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I LOVE HARVARD
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    in happiness and sadness, they said. (desrosiers)
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    Lien du postSam 23 Juil - 0:23
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    C’est quand les questions de Raphaël se font entendre que je me rends compte qu’à l’annonce du diagnostic par mes tantes, mon monde s’est effondré et que j’ai perdu toute la force et la logique dont je dispose normalement. Je n’ai pensé à rien, je me suis juste laissée tomber au fond de ce trou virtuel. J’ai coulé, en quelque sorte. Sous les larmes, la tristesse, la colère, l’incompréhension mais aussi cette putain de culpabilité qui me ronge depuis que la nouvelle est tombée. Je ne sais pas ce que je veux et ne veux pas. Je n’arrive pas à me dire qu’on va s’en sortir, voyant tout cela comme une étape insurmontable parce qu’il n’y a pas de fin heureuse. Est-ce que tout ignorer, me maintenir éloignée n’était pas une façon de me protéger ? Clairement que si. Mais je ne peux plus le faire maintenant. J’ai fait jurer mes tantes de ne rien dire à ma mère, de ne pas la prévenir que l'information est parvenue jusqu'à moi. Pourquoi ? Parce que j’ai peur de prendre la mauvaise décision et qu’elle soit déçue. Y a vraiment tout qui se passe et je ne sais pas qui sortira vainqueur. Pour le moment, j’ai juste besoin de bras, de me calmer et de souffler même si ce n’est que pour quelques minutes. Qui me dit que je ne vais pas repartir de plus belle quand je vais réaliser à nouveau ? Je ne sais pas. Un léger sourire à Raphaël, je me retiens de dire que je préférais sa spécialité d’antan. Une pilule, de la poudre blanche, un truc pour permettre à mes synapses de se nourrir de toute la sérotonine que je leur file. Ça serait bien plus facile. Mais la facilité n’a jamais arrangé les choses et je ne peux pas sombrer sous les yeux de mon mari. Je le respecte assez pour cela. À distance pourquoi pas mais pas comme ça. Merci. Que je souffle en prenant une grande bouffée d’oxygène. Ne pas être seule. C’est le plus important pour moi. J’ai toujours eu peur de finir seule, de ne jamais trouver quelqu’un pour me soutenir, pour m’aider coûte que coûte. J’ai trouvé Raphaël au moment où ma vie partait en couille complet et aujourd’hui, je ne changerais notre relation pour rien au monde. Bon, j’y introduirais un peu de sexe pour le plaisir et le souvenir mais ça s’arrête là. J’ai trouvé ma personne en tombant sur lui au détour d’un club et d’une soirée arrosée et je ne changerais cela pour rien au monde. On a une relation des plus atypiques mais ça nous correspond, ça nous convient et c’est le plus beau là-dedans. On dit souvent qu’on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière avec mais moi, je peux facilement dire que j’ai tout. Et quand je réalise cela, je me sens apaisée. C’est étrange, presque drôle mais agréable. Ça ne sera surement que de courte durée mais je prends ce que je peux. Tu pourrais me mettre dans un taxi en direction de chez moi, je crois que je n’aurais même pas le courage de me débattre. C’est pour dire l’état dans lequel toutes ces nouvelles me mettent. Mais je suis heureuse que mon mari ne soit pas ce type de personne. Il me maudit peut-être intérieurement mais m’aime assez pour garder ses pensées pour lui et me permettre de me poser, de me reposer. Les paupières lourdes, je me détache de lui, retire mon bas pour rester en t-shirt et culotte et glisse sous les draps. Il n’y a rien qu’il n’a jamais vu et il sait que je ne tenterai rien en temps normal alors là, même tout nu, c’est le néant. On réfléchira à la suite demain oui… Que je souffle cela alors que Naboo remonte doucement sur le lit et se place entre son père et moi. Je caresse l’espace entre ses oreilles et dis La meilleure ? Je veux goûter ça alors. Le sourire est forcé, j’ai l’estomac noué et ne pense pas que je vais manger quoi que ce soit mais sur un malentendu, sait-on jamais. Et alors que j’étais allongée, je me redresse quelque peu, embrasse le nez de Raphaël et souffle Bisou de l’esquimeau qui a chaud. C’est ce qu’on disait souvent dans ma famille quand j’étais petite. Se frotter le nez, ça voulait dire se souffler dans le visage et c’était bien quelque chose que je détestais. Je t’aime Raph, du fond du coeur. Pas comme on est sensé aimer quelqu’un. C’est pas des sentiments qu’on partage - enfin si, mais rien à voir avec ceux que je partage avec les autres. Il est spécial, c’est mon petit spécial. Et je ne lui dis pas souvent - pour ne pas dire jamais - mais aujourd’hui, j’en ressens l’envie, le besoin alors je fonce. Ma main sur sa joue, j’esquisse un sourire et souffle Et si tu pouvais me ramener un verre d’eau aussi ce serait sympa… Je suis déshydratée à pleurnicher. Je me la joue drôle, me forçant à retrouver le sourire qu’il y a toujours sur mon visage mais c’est difficile. Il rend les choses plus faciles mais c’est pas un magicien non plus, à mon grand damne.
