février 2021. elle faisait les cent pas dans son appart pia, se rongeant les ongles, se répétant en boucle le discours qu'elle pensait dire à emilio. ils étaient ensemble depuis quoi, bientôt deux mois et bizarrement l'alchimie du début n'était plus là, pourtant pia adorait passer du temps avec lui, à rire, parler de tout et de rien sans aucun tabou ni crainte, se taquiner. elle s'était rendue à l'évidence la sondheim, leurs relation était plus proche de celle de deux meilleurs amis que d'un couple et elle ne se voyait pas continuer ainsi à se mentir et à lui mentir par la même occasion, ça ne serait que perte de temps et clairement, elle l'appréciait trop pour lui faire subir ça. alors aujourd'hui elle lui avait donné rendez vous chez elle, prétextant dans son message avoir un truc à lui dire, le genre de message flippant que personne ne veut recevoir. en retard, pour ne pas changer, l'anxiété de pia ne faisait qu'augmenter de minutes en minutes, puis enfin, la sonnette retentit. une profonde inspiration et la voilà qui lui ouvre, le garçon s'approche, voulant lui donner un baiser mais en retour elle lui fait juste signe d'entrer. "je, je te sers un truc à boire ?" qu'elle demande un peu fébrile en refermant la porte.

time to say goodbye 13-02-21 @Pia Sondheim
d'habitude, quand on me disait qu'il fallait parler je me faisais pas mille scénarios dans ma tête. j'étais le genre de gars droit -ou presque- dans ses baskets, qui se posait pas de questions. le message de Pia sur mon téléphone me plaçait dans une position inconfortable et je pouvais pas expliquer le pourquoi du comment. j'étais paniqué et c'était extrêmement rare mais, je perdais un peu mes moyens. je roulais jusqu'à chez elle et pendant que je conduisais, je réfléchis à elle, nous. on était la veille de la saint-valentin et j'avais rien prévu pour fêter cette fête des amoureux. mes sentiments pour elle avait changé et je me rendais compte que, je l'appréciais comme une soeur, une amie proche, quelqu'un d'important pour moi en gros. je la respectais beaucoup trop pour cacher tout ça sous le tapis et faire genre que ça allait bien. elle méritait pas ça et, j'étais pas assez salaud à ce point. une fois arrivée devant chez elle, je restais un peu dans ma voiture pour réfléchir à cette situation. je savais pas trop comment j'allais faire pour lui dire que j'avais pas cette envie de continuer avec elle, sans la blesser. en plus la lâcher la veille d'un 14 février, je me sentais con.  après avoir pris une grande inspiration, je sortais de la voiture et je marchais jusqu'à sa porte. un doigt sur la sonnette, j'attendais qu'elle vienne m'ouvrir. quelques instant plus tard et la porte s'ouvrit, en découvrant une Pia et sa beauté, toujours aussi splendide. c'était légitime que je m'approche pour lui offrir un baiser sauf qu'elle me faisait signe d'entrée, en me proposant un truc à boire. euh ouais.. de l'eau répondais-je en entrant. t'es sûre que ça va toi? demandais-je, en lui jetant un regard avant d'aller au salon. je m'en foutais du râteau que je venais de me prendre, j'savais pas comment me comporter au fond avec ce poids sur mes épaules.

ce genre de moment n'est jamais facile à vivre, simplement parce que la réaction en face n'est jamais connue à l'avance et c'était ça qu'elle redoutait pia, parce qu'en soit, elle ne voulait pas non plus gâcher la proximité plutôt amicale qu'ils entretenaient l'un et l'autre. le voilà donc dans l'appartement et elle sent bien la brune qu'il est paumé, qu'il ne comprend pas son comportement, la question qu'il vient à lui poser renforce l'intuition. elle ne répond pas dans un premier temps, se contentant de se rendre à la cuisine pour servir deux verres d'eau, car elle aussi elle en aurait bien besoin, sa gorge étant aussi sèche que le désert. après peu de temps la revoilà au salon, emilio toujours là debout, elle pose les verres sur la table basse, manquant de renverser le contenu tellement ses mains étaient moites. elle finit par s'assoir sur le canapé, le silence imprégnait la pièce, et elle se lança, plongea dans ce grand bain de l'honnêteté qui lui faisait une peur bleu. "bon emilio faut qu'on parle." qu'elle lance d'un air grave, elle ne savait pas comment le dire autrement, autant désamorcer la bombe directement et réfléchir aux dommages collatéraux plus tard. "je...je peux plus continuer comme ça." qu'elle finit par lâcher sans prévenir, elle s'ose enfin à le regarder, un peu honteuse, au fond, de ce qu'elle est en train de faire.

(désolé du temps que j'ai mis pour ma réponse )