with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

La vue depuis le haut de cet immeuble paraît surréaliste, presque irréelle. Habitué pourtant à vivre dans une grande ville depuis mon plus jeune âge, j’avais pris conscience en arrivant à Boston combien Paris était ridiculement petite face à une telle ville. Et c’était encore plus ridicule à côté de New-York ou Los Angeles. Pays de la démesure qui m’avait charmé parce qu’ici, aucun rêve ne donnait l’impression d’être trop grande. Alors pendant quelques minutes, je me complais à admirer le paysage, la grandeur de l’horizon. C’était vraiment incroyable. Mais cette vue, aussi appréciable soit-elle, ne me permet pas d’oublier la véritable raison de ma présence ici. Rapidement, je tourne les salons pour m’orienter vers le centre du toit et retrouver Edie parmi les autres clients de l’hôtel. La londonienne rapidement identifiée, je me rapproche d’elle, un sourire sur les lèvres alors que je recueille ses premières impressions, plutôt positives. Elle ne regrette pas de m’avoir suivi et c’est l’essentiel. « Tu finiras par te rendre compte que j’ai souvent raison. » C’est relativement vrai, surtout, j’adorais m’en vanter et l’étudiante n’allait pas tarder à s’en rendre compte. En attendant, j’étais décidé à lui faire passer une bonne journée.

Remarquant son téléphone dans sa main, je tente de la convaincre de le couper pour les prochaines heures. Un exercice difficile pour beaucoup, plus encore je suppose pour une jeune maman comme elle, sûrement inquiète qu’il puisse arriver quelque chose à sa fille et qu’elle ne puisse être joignable, mais il fallait aussi accepter que le monde puisse continuer de tourner sans nous. Même si quelque chose chose devait arriver - et je souhaitais sincèrement que l’univers ne cherche pas à me donner raison pour cette fois - je suppose que le père de la petite fille pourrait gérer. Mais mon charme et mes arguments font une nouvelle fois mouche, me permettant d’afficher un grand sourire en constatant l’écran éteint du cellulaire quand Edie le tend vers moi. « Et j’aime aussi beaucoup gagner, alors c’est sûr que je vais y prendre goût, mais j’essayerais de ne pas en abuser. » Je sais que parfois cela peut se révéler insupportable pour mon entourage, mais j’avais ma fierté. Une fierté qui ne fait pas long feu alors que mes pieds quittent le sol et que tout mon corps tombe à la renverse. De la façon la moins élégante et virile possible, j’entre en contact avec l’eau, tombant jusqu’au fond de la piscine avant de remonter à la surface pour respirer un grand coup. Je secoue la tête pour essorer un peu mes cheveux avant de les dégager en arrière d’un geste de la main, observant la londonienne d’un air des plus faussement outrés. « Je vois que mademoiselle sait comment se venger ! Je vais peut-être devoir me méfier, bientôt c’est toi qui va m'entraîner dans des activités inattendues. » Son geste m’avait surpris, mais c’était pour qu’elle se lâche un peu que je l’avais invité, alors je suppose que j’avais rempli ma mission. « Elle est excellente. Tiens, regarde. » D’un geste de la main, je lui envoie le plus d’eau possible, mouillant un peu plus le rebord de la piscine que la jeune femme. « Tu devrais me rejoindre, vraiment c’est génial ! » En cette saison, la température de l’eau était clairement des plus agréables et puis si elle venait me rejoindre d'elle-même, ça m’éviterait d’avoir à sortir de l’eau pour moi-même l’y jeter. Oui, j’étais un peu mauvais joueur.

