqu’elle a appris ce que sa cadette vivait et depuis lors, elle ne cesse de s’en faire pour elle. Emanuella était à l’image d’une mère pour sa jeune sœur, c'est du moins ainsi qu’elle se représentait dans son imaginaire, vu qu’elle s’occupait d’elle en permanence lorsqu’elle n’était qu’un bébé, puis une enfant en bas âge. Mais elle a bel et bien grandi et aujourd’hui, c’est une jeune femme qui étudie à Harvard. Et malgré les drames qui s’accumulent dans l'existence à Lilly, s’il y a bien une chose qu’elle déteste plus que tout au monde, l’ainée, c’est de se sentir impuissante. Hors, c’est toujours le cas, en rapport à cette dernière, malgré le fait qu’elle ne soit plus sous la coupe de ce tueur en série et psychopathe, étant décédé. Seulement, ce sentiment de ne servir à rien, comme si elle ne pouvait pas l’aider, l’assaille tant qu’elle en manquerait d’air. Et même si elle court, se dépense dans de nombreux sports, rien n’y fait une fois qu’elle se retrouve à marcher dans les rues de la ville pour faire des courses ou d’autres choses encore. Alors, elle se rend à ce café pour dévorer un fabuleux morceau de brownie et déguster un chocolat chaud tout en travaillant. Muni de sa sacoche en bandoulière, ses longs cheveux remontés en une queue de cheval tandis qu’ils se trouvent bouclés, elle marche près du campus de l’université d’Harvard. Passant au côté du Landry Park, Em’ continue de marcher, ses mains enfoncées dans ses poches, lorsqu’elle perçoit une conversation dont elle ne devrait pas se mêler. Seulement, cet accent ainsi que le timbre de cette voix, elle les connaît et s’est quand elle sait de qui il s’agit qu’elle s’arrête net, son cœur battant la chamade.
- « Eshani ? ! » Elle prononce si fort que cela ressemble davantage à une sorte de cri. Puis, elle court et rejoint la jeune femme pour se rendre compte qu’il s’agit bel et bien d’elle. Déposant ses mains sur le visage de la jeune brune, une main sur chacune de ses joues, elle la fixe de ses billes bleutées pleines de larmes. « Je pensais qu’il t’était arrivé quelque chose. » Elle prononce dans un murmure pour relâcher son visage et la prendre dans ses bras. « Si tu savais à quel point j’étais inquiète d’avoir aucune nouvelle de toi, ni même de ta famille. » Elle ajoute, soulager de l’avoir trouvée.

Perdue. Je devais m'y attendre mais je me suis baladée sans penser aux conséquences. j'espérais trouver mon chemin avec l'aide d'une personne qui passait par-là. Mais à peine commençait-elle à chercher, qu'une voix s'élève. Mon prénom résonne à mes oreilles et lorsque je me retourne, je remarque une femme blonde. Je mets un peu de temps à cause de la pénombre mais lorsqu'elle se rapproche, à en coller ses mains sur mes joues, le doute n'est plus. - Emanuella ? L'émotion est palpable auprès de la blonde, dans mon cas, j'ai du mal à réaliser. - Non, je vais bien. bien que je ne puisse parler qu'en mon nom et pas celui de ma famille. Je suis un peu déboussolée, perdue, alors que la blonde m'enlace. - Emanuella ? je tente de l'appeler, elle me perds. Ses émotions, je les comprends alors je tapote son dos lentement. - Je suis désolé. Je n'ai pas de téléphone. Mais le fait qu'elle n'ait pas de nouvelles de ma famille, ça ne me plait pas vraiment. ça veut dire que personne n'arrive à les contacter. Je prends un peu de distance pour pouvoir regarder la jeune femme. - Tu n'as pas de nouvelles de mes parents, toi non plus ? c'est la chose qui m'intéresse le plus et je pourrais faire n'importe quoi pour en avoir. Je sens que mon coeur s'alourdit même si je suis ravie de la revoir. Rien ne m'aide à m'accrocher à l'espoir qu'ils vont bien. Hormis la foi que j'ai pour mes croyances. Je remarque que la personne que j'ai accosté a tracé son chemin. Ce n'est plus comme si j'étais encore perdue. - Qu'est-ce que tu fais là, Emanuella ? Tu vis à Boston maintenant ? je la questionne. elle travaillait pour le gouvernement britannique, pas américain. ce qui me surprend.