@Layla Rothschild La tête dans le brouillard, le crâne qui fait mal et les yeux qui s'ouvrent difficilement, les derniers jours n'ont pas été simple pour la Deauclaire. Elle a pas l'habitude des complications, elle arrive toujours à envoyer le monde valser pour éviter les problèmes. Parce qu'elle adore en faire, mais elle aime pas être atteinte par ceux des autres. Plusieurs jours qu'elle se sentait vide à l'intérieur, comme si la tristesse qu'elle cachait au fond de son coeur venait de ressortir. Parce que toutes ces fois où elle s'est empêchée de pleurer ou de prendre les choses à coeur, elle a tendu la corde, la corde des émotions qui devenait de plus en plus fine. Le bruit de la balle qui résonne dans sa tête, le sang de sa meilleure amie qui dégouline sur ses mains. Elle pouvait pas s'enlever cette image de sa tête. Pourtant c'est qu'un peu de sang et qu'une arme, c'est ce que tu te dis Astra. Mais là, c'est Layla qui venait d'être touchée. Criant à l'aide, pleurant à chaud de larmes alors qu'elle agonisait dans ses bras, elle avait eu l'impression de la perde et c'est ça qui change tout. C'est grâce à ça qu'on se rend compte à quel point cette personne est importante et que toutes les petites complications du passé n'avaient en fait rien d'important. Mais elle se devait d'oublier ces images de sa tête, au moins rien qu'un instant. Parce qu'elle aimait pas la faiblesse que lui faisait ressentir cette situation, elle avait même du mal à se reconnaître.  Sa manière pour oublier était la même que pour s'amuser. Retrouver un monde coloré où les problèmes s'effacent grâce à un peu de chimie. Sauf qu'elle y allait plus fort, avec encore moins de limite. Les yeux qui se réveillent seulement en début de soirée, elle tentait de lire la tonne de messages qu'elle avait reçu. D'abord Silas qui lui disait que la blonde était réveillée puis Layla qui lui répondait. Elle était pas fraiche et peut-être qu'elle était pas encore très sobre, mais tant pis. Elle y allait. Enfilant un jogging, ses cheveux attachés d'un chignon et son maquillage dégoulinant de la veille, elle était pas la diablesse en quête de luxure ce soir. Elle s'en fichait, elle voulait juste retrouver sa meilleure amie. Prévenante, elle récupéra un taxi pour finalement arriver jusque l'hôpital. Les lieux plutôt calme, elle était assez discrète pour passer l'accueil et retrouver l'étage des chambres. Une petite inspiration une fois face à la porte, elle entrait dans la chambre. Le corps qui s'approche et qui attrape la main de sa meilleure amie.T'imagines pas comme ça me fais du bien de te voir réveillée.. Ses yeux bleus qui se posent dans les siens, non, non, Astra, tu vas pas encore pleurer. T'es pas une pleureuse toi. J'ai cru que j'allais te perdre.. La lèvre qui se mord et les yeux qui visualisent ce visage bien en vie. T'imagines pas comme elle avait besoin de voir ça.

@Astra Deauclaire le cerveau en vrac. la tête qui risque d'exploser à tout instant. fragments de souvenirs qui tentent de se recoller. reconstituer cet instant fatal et tragique. penchée sur le côté, tentant de retrouver un calme presque inaccessible face à ce sommeil troublé. les traits tirés par la fatigue extrême, deux nuits entières que t'avais pas réussi à t'endormir. revoyant en boucle ce moment fatidique. cette arme pointée vers toi. cette balle qui vient se frayer un chemin à travers ta peau. et son visage à elle qui demeure ancré dans ton subconscient. les opales tétanisées d'astra sont les seules images dont tu te souviens. vision d'horreur qui te glace le sang. était-elle inquiète ? était-elle indemne ? t'avais pas cessé de penser à elle. incapable de te concentrer sur autre chose. t'avais besoin de la voir. besoin de la ressentir près de toi. besoin de tenir sa main dans la tienne. et la serrer fortement. soupir qui s'évade de tes lippes. dépitée. la porte s'ouvre et sa voix familière et rassurante t'oblige à tourner ton visage à moitié somnolent vers elle. elle était là. étais-ce une hallucination ? t'en savais rien. sensation étrange de te dire que tu ne pouvais pas te passer de ce regard qui transcende. ou de ses doigts entrelacés aux tiens. "astra.. t'es venue..." tu chuchotes, la voix enrayée, le teint cireux. tristesse qui se dépeint sur ton sourire tandis que tu te redressais pour lui faire face. venant tendrement déposer ta main sur sa joue. collant ton front contre le sien. "tu ne me perdras jamais astra deauclaire. jamais..."

@Layla Rothschild Les messages de Silas qui la rassure et qui lui permet de respirer quelques secondes, pourtant, elle n'était toujours pas sereine. Envahie par ce besoin de voir sa meilleure amie devant elle et de la serrer dans ses bras. Elle voulait être certaine que son corps soit toujours chaud et que ses yeux soient toujours capable de le regarder. Malgré l'heure tardive et son esprit qui divague, elle n'avait pas hésité à retrouver l'hôpital, déviant les instructions pour retrouver sa chambre. Le coeur battant, la main autour de la poignée gelée, une nouvelle fois, elle revoyait la scène, images dont elle était incapable de se débarrasser. Pourtant c'est une dure à cuir la Deauclaire, il y a peu de choses qui peuvent l'atteindre. Mais voir sa meilleure amie en danger et l'imaginer retrouver ce monde plus ténébreux, elle pouvait pas l'accepter. Normalement insensible à la peur, peut-être que pour la première fois de sa vie, elle venait d'être touchée. Le regard bleu qui se pose sur Layla allongée et qui inspecte son visage, elle ne semblait pas en forme, mais elle était vivante. C'est tout ce qu'Astra voulait voir. Un sourire rassurée sur le coin des lippes et sa main qui sert la sienne, même un peu trop fort. Bien-sur que je suis là, j'avais tellement besoin de te voir et savoir que tu vas bien. Et c'était tellement sincère, sa meilleure amie s'imaginait sûrement pas tout ce qu'elle ressentait au fond de son coeur, c'était presque indescriptible. J'te jure qu'on va retrouver ce gars, il va regretter ce qu'il t'as fais. Son front contre le sien et une voix déterminée, elle vint s'allonger derrière elle, ses bras qui l'entourent. Peut-être qu'elle devait pas faire ça, mais tant pis, elle restera là le temps qu'il faut. Comment tu te sens ? Un murmure qui s'échappe contre oreille. Elle voulait la vraie réponse et non la réponse édulcorée pour l'empêcher de l'inquiéter.