with @Antoine St-Laurent
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
Ton accident n'est pas si lointain, et pourtant tu te replonges déjà dans la masse de travail, dans tes responsabilités de maman, de sœur aussi. Pour autant, tu te dois d'avouer que ces quelques heures sont les bienvenues pour souffler un peu. D'ailleurs, le jeune St. Laurent ne manque aucunement de te faire rappeler une condition : celle de laisser ton téléphone portable éteint le temps de votre présence ici. Si tu es un peu réticente au début, tu finis par te laisser convaincre et laisse tes affaires sur les transats. Un peu de détente et de rire ne te feront pas de mal au contraire. Et jusque dans cette pensée de souffle léger, tu te diriges vers ton camarade et le pousse de telle manière qu'il se retrouve dans l'eau de la piscine. Tu rigoles de bon cœur, spontanément, chose qui ne t'était pas arrivé depuis un petit moment. Tu t'approches du bassin et t’accroupis tout en le regardant remonter à la surface. Antoine, semble bien avoir pris ton geste, une moue faussement outré peint sur ses traits d'expressions. « Je suis désolé mais je t'avoue que c'était trop tentant … ». Commences-tu tout en souriant amusement avant de poursuivre. « Je suis pas de nature revancharde si tu veux tout savoir, quand à vouloir faire des activités inattendues … j'en sais rien. ». Lui dis-tu tout en haussant tout simplement les épaules car il faut dire que depuis la naissance de Louise tu es davantage prudente et tes activités sont différentes. D'un coup, tu reçois une vague d'eau sur toi et la transition de température te surprend au possible.  Tu continues de rire tout en repoussant tes mèches humides en arrière. Tu l'observes un moment, assez pour savoir que si tu ne venais pas de ton plein gré le jeune homme viendrait lui-même te plonger dans l'eau de force. Tu plonges alors dans la piscine où l'eau y est en effet des plus agréables et cela te rappelle tes séances d’entraînement au lycée puisque tu faisais partie d'un club de natation. Tu repousses sur tes pieds pour remonter à la surface, surgissant juste derrière Antoine et lui replonger la tête dans l'eau, le tout en rigolant.

- -  i want to hold her, i want to kiss her, she smell of daisies. hey my lover my lady river gonna hold you, gonna kiss you in my arms. gonna take her for a ride on a big jet plane.

with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

Je suis content de voir Edie jouer le jeu, de céder à ce qu’on pourrait assimiler à des caprices, mais qui, j’en suis certain, lui permettront de profiter d’une journée pour elle, ce qu’elle n’a sûrement pas fait depuis bien longtemps. Après tout, il n’était pas toujours facile de sortir d’une routine bien ancrée, dans laquelle on avait tendance à s’oublier au profit des autres, au profit de ce qu’il est raisonnable de faire, d’être. La routine, était quelque chose que je tentais de combattre dans mon propre quotidien, même si ça n’était pas évident, mais contraire à d’autres, j’avais la chance de viser un métier qui possédait son lot d’inattendu, qui permettait une organisation différentes de celle que l’on pouvait connaître dans bien d’autres activités. Une chance de faire les choses à mon rythme, comme il me plaisait et dont j’étais conscient. Une chance que je tentais de partager avec d’autres.

Et il ne me faut pas longtemps pour qu’Edie se lâche, adopte mon état-esprit, ma philosophie. Avant même que je ne puisse m’en rendre compte, le sol semble se dérober sous mes pieds, et je me retrouve rapidement dans l’eau, comprenant très simplement se qu’il venait de se passer. Mi-amusé, mi outré, je ressors la tête de l’eau, pose mon regard sur Edie que je félicite de cette traitrise que je n’ai pas vu venir. Mais c’était cette Edie que je voulais voir aujourd’hui. Je lui confirme la température agréable de l’eau, l’arrosant un petit peu au passage pour appuyer mes dires. D’elle-même, elle conçoit à venir dans l’eau, plonge et traverse une partie de la piscine sous la surface de l’eau, avant de réapparaître derrière moi. Mais j’ai à peine le temps de me retourner qu’une pression se fait ressentir sur ma tête, me poussant au fond de l’eau. Une inspiration rapide prise, j’attends que la londonienne relâche la pression pour remonter, lui envoyant de l’eau au visage avec mon bras dès que j’en ais l’occasion. « Pas revancharde, mais bien taquine en réalité ! Tu caches plutôt bien ton jeu. » Je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à ça de la part de la londonienne, mais c’était plaisant. Je me recule un peu et plonge à mon tour, nageant jusqu’à elle, pour venir saisir ses cuisses, lui faisant perdre contact avec le sol pour l’attirer vers le fond, avant de la relâcher, remontant à la surface et lui laissant le temps de faire de même. « T’es bien plus joueuse que je ne l’aurais cru ! J’arrive pas à croire que tu sortes pas plus que ça pour t’amuser ! Tu manques plein de choses. Et tes amis aussi. » Quel dommage qu’elle ne se laisse pas aller plus souvent à renoncer à ses responsabilités.

