A dire vrai, Haiwee, elle ne sait toujours si c’est une bonne idée. Si elle a le bon jugement à son sujet. Mais elle se refusait, de s’arrêter à cette première rencontre loupée. Et puis la leur ne l’était pas tout à fait. Ce n’était, dans le fond, qu’un quiproquo, une lacune dans sa manière de s’exprimer. Une faiblesse due à sa naïveté. Comme d’habitude, une amérindienne devant se rattraper de ne pas avoir su communiquer. Malhabile dans cette société.

Et peut-être qu’elle aurait dû en profiter, se donner une excuse de le fuir lorsqu’il lui a expliqué ce qui pouvait le troubler. Seulement, elle y a mis un pied, dans ce monde de la nuit. Elle en est devenue un dommage collatéral, malgré elle. Néanmoins, maintenant, elle le trouve cet univers bien trop réel. Elle n’a plus le droit de passer à côté, de faire semblant d’oublier. Alors voilà, elle a décidé de le retrouver, de se faire pardonner de l’avoir, cette soirée-là, blessé. Elle serait allée au Sidh, si elle avait pu, aurait demandé son nom, prête à feindre le fait qu’elle désirait se retrouver face à lui, nue. Comme lorsqu’elle a rencontré Sheng, en mai dernier, elle a musardé sur l’application afin de le trouver. Le bon prénom, la bonne description, et une invitation au fil d’une étrange conversation.

De ce fait, à l’heure désignée, elle descend de son appartement, précisant à Sheng qu’elle ne rentrerait pas tard, comme une enfant. Et de toutes les manières pour donner suite à leur pari, elle n’est plus en droit de recevoir des amis. Et elle ne se plaindra pas, de sortir quelques heures afin de profiter de Noël, de sa magie. Emmitouflée dans la chaleur du duveteux de sa doudoune, elle patiente les mains posées sur les roues de ce fauteuil roulant qu’elle a de plus en plus de mal à accepter. Mais nécessaire aujourd’hui car elle n’aurait pas pu longuement marcher.
Après quelques secondes alors, elle voit sa silhouette apparaître, elle en hoche sa tête. Un sourire s’étant glissé sur ses lèvres, lorsqu’elle lui souligne une timide vérité. « Tu vois, je ne peux plus danser. » Viens, on essaie, de mettre toute la laideur du monde de côté.       

:copyright:️ 2981 12289 0

J'suis incapable de dire si ça aide ou si ça m'enfonce d'avantage, d'écrire ce qui reste gravé dans ma petite caboche. Alyss a raison ; peut-être devrais-je le dessiner. J'y songerais, quand je rentrerais dans le silence de mon appartement. Pour l'instant, tu t'es mise en tête et en défi, de remettre quelques couleurs dans la peinture monochrome de nos récits. J'suis plutôt doué pour faire ça, d'ordinaire. Là c'est juste que j'ai égaré quelques crayons, et qu'il ne me reste que les plus ternes. Un peu de pastel, à peine. Mes préférés, les fluos, les criards, ont roulé sous deux-trois meubles. Des meubles qu'on soulève quand on s'injecte quelques délices poudrés. J'l'ai pas fais, pas aujourd'hui. Pas avec toi. J'crois que j'ai trop peur que tu vois, à la lumière de lampions ou d'un sapin trop éclairé, la rougeur du blanc de mes orbes. Pourtant, c'est un peu de couleur. Mais, j'aurais beau essayer, j'pourrais pas me purifier d'avantage. C'est déjà foutu pour rentrer dans les ordres, ou même donner mon sang. Et foutu, j'pensais que ça l'était aussi, quand tes doigts ont oublié de rejoindre les miens. Seulement, mademoiselle Colombe ne s'avoue pas facilement vaincue, n'est-ce pas ? Elle résiste aux balles, après tout. Y a eu trop d'infos pour que j'sache vraiment déterminer dans quel état d'esprit je me pointe ce jour-là au festival d'Hiver. Et, sûrement est-ce inutile de le savoir. Sûrement que dans ce monde où les gens crèvent dans une ruelle, dans cette existence où les plumes blanches sont teintées de rouge, c'est inutile de se rappeler des moments où l'on recule. Je ne veux voir que les courses, les pas en avant, les décors lumineux et l'odeur du vin chaud. Les lèvres écartelées, le vert du regard qui à défaut de planer, déballe ce cadeau avec hâte, regardant tout autour de lui comme un gamin. Finit par se poser sur toi. Oublie, vise trop haut, puis s'abaisse. « Tu vois, je ne peux plus danser. » Dans un monde où nous n'avons aucune mauvaise histoire à raconter sur notre rencontre, j'aurais apposé un baiser sur ton front. Mais les contacts, désormais, j'évite. J'ai même les mains bien enfoncées dans les poches de ma veste. « Ca, c'est parce que tu n'as pas beaucoup d'imagination. » Soufflé avec malice. « Je vois au moins deux manières de danser. » J'en trouverais encore d'autres, si tu me laisse cogiter. La danse, ça n'a pas besoin de deux jambes valides, d'un corps en forme. La danse, ça nécessite juste un peu de joie, et une bonne compagnie. Deux-trois secondes de pause. Ose : « J'ai le droit de te pousser ? » Demandé, puisque certains détesteraient. La morsure dans l'inférieure. « En sachant que, j'vais pas te mentir, y a des chances que j'finisse par faire n'importe quoi. » Tu vois un ralentissement dans tes pas, moi, j'vois surtout une multitude de conneries à effectuer. Finalement, à ton contact, j'ai retrouvé quelques stabilos dans mon dos.

