• flower face @Niven Blackbird

Sac à dos et balade le long de la plage. J'avais eu une énorme journée, le soleil était entrain de se coucher et je voulais en profiter. Du mieux que je pouvais. J'avais incroyablement mal aux pieds mais je voulais tirer la meilleure partie de ce summer camp, visiter tout ce que je pouvais visiter, voir tout ce que je pouvais voir. C'est pas tout les jours que l'ont peut voyager à l'autre bout du monde. J'étais consciente aussi qu'il fallait que je m'intègre à l'université, et que pour ça j'allais devoir aller à quelques soirées, mais mon esprit n'y était pas près. Je me balade le long de la plage et un groupe égare une balle vers moi, me faisant signe de leur renvoyer. Je tire un coup fort dans le ballon et celui-ci termine sur le visage d'un jeune homme presque à l'opposé de là où j'étais censé envoyer le ballon. Je passe ma main sur mes lèvres, choquée de ce mouvement et cours rapidement vers lui, m'excusant de tout mon possible ; "ohlala je suis tellement tellement désolée, j'ai pas fais exprès je visais vraiment à l'autre bout et je sais pas ce qu'il s'est passé, je suis terriblement navrée !" et les yeux regardent l'homme, se bloquant sur le sourcil de ce dernier ; "oh non non non en plus ça saigne, je suis désolée.." et sur le visage, ça se voit, je m'en veux terriblement.

Niven n'allait pas refuser une sortie sur la plage avec ses amis. Petit groupe dans lequel il était respecté et surtout, où il avait une place. Quand bien même il détestait ce qu'ils étaient, ce qu'ils dégageaient, il appréciait d'être le bienvenu. Il faisait partie de la bande.
Malgré... qu'il soit mauvais au foot. Il mettra en cause le sable trop chaud pour ses pieds nus. Il les laissera rire de bon cœur et s'arrangera pour changer le sujet, comme à chaque fois. Seulement, il ne s'attendait pas à ce que le nouveau sujet de conversation arrive aussi vite et lui revienne littéralement en pleine figure. Sonné les premières secondes, sa main se porte sur son nez où il sent un liquide chaud se rependre rapidement. Dans la minute suivante, une jeune femme est à ses côtés pour s'excuser. Elle a l'air douce et ils sont sous le regard d'une bande d'amis qui attendent avec impatience sa réaction. " T'es folle ou quoi ?! " qu'il demande en poussant un peu sa voix, tout en restant calme. Il a jamais été du genre explosif et il détestait devoir l'être.

Sa réaction ne tarde pas et elle est complètement normale, n'importe qui aurait réagit de la même manière. Je n'ai pas fais exprès, mais de son point de vue, ça doit être violence et le sang de son visage en témoigne. "T'es folle ou quoi ?!" je secoue la tête, le corps qui se met à trembler sous la pression, je sais que j'ai fais quelque chose de mal, même si ce n'est pas fais exprès ; "je, je, je, je..." mais je n'articule rien d'autre ensuite, je suis juste impressionnée et désolée et sa colère est compréhensible. "pardon, j'ai, j'ai, j'ai des m-mouchoirs dans m-" et je fouille dans mon sac, à la recherche de mouchoirs, les mains qui tremblent alors que je fouille du mieux que je peux à l'intérieur. C'est la pire chose qui pouvait m'arriver, et alors que je ne le regarde pas, les yeux rivé dans le sac, j'arrive à faire des mots plus entiers ;  "je suis sincèrement désolée, j'ai pas visé volontairement... pardon, vraiment" et je m'excuserai encore des tas de fois s'il le faut. Je relève les yeux vers lui, me pinçant les lèvres vraiment mal à l'aise, tendant les mouchoirs dans sa direction.

Je suis celui qui s'est pris le ballon et qui est en train de se vider de son sang et c'est toi qui tremble en étant au bord des larmes. En ce début de summer camp, je commence à me dire que les femmes auront ma peau et que je ne rentrerais peut-être pas vivant à Boston. Vaguement agacé par la situation, je laissais s'échapper un soupir en t'arrachant le mouchoir des mains. " Arrête de t'excuser déjà " que je commence sèchement. Le mal de tête qui commençait à venir n'était certainement pas dû au coup, mais à ta voix qui semblait incapable de s'arrêter. " Je reviens. " À l'encontre du groupe, leur signalant de continuer à jouer quand ma main agrippe ton coude pour que tu te mettes en marche. Tu n'es pas méchant, mais t'as une certaine posture à garder sous les yeux de tes amis. " Tu vas m'accompagner jusqu'à l'hôtel parce que t'as pas envie d'avoir ma mort sur ta conscience si je m'évanouie en chemin. " Ce n'est pas que j'ai envie de te forcer la main, je t'épargne seulement la honte qui va venir de ce même groupe de personnes que j'appelle mes amis.

