Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Winter Birdwhistle C'est la dernière ligne droite et tu le sais. Dans quelques petites semaines, jours même, tu te présenteras à ton concours. Des années que tu attends ça, des mois que tu le prépares, le concours pour devenir prof des écoles, ton rêve de gosse. Si pendant des années t'as pas été un élève très assidu, frôlant l'échec et arrivant chaque année à t'en sortir in extremis niveau moyenne pour passer à l'étape suivante, cette année c'est les choses sérieuses qui ont commencé. Car si tu te loupes, tu devras attendre un an de plus pour retenter. Et hors de question, t'es lasses des bancs de l'école, t'as envie d'être libre. Enfin… d'une certaine manière. Alors tu passes littéralement ta vie à la bibliothèque, révisant tous les sujets possibles et inimaginables. Ce soir encore t'y est et tu vas de nouveau faire la fermeture. Layla n'arrive toujours pas à croire, de tout ce temps passé à plancher, encore plus lorsqu'on sait que des deux, c'est toujours elle qui a été la première de classe. Tu laisses tes affaires en plan sur la table le temps d'aller aux toilettes, prends ton temps après en être sorti et t'être lavé les mains, juste car tu regardes des snaps débiles que viennent de t'envoyer tes potes en soirée. Ca détend ton cerveau, t'as bien le droit à dix minutes de répit non ? Tu retrouves la bibliothèque, noir complet, tu plisses les yeux. Coupure de courant ? Tu comprends vite que c'est pas le cas quand tu comprends… que tout le monde est parti. Tu regardes ta montre, il est vingt deux heures passées, la bibliothèque est fermée, et merde ! "y'a quelqu'un ?!" tu lances fort en espérant entendre une réponse du gardien dans le noir mais rien.

Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Avery Rhodes Je hais cette époque de l’année, parce qu’elle me rappelle son absence. Il ne fêtera pas ce Noël avec nous, il continuera de dormir six pieds sous terre. J’ai la haine. Après ces trois ans, je suis toujours aussi énervée contre Dieu ou le con qui décide du sort de chacun d’entre nous. Le seul moyen que j’ai trouvé pour passer outre ma douleur, c’est les cours. Je potasse en permanence, pour occuper cet esprit qui me joue parfois des tours. Je connais la bibliothèque comme ma poche. Ce soir, alors que la nouvelle année a démarré, je me retrouve encore dans ce lieu qui regorge d’écrits prestigieux. Je m’oublie totalement, absorbée par un vieux manuscrit que j’ai trouvé au dernier étage, aidée par une échelle que j’ai galéré à manipuler. Assise sur le sol ciré, j’ai étalé mes affaires tout autour de moi et j’ai commencé à dévorer le bouquin tout en bouffant mes bonbons haribo. J’ai même gardé ma pisse, la flemme d’aller aux chiottes et de me geler les fesses. Mais le temps lui, il a continué de s’égrener et soudainement, la lumière artificielle qui me permettait de lire s’est éteinte. Le noir est tombé d’un seul coup et la peur s’est manifestée instantanément. Je n’ai même pas capté que les gens s’étaient tous barrés. Plus aucun bruit, y a que le silence pesant qui s’est installé. Refermant lourdement le livre, j’entends tout à coup une voix vers l’arrière de la salle. « Par ici ! » Ramassant mon sac, je m’aventure à travers ce labyrinthe, mon sens de l’orientation ruiné à cause de l’obscurité. « Je suis pas loin de l'accueil, vers l’entrée, suis la lumière de la sortie » La porte s’est verrouillée, je sais pas comment on va pouvoir dégager d’ici sans prendre une sanction. C’est fou, je n’ai pas été attentive aux rappels de la secrétaire. Quelle courge. « On est coincé mec, la grille est tombée »

