T'es qu'un con Yuri, t'es juste un putain de con qui n'a toujours pas compris comment il fonctionnait. Il veut sa liberté, laisse le bordel, laisse le la prendre, arrête d'insister, d'essayer de le pousser à revenir bosser avec toi, avec vous. C'est plus fort que toi hein, tu n'arrives pas à te retenir, pauvre con. Enfin, attends, attends deux secondes, c'est lui qui a décidé de partir, c'est lui qui a voulu se différencier de toi, parce qu'être jumeau ça devait surement plus lui convenir. Toi dans l'histoire, t'as rien fait Yuri, faudrait que tu te rentres ça dans le crane une bois fois pour toute. T'es pas toxique, t'es pas ce putain de jumeau toxique qui fait tout pour que son frère revienne à lui. Si t'es venue là, si t'as débarqué à Boston, c'est pour le travail, mais aussi, évidemment, t'assurer que ton frère aille bien, être présent pour lui et retrouver cette complicité qui a foutu les voiles quand il a fait le choix de se casser. Le Summer Camp, c'est une bonne idée pour se changer les idées, non ? Est-ce que ça va nous permettre de nous rapprocher un peu plus ? Parce que je le sais, il en a envie, je le connais, nous sommes les mêmes. Enfin, ferme ta gueule Yuri, tu verras avec le temps, je dois arrêter de trop penser, prend l'air, ouais, va prendre l'air. Déambulant dans les couloirs de l'hôtel, je monte dans un ascenseur, j'appuie sur le bouton qui me mènera au dernier étage. Je souffle, les deux portes qui s'ouvrent, la lumière automatique qui s'allume, pas d'indication, seulement des plaques faussement luxueuse accroché à chaque porte. C'est pas mon étage, mais je cherche un rooftop, une sortie de secours, une merde du genre qui pourrait me permettre de voir la vue, d'en profiter sans avoir un millions d'humains à mes côtés. Bingo. Je dégaine mon téléphone, message envoyé à la jeune femme que je devais rejoindre ce soir, changement de plan. Prend l'ascenseur, dernier étage, tu vas au bout du couloir, sortie de secours sur la droite, force un peu sur la porte elle est un peu lourde, mais ça en vaudra la peine. Je range mon téléphone, profitant de cette légère brise d'air, une rambarde qui entoure tout l'endroit ou je me trouvais, les étoiles, un milliard d'étoiles, et moi, ce petit être, debout la tête vers le ciel, si petit comparé à cette immensité.  

Déconnectée. Le mot qui peut être associée à ma personne depuis quelques temps maintenant. J'ai arrêté de réfléchir, de me retourner l'esprit dans tous les sens. C'est peut-être aussi grâce à mon traitement, certainement même. Dans tous les cas, ça fait du bien de plus penser. Mon cerveau fait une pause et c'était nécessaire et même bénéfique. J'ai plus ces angoisses qui me prennent et me réveillent en pleine nuit, fini l'estomac serré qui m'empêche d'avaler quoi que ce soit. La tête dans les nuages, le corps qui flotte dans un moment de liberté. C'est ça que je ressens maintenant. Je flippe de devoir arrêter le traitement parce que je sais ce que c'est sans, je dois me battre contre mes propres démons et c'est pas simple tous les jours. J'avais pas eu de rechute depuis.. quelques années. J'étais stable, pas de médocs, pas de crises, rien. Il a fallu une contrariété pour que ça reparte. J'ai perdu pieds, je me suis laissé entrainer dans ce que je ne me suis pas autorisé depuis bien longtemps: s'attacher, s'ouvrir, faire confiance. Etre presque moi même. Je m'impatience parce que ce soir je retrouve Yuri. Cet "ex", relation courte et intense, qui sait mettre des maux sur mes mots, sans pour autant que j'en dise beaucoup. Il me fait du bien. C'est le genre de relation qui me fait du bien. Légère et loin d'être toxique. Même si il a disparu et réapparu l'air de rien, j'ai pas l'envie de me prendre la tête avec lui. Alors que je commence à me dire qu'il n'arrivera jamais jusqu'à ma chambre, mon téléphone vibre, c'est lui. Il me demande de le rejoindre, en haut de l'immeuble, sur le toit. Je m'exécute, je suis pas très difficile à convaincre. Quand je pousse la lourde porte, comme il me l'avait précisé, je l'aperçois au bord de l'immeuble appuyé contre la rambarde. tu veux toujours être dans l'originalité toi! je m'avance vers lui, un peu flippée d'être là. j'suis pas rassurée à l'idée d'être autant en hauteur ! J'ai le vertige ouais, et rien qu'à l'idée d'être sur le toit, je suis clairement en panique. Je suis figée, adossée contre la porte que je viens d'emprunter pour atteindre cet endroit.

