Souvent les soirées improvisées à la dernière minute sont les meilleures, c'est ce qu'on dit. C'est aussi ce que je me répète pour calmer mes nerfs le temps que tu déboules chez moi.
Assise dans le canapé, j'te regardais déballer ce que t'avais apporté, te laissant faire comme chez toi dans les lieux. J'hésite entre les chips et un reste de pizza quand tu changes de sujet pour sortir un pilou. Qu'est-ce tu fous ? T'es en caleçon au milieu de mon appart et j'me rends même pas compte que j'peux pas m'empêcher d'observer, jusqu'à revenir à moi et grimacer en te regardant dans ton... pyjama? " t'as l'air d'un enfant de 4 ans qui a grandi trop vite. et j'pouffe de rire quand tu prends place à mes côtés. " tu m'étonnes que t'as chaud, un pilou en presque été, t'es fou !! ".

J'avais lancé l'invitation mais je n'avais pas imaginé que tu la prendrais. Ou pas aussi vite en tout cas. Parce que clairement en fin de soirée en ayant le flemme, okay, mais là, la décision était prise avant même de venir. " j'ai deux oreillers dans mon lit, tu pourras en prendre un. Tu pourras prendre le lit aussi si tu veux, j'peux prendre le canapé." C'était pas comme si j'avais pas l'habitude de m'echouer dessus.
Tu fais le malin dans ton pilou mais rapidement la chaleur prend le dessus. C'est à la fois un régale pour les yeux quand tu te retrouves torse nu, mais un gros désavantage pour le reste de mes facultés. J'bugue en regardant tes muscles, tes épaules et même tes bras. T'es tellement beau que j'en suis complexée dans mon petit survêtement aux couleurs de l'université. " tu veux... boire un truc ou... ou qu'on ouvre la fenêtre pour te rafraîchir ? T'sais avoir de l'air..." ça me fera pas de mal perso.

Tout à disjoncté dans le cerveau. Plus rien ne fonctionne, le corps ne répond plus aux appels. Mes yeux sont bloqués sur ton torse que tu me dévoiles et à ma plus grande horreur, tes yeux voient les miens fixer ta nudité. Je ne suis pas habituée à ça Zed et t'as pas prévenu. J'essaie de forcer les mots à sortir de ma bouche malgré l'atmosphère chargée. J'ai besoin d'air moi aussi, tu vois.
Je ne sais pas comment on s'y prend, mais quand tu attrapes la bouteille pour nous servir à boire, le contenu termine sur mon sweat, me faisant crier de surprise quand le liquide vient au contact de ma peau. Tu voulais te rafraîchir les idées ? C'est choses faites ! " c'est super froid !" et ça fait un choc des temparatures... qui ne s'arrête pas là puisque la minute suivante ta main se retrouve sur ma poitrine. Mes yeux suivent l'action alors que mon visage se décompose dans la panique. Main qui repart aussi vite qu'elle est arrivée. " Je... J'vais enlever ça.." Mon pull, j'entends. Ma brillante idée est de me lever dans l'action, oubliant ma cheville dont la douleur se réveille. J'pousse un grognement et je retombe en perdant l'équilibre, finissant ma course sur tes genoux. " Je suis désolée..." que j'grogne, mes mains sur mon visage pour me cacher. Le pire dans tout ça, c'est que je trouve pas mieux que de pouffer de rire face à la situation devenue gênante.

Y a rien qui va en ce début de soirée. T'es là depuis quinze minutes et j'nous vois revivre le slow du bal une nouvelle fois. Deux maladroits qui perdent leurs moyens pour un oui ou pour un non. Et maintenant, je suis sur tes genoux et on ne sait pas tellement si mes mains cache ma honte ou mon hilarité. Dans l'intimité de mon appartement, je n'avais aucun mal à en rire, c'était même pas plus mal pour détendre l'atmosphère. J'évite cependant de croiser son regard, restant de profil pour masquer la gêne encore un peu présente. " vraiment, au point où j'en suis..."
Maintenant que je suis installée sur tes genoux, j'en profite pour retirer mon pull et finir en débardeur. C'était déjà plus agréable. " je t'invite et tu mets le chaos chez moi..." je ricole encore un peu et je retrouve mon sérieux ensuite. " je suis désolée de te mettre autant mal à l'aise.." le bal, puis ce soir... Et quand je réalise que je suis toujours sur tes genoux, j'me laisse glisser pour retrouver ma place à tes côtés. Maintenant, j'sais que chaque contact avec moi semble avoir un effet négatif sur ta personne.

Pull débarrassé, la chaleur retombe peu à peu, d'autant plus quand je descends de tes genoux pour venir m'échouer à tes côtés. Même si tu venais pour la bonne cause, depuis ton arrivée, l'atmosphère était devenue électrique rendant la moindre de nos actions maladroites. On était pas comme ça en temps normal. " Tu me sauves la vie, j'dis pas le contraire ! ". Reprenant la situation en main, tu te lèves pour remettre tes vêtements. Encore une fois, je détaille ta silhouette, détournant les yeux quand tu te tournes vers moi. Je secoue brièvement la tête en grimaçant. C'est vrai ça, mal à l'aise de quoi ? Rien du tout. J'attrape un donuts quand tu me tends la boite et j'me mets à l'aise en posant ma cheville gonflée sur le bord de la table basse. " Ces trucs sont vraiment une tuerie " que j'te confie avant d'en prendre une grosse bouchée. C'était tellement bon que j'avais aucune honte à les engloutir. J'allais même lécher le kilo de sucre sur mes doigts pour rien perdre. " Meilleur truc du monde sérieux "