:copyright:️ 2981 12289 0

Quand elle l’observe, elle en vient à s’interroger, sur un tas de choses qu’elle est, à dire vrai, incapable d’expliquer. Comment ou plutôt pourquoi il a fui, ce soir-là. Lorsqu’elle voulait de ses doigts, mais pas d’un temps à froisser des draps. La serviette qu’elle lui avait laissée, pour quelles raisons il a choisi de ne pas l’utiliser. Même s’il a tenté de s’expliquer par messages interposés, ici et maintenant, elle trouve que ça manque de clarté. Et cette personne à la tête explosée, tu as remarqué que les détails, elle ne te les a pas demandés ? Elle a joué de sa naïveté en faveur d’une potentielle amitié. Certains diraient que c’est de la folie, qu’elle frôle l’hérésie, mais elle ne peut retenir le fait que simplement, à l’avoir à proximité, elle sourit. « Ca, c'est parce que tu n'as pas beaucoup d'imagination. » Elle s’est fait la malle, lorsqu’elle a failli perdre le goût de ses émotions. Avant, elle imaginait. Des mondes tout entier. Lorsqu’elle était dans sa forêt. Elle osait et se racontait l’univers en croyant qu’il était meilleur, celui d’à côté. Que négociait sa liberté était une bonne idée. « Je vois au moins deux manières de danser. » Elle arque les sourcils, prête à le questionner, à lui intimer de la faire tourner… Oui mais, elle arrive à la fin de sa convalescence, alors elle ne devrait pas s’y risquer. Raisonnable, la Haiwee. « J'ai le droit de te pousser ? » Elle mord sa lèvre, comme lui le fait, mimétisme en un acte manqué, heureuse de ne pas avoir à le demander. « En sachant que, j'vais pas te mentir, y a des chances que j'finisse par faire n'importe quoi. » Elle fronce l’entièreté de son expression, elle mime une fausse réflexion, une confiance qu’elle pourrait ne pas lui donner. Peut-être qu’elle ne devrait pas, après tout. « Alors je crois que j’aime ça, » et elle te fait un signe pour que tu te place derrière elle, que tu prennes le contrôle sur tout ça, « le n’importe quoi. » Elle est toujours armée de son sourire, de sa bonté, de son envie de mettre des couleurs dans sa vie. « Si tu devais me conseiller une seule chose à essayer en cette période, ce serait quoi ? » Car chez elle, la fin de l’année, elle n’a pas cette teinte-là. Celle des guirlandes et des sapins. Celle d’individu qui envoient valser le destin.
:copyright:️ 2981 12289 0

