les prises de sang ne mentaient jamais. nabi le savait parfaitement. pourtant, c'était incroyable pour elle d'apprendre qu'elle est enceinte. après s'être posée des questions sur sa fatigue et ses nausées, la jeune femme a enfin la réponse. dans neuf mois, elle donnera naissance à un enfant. nabi ne pensait pas devenir mère aussi rapidement. même qu'elle ne savait pas si elle avait envie d'être mère. toutefois, en apprenant le résultat, elle fut heureuse. ça arrivait pour une bonne raison. elle devait le dire à berlioz. après tout, il allait devenir papa. comment allait-il réagir? nabi était nerveuse. peut-être que son petit-ami ne voulait pas avoir d'enfant. ça faisait uniquement deux mois qu'ils étaient ensemble, alors ça pouvait sembler précipiter. la demoiselle trouvait ça important qu'il soit le premier à l'apprendre. par la suite, elle allait le dire à sa meilleure amie et à lara-jean, la soeur de berlioz. puisqu'il y avait une tempête qui approchait rapidement, nabi avait invité berlioz. ils allaient être ensemble, durant cette tempête de neige. elle allait donc pouvoir lui dire. la jeune femme décida de préparer un dîner. même si elle n'était pas la meilleure en cuisine, elle voulait faire plaisir à berlioz. en même temps, elle allait lui offrir un cadeau pour annoncer la grossesse. en espérant que tout se passe bien. quelques heures plus tard, la jeune femme entendit la porte s'ouvrir. il s'agissait de berlioz. — salut bébé. elle sourit et l'embrassa tendrement. elle se sentait toujours bien, quand elle était près de lui. elle se sentait en sécurité. — comment ça va? je suis soulagée que tu sois là pour me tenir compagnie. je sens qu'on va rester enfermé dans l'appartement pour un long moment. ce qui n'était pas si mal, en fin de compte. — je nous ai fait à dîner. j'espère que tu as faim.

la tempête de neige qui se prépare semble inquiéter beaucoup de ses proches, lui est plutôt confiant sur la situation. c'est un phénomène météorologique qui se répète presque tous les ans dans l'état, il commence à avoir l'habitude. il n'a juste pas envie de passer son temps enfermé seul dans son appartement donc il est heureux que sa petite amie lui propose de venir. heureux et angoissé par la même occasion, son message n'avait rien de rassurant. c'est toujours mauvais signe quand une personne dit " il faut qu'on parle ". berlioz ne sait pas à quoi s'attendre, il n'a pas l'impression que les choses se passent mal entre eux donc suppose qu'elle ne veut pas rompre avec lui. en tout cas il espère que ce n'est pas ça ! il arrive chez sa petite amie, un sourire sur ses lèvres rosées mais l'angoisse qui grandit au creux de son ventre. l'accueil qu'elle lui fait par le biais d'un tendre baiser - qu'il lui rend - apaise son coeur. mais de quoi veut-elle parler alors ?  — ça va mieux maintenant que je suis là, et toi ? les gens commencent à se barricader chez eux. il glisse ses bras autour de la taille de sa petite amie pour glisser un baiser dans son cou.  — je meurs de faim. et ce que tu as préparé sent divinement bon. elle est parfaite, sa copine. douce, gentille, belle, elle est intelligente, cuisine bien et a plein d'autres qualités qu'il pourrait énumérer. mais il a encore un peu peur de cette annonce qu'elle doit lui faire.  — de quoi doit-on parler ?

nabi savait que les paroles il faut qu'on parle n'annonçait jamais quelque chose de bon. la demoiselle n'aurait sans doute pas dû utiliser ces mots pour dire à berlioz qu'elle devait lui dire quelque chose. toutefois, nabi comptait bien se rattraper. il s'agissait d'une très bonne nouvelle. du moins, elle espérait que ça le soit pour le jeune homme. ils étaient encore jeunes et étaient étudiants. du coup, peut-être que c'était trop rapide. en même temps, nabi avait envie d'avoir cet enfant. elle le voyait comme un signe du destin. il fini par arriver enfin. la tempête commençait à faire rage. si bien que les gens devaient rester à l'intérieur. ce n'était pas une bonne idée de sortir. nabi ne voulait pas être seule. elle avait besoin de voir berlioz. dès qu'il entra, elle l'embrassa. le bisou du jeune homme dans son cou la fit frissonner. elle était tellement heureuse, quand il était près d'elle. juste le fait de penser à lui la rendait également heureuse. elle ne pouvait pas demander mieux. — ça va mieux, maintenant que tu es présent. ils en parlaient justement à la télévision. ça sera long, mais, le plus important, c'est que nous sommes ensemble. elle lui fit un beau sourire. — je suis heureuse que tu trouves que ça sent bon. ça la soulageait. signe qu'elle se débrouillait bien en cuisine. la jeune femme alla dans la salle à manger avec berlioz, quand il lui demanda de quoi ils devaient parler. — attend. je reviens. elle se rendit dans la chambre pour récupérer le cadeau et retourna vers son copain pour lui donner. — ouvre-le. dans cette boîte, il y avait un cache-couche.

