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@Skylar Cavendish & @Gaspard H. Wertheimer

Léger trait de crayon noir autour des yeux et les cheveux en bataille comme si je venais de me réveiller. La tenue est légère pour les températures extérieures mais que vaut une pneumonie à coté d'un bon style? Jean noir et le torse nu recouvert d'une veste Channel pour bien représenter la marque familiale, je suis comme échoué dans une banquette de ce club que je fréquente si souvent. Être le meilleur ami du patron aide pour entrer sans contrainte et pour consommer sans se vider le compte épargne. L'argent n'est pas un souci dans ma vie mais je n'ai pas envie de devoir justifier auprès de papa du pourquoi j'ai dépensé l'équivalent d'un salaire mensuel dans de l'alcool. Surtout que je ne trouve aucune autre réponse que : "pour décompresser padre, tu devrais essayer." Ce qui me risque une tape derrière la tête à la clé alors autant nous en préserver. Les minutes qui défilent font des heures, j'en suis à mon quatrième verre est l'alcool commence doucement ses effets, il en faut plus pour que je sois éméché. Mais allié à ma légère fatigue c'est suffisant pour m'offrir une hallucination, une berlue,... L'envie de me frotter les yeux est forte mais je résiste en pensant à l'effet panda qui risque de s'en découler. J'adopte donc pour la vérification en me redressant du siège pour affronter la foule, en chasse de ma proie que je crois avoir imaginé. Il faut jouer des coudes pour atteindre ton dos et poser délicatement ma main sur ton épaule. Le but n'est pas de t'inquiéter mais d'attirer ton attention pour que tu te retournes et que je puisse confirmer que je n'ai pas rêvé. « Excuse-moi...» amorcé dans l'imminence du verdict.

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Je me donne tellement de mal alors que tu n'es peut-être pas celle que je crois, rien que pour ça je mérite une médaille ou un verre offert. Faudrait-il encore que quelqu'un me voit batailler avec mes bras pour pouvoir t'interpeler. Le triomphe est immense quand tu te retournes mais je ne pige pas pourquoi cette nuance utilisée dans ton ton. « Beuh... » Ne voyez pas une incitation à fumer. Je suis juste dérouté d'être accusé d'un bidule que je ne comprend pas. Ça se voit à mon air pantois et mes bras ballants. Je pourrai te dire que je ne m'excusai pas vraiment, que c'était une formule de politesse quant à mon procédé pour t'intercepter, mais tu sembles avoir un besoin fou de te défouler. Pourquoi tant de méchanceté? « Si je dis que c'est petit ce que tu dis... tu vas me répondre "comme ta bite"? »  Car nous en sommes à ce niveau. « Et omission votre honneur! Je n'ai jamais prétendu être un dieu du sexe. » Ce serait prétentieux et ça ne me ressemble pas. Je ne suis pas un de ces mecs physiquement gâtés. Attention, je n'ai rien contre les hommes à la beauté si insolente qu'elle me renvoie à la banalité de mon corps. Je les préfère juste enfermés chez eux... & avec la syphilis c'est tout. Si tu n'as pas appréciée ce moment intime avec moi nous ne réitérons pas et puis voilà, pas de quoi se vexer ou lancer un débat. A l'opposé, je souhaite éclaircir les attaques pour lesquelles je suis incriminé parce que je ne suis pas tenté de finir sur la chaise sans m'être défendu « Tu peux mettre ta soirée sur pause le temps de m'expliquer le passage que je n'ai pas comprit? C'était le passage sur le pire moment de ta vie, d'écriture, de restos... » Que je cite en faisant le moulin à vent d'une main. Discuter au milieu d'une foule de gens en transe qui dansent n'est pas l'idéal. « Parce que je sens que tu en as gros sur le coeur et je me sens con de ne pas comprendre ma part de responsabilité là-dedans. » L'alcool me transforme en bavard qui s'exprime correctement. Jusqu'au verre de trop où je ne serais plus capable de prononcer deux mots à la suite.

