@Wendy Witter
L'appel du prestige. Le souffle du danger, et l'attrait de la puissance. Rivalité pulsant jusque dans les notifications du portable; l'effrontée amène la rousse, hautaine, à dévoiler ce qu'elle sait faire de pire. Hypnotisée par le caractère 'toxique' des échanges. Au point d'en demander plus. Bien plus. Persuadée que la belle Wendy tuerait pour graver son nom dans l'éternité. Affreusement attirée par cette ambition démesurée. Au point d'avoir insisté, accepté, de la rejoindre sur son terrain. Environnement digne des hautes sphères, décor pratiquement bâti à coups de billets verts. Le luxe pour une reine, aussi fausse puisse-t-elle être. Ashley se la joue pimpante, un poil provocante; volontaire pour attirer les regards et faire de l'ombre à celle qu'elle convoite. Sa robe noire, légère, laisse entrevoir ses courbes de poupée. Le maquillage, parfaitement accordé, met en valeur le froid implacable des azurées. Inaccessible, mais convoitée. Les chiens n'auront que leurs yeux, pour toucher.

Montée sur talons, Ash' domine aisément les autres têtes féminines; s'amuse ouvertement à battre des cils, accentue son déhanché et observe ensuite les réactions puériles de ces filles à papa, superficielles et jalouses à souhait. Des clichés qu'elle exagère volontairement, à se faire passer pour une pétasse de service. L'image se concrétise presque à l'entrée, lorsque le responsable, on ne peut plus serviable, lui ouvre la voie et la referme aussitôt derrière elle, lui précisant au passage qu'elle est déjà attendue. La princesse désenchantée, elle ne tarde pas à la repérer. Difficile de la rater, l'élégante solitaire, tenue flamboyante pour une beauté à la crinière de feu. - Bonsoir Wendy l'aborde-t-elle tout en s'installant, ne lui décochant qu'un rapide coup d'oeil avant de reporter son attention sur la carte des boissons. - Ou devrais-je dire.. Miss Witter ? les opales se relèvent, s'accordent au sourire provocateur et se reportent sur le barman, prêt à prendre sa commande. - Whisky pur, merci. Mettez ça sur sa note. un coup d'oeil de côté, l'effrontée s'amuse autant qu'elle cherche à gagner son intérêt. Entre elles, il n'y a pas besoin de table pour jouer.  
   

@Wendy Witter
Arène à ciel ouvert pour deux fortes têtes. La joute verbale se prépare, s'annonce comme un avis de tempête en plein désert; l'atmosphère change, se charge subitement, le myocarde résonne avec force dans la poitrine et les opales s'aiguisent, s'animent comme de furieuses vagues prêtes à découper la coque des navires. Wendy a l'avantage de l'expérience, et la blonde en est parfaitement consciente; pour autant, l'égyptienne est persuadée que la belle rousse peut ressentir son ambition, ce poison au pouvoir de corruption, animant chacune de ses pulsations. Tout l'intérêt y réside, n'est-ce pas ? Cette rencontre n'est qu'un test, d'un côté comme de l'autre.

Un whisky. Alcool bon marché, il est vrai. Quoique certaines grandes cuvées méritent un minimum d'égard. Face au champagne, véritable luxe en bouteille, symbole même du prestige des puissants, son verre n'est rien. De cette image, l'oeil extérieur pourrait tirer une vulgaire conclusion: l'élève toise, provoque la plus chevronnée. Et cette dernière attaque, d'emblée. Le souffle doucereux semble descendre le long de l'échine, et Ashley doit contenir un frisson, captivée par ce calme, cette prestance dans l'intonation. - C'est ce qu'on dit, en effet. le visage se tourne, azurées en contact de leurs jumelles, mince sourire étirant le coin des lippes. Avec Wendy, l'issue se jouera dans la mesure. Et les piques seront probablement nombreuses; cette première n'est synonyme que d'avant-goût. Et, puisque l'indifférence ne sera jamais suffisante, la poupée s'approche enfin, à son tour, de l'oreille somptueusement décorée. - Pour être ici aujourd'hui, t'as sûrement passé plus de temps à quatre pattes que moi. l'inférieure effleure discrètement son lobe avant qu'elle ne recule doucement, joueuse jusqu'à l'excès. - Tu dois t'y connaitre, dans l'art de la pipe. susurre-t-elle à voix basse, glissant ensuite sa muqueuse sur ses lèvres; provocatrice sans limites, prête à tout pour prouver qu'elle mérite de finir dans ces petits papiers.  
 

@Wendy Witter
Putain, la conne. La puérile réaction d'une gamine, trop attachée aux apparences et certainement pas au contenu de fond. Prise à son propre piège, dans sa vaine tentative de blesser, d'écorcher, de tirer un relent de colère des tréfonds de sa boîte crânienne. Sérieusement, Ashley ? La voix de sa mère lui siffle à l'oreille, le souvenir malsain d'une époque où débauche rimait avec quotidien. Sans son accord, sans aucun remord de la génitrice, l'incapable qui aura rendu toute cette merde possible. Ce flot de conneries auquel Ash' se rabaisse continuellement, à défaut de savoir faire autrement. L'écho est douloureux; camoufler la blessure relève d'un effort surhumain, et la blonde en perd cette fois le sourire.