il espère que sa jumelle et sa petite famille est en sécurité bien au chaud chez eux, il lui enverra un message sans tarder dans la soirée. l'important c'est d'être en sécurité chez soi, ne pas prendre de risque inutile durant la tempête. ça le rassure d'être en présence de sa petite amie ce soir, de la savoir auprès de lui et pas coincée à l'hôpital. c'est une pensée égoïste pour les malades mais il préfère quand même l'avoir auprès de lui. — ça va perturber les transports demain, c'est certain. beaucoup de personnes seront bloquées chez elles. mais encore une fois l'important c'est la santé et donc d'être en sécurité. il espère que les personnes sans domicile fixe seront également à l'abri pendant cette tempête. malheureusement il ne peut pas venir en aide à tout le monde. — ça me donne faim en tout cas ! un sourire éclaire ses lèvres. la voilà maintenant partie pour récupérer quelque chose dans une autre pièce. il fronce les sourcils, toujours inquiet de ce dont elle doit lui parler. elle revient rapidement avec une boîte qu'il prend délicatement entre ses mains. il ouvre pour découvrir un mignon cache-couche. il ne comprend pas tout de suite puis d'un coup l'illumination. — oh c'est pour ma nièce ? c'est vraiment adorable, Lara-jean va être super contente !

la sécurité avant tout le reste. nabi n’allait pas se mettre en danger en se rendant à l’hôpital, alors qu’il y avait une tempête qui grondait dehors. la jeune femme allait rester dans son appartement en compagnie de son petit-ami. c’était l’occasion idéale de lui annoncer qu’ils allaient avoir un enfant. nabi avait préparé un repas pour berlioz. elle avait suivi la recette de a à z, donc elle espérait que ça soit bon. — c’est certain. les gens allaient devoir faire du travail à partir de la maison, mais nabi savait qu’il y avait des gens qui allaient être assez stupides pour prendre le risque de sortir dans la tempête. — en espérant que tu aimes cela. la jeune femme alla chercher le cadeau qu’elle vouloir donner à son petit-ami. son cœur battait tellement vite. elle était nerveuse. elle se demandait comment berlioz allait réagir. quand il ouvrit le cadeau, il semblait se poser des questions, mais sa réponse surpris nabi. il pensait que c’était pour sa nièce. — hum, non. ce n’est pas pour ta nièce. elle pris son courage à deux mains et se lança. — c’est pour nous. pour notre enfant. je suis enceinte.

en vivant sur le sol américain, sur la côte américaine de surcroît, il faut s'habituer aux problèmes météorologiques. ce n'est pas la première tempête qui survient et ça ne sera sans doute pas la dernière, encore moins avec le réchauffement climatique. il préfère rester sagement à la maison avec sa petite amie plutôt que braver les recommandations du gouvernement en mettant le nez dehors. de toute façon dès qu'il est en présence de nabi il est heureux alors pourquoi voudrait-il prendre des risque et braver la tempête alors qu'il peut profiter d'une soirée avec elle ? en plus ça sent divinement bon chez elle et ça lui donne l'eau à la bouche. — mais oui, t'en fais pas ! tu es une excellente cuisinière ! il dépose un baiser sur ses lèvres pour la rassurer. il est sûr et certain d'apprécier le plat qu'elle a cuisiné. par contre la surprise qu'elle lui réserve peut-être moins. heureusement elle ne compte pas le quitter et il se détend quand il découvre un petit vêtement de bébé, probablement destiné à sa nièce. c'est très mignon en tout cas. sauf qu'elle lui annonce que ce n'est pas pour sa nièce mais pour leur enfant. — quoi ? il fronce les sourcils, non par colère mais par incrédulité tandis que mille questions se bousculent dans sa tête. — comment ça t'es enceinte ? il sait très bien comment on fait les bébés, il n'a pas besoin de dessin. mais elle prend la pilule, nabi. — mais .. de moi ? enfin, c'est moi le père ?