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« Compliqué de l'ignorer quand je l'ai en main tous les matins. » Me prendre au sérieux? J'ai tenté à maintes reprises de l'inscrire dans ma liste de souhaits à la nouvelle année mais... Les bonnes résolutions et moi, on sait que ça ne marche pas entre nous. Après tout la folie n'est qu'un esprit débordant. Le mien s'est inondé alors que je n'étais qu'un enfant. Le truc c'est que je ne suis pas réellement rancunier, me pointer du doigt comme tu le fais n'est clairement pas une raison pour que je sorte les griffes. C'est donc mon naturel qui prend le dessus, acceptant que nos retrouvailles soit mon jugement dernier. « Mais est-ce que je suis vraiment con OU est-ce que je joue le con? Nan parce que y'a une différence. Je peux faire mine de l'être alors que... » Départ du monologue sur les starting-block mais croiser ton regard vient me stopper « Je t'en prie continue. » Les lèvres pincées, exagérant ce sentiment que j'ai d'avoir dérivé hors du sentier de notre discussion. J'écoute attentivement, pas sans peine vu le volume du son qui domine autour de nous. Mais je ne manque pas l'information la plus importante à imprimer. Elle est reçue de manière si intense que j'en reste bouche-bée, littéralement. Il y a l'ouverture entre mes lippes alors que mes bras habituellement toujours en mouvement, se bloquent avant de se laisser tomber le long de mon corps. Inutile de te faire répéter ou te demander si c'est vrai, suffit de regarder ta tronche et tes pupilles qui s'humidifient. Le dernier pique lancé ne me transperce pas, hébété d'avoir été plus interpelé par les bonnes adresses que par la perte de ton bébé. Je ne serais pas contre me remémorer des bons souvenirs mais un coup d'oeil autour de nous, me frappe la réalité d'être au milieu d'un bain de gens aux émotions bien opposées à ce qui règne dans notre espace « Nan ça va pas là. Viens avec moi. » Ce n'est ni une question ni une proposition qui peut être refusée. Mes doigts attrapent les tiens pour s'entrelacer peut soigneusement. Juste de quoi s'accrocher pour travers la piste, s'éloigner et s'isoler dans un coin plus intime. Compliqué dans un lieu comme celui-ci, mais je fais ce que je peux. Une fois dans ce renfoncement, face à toi, je reprend « Comment ça t'as per... C'est arrivé quand? » La main droite qui farfouille mes cheveux pendant que l'autre se cale sur ma hanche. Je tente de trouver le sens, de mettre en ordre tout ce bazar. Mais surtout, de trouver la raison qui fait que j'ai loupé ça. Nan parce qu'elle doit bien exister, je ne peux pas m'être comporté comme un connard à ce point là. « Je te jure que je ne le savais pas." » Il faut que tu me crois, ma gesticulation ne ment pas. J'en suis encore bouleversé, encore loin de la profonde vérité.