with @Antoine St-Laurent
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
Le quotidien est bien chargé, il n'y a pas une heure qui n'est pas soumis au terme organisation. Organisé, tu l'as toujours été mais il y a quelques années en arrière, cet attrait de ta personnalité s'est quelque peu décuplée. Être maman a chamboulé bien des habitudes dans ton existence, tu ne le regrettes jamais tu ne pourrais songer ainsi car Louise est la personne la plus importante à tes yeux. C'est juste que le passif a été instructif à ton égard même si aujourd'hui tu as l'impression que non. Tu ne laisses rien au hasard que cela soit pour le bien être de ta petite puce ou encore pour ne pas souffrir . Tu apprends petit à petit à lâcher prise, à faire confiance également mais c'est loin d'être facile. Depuis ton accident, tout devient plus complexe notamment à cause de tes crises d'angoisses et de tes insomnies qui n'en finissent pas. Casser un peu la routine, c'est peut-être ce dont tu avais besoin pour te changer un peu les idées, les rafraîchir du moins ? Et c'est bien ce qu'il se passe en compagnie du jeune St. Laurent. Ce dernier avait une philosophie encline à ne pas trop se prendre la tête et tu décides de la suivre même si cela n'est que le temps d'une journée. Tout naturellement, tu replonges sa tête sous l'eau histoire de le surprendre mais Antoine a été malin et à pris une bonne inspiration. Une fois à la surface, il te renvoie une bonne salve d'eau et tu mets les mains devant pour limiter les dégâts.  « Disons juste que je suis mutine de temps en temps et que parfois cela vaut le détour ? ». Lui confies-tu en rigolant de bon cœur pile au moment où Antoine disparaît sous l'eau pour saisir tes cuisses et te faire toucher le fond du bassin. Quelques minutes plus tard, tu refais surface passant une main sur ton visage puis que tu dégages en arrière les quelques mèches échappées de ta tresse. « C'est finement joué ! ». Poursuis-tu en ricanant avec une certaine légèreté que tu avais presque occulté ces dernières semaines. Tu hausses lentement les épaules tout en écoutant les derniers propos du jeune homme. « J'ai des amis, sortir n'est pas un souci non plus en soit c'est juste que … je n'ai pas l'esprit à ça en ce moment et que je fond pleinement dans le boulot ... ». Ton entourage te reproche souvent de ne pas profiter assez de la vie.

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with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

Dans l’eau, j’ai vite tendance à redevenir un enfant. Il était rare que je me baigne avec pour seul objectif celui de nager. D’ailleurs, il était rare que je me baigne seul. Pour moi, c’était une activité conviviale, que l’on partageait en famille ou entre amis, mais seul, ça n’avait pas grand intérêt. Surement parce que j’avais grandi avec des frères et soeurs, et que la baignade avait toujours été associée à nos jeux d’enfants. On joue, on s’arrose, on rigole et cela constituait majoritairement mes souvenirs de vacances en présence de mes adelphes. Des souvenirs qui ont tendance à revenir en mémoire chaque fois que je plonge dans une telle étendue d’eau, chaque fois que je sens les rayons du soleil réchauffer ma peau humide. Aucun doute, l’été était en train de pointer le bout de son nez, et j’adorais ça. Mais aujourd’hui, aucun de mes adelphes pour piquer dans l’eau avec moi. A la place, Edie, et je comprends rapidement que je ne perds pas au change. Si la jeune femme donnait souvent l’impression d’être une personne sérieuse et responsable, je la découvrais aujourd’hui sous un autre jour, celui d’une jeune femme joueuse et taquine. Elle m’avait déjà poussé à l’eau, sans retenue, avant de réitérer ses attaques en plongeant ma tête sous l’eau. Une attitude à laquelle je réponds en envoyant une salve d’eau sur la demoiselle en guise de vengeance puérile. « Je vois ça, et je comprends mieux de qui ta fille tient ça en fait ! » Je l’avais aperçue plusieurs fois à l’hôpital, avec sa mère, trouvant la ressemble physique évidente mais moins en ce qui concernait leurs caractères qui révélaient pourtant leurs similitudes aujourd’hui.