ils étaient ensemble depuis seulement trois mois. il s'agissait du début de leur histoire d'amour. normalement, les gens attendaient plus longtemps pour penser à avoir un enfant. toutefois, ce fut une grande surprise quand nabi a appris qu'elle était enceinte. il fallait croire qu'oublier la pilule une fois suffisait pour être enceinte. la jeune femme avait peur de la réaction à berlioz. elle ne savait pas du tout s'il allait prendre la fuite ou s'il allait accepter cette grossesse surprise. la jeune femme comptait garder cet enfant. toutefois, elle était encore aux études et berlioz également. ça n'allait pas être facile, mais ils allaient s'en sortir. nabi en était convaincue. elle devait se le répéter. alors, pour l'apprendre à son petit-ami, elle avait acheté un cache-couche pour bébé. le message devait être clair. — tu es adorable. c'était un soulagement de savoir qu'elle était une bonne cuisinière. ça allait l'aider, quand le bébé sera arrivé. au début, berlioz pensait qu'il s'agissait d'un cadeau pour la fille de lara-jean, la soeur du jeune homme. nabi lui fit comprendre que c'était pour leur bébé et qu'elle était enceinte. berlioz semblait perdu. il ne comprenait pas trop ce qu'elle disait. il demanda si c'était son bébé. nabi soupira. — évidemment que c'est ton enfant. la jeune femme regarda son copain dans les yeux. — j'ai passé des prises de sang. et ça ne ment jamais. j'ai même passer un test de grossesse pour être certaine. elle passa une main dans ses cheveux. — je sais que ce n'était pas prévu et que nous sommes ensemble depuis trois mois, mais je veux garder ce bébé...

une nouvelle qui le laisse sans voix. il pouvait s'attendre à plusieurs choses mais certainement pas à cela. de multiples questions se bousculent dans son esprit. il n'est pas prêt à être père. ils sont ensemble depuis seulement trois mois et ça lui semble déjà irréel d'être en couple alors que jusqu'à présent il n'était qu'un petit rat de bibliothèque qui passait ses soirées seul devant ses bouquins. et certes il s'occupe de sa nièce parfois mais ce n'est pas pareil, ce n'est pas son enfant. il cligne plusieurs fois des yeux, les secondes défilent dans un silence parfait mais angoissant. il voudrait pouvoir dire quelque chose mais les mots se bloquent quelque part dans sa gorge suite au choc de la nouvelle. — je. ah. oui. d'accord. bah ... ok. je. oui. ok. enchaînements de petits mots qui n'apportent pas plus de sens à ses pensées désordonnées. il respire calmement, ferme les yeux quelques secondes. — c'est inattendu, nabi. et puis il existe pas de mode d'emploi pour être parent. je suis même pas sûre de savoir changer une couche correctement, lara repasse toujours après moi. sans compter qu'ils n'ont pas une situation stable. berlioz ne se plaît pas dans ses études et aurait aimé opérer un changement radical à la prochaine rentrée mais est-ce judicieux maintenant qu'ils vont avoir un enfant ? — tu es sûre de toi ? je te soutiendrais qu'importe ta décision, tu le sais hein ? parce qu'il l'aime et qu'il prend ses responsabilités.

nabi avait peur. elle était terrifiée à l'idée de ne pas être à la hauteur. de ne pas être une bonne mère et tout cela. en voyant le petit plus sur le test de grossesse, nabi a paniqué. parce qu'elle ne pensait pas devenir mère et encore moins aussi rapidement. elle avait pris le temps de réfléchir et garder ce bébé était la seule option possible. il n'était pas question de l'abandonner. nabi devait assumer. en espérant que berlioz assume également. elle aura besoin de son petit-ami. sans oublier ses amis et sa meilleure amie. elle aura besoin de ce soutient pour cet enfant qui arrivera dans neuf mois. évidemment, berlioz était sous le choc. à sa place, nabi l'aurait été aussi. il ne savait pas quoi dire et comment réagir. elle venait de lui apprendre une nouvelle assez surprenante. — je sais, berlioz. je ne sais même pas comment on va faire pour prendre soin de cet enfant. je suis étudiante en médecine, mais le mode d'emploi pour les nouveaux parents n'existe pas. et n'existera jamais. il y avait une différence entre être étudiante en médecine et être mère. — oui, je suis certaine de moi. au début, j'étais surprise et je me demandais comment on allait faire. d'ailleurs, je me le demande encore aujourd'hui, mais je nous fais confiance. elle sourit, tout en regardant son petit-ami. — on s'embarque dans une aventure surprenante et imprévisible. mais je sais que nous serons capable. elle croyait en eux.