Faut juste que ça revienne, tu sais. Comme un refrain qu'on a perdu, et dont on entonne les premières notes, inlassablement, en espérant que le reste arrive. Là, caché dans ma caboche de gamin perdu, y a le reste de la chanson. Y a même sûrement quelques pas de danse. Boite de pandore aux allures d'une palette de peinture, bien cachée au milieu du ventre. T'as qu'à essayer de chanter avec moi, peut-être qu'à deux on rassemblera les notes, on les positionnera correctement sur les lignes de la clé de sol. J'y crois pas, qu'on ai perdu définitivement cet art de voir la couleur. On a juste besoin d'un peu d'aide. Ce festival, par exemple. J'crois que j'y serais allé défoncé avec Denzel, juste pour chronométrer combien on tient sur des patins sans se casser la gueule et s'éclater le crâne contre la glace. Sauf qu'avec toi c'est différent. J'essaye de voir ce que ça fait, le sang délavé et la mémoire assaillie de flashs dégueulasses. T'es assez forte pour contrer ça. Peut-être parce que j'ai la tête qui mouline, à m'demander ce que je fous là alors que ma peau te rebute. J'ai pas encore compris comment tu fonctionnais la colombe, et dès que j'place mon crayon de papier pour dessiner quelques contours, tu me fais gommer. « Alors je crois que j’aime ça, le n’importe quoi. » J'aurai parié le contraire, tu vois. Et rien que ça, ça panse doucement la griffure dans mon dos, qui porte ton adn. « Mademoiselle est aventureuse. » L'amusement qui se tisse sur les lèvres masculines ; le corps qui se déplace dans ton dos, pour agripper les poignées de ce fauteuil. Un morceau de confiance, de tes doigts aux miens. « Si tu devais me conseiller une seule chose à essayer en cette période, ce serait quoi ? » Appuyé sur les poignées qui vont devenir ses meilleures amies, à n'en pas douter, perché sur la pointe de ses pieds, l'homme longiligne regarde, observe. « Une seule chose ? » Oiseau indécis, se laissant porter par tous les vents. « Pourquoi on devrait se limiter à une seule chose ? » Commence à te pousser vers les stands. « On va tout tester ! » La bouffe, le maquillage de Noël, glisser sur le verglas, placer quelques décorations de Noël. On débattra plus tard, si j'le fais pour toi ou pour moi. Dans cette allée aux stands, on va s'avancer et récupérer nos stylos de couleur. « Par contre j'te préviens, ça s'finit sous une couronne de houx. » Courbé en avant jusqu'à ton oreille, l'espièglerie plantée sur la bouche. Ma main qui vient délicatement se plaquer devant tes yeux. « Allez choisis un stand ! » Au hasard ; viens j'te montre ce que ça fait, que de se laisser porter.


:copyright:️ 2981 12289 0

Elle essaie de comprendre, d’assimiler, aider par sa douceur, par sa tolérance, elle apprivoise au mieux les cœurs, et elle l’a directement aimé, du tien, la couleur. Même si, même si c’était délicat, cette soirée-là. Même si elle ne t’a pas envoyé le message qu’elle désirait. Même si tu as pu croire qu’elle ne voulait pas regarder plus loin de que tes contours, alors qu’elle est envieuse d’apprendre les choses en détails, tous les jours. « Mademoiselle est aventureuse. » Elle en craque une moue malicieuse, et le laisse se placer derrière elle, prête à lui laisser les commandes de cette journée.