A mon tour, je plonge sous la surface de l’eau, attrape les jambes de la londonienne pour les tirer vers moi et lui faire perdre son équilibre, l’attirant vers le fond de la piscine avant de la relâcher. De retour à la surface, je passe une main dans mes cheveux pour les repousser en arrière, sourire satisfait sur les lèvres. « J’ai un grand frère et une petite soeur, alors autant te dire que j’ai l’habitude, et que des techniques comme ça, j’en ai plein ! » A force d’essayer de faire plonger l’un ou l’autre, ou pour éviter leurs attaques. Des années de préparations, qui servaient encore aujourd’hui, étonnamment. Le calme revenu quelques instants entre nous, j’écoute Edie justifier son sérieux, certains choix de vie. « Je n’en doute pas une seule seconde mais… Depuis combien de temps tu n’as pas l’esprit à cela, ou que tu es pleinement occupé avec le boulot ? » Elle me donne l’impression de se trouver des excuses Edie, et d’aimer se cacher derrière. « Parce que normalement, ça ne dure que quelques semaines, mais toi… J’ai l’impression que ça fait bien plus longtemps que ça et que tu te complais dans cette situation. C’est quand la dernière fois que t’as passé une journée sans te soucier de tes responsabilités ? Aurais-tu peur d’y prendre trop sérieusement goût ? » Ca peut paraître effrayant parfois, ce goût de liberté, cette idée de s’y soumettre et de ne plus réussir à se raisonner par la suite, mais c’était aussi nécessaire de temps en temps pour ne pas oublier qui on était, pour se retrouver avec soi-même.

with @Antoine St-Laurent
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
L'après-midi prend une tournure bien plus légère, et cela te fait un bien fou. Le jeune St-Laurent a eu une riche idée en vous amenant ici. La vue panoramique vaut largement le détour et la piscine est la petite touche qui manquait pour te détendre. L'eau est un élément qui véhicule d'excellents souvenirs à ton esprit notamment tes longues heures de surf sur la côte californienne lorsque tu étais adolescente.  Une fois dans le bassin le registre du jeu s'exprime entre vous de manière naturelle. Il faut dire en même temps que le jeune brun est d'un tempérament solaire et communicatif à la fois. « Oh là … non, je crois surtout que Louise tient davantage de son père de ce point de vue-là ... ». Lui confies-tu tout en souriant amusé car en effet, ta gamine tire plus son côté malicieux et rusé du coté de Elias, il n'y a pas de doute là-dessus. C'est même un attrait de la famille Wertheimer on dirait bien. Tu en apprends alors un peu plus sur la sphère familiale de Antoine et qu’apparemment il est aussi mutin avec sa fratrie. Vous glissez alors vers un sujet de conversation un peu plus sérieux mais aussi pour mieux apprendre à vous connaître et il semblerait presque que ton ami soit tout aussi observateur que toi pour lire entre les lignes. « Depuis toujours mais un peu plus ces dernières années si on peut le dire ainsi. ». Tu as toujours été une personne studieuse, appliqué et consciencieuse mais tu as toujours su trouver le juste équilibre entre l'amusement et les études. Seulement, ta vision des choses à changer lorsque tu es devenue mère célibataire mais aussi lors de ta rupture avec le père de Louise. « C'est vrai que c'est bien rare de me voir lâcher prise mais ça m'arrive … mais ça fait un moment en effet. Je pense que je ne veux pas ou plus m'éloigner de mes objectifs parce que j'en connais les conséquences … dans de nombreux domaines d'ailleurs c'est une question de généralité. Et quand à y prendre goût … je ne pense pas non plus, je suis trop responsable et ancré dans la réalité pour ça ... ». Lui dis-tu en rigolant.