Ce n'est pas le sang qui me gêne, ni même le fait que je l'ai blessé, c'est le reste. C'est la colère dont il fait preuve, l'agacement qui se ressent. Le reste, en temps normal, je le gère plutôt bien, mais là, les choses sont un peu différentes pour moi. Compliqué, de se contenir quand on a face à nous quelqu'un de peu compréhensif quant à une erreur de lancée. Il m'arrache le mouchoir des mains et je sais que ce n'est que le début de sa colère, bien qu'elle soit complètement justifiée. "Arrête de t'excuser déjà" la tête se hoche, comme d'un bon soldat. "Je reviens." Dis oui de nouveau en restant là, attendant l'homme. Quand il revient, il m'attrape le coude et je le suis, sans pouvoir faire grand chose d'autre en réalité. "Tu vas m'accompagner jusqu'à l'hôtel parce que t'as pas envie d'avoir ma mort sur ta conscience si je m'évanouie en chemin." la tête fait oui de nouveau ; "Oui, oui, bien sûr, tu as raison" je regarde sa main toujours à mon coude et me pince la lèvre ; "je vais te suivre mais est-ce que tu peux me relâcher s'il te plaît ?" demandé d'une voix douce, qui se veut presque gênée de poser la question. "j'ai de l'eau, est-ce que tu as soif ? ou peut-être pour nettoyer un peu ? tu veux que je regarde avant qu'on arrive à l'hôtel ?" j'essaie vraiment de faire au mieux.

Face à toi, après que la surprise soit passée, j'me retrouvais comme un con avec mes effusions pour faire bonne figure. Agacement qui tire mes traits pendant que je tiens mon nez. Le but est de nous éloigner des regards, de leur faire oublier cette scène - aussi bien pour toi que pour moi.

Tu te plis à mes décisions et tu nous évites des problèmes qui se seraient rajoutés si tu avais décidé de te rebeller. Quand ta voix se fait entendre pour demander des distances, je ne perds pas un instant pour lâcher ton coude et me décaler un peu. J'voulais pas paraitre pour un type qui prend le dessus sur une femme. " Non, ça ira. Je vais bien. " Même si j'ai laissé penser le contraire. " Tu devrais faire attention aux personnes que tu shootes en pleine tête. Tout le monde n'est pas compréhensif. " Tu aurais pu tomber sur bien pire que moi.

Ce n'est pas que j'ai peur de lui, je crois. Je suis juste impressionnée. Il est plus grand que moi physiquement, sûr de lui, agacée et je pourrais même dire arrogant, si je n'avais pas peur de son regard dans le mien s'il comprends que je pense ça de lui. Intimidée est aussi un bon mot, pour me décrire face à toute cette situation.

"Non, ça ira. Je vais bien." On aurait pas cru, et je m'en veux de l'avoir mis dans un tel état. "Tu devrais faire attention aux personnes que tu shootes en pleine tête. Tout le monde n'est pas compréhensif." Soldat qui hoche la tête de nouveau ; "J'ai vraiment pas fais exprès... j'ai pas appris à viser, ce n'était pas volontaire de ma part je..." inspire et secoue la tête. C'est compliqué, cette situation. "et je t'ai proposé de l'aide, j'essaie de tout bien faire. Je suis beaucoup maladroite mais jamais quelqu'un n'a réagit comme toi." tu es de loin la personne la moins compréhensive, mais il faut bien une première fois à tout. J'ai toujours été dans l'aide, l'entraide, et je pensais uniquement rendre ce ballon. L'intention première n'était pas mauvaise, mais ce qui en résulte, oui.

Je ne savais jamais sur quel pied danser dans ce genre de situation. C'était comme s'il y avait deux Niven qui se livraient à un combat dans mes méninges. D'un côté, il y avait la face visible qui devait le rester, ne pas perdre la face pour continuer à être crédible auprès de mes amis. D'un autre côté, je n'avais aucune envie d'être odieux avec cette pauvre fille. Evidemment qu'elle n'avait pas fait exprès, quand bien même je me serais énervé dans d'autres circonstances, j'aurais peut-être lâché l'affaire beaucoup plus vite. Là, on était au milieu d'une scène avec une foule de spectateurs qui observent. Je ne trouve pas mieux à faire que de t'emmener à l'écart pour rapidement reprendre des distances.

Ferme les yeux une fraction de seconde tout en continuant à marche. J'ai aucune idée de comment je vais me sortir de cette histoire sans passer pour un fou. Je lâche un soupir, grimaçant en essayant de regarder si le sang s'était arrêté de couler. " Tu ne comprends pas. " Je m'agace, mais ce n'est pas contre toi. " Ce qu'il faut retenir, c'est que je vais bien. Que tu vas bien aussi. " Je pourrais m'excuser de mon comportement, mais j'ai aucune idée de comment sortir les mots de ma bouche.