Et malgré leurs carcasses abîmées, malgré les croyances écorchées, elle est prête à croire que dans le monde, elle est partout, la beauté, il suffit de bien observer. « Une seule chose ? » Il interroge et l’amérindienne en hausse les épaules, ne voyant pas en quoi ce serait une bêtise de choisir une chose au milieu de toutes celles qui s’offrent à eux. « Pourquoi on devrait se limiter à une seule chose ? » Elle en ouvre la bouche comme pour amorcer une véritable réponse à sa question, mais la vérité est simple, de ses lèvres, il ne sort aucun son, parce qu’elle ne saurait pas le dire, le pourquoi. Elle ne le sait tout simplement pas. « On va tout tester ! » Elle aime l’engouement qu’elle ressent, tu vois, Horace, vous coloriez par-dessus les schémas des tourments. « Par contre j'te préviens, ça s'finit sous une couronne de houx. » Une fois n’est pas coutume, Haiwee ne comprend pas tout. C’est bien, une couronne de houx ? « Allez choisis un stand ! » qu’il entonne alors qu’ils ont avancé, qu’il pose sa paume sur ses paupières amusées. Elle en accueille la chaleur contre sa peau naturellement gelée. Alors elle anime la sienne, de sa droite, elle index. Elle fait mine de réfléchir, comme si elle y voyait. Elle tourne, en piètre magicienne munie d’une baguette sans aucune pareille.

Le doigt tourne quelques secondes, et puis s’arrête, juste comme ça, aussi facilement, un duo d’enfants. Qui oublient. Qui omettent. La balle. Le fauteuil. La tête éclatée. L’enfer sous leurs pieds. « Celui-là ! » elle s’exclame, la Haiwee, et de sa main libre elle accroche celle venue l’aveugler. Tu vois, qu’elle n’a pas peur de te toucher. Un jour, elle prendra le temps de te le préciser. Si ça peut raviver quelques nuances de plus, tout ce que vous pouvez gratter. Elle rouvre ses yeux sur l’endroit désigné, y a une odeur de caramel qui vient lui chatouiller instinctivement le nez. « Ça tombe bien, je parie que tu étais affamé. » Y a les cacahuètes entrain de chauffer, de tourner dans une machine qu’elle ne saurait pas nommer. Y a des sucettes, arc-en-ciel. Y a cet intermède, irréel. « Je t’invite, » sourire retourné, son regard au tien, accroché, « je te dois un verre. » parce que la colombe, lorsqu’elle s’est écorchée les ailes sur les murs du Sidh, t’as bien voulu la rattraper.

:copyright:️ 2981 12289 0

Il faut refuser les limites, tu sais, surtout celles que tu te fixes toi-même. Des choix, on a pas besoin d'en faire. Je veux tout, sans concession. Je veux tout et je me fous que ça prenne du temps. On ira cueillir dans chaque petit chalet installé, un peu de réconfort. De ces brindilles, on se fera un nid réconfortant. Tu verras, terrés et serrés l'un contre l'autre dans cette maison inventée, nos cœurs plus glacés que d'ordinaire, seront réchauffés. Alors, je guide un peu, j'insuffle, puis je te laisse faire. Quand tu danseras à nouveau, tu te rendras compte que je t'ai lâché la main depuis quelques mesures, et que tu sais désormais valser seule. Il y a tous les possibles, devant nous. Surtout devant toi. Tu es comme un tableau blanc, avec tout encore à rédiger, dessiner, raturer. J'ai tellement grillé d'expérience que je ne sais plus quoi inventer comme première fois. Toi, tu peux encore. Dis-moi que j'en aurais une, des tiennes. « Celui-là ! » J'regarde pas tout de suite. J'observe d'abord tes doigts qui s'accrochent aux miens. J'le ressens, aussi, de ma peau froide. C'est pas grand-chose, mais, tu viens pour moi de faire un bond dans mon monde. Puisque ma main refusée auparavant, tu la saisie. Ca réconforte le cœur de gamin trop secoué d'humiliations. Tu viens panser ça, d'un geste anodin qui me fait sourire franchement. J'ai toujours eu du mal avec la juste émotion, de toute façon. « Ça tombe bien, je parie que tu étais affamé. » Ton choix du hasard, portant sur de la nourriture et de grosses marmites contenant du vin chaud. Les lèvres s'amusent. « Avoue que t'as fais marcher ton odorat pour choisir ! » Puisqu'il s'agit ici du chalet le plus parfumé de l'allée. « Je t’invite, je te dois un verre. » Les mains, désormais électrisées, s'accrochent elles, aux poignées de ton siège pour t'emmener, toi, ton métal et ma silhouette suspendue derrière, jusqu'au stand. « Si tu m'invites, j'veux aussi une sucette spirale. » Le truc multicolore. Ca se tient, pour un type qui vient chercher de nouvelles idées de couleurs. « Tu prends quoi ? » J'suis presque plus impatient de savoir ce qui toi te tente, ce que tu as envie de découvrir en premier. « Les cacahuètes c'est troooop bon ! » J'te désigne tout comme si t'étais pas capable de l'voir par toi-même. Gosse surexcité. « Et le pain d'épice ! » Pressé. « Alors ? » Le vendeur, clairement aux aguets sur ces deux clients. Désigne la sucette, puis : « Et deux verres de vin chaud. » Anticipe : « L'alcool s'évapore, j'peux pas entendre de j'peux pas j'ai médocs. » Qu'importe, j'suis pas prêt à entendre une voix raisonnable. T'as failli claquer et j'ai vu la mort dans une ruelle, on a le droit à un cubi de vin chaud si on le veut.