Et c'est en regardant le ciel que je me rend compte que sur cette terre, je ne suis rien. Qu'une simple poussière, une chance sur je ne sais combien de milliard d'être ici. Par moment je me remettais en question, me demandant si j'avais toujours fait les bons choix, si je n'étais pas trop égoïste ? Surement que oui, je devais l'être... Je ne suis rien, rien du tout, seulement un pion placé ici dans l'attente de trouver plus fort que moi. Est-ce que je suis une bonne personne ? Est-ce que je pourrais vivre longtemps ? Est-ce qu'Anton finira par m'expliquer cette envie qu'il avait eu de vouloir se différencier ? Cette haine qu'il peu avoir par moment pour notre père ? Et si j'avais fait le choix de le comprendre ? Si les rôles c'étaient inversé, est-ce qu'aujourd'hui, je serais là, sur ce toit, à remettre une partie de ma vie en question ? Accoudé à cette rambarde, le regard dans le vide, complètement perdu, j'ai aucune putain d'idée du déroulement de ce séjour, de la tournure qu'il va prendre. Est-ce qu'on va finir par retrouver notre relation, ou alors, est-ce qu'en venant ici nous avons signé notre descente aux enfers ? Est-ce que je ne suis pas trop dur avec lui ? Que ma peur de l'abandon me pousse à lui en demander trop ? Putain Yuri, ferme ta gueule deux secondes, arrête ça, arrête de trop penser, de toute façon, tu n'es rien du tout, regarde le ciel, la plupart des étoiles que tu voient n'existent même plus, alors contente toi de ce que tu as, de cette relation qui renait plutôt que d'en demander toujours plus. Marnie, cette douce voix vient me sortir de mes pensées, plus d'un an que je n'avais pas entendu ce son, et à vrai dire, c'était apaisant. Je lâche cette barrière, me rendant compte que j'avais exercé une pression un peu trop forte, et je me retourne pour la voir, lui faire face. Elle n'a pas changé. Un sourire sur les lèvres, je hausse les épaules, j'ai préféré changer de plans, lui demander de me retrouver ici plutôt que dans sa chambre, pourquoi ? Je ne sais pas. Mais elle n'est pas rassuré, comme une enfant qui ne saurait ou se mettre, elle est là, le dos appuyé contre cette lourde porte. "Fait moi confiance alors, ici il ne peu rien t'arriver." Je m'approche d'elle, ma main qui vient se tendre pour qu'elle l'attrape une fois à sa hauteur, qu'elle puisse profiter de cette endroit en se sachant protéger et en lieu sur. Elle était belle, Marnie.

