Les cours en ingénierie, c'est bien parce que tout le monde est sur son ordinateur la plupart du temps. Cela crée une distance physique et je profite pour en prendre au maximum. Les exercices, c'est chacun dans son coin, surtout en informatique. Ce qui m'arrange, j'ai le sentiment de perdre mes neurones quand je suis en présence d'une autre personne. Effet collatéral d'un manque de contact social... alors que je suis le plus heureux du monde lorsque je vais retrouver mes amis. Enfant paradoxal... Le cours se termine, je m'extirpe et savoure la fraicheur des couloirs. Larges, plein d'espaces, proche de la porte de sortie...

J'envoie un message à Cleo pour savoir où elle est. Je me dis que je pourrais peut-être manger avec elle ce midi. Sauf si elle est en train de date sa crush. La chanceuse... Le nez sur le téléphone, je pianote, loin de l'univers environnant mais très vite ramené à la réalité par une voix que j'ai l'impression de bien connaitre. Le coeur palpite, le cerveau pense rêver. Mais lorsque mon regard se plonge dans ces deux océans, j'ai vite compris que ce n'était pas un rêve. " ooooh ... " la respiration se coupe, le rouge monte jusqu'aux oreilles et comme à mon habitude, si enfantine soit-elle, je ne peux m'empêcher de cacher mes lèvres avec les doigts. Comme si je pouvais cacher ma timidité.

" je suis étudiant... ici... " je ne suis pas un simple visiteur, ça aurait pu. mais l'université est grande, se retrouver ainsi tous les deux relève d'un petit miracle. Les songes me ramènent à quelques mois en arrière, au dernier jour où nous avons travaillé ensemble. A ce jour où Leopold a fait vivre à mon corps mille extase... par ce baiser que nous avions échangés tous les deux. par cette étreinte, entre deux arcades, nos deux corps étant si proche que la suite était à deviner... si seulement nous n'avons pas été interrompus...

Ces pensées... elles remontent. " je suis content de te revoir, Leo. " j'ai bien d'autres affirmations à lui offrir mais... je me sens pas à l'aise de les lui dire. Même si elles sont plus que positives à son égard. " tu es seul ? " dans le sens... personne ne l'attend ? Enfin, je ne sais pas trop... " enfin, je demandais... juste comme ça... " le regard évasif. difficile d'avouer être faible...

Je suis tellement surpris de le voir aussi, ce n'est pas sans effet sur moi. je n'ai pas oublié Leo. Comment le pourrais-je ? A vrai dire, j'étais même déçu de ne pas avoir pu le connaitre davantage. Et pas seulement pour le baiser que nous avions échangés, pas seulement pour mes fantasmes qui ont été alimentés par son souvenir. Lèvre qui se retrouve mordue par les dents, geste incontrôlé, quand il lui retourne son aveu. Lui aussi ? Chaleur qui augmente en moi, je ne sais pas quoi faire. Nous sommes au milieu de la foule, je ne suis pas à l'aise. Seuls, je l'aurais déjà tiré à moi. Je me serais déjà rapproché pour retrouver cette proximité que j'aimais bien.

Je suis clairement perdu et soucieux de la réaction de Leopold, tout comme j'aimerais pouvoir passer du temps avec lui. Mais je ne veux pas nuire à ces projets. Ils sont partis sans lui. je ne peux retenir cette satisfaction en moi de savoir que je pouvais lui demander de rester avec moi. réflexion qui se perd au contact de sa main sur ma peau. j'en ferme les yeux et me prépare à mourir quand il me dit qu'il veut m'embrasser. Mes yeux s'ouvrent en grand, surpris, je le fixe intensément. " M'em...M'em...br.... M'embra...sser ? " je bégaille. Je ne suis pas la personne qui est à l'aise avec les déclarations en public. Plus discret, plus pudique. Je me sens rougir à l'extrême.

" C'est le genre de promesse, qu'il faut... respecter... " Lèvres qui se tordent sous la timidité maladive, incontrôlée. Mais avec le temps, je suis capable de prendre des initiatives. Main qui se glisse à celle qui caresse mon visage. " Je... viens... " regardant autour de moi, je tente de trouver un échappatoire. Je tire Leopold vers un couloir moins fréquenté mais surtout, où l'on sera moins dérangé. Et une fois qu'on tourne au dernier angle, là où ce bout de couloir ne mène qu'à une sortie de secours, je me laisse porter contre le mur, et force avec mon bras pour qu'il vienne contre moi.

Le regard implore Leopold bien avant que les mots ne puissent réclamer quoi que ce soit. Main qui se détache de la sienne pour rejoindre l'autre sur son torse. " Embrasses-moi... Leo. Enlaces-moi aussi. Et en fait... fais tout ce que tu veux... " c'est ainsi que je me suis toujours donné quand on m'attire. Entièrement. Je le désire pour son être. Je me sens tremblé légèrement, par l'attente qu'il me touche. Je veux le laisser faire le premier pas. Le mien a été source d'émotions. J'ai besoin qu'il m'emporte aussi...