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Je ne vais pas surenchérir sur la possibilité que je sois un réel con. C'est ma façon d'agir quand une personne se montre énervée, dans l'agressivité. Je fais un oui de la tête pour dire que je suis d'accord et j'enchaine le sujet. Ce qui, je sais, peu facilement agacer encore plus. Mais je ne suis pas parfait. L'imperfection est si ancrée en moi que j'ai été aveugle face à une épreuve difficile de ta vie. En bonus, je n'arrive même pas à entrevoir la possibilité d'être le responsable de cette grossesse. Parce que je n'ai pas la chronologie de ce tragique événement. Parce que je ne réfléchis pas au fait que dans la famille, le sperme est performant. Suffit de voir combien mon père a fait d'enfants, mais aussi, les statistiques de mon grand frère. Tu refuses mon idée de bouger dans un endroit un peu plus reculé que cette foule, sauf que je ne l'autorise pas. Je t'embarque avec moi, en veillant à ne pas te faire de mal physiquement. « Oué mais c'est celui que le destin a choisi pour qu'on s'y retrouve. Alors on va en discuter. » Ca sonne comme un ordre alors que c'est plutôt une supplication. J'ai besoin de comprendre, besoin de te dire à quel point je suis désolé et veiller à ce que tu ailles bien. Tu tentes de t'échapper mais je suis aussi doté d'une possibilité à bouger mes jambes pour rester en face à face « Beuh nan. Mais tu sais parfois je tapote si vite que je ne vois pas tout. Ou même, si je viens de me réveiller mes yeux regardent l'écran mais mon esprit occulte tout ce qui peut passer devant. » Ca semble être de la moquerie mais ce n'est que pure vérité. Tu ne me connais peut-être pas assez pour savoir à quel point j'ai une impressionnante facilité à rêvasser. Tes bras toujours croisés sur ta poitrine, ma main vient se poser au niveau d'un poignet, prenant le risque de les voir se dénouer pour m'offrir un geste brusque. « Mais rien ne peut m'excuser. Je m'en veux de ne rien avoir vu. » La compassion dans le regard qui ne quitte pas le tien. Je pourrai me mettre à genou pour que tu m'accordes un pardon que je n'aurai pas mérité. « J'aimerai quand même essayer de me faire pardonner. Dis moi ce que je peux faire... » Sauf remonter le temps. J'ai bien peur de ne pas être doté de ce pouvoir qui pourrait tout régler. En commençant par se protéger. « Est-ce que même en parler te ferait du bien? » Parce que je l'exige mais je refuse de te heurter encore plus que déjà fait. Si il faut changer d'endroit, je trouverai de quoi te mettre dans le confort de la confession.  

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Mon empathie m'a parfois emmerdé. J'ai toujours été incapable d'ignorer la misère et la tristesse des autres. J'ai eu le déclic pendant mes études. J'ai essayé de faire le bien autour de moi. Vous savez, du genre donner une pièce à un SDF, ou tenir la porte quand je le pouvais. Certains appellent cela de la galanterie, d'autres du savoir-vivre. Allez savoir. Puis j'ai commencé à me lancer des défis. Une semaine, je me donnais comme objectif d'obtenir 5 sourires, de la part d'inconnus. Parfois il suffit d'en adresser un à une personne dans la rue, parfois faire un compliment, ou encore aider quelqu'un dans le besoin. Une fois commencé, je n'arrivais pas à m'arrêter. La semaine d'après je me donnais comme objectif de faire rigoler 5 personnes. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que la semaine ne comptait que 5 jours ouvrés, mais ce chiffre 5 me plaisait bien. Vous serez surpris de voir ce qui peut faire marrer quelqu'un J'ai essayé au début de faire des blagues, de courte intervention humoristique dans les magasins. Devinez quoi ? C'est surtout quand vous ne faites pas exprès que ça les fait rire. Un inconnu qui vous approche en paradant comme un clown, c'est assez spécial. Mais si il se casse la gueule sur un trottoir, fait tomber deux fois de suite son gâteau au chocolat, c'est de suite la grande marrade. Merde, je m'étale pour simplement dire que je ressens ton mal et que j'aimerai être capable de me faire pardonner. C'est un objectif que je viens de me fixer et crois moi, je suis obstiné. Tu continues de mordre, je ne peux que recevoir et avaler les phrases cyniques que tu exprimes. « J'y penserai...» A me refaire les épisodes que j'ai manqué. Tu contrediras surement, mais j'ai besoin de comprendre. Pour réparer une erreur, il faut en posséder toutes les informations. Je prie juste qu'elle soit possible à estomper. Pour ne pas alourdir les charges que tu as contre moi, je veille à savoir si en discuter est une bonne idée. Je vois juste quand tu exprimes être à l'opposé de cette envie. « Alors on reprendre cette discussion quand tu le voudras. » Dans l'attente je répondrai moi-même à certaines de mes questions. Déjà entrain de les faire tournoyer dans mon esprit, tu me surprends par ta supposition pour débuter le chemin de la rédemption. « Volontiers. » Un sourire mutin qui se dessine « Mais tu dois choisir quel forfait tu veux. Option une, juste un verre. Option deux, un verre et une danse, option trois, un verre et un défi. » Un haussement d'épaules, ces dernières qui restent quelques secondes là-haut avant de redescendre. Impatient de savoir à quel package tu adhères.