C'est d'une facilité déconcertante que j'arrive depuis toutes ces années, à faire mine que tout va bien chez moi. J'ai appris a ruser pour faire croire que je mange même quand je suis à table avec une tonne de monde, j'ai appris à camoufler les angoisses et les cernes. Masquer mes déboires est jeu d'enfant. Il faut bien me connaitre ou que j'en parle de moi même tout simplement, pour découvrir ces faiblesses. Ce manque cruel de confiance, installé depuis des années et que je ne cesse de vouloir chasser. J'oscille entre deux eaux. La fille pétillante et qui regorge de confiance en elle. Ca c'est la Marnie que je laisse connaitre, que je montre, dont tout un chacun peut parler et témoigner de son arrogance détestable. Et la gamine qui se recroqueville sous sa couette parce qu'elle déteste absolument tout ce qu'elle est. J'ai pas toujours été comme ça. Au contraire, la Marnie pétillante, c'est la vraie Marnie. Une fille drôle et fun, un peu chiante sur les bords. Et puis il y a eu ce jour tragique de ma vie d'adolescente qui m'a boulversé. Stress post-traumatique qu'ils ont appelés ça. Tout a changé. Mon rapport avec moi même. Les autres, ces personnes les plus proches, elles se sont pas battues pour rester en vie et moi je suis là à devoir surmonter et porter ce fardeau. Bref. J'ai toutes ces peurs ridicules qui savent très bien me reprendre quand elles sentent la faille. A ce moment, c'est la peur du vide. Cette peur démesurée, incontrôlable et inexplicable. Je sais pas pourquoi j'ai pas simplement dit à Yuri que je montrais pas sur ce toit et que si il voulait me voir, il faudrait que ce soit pas à des kilomètres de hauteur. Il me tend la main, se voulant être rassurant. Difficilement, j'attrape sa main et la serre avec la mienne. Comme si, si l'on tombe, c'est forcément à deux. putain, tu pouvais pas choisir la terre ferme pour se voir merde! voilà, la Marnie râleuse qui resurgit. Je me laisse guider tout en évitant à tout prix de regarder plus loin que le bout de mes pieds. on ira pas plus près du bord que ça! je m'arrête et le retiens, lui qui tentait de m'amener plus près du rebord de l'immeuble. t'en a d'autres des idées pourries comme ça ? Parce qu'autant le dire tout de suite, que je me prépare mentalement ou que je choisisse si c'est la dernière fois que je le revois. Malgré tout, je suis contente de revoir Yuri et je sais que je ne devrais pas m'ennuyer ce soir en sa présence. alors, c'est quoi le plan maintenant? J'essaye de me détendre, ça se sent dans ma voix qui est un peu plus apaisée, je le regarde, lui souri tendrement mais ma main ne décolle pas de la sienne.

J'me suis déjà senti seul, complètement abandonné, sans personne à qui parler, sans personne qui puisse vraiment me comprendre. J'me suis déjà retrouvé dans des situations que je n'arrivais plus à contrôler, me demandant comment j'allais pouvoir faire pour me sortir de tout ça, comme si il n'y avait aucune issue possible. Je connais, ce sentiment, ce sentiment où tu ne peux plus rien contrôler, ou tu vas te poser je ne sais combien de questions qui n'auront aucune réponses valables, aucune réponses qui pourraient convenir à la situation et qui t'aideraient à t'en sortir. J'ai déjà eu cette impression d'être abandonné de tout le monde, sans vraiment chercher l'aide de quelqu'un. J'ai jamais été quelqu'un de très expressif, quelqu'un qui affiche ces sentiments à la vue de tout le monde. Je me suis aussi souvent moqué de l'avis des inconnus, préférant rester en comité restreint pour éviter d'être déçu, qu'on puisse venir me la mettre à l'envers. J'ai des peurs, des faiblesses, des envies que je ne dis pas, tout ça pour me préserver, pour ne pas tenter qui que ça soit de vouloir prendre le dessus sur moi. Mais Marnie, elle, je la laisse volé autour de cette carapace, je la laisse l'effleurer du bout des doigts. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'avais toujours su qu'au fond, elle ne tenterait pas de me niquer. Elle avait comme cette aura qui te poussait à aller vers elle, ce sourire derrière lequel se cachait des maux bien trop dur à apaisé. Une meurtrie, blessé par la vie et qui faisait comme si tout allait bien. Cet enfant à l'intérieur d'elle encore innocent qui n'avait surement pas demandé à vivre ce qu'elle avait pu vivre. Elle n'avait pas besoin d'en parler, parce que j'arrivais à reconnaitre ces personnes qui se cachait derrière une façade pour ne rien laisser paraitre. "Non, je voulais t'emmener au septième ciel." Et cette fois ci, on verra si elle va rigoler ou non à ma blague nul. Ma main qui attrape la sienne, je sens cette pression qu'elle exerce, comme un appel au secours, un appel à ne pas la lâcher, à la guider sur ce toit, la protéger. "C'est très bien ici, ça me convient moi..." Ouais, ça me convient, dans tous les cas, même assis dans une cage d'escalier, ça aurait pu être sympa en sa compagnie. "J'avais prévu un saut à l'élastique mais bon je crois que c'est foutu." Haussement d'épaules, elle ne lâche pas ma main, sourire sur le coin des lèvres comme un ado qui retrouverait la personne sur qui il a des vues, je viens la tirer vers moi pour la serrer dans mes bras, sans vraiment attendre quoi que ça soit en retour. Et je reste comme ça, des secondes qui pourraient paraitre une éternité, un baisé que je viens posé au creux de ces lèvres, comme pour la saluer vraiment. Je relâche cette étreinte, regardant la porte de sortie. "Si vraiment t'es pas à l'aise ici, on peu descendre... J'avais pas d'idée précise en fait, je suis tombé ici par hasard et je me suis dit que ça pouvait être un endroit cool..." Enfin, avant que je réalise qu'elle ai le vertige. Qu'est-ce que tu peux être con Yuri parfois.