@Winter Birdwhistle La panique te prend soudainement, t'aimes pas ça, cette immense bibliothèque plongée dans le noir, on dirait la scène d'ouverture d'un film d'horreur. Ouais t'assumes, tu flippes. Tu parles fort pour faire entendre ta voix à la personne en charge de fermer derrière tous les étudiants mais rien. Sérieusement, personne n'a fait le tour des rayons avant de partir ?! C'est quoi ce délire. Tu entends une voix féminine s'élever, et tentes de suivre la bonne direction avec ses indication. Obligé d'avancer doucement et prudemment à la lumière de ton téléphone, tes pupilles commencent elle à s'acclimater à l'obscurité dans la pièce. Tu trouves la dite lumière sous la porte de sortie, et au loin se dessine une silhouette. "quoi ? y'a pas d'issues de secours avec portes à pousser ?!" tu lâches d'une façon un peu trop sèche. T'approches d'elle et remarques enfin son visage éclairé à la faible lumière au dessus de la porte devant laquelle est descendue une grille fine. Une petite blonde, traits fermés et dépitée, mais tu peux pas t'empêcher de l'observer un instant plus long que prévu et plus long que poli, elle est très jolie. "une porte dans les arrières, une fenêtre ouverte… j'suis sur qu'on peut trouver une solution." tu t'adoucies et lâches un sourire.

Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Avery Rhodes Cette université est plus vétuste que l’on pourrait le croire. J’comprends que la sécurité soit poussée, cette bibliothèque abrite des chefs d’oeuvre valant une petite fortune. Ce qui m’pose question, c’est le laxisme fait pour évacuer les étudiants en fin de journée. Maintenant que l’on est bloqué ici, qu’est-ce qui nous reste à faire ? Joindre le concierge ou patienter ici, avec cette bonne odeur de bois et de papier usé par le temps. Sortant des ténèbres, je t’aperçois enfin avec ton téléphone et je crois que je suis soulagée. Ne pas être seule me rassure. Timide, je n’ose pas m’attarder sur les traits harmonieux de ton visage. En d’autres termes, la nature t’a gâtée. « Peut-être oui, soyons optimiste » Une notion que j’ai perdue lorsque la mort s’est mise sur mon chemin. Un sourire venant rompre mon visage fermé, je me place à tes côtés et emboîte le pas à la recherche d’une sortie quelconque. « T’es un rat de bibliothèque ? Qu’est-ce que tu faisais à cette heure-ci ? » Tutoiement, interrogation idiote, je sens que je vais faire bonne impression. De toute façon, suis-je obligée de battre des cils en compagnie d’un beau jeune homme ? Non. C’est la société qui nous a appris à interagir, mais si je souhaite faire la tête d’enterrement je le peux. Le hic, c’est que je n’en ai pas envie. Quelque chose me pousse à attraper les étoiles pour les mettre dans tes yeux. « On dirait que notre sérieux se retourne contre nous .. De toute façon je suis maudite » Histoire d'en remettre une couche et de m'enterrer totalement.

@Winter Birdwhistle Ton éternel optimiste pour un instant reprend le dessus. C'est pas grave, vous n'allez pas en mourir et quand bien même vous restez enfermés une nuit entière dans cette bibliothèque… elle n'a pas l'air d'être de si mauvaise compagnie, si ? Après ses mots et voyant son sourire, tes lèvres s'étirent l'air et l'envie de lui faire comprendre que c'est ça que tu veux voir. Tu prends le pas et elle te suit, posant des questions bateau dont que tu ne peux clairement pas lui reprocher, t'aurais fait pareil. "absolument pas, je dirai même le contraire ! mais je dois préparer un gros concours donc pas le choix. et toi ? c'est la première fois que je te vois." t'aurais presque envie de rajouter je m'en serais souvenu mais tu retiens la vérité par respect. "maudite carrément ?" soudainement piqué au vif de curiosité. T'arrives devant une première porte que tu tentes de pousser, fermée. Direction la prochaine tandis que votre petite conversation vous tient tout le long.

Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Avery Rhodes J’ai eu de la chance dans mon malheur. Je ne suis pas seule avec le fantôme de ce lieu. Tu es tout aussi rêveur que moi ou simplement inquiet pour un concours, au point de te faire barricader dans cette enceinte. Est-ce que toi aussi tu es de ceux qui rougisse lorsqu’il s’adresse à un inconnu ? Parce que moi oui. Le coeur s’emballe et les phrases sortent n’importe comment. Je crains d’ailleurs de marmonner un truc qui n’a aucun sens. La cause ? Un manque de confiance en moi que je traîne depuis que j’ai capté qu’on pouvait être humilié en disant une connerie. « Moi ? Occuper l’esprit pour éviter qu’il ne divague vers des contrées bien sombres » La phrase signifie quelque chose, mais d’un point de vue extérieur : que dalle. Me sabotant comme j’en ai tant l’habitude, j’émets un rire discret tout en masquant mon sourire pourtant si parfait. Merci les bagues dentaires immondes. Ton smile est pas mal aussi. « J’ai tendance à en rajouter des caisses, ne fait pas gaffe » Pas de sortie pour le moment, la porte ne bouge pas. Les mains dans les poches, je t'accompagne dans ta recherche, sans savoir comment poursuivre la discussion pour éviter le blanc de la mort qui tue. « Je m’appelle Winter, si jamais tu me cherches par la suite, enfin, si on ne crève pas d’ici demain matin. T’as vu, je suis toujours pessimiste, j’arrive pas à penser autrement » Je me cogne alors la tronche, comme pour rééquilibrer ce cerveau dysfonctionnel, mais c’est bien plus profond que ça. Plus subtil.

@Winter Birdwhistle Bien morose l'inconnue aux longueurs ensoleillées. Tu le sais bien, que tu devrais pas être aussi curieux, mais tu peux pas t'en empêcher. Parce qu'au mauvais endroit au mauvais moment ? Parce que elle tout simplement ? Piqué au vif ta curiosité, éveillée par l'intérêt purement physique il faut le dire. Ces traits pour lesquels t'aurais été capable de baratiner tous les mensonges du monde, y'a quelques mois encore, juste pour une seule pour un seul objectif : l'avoir pour toi. Maintenant tout est différent, tu dois être droit, tu dois être parfait, pour elle. Mais c'est étrange car pour la première fois depuis des mois, t'as devant toi quelqu'un pour qui tu serais prêt à tout faire afin de réussir à glaner quelques mots supplémentaires. Elle parle avec des jolis mots énigmatiques, c'est volontaire ou pas t'en sais rien, mais ça marche. "je vois ça, tu ricanes doucement qu'est ce que tu étudies ?" Elle te dirait le théâtre ou la littérature que tu serais pas étonné une seule seconde. Première porte c'est un loupé, tu continues suite à ses mots "Winter… ?" comme si t'étais avare d'informations dont tu donnes ensuite l'exemple "moi c'est Avery Rhodes." Seconde porte, un loupé encore, tu soupires longuement avant de tourner la tête et de tomber sur une machine de confiseries. "on ne va pas mourir madame la pessimiste, en tout cas pas de faim." tu lui adresses un large sourire avant de trottiner jusqu'à la machine "qu'est ce que peux t'offrir ? des chips, des chips, des chips ou encore des ch… oh un petit paquet de madeleines !"

Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Avery Rhodes Si j’suis mystérieuse, ce n’est pas un choix volontaire, mais par crainte. Tout inconnu est potentiellement une nouvelle source de souffrance. S’attacher, tisser du lien c’est prendre le risque de souffrir éternellement, jusqu’à ce que la mort vienne toquer à notre porte. C’est donc pour cela que je stagne dans l’ambiguïté, c’est pour te garder à l’extérieur. J’sais bien que les rencontres peuvent être ponctuelles, mais elles peuvent aussi conduire aux plus belles relations. Il faut toujours un départ, excepté pour la famille, elle, on ne l’a choisie pas. « Médecine monsieur » Un monsieur tout jeune, tout éclatant, tout … optimiste. « Oui, Winter, interdit de te moquer ou c’est chatouilles jusqu’à l'agonie » Ton identité complète obtenue, on se dirige vers une seconde porte verrouillée. Aucune surprise, mais un grand soulagement lorsqu’un distributeur s’érige à notre gauche. Extrêmement dynamique, je peine à te suivre, peu habituée aux personnes aussi extraverties que toi. Enfin, j'veux juste dire que tu es positif et plein d’énergie. Un bout en train comme dirait l'autre. « Chips en repas, madeleine en dessert. » Je pouffe de rire, balayant la mèche dorée qui s’est invitée devant mon regard. « Ah, j’ai oublié de te le mentionner, je suis une femme qui coûte cher » Sourcils soulevés promptement, j’appuie ma tempe contre la machine qui ronronne et t’observe silencieusement. Les traits de ton visage sont fins. Tes yeux enchanteraient n’importe qui. Un battement de cil et on vacille. « J’espère que tu seras encore vivant dès l’aube … » Parce qu’avec moi comme compagnie, t’auras probablement envie d’en finir.