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with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

Je ne connais pas bien Louise, ni même Edie, notre rencontre étant plutôt récente, mais de ce que j’ai pu voir de la petite fille, elle me paraît ressembler à sa mère. Edie ne semble pas le voir, affirmant que sa fille ressemble davantage à son père, mais je suis certain que c’est son énergie qu’elle possède, sa candeur dans le jeu. Peut-être que ma vision est biaisée, parce que je ne connais aucunement le père de l’enfant, mais pour moi Louise ressemblait bien plus à sa mère qu’elle ne le pense sûrement. « Je pense que tu n’es pas très objective parce que c’est ta fille et tu te dis que tu n’étais pas comme ça au même âge, mais crois moi, elle te ressemble aussi sur ces choses là. » Et je le sais, parce qu’il y a quelques minutes, je n’aurais jamais cru que la londonienne serait capable de me pousser dans l’eau, ni d’essayer de me noyer, même si ce ne sont que des taquineries puérils sans méchanceté. Une taquinerie que je lui fais subir également, lorsqu’à mon tour je viens au contact pour la faire disparaître sous l’eau quelques secondes. Il faut dire que j’ai grandi avec des frères et sœurs, avec qui j’ai toujours été proche et avec qui je ne pouvais éviter ce genre de jeux, notamment l’été, lorsque l’on cherchait un peu de fraîcheur pour pallier la chaleur, parfois étouffante. Quelque chose qui n’a pas beaucoup changé, car malgré le temps qui passe, je restais parfois très puéril dans mon esprit. L’inverse de Edie, qui elle, semble mettre de côté sa part enfantine, pour assumer son rôle d’adulte, ainsi que celui de mère célibataire. Je ne sais pas ce que cela fait, mais je ne pense pas que les deux soient incompatibles, simplement qu’il faille doser un peu les choses. « Je suppose que c’est facile pour moi de dire ça alors que je n’ai pas d’enfants, mais prend garde à ne pas t’oublier Edie, ou passer à côté des bonnes choses. Il est parfois trop tard pour les rattraper ensuite. » Je peux comprendre la volonté d’Edie à faire passer sa fille, son travail et ses études en priorité, mais il ne fallait pas qu’elle s’oublie dans la balance. Il ne fallait pas qu’elle passe à côté de moments uniques même s’ils pouvaient être déraisonnables parfois, car les occasions de l’être pouvaient se faire rare avec le temps. « Mais tu n’as pas peur, de passer à côté de bons moments, d’oublier de vivre pour toi avant tout ? Je peux comprendre que Louise soit ta priorité, mais tu ne penses pas que dans quelques années, elle voudra aussi entendre les bêtises que sa mère faisait à son âge, se rassurer en se disant qu’après tout, ce n’est pas si grave ? » Ma propre expérience pour argument, pour convaincre Edie de se sortir de cette zone qui me parait bien trop étouffante pour être confortable. « C’est vrai, c’est quand la dernière fois que t’as fait un truc bête, sans réfléchir, juste pour toi, parce que t’en avais envie ? Et me pousser dans la piscine ou tenter de me noyer ça compte pas ! Parce que tu n’y as éprouvé aucun plaisir bien sûr ! » Je dramatise un peu à la fin de ma phrase comme si je pouvais être outré qu’on prenne du plaisir à me faire endurer ça. « Tu devrais te lâcher Edie, parce que clairement, ça pourrait te plaire, et ça ne fera pas de toi une mauvaise personne si tu venais à penser un petit peu à toi. »