Perchée en haut de l'hôtel, j'essaye de ne pas penser à combien de mètres de hauteur je suis séparée du sol. Heureusement que je ne suis pas seule et que je peux m'accrocher à Yuri pour me rassurer. Comme il est grand, il me cache de la vue de l'hôtel qui surplombe la ville. Tu pouvais m'emmener au septième ciel sans m'emmener sur le toit ! Après tout, le connaissant, il ne pouvait pas faire les choses simplement. Cette idée ne me surprenait même pas à y réfléchir. J'aurais même du me douter de l'entourloupe avant de monter. C'est là que je me rend compte qu'il faudrait des fois que je sois moins spontanée dans mes décisions. J'enroule mes bras autour de lui, non seulement ça me rassure mais j'en ai également envie. Il y a toujours eu une entente au beau fixe entre nous et je suis assez contente de le retrouver. T'as pas perdu cet humour... particulier, en tout cas! Je lui offre un sourire puis je le laisse venir déposer ses lèvres sur les miennes. Moment fort appréciable sauf lorsque je sens que son étreinte se décale un peu de la mienne. Alors, je viens le serrer contre moi à nouveau pour pas qu'il me laisse dans l'insécurité de mon vertige bien trop important. Si on reste là, il faut qu'on s'assoie ou qu'on s'allonge mais je peux pas rester debout sans que tu me tiennes ! Le vertige est une peur que je n'arrive pas à contrôler. La définition d'une phobie n'est-ce pas? Je me décolle de lui et j'attrape sa main pour l'attirer au sol. Je m'assoie, proche de lui bien sûr, pose ma main sur sa joue et lui dépose un baiser à mon tour. t'as fais bon voyage? t'es content d'être arrivé enfin pour profiter de tes vacances? J'étais bien plus à l'aise le cul posé par terre que lorsque nous étions debout alors forcément, la conversation devenait bien plus évidente à tenir.