:copyright:️ 2981 12289 0

Elle est toujours en train de sourire lorsqu’il s’exclame, réinventant une mélodie au tempo de ses dires. « Avoue que t'as fais marcher ton odorat pour choisir ! » Spontané, elle ne le retient pas, son rire. D’ailleurs ce dernier est ponctué par les aléas du goudron, tandis qu’ils s’approchent, qu’à la légèreté de l’instant, elle s’accroche. Les yeux perdus sur tout ce qui est proposé, hésitante Haiwee. « Si tu m'invites, j'veux aussi une sucette spirale. » Elle bouffe ses lèvres, aimant qu’il ne se gêne pas. Qu’il ne prenne pas de pincettes en prononçant ça. Tu sais, elle ne précisera pas, qu’elle n’a plus grand-chose en poche, et qu’elle ignore encore qu’à la vérité, dans quelques jours, elle sera fauchée. Pour l’instant, elle désire seulement se concentrer, sur le fait que ton monde, elle doit le reteinter. Sur la magie qu’ils sont venus rechercher. Et si pour la trouver, il a besoin d’une sucette spirale, Haiwee, elle donnerait tout afin de lui offrir.

« Tu prends quoi ? » Ses iris ambrées reviennent caresser les traits de celui qu’elle voit, à présent, comme l’un de ses amis. Quelqu’un de précieux dans sa vie. « Les cacahuètes c'est troooop bon ! » Encore, elle sourit. « Et le pain d'épice ! » Elle en fronce son nez, ce coup-ci. Les épices dans du pain, pas sur qu’elle apprécie. « Alors ? » Elle aimerait être aussi rapide que lui. « Et deux verres de vin chaud. » De la bouche, ça lui retire les mots. « L'alcool s'évapore, j'peux pas entendre de j'peux pas j'ai médocs. » Elle en lève ses mains, elle brasse du vent, elle n’a aucun contre argument. De fait, elle stoppe son mouvement, abdique à sa demande en un « D’accord ! » à la limite du tonitruant. Elle veut bien s’y essayer, parce que ça fait partie de la tradition. Parce qu’il faut s’éloigner de la perdition. « Du couuuuup, » vois comme elle le fait bien, quand elle joue, « on va prendre des cacahuètes, » à deux, à partager, « et … » elle tapote sa bouche, de deux doigts, réflexionne, « un sucre d’orge. » Mieux que les épices, c’est certain, et fouille dans son manteau où se trouve un petit écrin, compte les dollars rapidement, fait l’acompte et les lui tend. « T’es plus grand. » forcément, pour encore quelques temps. Elle le regarde payer pour elle, pour eux, et récupère ce qu’ils viennent d’acheter. « On trinque, d’abord, c’est ça ? » Tant qu’il est chaud, n’est-ce pas ? « Noël n’existe pas de cette manière, chez moi. » désigne un banc de son index, pour lui permettre de s’assoir aussi, s’inventer un tête à tête juste ici, « Noël ne s’appelle même pas Noël d’ailleurs. » Mais elle aime celui de Boston, et ses saveurs.

:copyright:️ 2981 12289 0