@Winter Birdwhistle Médecine, t'es impressionné et tu ne le caches pas. Alors la blonde est vouée à aider les autres, à sauver des vies même, ou juste aussi réparer les poignets cassés des gamins un peu trop fougueux. Ceux qui savent pas tenir en place, ceux qui sautent dans tous les sens. Ceux qui sont comme t'étais. Bien qu'à cet instant, tu fasses preuve d'un calme et d'une patience comme jamais auparavant. Certainement que si t'étais tout seul tu aurais déjà fait le tour du bâtiment en t'agitant dans tous les sens pour en trouver la sortie. Là t'es différent, comme si toute la retenue qu'émane d'elle était finalement quelque chose qui pouvait se communiquer. Abandonnant pour un instant les recherches, l'attirant dans le piège de la nourriture pour provoquer un peu plus les échanges, ça fonctionne et t'es même ravi d'entendre pour la première fois comme le véritable son de son rire. Tu farfouilles au fond de tes poches pour en sortir plusieurs pièces. Tu galères à trouver le bon compte mais finis par les faire glisser dans la machine pour récupérer deux paquets de chips et un de madeleines. "c'est ce que je vois oui." t'hausses un sourcil avec un sourire. Les produits finissent par tomber et tu lui lances un paquet bien qu'elle ne soit pas si loin que ça. "reflexes !" Les bras chargés tu cherches ce petit coin avec des canapés à l'entrée, qui d'habitude sont toujours occupés par des étudiants. Ce soir il n'y a absolument personne, évidemment. Tu marches dans cette direction en t'assurant du coin de l'œil qu'elle suit toujours à côté. Tu te laisses tomber dans l'un des fauteuils "pourquoi ? t'es une tueuse en série et tu comptes faire de moi ta victime pendant la nuit ?" tu prends un air faussement sérieux avant de rire, et espères voir s'étirer son sourire.

Widener Library jeudi 6 janvier 2022
@Avery Rhodes Les joues se sont empourprées. La probabilité pour me retrouver avec un garçon est d’habitude nulle. Agir comme si de rien n’était, c’est toute une stratégie qui repose sur … le sabotage. Je crois que je ne veux définitivement pas plaire. De toute façon, est-ce qu’une fille essaierait de flirter avec toi dans ces circonstances ? Qui a dit que c’était une loi universelle ? Balivernes. Être fidèle à moi-même, voilà ce qui me botte. Peu importe si tu ressors d’ici avec une migraine ou l’envie de me tuer, tout ce qui compte, c’est que je t’aurais vendu qui je suis réellement. Légèrement inattentive, je reçois un paquet de madeleines dans les seins. Attrapé in extremis, la grimace qui va avec, nous nous dirigeons vers le coin des lecteurs bavards. Le bruit du sachet comme compagnon, je m’assois finalement sur le bord du siège et retire mon manteau qui m’donne encore plus chaud. Les éclats de rire qui viennent ensuite transpercer le silence, je tape le plat de ma main sur mon front. « Non non, j’dirais plutôt que je conduis les gens à la mort. Je suis morbide. Je veux dire, la mort est un sujet qui m’obsède » Oh putain, bravo Birdwhistle, j’pense que tu as réussi ton coup. Tu t’es enterrée toi-même, tiré une balle dans l’pied ou que sais-je. Comment ai-je pu être aussi sotte ? Je comprends mieux pourquoi j’ai si peu d’amis. Je fais fuir. Belle comme le jour, pourri comme un cadavre dirait-on. « Alors, tu as passé de bonnes fêtes ? Tu es retourné vers ta famille ? À moins qu’elle soit dans les parages, j’viens de Chicago, mes proches sont tous là-bas, je n’ai personne ici. J’donne juste des graines aux oiseaux et je leur raconte ma vie » Facepalm intérieure, j’ai définitivement besoin de cours en sociabilité. Paquet dérobé de tes mains, je le pose sur mes genoux et dégaine le gel hydro alcoolique. « T’en veux ? » Parce qu’avec les bouquins, j’suis pas rassurée à l’idée de bouffer les chips de mes doigts grouillant de microbes. Ah, encore un trouble obsessionnel compulsif. Abrège mes souffrances, barre toi à l'autre bout de la biblio, je comprendrais.