TW; tendresse

Le cœur palpite à l'idée de se retrouver en compagnie de Leopold. Il me plait et j'ai envie de passer du temps avec lui. Du bon temps. Mais nous étions dans le hall, je n'étais pas à l'aise, encore moins pour me rapprocher de lui. Cet endroit, je dois avouer que je l'ai découvert à tout hasard. Il ne mène à rien et je me suis caché un nombre incalculable ici depuis que je suis arrivé à Harvard. Pas pour des raisons charnelles mais parce que la foule, ce n'est pas un univers où je suis à l'aise. A présent dans cet endroit où je me sens en sécurité, je me laisse ouvertement aller avec Leopold. Regard brillant alors que ce rapprochement me fait vriller les neurones. Je me souviens encore de la première fois qu'il m'a embrassé...

Je me mets à rougir lorsqu'il me fait une remarque. Si j'ai des idées ? Qui n'en aurait pas ? Je me pince les lèvres, ne sachant pas quoi dire pour ne pas passer pour un pervers mais avec lui contre moi, c'est difficile de dire ce que je ressens de façon plus... chaste ? " J'ai envie de ... beaucoup de ... choses ... avec toi. J'ai... " mon regard quitte le sien, c'est difficile d'assumer ce que l'on ressent. Mais je ne peux pas le laisser sans réponse. " Profitons... de ce ... moment ? rien... que nous deux... on ne sera pas... dérangé... " puis finalement, je me laisse emporter par la douceur de Leopold. Rien que le contact de sa main contre ma nuque, de sa main sur mes hanches, c'est électrique. Ce baiser...

J'ai envie de m'enflammer. Je suis un sentimental, je m'attache de manière générale. Mais avec Leopold, je ne sais pas du tout comment ça va se finir. La seule chose que je sais, c'est que j'ai envie qu'il me porte de l'attention. Une attention physique, une attention intense. Et c'est ce qui me fait vibrer lorsque nos corps se rapprochent dangereusement. Mes mains se glissent le long de ses flancs pour remonter jusqu'à son visage, sa chevelure. Mes doigts s'y entremêlent, enserrant les racines sous l'intensité... " Continues... " je murmure à son égard. " Je suis tout à toi, tu le sais ? " je finis par dire alors que nos souffles se mélangent, la respiration se retrouve quelques instants alors que je presse à nouveau mes lèvres contre les siennes. Que mon corps frôle le sien sous le désir.

J’ai le cœur sur le point d’exploser sous la sensation de nos baisers, de ce rapprochement physique. Je ne suis pas un grand tombeur, alors, Leopold qui m’embrasse, m’étreint… je me sens emporté, je suis toute chose et je ne rêve que de ce moment… Ne serait-ce que l’après-midi à profiter de ses lèvres, ça me plait. Ça me rend heureux. A tel point que je ne vois pas venir ce moment... Un froid envahit ma peau, m'arrache des frissons désagréables quand Leopold prend de la distance avec moi. Mes yeux papillonnent, j'ai du mal à déconnecter de ces baisers. " Ce qu'on fait ici ? " je répète, ne saisissant pas la question correctement. Ni pourquoi il vient à se la poser. ça me semblait évident entre nous. C'est alors que les questions fusent à nouveau des lèvres du Adams. Je comprends alors qu'il semble être pris de doute quant à mes intentions à son égard. Je ne cache pas que je ne sais pas ce qu'il attend de notre relation. De l'amitié améliorée ? Une relation sérieuse ? Une relation charnelle ? Pour ma part, je me lançais dans l'inconnu. Mais en aucun cas, je ne ressentais de la honte vis à vis de Leopold. Les raisons de notre présence ici, c'est différent de ça. Je n'ose pas m'approcher de lui, je sens qu'il est tendu et une part de moi a peur de cette réaction. " je n'aime pas quand il y a trop de monde. et... je déteste me dévoiler devant tout le monde. que ce soit pour embrasser quelqu'un ou même pour discuter. C'est un endroit tranquille où personne ne vient... " je me frotte la nuque en pensant à ce que j'avais désiré en venant ici avec lui. Parce que je désirais bien plus que des baisers. Alors ici, c'était l'endroit rêvé. " Je pensais... que tu aurais eu envie... de moi... alors... un endroit... tranquille... c'est tout... " je tends la main pour prendre la sienne, l'intention y est mais je n'ose pas, je retire ma main au dernier moment. " désolé si je suis... comme ça... je... je voulais pas te blesser... " parce que je ne parviens pas à tout saisir, à tout gérer. je sens que ça commence à me travailler au point que je me sens défaillir à mon tour. " je... je n'ai pas honte de t'apprécier... toi et moi... j'ai très envie que ça continue. s'il te plait... m'abandonnes pas ici " je suis fébrile, dans l'incertitude, à l'idée de me retrouver seul ici. je m'accroche toujours, malheureusement.