Et quand je la vois enfin débarquer sur le toit, intérieur, je suis content. Je ne le montre pas, car j'ai toujours eu du mal à exprimer mes sentiments, mais elle n'a pas changé. Voir un visage connu après tant d'années, ça soulage, ça fait du bien. Elle avait toujours été cette bouffé d'air frais, ce sourire qui venait effacer les nuages qui pouvaient m'entourer. En sa présence, j'arrivais à me détendre, à paraitre moins froid, moins chiant, moins con. C'était toujours comme ça, les personnes les plus blessés par la vie étaient celles qui, inconsciemment, dégageait le plus d'ondes positives. "La prochaine fois je collerais des étoiles au plafond de ma chambre alors, ça fera l'affaire." Vous savez, ces petites étoiles fluorescentes qu'on balance au plafond, le truc bien dégueulasse mais qui est super cool quand t'es gamin. Enfin, sur le papier, être sur le toit, ça m'avait paru bien, mais en réalité c'était bien différent. Vertige, phobie qu'on ne pourrait surement pas combattre ce soir, nous allions devoir trouver des subterfuges pour contrer la chose. "Je cherche plus à faire d'humour avec toi, j'ai bien compris que t'étais pas bon public !" Large sourire sur le visage, pic enfantin, parce que Marnie, j'avais toujours aimé la chercher, la taquiner. Mes lèvres qui rapidement viennent rencontrer les siennes, elle était là, cette bouchée d'air frais dont je parlais tout à l'heure. C'est court, rapide, furtif, rien de bien concret, mais j'en avais envie, de goûter à ces lèvres, de retrouver ce doux parfum. "J'ai pas pensé à prendre des chaises, tu veux qu'on aille en voler en bas ?" Et bien, on peu dire que ça commence bien, à peine arriver que j'ai déjà envie de descendre voler des chaises. Je vais pas passer les deux semaines ici sans me faire virer, c'est sûr et certain. Sauf que Marnie, elle a une autre idée en tête. Marnie, elle s'en fou, elle vient s'asseoir par terre, me tirant par la main pour la rejoindre. A peine le temps de poser mon cul au sol que directement, elle vient plaquer ces lèvres contre les miennes. J'en profite, l'espace de quelques secondes, juste le temps de fermer les yeux, de lui rendre ce baisé, une main qui vient se glisser dans sa chevelure. Sourire de con sur le visage, hochant la tête à toutes ces questions. "Déjà assied toi là ça sera plus confortable je pense..." Mes mains qui viennent se placer sur ces hanches pour qu'elle vienne prendre place sur moi, je reprend sans pour autant retirer mes mains. "...Ensuite, j'ai dormi la plupart du vol, donc franchement ouais, c'était pas trop chiant, et en soit... Je vais pouvoir souffler un peu, je pense que ça peu me faire que du bien." Mon regard qui se plonge dans le siens, est-ce que c'était normal d'être aussi à l'aise après plus d'un an sans aucune nouvelle ?

Les choses ne sont jamais simples et particulièrement quand il s'agit de ma vie. J'aimerais pourtant que les choses ne soient pas toujours aussi compliqué, mais à croire que ça ne serait pas ma vie sinon. La preuve en est c'est qu'une une soirée, je me retrouve avec mon ex, Yuri, sur le toit d'un immeuble alors que j'ai le vertige et que quelques heures avant je remettais en question cette rencontre parce que Wilby m'envoyait un message. Alors quand je me retrouve dans cette situation insécurisante au possible, face à Yuri, j'ai qu'une idée en tête c'est de ne plus penser ni à Wil, ni a autre chose. J'essayais de paraître la plus normale possible avec Yuri, car je voulais tout de même passer un bon moment. J'étais contente de le revoir quand bien même son idée de se percher à une hauteur aussi impressionnante n'étais pas la meilleure qu'il avait eu. franchement, des étoiles en plastique feraient parfaitement l'affaire ! et puis, c'est un concept aussi. Je nous imagine entrain de les disposer sur le plafond, comme des idiots fiers de leur trouvaille. Voler des chaises? Putain t'as toujours des idées de merde comme ça! Pas besoin de chaises, le sol était parfait pour se poser et c'est d'ailleurs ce que je l'entrainais à faire en m'asseyant. Rapidement, je venais retrouver ses lèvres connues depuis un moment, mais presque oubliées. Ses mains se posent sur mes hanchent et il accompagne ses gestes d'une phrase pour me faire venir sur lui. Face à lui avec mes jambes qui l'entourent, je l'écoute me parler de son vol et de son arrivée.. J'ai à moitié l'esprit qui fuit et l'autre moitié qui essaye de se raccrocher au réel. Tant bien que mal. Un simple signe de tête pour acquiescer ce qu'il raconte en guise de réponse. Je pose mes bras sur ses épaules et mes mains se calent derrière sa tête, vers sa nuque. Mes doigts caressent délicatement ses cheveux et sa peau. J'peux aussi participer à te faire du bien.. proposition plutôt claire, histoire de passer la seconde et qu'on ne soit pas à se regarder dans le blanc des yeux trop longtemps. Je sais que mon esprit peut divaguer bien trop et j'en ai pas envie. Alors je l'embrasse de nouveau, ne lui laissant même pas la possibilité de me répondre vraiment. Mes mains glissent le long de son torse pour passer sous sa chemise.