with @Antoine St-Laurent
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
Entendre une voix extérieure à ton entourage quotidien te dire que ta petite puce te ressemble beaucoup, ça te fait plaisir mais c'est aussi une autre vision des choses. Louise a su tirer le meilleur de chacun de son père comme de ton coté et il en va de même sur le plan physique. La malice n'est pas un attrait flagrant chez toi, c'est même un trait de caractère plutôt absent. C'est pourquoi tu trouves cela intéressant d'entendre dire de la part du jeune St-Laurent que ta fille te ressemble plus ce point-là que tu ne le penses. Sans doute dit il cela parce que vous venez de jouer à la chamaillerie dans le bassin d'eau ? Quoi qu'il en soit c'est toujours bien d'avoir un avis extérieur. « Non, je trouve que c'est bien que tu dises les choses franchement. Avoir un enfant est une responsabilité supplémentaire pour une personne de mon âge mais je pense que l'on en a tous à différents niveaux. Ne t'en fais pas, j'en ai conscience mais j'essaie de faire des efforts mais c'est pas toujours simple ou évident ... ». Et oui, parfois il y a des imprévus mais surtout des impératifs à honorer que cela pour Louise ou te concernant ou autre d'ailleurs. Avec ton accident, tu te dis qu'apprendre à lever un peu le pied n'est pas pour tout de suite. Tu secoues la tête en entendant les mots d'Antoine. « Je ne suis pas dans cette philosophie pour être honnête avec toi. Je pense qu'elle est encore jeune, mais surtout que je dois lui apprendre à être raisonnable en temps et en heure. Et crois moi, pour faire les bêtises, elle peut compter sur son papa.  Elias est bien plus enclin à la prise de risque tout en étant mesuré. ». Lui dis-tu tout en souriant amusé et haussant les épaules tout en réfléchissant à sa question. « C'est une bonne question … me faire renverser par un chauffard sous influence de l'alcool pour éviter le pire à ma gamine ? ». Ton intonation de voix est un peu nonchalante et moqueuse mais au fond c'est bien nul de dire cela. « Eh, c'était drôle de te mettre la tête sous l'eau !  Moi je crois que c'est difficile de le faire naturellement … et encore plus maintenant. ».

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with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

Je ne sais pas si c’est vraiment bienvenue de ma part de conseiller Edie sur ce qu’elle devrait faire ou non, sur les choses dans lesquelles elle devrait se laisser tenter alors que je ne n’ai aucune idée de ce à quoi peut ressembler son quotidien. Je n’ai pas d’enfant, et j’en suis moi-même plus proche que de la maturité, alors il est peut-être déplacé que je m’exprime sur le sujet, moi qui n'ai pas tant de responsabilités, même si mon discours se veut pavé de bonnes intentions. Heureusement, la londonienne ne semble pas mal prendre mon discours et apprécie ma franchise. Une franchise qui n’est habituellement pas au goût de tous et qui pouvait parfois froisser ou attirer bien des ennuis. « On en a tous, c’est vrai, mais les miennes ne me rendent pas responsable d’une autre vie humaine. » C’est là la difficulté de la paternité à mes yeux, et la raison pour laquelle la question des enfants ne se posait même pas, même si je savais que j’adorerais en avoir un jour. Lointain pour le moment. Après tout, je devais déjà apprendre à prendre soin de moi avant de penser pouvoir m’occuper de quelqu’un d’autre quotidiennement. Pourtant, je pensais sincèrement mes propos. Fille ou non, Edie devait penser un peu plus à elle et ne serait pas une mauvaise mère si elle le faisait. « Tu pourrais lui apprendre à être raisonnable autant que tu veux, si elle décide de ne pas l’être en grandissant, elle ne le sera pas. » Que j’affirme, un peu moqueur. On pouvait essayer d’aider un enfant à se forger en mettant en avant certains traits de caractère, mais rien ne garantissait que les enfants continueraient de les suivre en grandissant. J’avais moi-même souvenir que mes mères avaient longtemps tenté de m’apprendre l’importance du silence enfant, un apprentissage que j’avais un temps appliqué, avant de décider par moi-même quand il était important de garder le silence ou non. Malgré tout, ça ne faisait pas de moi un mauvais gamin, et ce n’était pas non plus un échec dans l’éducation que m’avait donnée mes mères. J’étais juste bavard, malgré les tentatives de m’apprendre à être silencieux.