Les excuses ne feront bonne figure; pas ici, et certainement pas entre elles. Surtout pas avec Wendy. Les puissants ne s'excusent pas, ils se contentent de justifier. Personne n'irait courber l'échine pour une quelconque formule du style. Ce serait pathétique, une marque de vulnérabilité. - C'est aussi ce que disaient les hommes, quand j'étais gamine et qu'ils se rhabillaient. parce qu'ils n'avaient pas de temps à perdre, eux non plus, avec une 'innocente bon marché'. Parce qu'elle ne représentait plus rien, une fois souillée. Opales subitement ternies, voilées de l'intérieur; la poupée sait refouler les perles salées et se contente d'un soupir, la rejoignant à hauteur après avoir vidé le pathétique whisky d'une seule traite. - Je ne me respecte pas; peut-être pas autant que je devrais en tout cas, c'est vrai. aura-t-elle compris qu'un mal plus grand, plus noir, plus intense la ronge en permanence ? L'égyptienne se protège sous le masque de la salope à bas prix, bien qu'elle ne se considère pas ainsi. - A qui la faute ? Eux, ou moi ? billes grises détournées vers l'assemblée, ces gens fortunés dont les sourires cachent bien des vices. - Maintenant, si t'es prête à en finir avec les clichés.. On va peut-être pouvoir s'y mettre sérieusement. elle ne s'inclinera pas, ne s'avouera pas vaincue. Il en va de sa fierté, de l'égo aussi. Prouver à celle qui croit mener la danse, qu'elles font en réalité, une forme de jeu égal.  
 

@Wendy Witter
La garce. Son absence significative de réaction ne fait que lui rappeler, que des deux dominantes, Wendy est bien celle possédant les clefs de la soirée. Qu'elle n'ira pas se rabaisser à une quelconque forme de compassion; une blessure est une blessure, peu lui importe que la blonde tente de voler avec une aile brisée. Les requins n'ont pas de temps pour cela, et sans doute l'a-t-elle sous estimée. Finalement, en dehors de son ambition démesurée, la rousse reprend les traits de ces puissants qu'elle déteste. Univers auquel Ash' a appartenu, fut un temps. Vouée à devenir la louve de ses messieurs, avant que l'empire familial ne s'effondre. Tout cela pour quoi ? Revenir en qualité d'outsider, gamine du bas-monde sans intérêt à première vue; personne n'irait la prendre au sérieux, si ce n'est pour des jeux plus adultes. - Tu possèdes un empire mais tu n'as pas de coeur.. C'est de l'argent gâché, sérieux. qu'elle relève l'ironie de son timbre, par pitié. Il y a probablement des sentiments, des émotions, cachés quelque part sous la surface polaire; une facette endormie, enterrée pour n'afficher que la capacité à régner. - Entendu. elle aura eu le mérite d'essayer, titiller le filtre de sa sensibilité.. Pour le moins absente. En fin de compte, et même si cela ne l'enchante guère, Ashley va devoir faire l'impasse sur son propre masque, pour incarner ce personnage méprisable, tiré du souvenir de sa mère. - Une cible en particulier, que tu voudrais dépouiller ? un ennemi, rival; peu importe le titre qu'elle pourrait lui donner. Inutile de préciser qu'en comparaison de ces gros poissons, Ashley n'a pas les poches profondes. Qu'à cela ne tienne, l'égyptienne a plus d'un tour dans son sac.    

@Wendy Witter
Il faudra plus qu'une histoire de vilain petit canard. Plus qu'un passé à la dorure écorchée, pour tirer un semblant de bienveillance de sa part. Ashley teste, jauge la rousse, ces répliques et réactions. Quitte à s'en mordre les doigts. C'est qu'à dire vrai, son monde, elle ne le connait pas. Du pouvoir, elle ne saurait en posséder; autrement que par le charme, son atout de poupée. Et de l'empire, des conquêtes, elle ne sait rien, si ce n'est les histoires contées par les livres. Les récits passés, les faits sur lesquels elle peut se baser. Pas de quoi faire d'elle une Reine, Ash' effleure à peine le titre d'historienne. - C'était ironique.. Mais je serais curieuse d'en savoir plus. de découvrir, puisque c'est là ce qu'une archéologue fait de mieux. Et elle en esquisse un sourire, léger mais sincère, comme pour basculer sur une note positive; comme si elle en était capable.

Au fond, la blonde n'a sûrement rien compris. Le mal, c'est partout qu'elle le voit; et ce qui pourrait se rapporter au contraire, à son sens, serait forcément faux. Elle ne fait pas confiance, à personne; préfère imaginer que le monde entier est vicié, si cela peut lui donner une excuse pour rester solitaire, dans son coin, sa fausse sécurité. - Du bon temps ? elle répète, ne comprend pas pourquoi Wendy en vient à rire. Cela n'avait rien d'évident. Ashley n'est même pas certaine de savoir comment s'y prendre; dans son cas, c'est auprès des morts qu'elle trouve l'apaisement. Les vivants, elle ne les comprend pas - ne cherche pas vraiment à changer ça, de toute façon -, et préfère s'en méfier plutôt que de s'en approcher. - Je.. Le sept ? hasarde sa voix, influencée par l'alliance du chiffre au divin, chez les anciens égyptiens. Un porte-bonheur qu'Ashley lance dans un système aux rouages inconnus. - Et.. Ca te fait plaisir de jouer ? les opales scrutent, observent, tentent d'assimiler; mais ce manège tourne vite, et rien ne lui permet encore de s'accrocher.