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    Lien du postSam 6 Aoû - 18:01
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    Parce que, contrairement à elle, j’ai l’esprit clair, j’essaye déjà de réfléchir un peu à la suite. C’est difficile sans trop savoir ses intentions. J’ignore si Gigi a pour plan de prendre un vol pour le Brésil et ne plus revenir jusqu’à ce que sa mère pousse son dernier souffle ou si elle veut simplement s’y rendre pour la serrer une dernière fois dans ses bras et revenir avant d’avoir à lui dire adieu. A sa place, c’est peut-être la deuxième option que je choisirais lâchement, surtout après toutes ces années de silence. Mais je ne suis pas dans sa position et je ne souhaite pas la diriger dans telle ou telle direction parce que je crains qu’elle me le reproche par la suite. Il s’agit de sa vie, de sa relation avec sa maman et seule Gigi peut prendre une décision et agir en conséquence. Je serai seulement là pour l’épauler, comme j’ai promis de le faire lorsque nous nous sommes dit oui. Notre mariage n’a peut-être pas grand chose de vrai, de réel, mais cette promesse l’est et je crois que si elle est là aujourd’hui, c’est parce que ma femme, aux yeux de la loi, le sait. Tu es plus forte que tu ne le penses. Je murmure lorsqu’elle m’avoue qu’elle ne pourrait même pas se débattre si je la forçais à quitter les lieux. Je ne fais pas vraiment référence à ça mais plutôt de manière générale parce que je sais que si elle est abattue aujourd’hui, Gigi finira par se relever plus forte que jamais. Je me trompe peut-être, parce que je ne l’ai jamais vue aussi triste, mais j’espère voir juste.
    La brune s’installe sous les couvertures et Naboo se joint rapidement à la “fête”, qui est bien loin d’en être une. Mon bébé a toujours eu le don de sentir quand je suis triste ou malade et je pense qu’elle sent qu’aujourd’hui, ce n’est pas moi qui ai besoin de sa présence mais bien Gigi. Oui. Faut juste que je nous fasse livrer quelques trucs parce que je n’ai pas encore eu le temps de remplir le frigo. Et de ce fait, les ingrédients sont limités pour me mettre au fourneau, hors j’aime avoir de tout. C’est du gaspillage très souvent mais j’aime m’inspirer en ayant le choix plutôt que de devoir inventer un plat avec ce qu’il reste de disponible. Je ne peux m’empêcher de rire à la phrase qui ponctue son baiser et que je n’ai jamais entendu de toute ma vie. J’ai soudainement l’impression d’avoir six ans mais ça m’amuse plus qu’autre chose et ne trouvant rien à répondre, je me contente de caresser mon bébé en silence tout en observant Gigi. Mes lèvres s’étirent à nouveau dans un sourire, sincère, aux mots que j’entends rarement - pour ne pas dire jamais - de sa bouche alors que j’ai plutôt tendance à les distribuer à toute personne à qui je tiens un minimum. Ça n'a pas le même impact, je dois bien l’avouer. Je me contente d’ailleurs d’un hochement de tête pour lui faire savoir que je le sais et qu’il en va de même pour moi, mais les mots sonneraient un peu fades si je me contente de les répéter. Bien Madame. Je lève la main au niveau de mon front, comme si je répondais à l’ordre d’un marine ou commandant, et vient presser doucement son genou à travers les draps avant de me relever. Naboo fait les meilleurs câlins du monde, n’hésite pas à en abuser. Si toutefois elle ne me réclame pas sa balade. Je sors de la chambre et lorsque j’arrive à la cuisine, je m’autorise un long soupire avant de récupérer mon téléphone pour appeler Zack et le mettre au courant de la situation. Je ne voudrais pas qu’il débarque par surprise et aille s'imaginer quoi que ce soit à trouver Gigi dans nos draps et puis si je dois  m’envoler pour le Brésil dans les jours à venir, je préfère qu’il le sache au plus vite.
    Lorsque je raccroche, je ramène un verre d’eau à Gigi avant de me mettre à la cuisine et pose celui-ci sur la table de nuit en réalisant qu’elle s’est assoupie. Dans le doute, je me mets tout de même à cuisiner pour eux au cas où son repos n’est que de courte durée.

    TOPIC TERMINÉ.

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