Entendre mentionné Elias, le père de Louise, capte mon attention. Je l’avais aperçu à l'hôpital, sans pourtant échanger le moindre mot avec lui. Je ne le découvrais donc qu’à travers le portrait qu’en dessinait Edie. Un portrait à l’opposé du sien, qui semble au final représenter un bel équilibre de contraires entre eux, et pour Louise. « Vous avez l’air complémentaires. Peut-être que c’est de lui dont tu devrais prendre un petit peu exemple également. » Je parle sans réfléchir, sans savoir réellement ce qu’il s’est passé entre eux, mais en me disant que cela ferait du bien à la londonienne de prendre quelques risques mesurés. De faire un truc “bête”, sans trop y réfléchir. Mais la réponse qu’elle me donne à la question me laisse sans voix, de gêne. Je bégaye quelques syllabes, n’ayant jamais envisagé une telle réponse, et ne sachant pas quoi ajouter à ça. « Je pensais à quelque chose d'inoffensif quand même… » Que je précise, mal à l’aise, ayant la sensation d’avoir fait une gaffe monumentale. Je passe la moitié de mon visage sous l’eau, comme pour me cacher,  avant de froncer légèrement le regard et me redresser lorsqu’Edie avoue avoir aimé tenté de me noyer par deux fois. « Je me suis senti attaqué sauvagement par ce geste. Jamais je ne m’en remettrais ! » Je dramatise dix fois trop pour paraître honnête, parce que de toute façon, je ne l’étais pas. « Je parle pas de faire un changement à 180° en deux jours, mais de te dire “allez, tant pis j’y vais” la prochaine fois que tu te dis que quelque chose ne serait pas raisonnable. C’est comme ça qu’il faut commencer. » Juste commencer à prendre doucement l’habitude de penser à soi une fois de temps en temps.

with @Antoine St-Laurent
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
Tu es dans le véridique lorsque tu dis à ton camarade que tu apprécies sa franchise. Conciliante ou attentive, peu importe le terme à employer tu es de ceux qui préfère que l'on se montre honnête avec toi. Parfois, entendre une réalité de la part de quelqu'un d'autre nous permet de mieux avancer et tu ne fais pas exception à la règle. Alors tu le rassure du mieux que tu peux pour lui faire comprendre que tu ne lui en veux pas du tout. Et tu ne peux pas t'empêcher de rigoler en mêlant ton rire au sien lorsqu'il énonce sa deuxième réplique. Malheureusement, il a totalement raison mais tu essaies quand même de l'enseigner à ta petite puce. Tu espères qu'elle fera toujours les bons choix mais tu sais que rien n'est parfait, que le besoin d'apprivoiser l'existence humaine se fait justement avec l'accompagnement des erreurs. « Ah ça … je ne peux que te croire pour en avoir moi même fait l'expérience ... ». Mais parmi ces certaines expériences, tu ne regrettes pas. Bien évidemment, en dissertant sur l'éducation et surtout sur Louise, tu évoques tout naturellement son père. Tu hoches lentement la tête lorsque Antoine te dit que vous formez un équilibre sans doute à cause de l'opposition de vos tempéraments respectifs. Et tu esquisses un sourire en biais, un brin moqueur et amusé à la fois. Prendre exemple sur Elias ? Oui ça serait une solution pour que tu apprennes à lâcher prise, mais aussi à vivre pleinement ta vie. Seulement, cette dernière t'a forgée telle que tu es alors tu apprends à faire à nouveau des efforts. Actuellement, c'est dur pour l'homme pour que tu as aimé autrefois, un sentiment qui ne t'a jamais réellement quitté et tu t'en rends compte aujourd'hui. Un sentiment dont tu te rappelles car ta mémoire te fait encore défaut depuis la sortie du coma.  Tu te contentes de rester silencieuse et lui envoie une salve d'eau à nouveau. Tu vois également que ta réponse même si elle part d'une tonalité ironique met mal à l'aise le jeune St.Laurent. « Je m'en doute bien … je suis désolée si ma répons t'a mise à mal ce n'était pas mon attention ... ». Et puis tu rebondis en lui confiant que la tentative de le noyer était amusante. Un sourire léger étire tes lippes et tu passes une main dans tes cheveux pour chasser les mèches qui commençaient déjà à sécher. « J'essaie, vraiment mais ça reste parfois hors de portée … ou du moins j'en ai la sensation … mais j'essaie vraiment. ». ton accident et les séquelles que cela avait laissé n'aider pas franchement à la perspective de prendre des risques.

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