Je ne le disais pas, je n'en parlais pas ou peu, mais j'étais quelqu'un qui avait besoin d'affection, d'attention. Toute ma vie, ça avait été le cas, et encore plus lorsque mon frère avait fait le choix de partir faire le tour du monde à nos dix huit ans pour ensuite terminé à Boston. Il avait toujours été mon repère, mon point d'encrage à ce monde. Ma seule porte de sortie, la seule chose qui avait pu me tenir en vie, c'était le travail. J'étais devenu ce que mon père avait toujours voulu, ce pourquoi il nous avait formaté depuis qu'on était gosses. Au fur et à mesure des années, j'avais commencé à me perdre moi-même, à errer de lit en lit, me moquant bien de faire du mal à mes partenaires. Tout ce que je désirais, c'était me sentir désiré, justement. Et puis un jour, j'ai rencontré Marnie. C'était bref, court, rapide, mais intense. Aucune faute n'avait été commise lors de cette relation, rien, zéro. Je ne sais pas si j'avais été exemplaire en tant que "copain", si on pouvait me qualifier comme ça, mais en tant qu'homme fidèle, je l'avais été, ouais. Et puis après, disparition. Je suis retourné en Russie, sans rien dire, parce que c'était plus simple de faire du mal que de souffrir soit même. Est-ce que ça faisait de moi une mauvaise personne ? Surement, ouais, mais elle n'avait plus l'air de m'en tenir compte aujourd'hui, rigolant sur cet scène qui aurait pu se produire. "J'ai pas précisé quel type de chaises aussi, des longues, pour pouvoir s'allonger dessus !" Mais autant vous dire que désormais, on en avait plus rien à foutre des chaises. Son esprit divague, elle m'écoute à moitié, son regard se perd. Suis-je devenu si emmerdant que ça ? Je ne sais pas, surement ces problèmes, toutes ces histoires qu'elle avait en ce moment. Est-ce que j'étais autorisé à lui demander ce qui pouvait bien se passer dans sa tête ? Oui, mais je n'en ai pas eu le temps. Je sens ces mains qui viennent s'enrouler autour de ma nuque, phrase qui est là juste pour expliquer dans les grandes lignes ce qui allait se passer entre nous, ce pourquoi nous avions décidez de nous voir, à la base seulement... Je n'ai pas le temps de répondre que ces lèvres viennent se plaquer contre les miennes, beaucoup plus sauvagement, laissant ces mains s'aventurer sous ma chemise qu'elle n'aurait aucun mal à déboutonner. J'en profite, parce que j'ai envie d'elle, depuis qu'on a renouer le contact, je ne pense qu'à ça, qu'à ce moment précis, sachant très bien qu'on prendrait notre pied.

Lorsqu'on s'est fréquenté l'an dernier avec Yuri, nous n'avions pas vraiment mis de mot sur notre relation. Ce genre de discussion flippante, que j'essaye de fuir de manière générale. Si elle n'a pas été mise sur la table, c'est sûrement que nous n'en n'avions pas eu besoin. Nous avions vécu ce que nous avions à vivre, sans se soucier du lendemain. Je n'avais même pas parlé en détail de lui à Elia et Aynoha. Elles savaient que je voyais quelqu'un, mais je n'avais pas pris la peine de le nommer. De plus, cette relation avait été de courte durée puisqu'il était reparti aussi vite qu'il était arrivé dans ma vie. Je ne lui en ai jamais vraiment voulu et je ne saurais expliqué pourquoi. Je pense que je n'avais pas vraiment de sentiments pour lui, que c'était quelque chose de charnel, fusionnel et sans attache. Peut-être que je n'étais pas dans une période où je voulais laisser entre quelqu'un dans ma vie.. Les hypothèses sont nombreuses et je ne chercherais pas la bonne ni la meilleure, juste histoire de trouver ce qui a fait que je n'ai pas eu de peine quand il est parti. À sa remarque, je rigole. Les chaises longues ne sont pas adaptées pour faire ce qu'on va faire Puis je m'étais jetée sur lui, un peu comme une sauvage, sur ses lèvres, sur son corps.