HRP:

@Rebecca Walsh | JEUDI 16 SEPTEMBRE - 09h45 | S'il y a bien un truc que j'adore faire, c'est débarquer chez mes confrères quand iels ne s'y attendent pas. L'inverse m'énerve tout autant. Mais là, malheureusement, je me devais d'aller en terre ennemie (?) pour obtenir un renseignement. Cela ne concerne pas directement mon client mais disons que cela pourrait grandement m'aider pour mon cheminement. Tailleur impeccable d'une couleur prune foncée, ce sont mes louboutin qui claquent sur le sol des lieux. Faire tourner bourrique - ou mentir, tout dépend du point de vue - la réception pour prendre la place d'un rendez de Maitre Walsh. Si je ne me trompe pas, cette lionne a le précieux sésame. Sans laisser le temps à l'accueil de me guider, je file dans les locaux, saluant le personnel que je peux croiser. Je toque à la porte, n'attendant pas vraiment d'être invitée dans le lieu. Attaché-case posé sur le bureau, mes deux paumes bien ancrées sur le support et mon regard dans le sien. C'est quoi la formule magique pour obtenir ce que je veux de vous Maitre Walsh ? Et c'est partie pour un tango enflammé.

@Circus F. Kingsley | JEUDI 16 SEPTEMBRE - 09h45 | S’il y a bien un jour où il ne faut pas m’énerver, c’est aujourd’hui. Ayant eu une longue nuit déchainée, après ma première défaite au tribunal, je n’avais aucune envie que l’on vienne m’emmerder. J’aurais pu rester chez moi pour cela, mais j’avais oublié mes notes concernant le dossier sur lequel je devais travailler. J’étais partagée entre rester chez moi, à ruminer du noir ou tout faire pour que cette défaite ne se reproduise plus. Et pour cela, il fallait bien que je travaille. Correctement. Il fallait bien que cela arrive un jour : perdre un dossier, après toutes ces conneries que je peux faire en ce moment. Bref. J’avais demandé à ne pas être dérangée de la journée, et pourtant la porte de mon bureau s’ouvrit pour laisser passer une jeune femme. Mon regard dans le sien, je tentais de me rappeler qui elle était, mais mon mal de crâne ne m’aidait pas. « Excusez-moi ? » Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Encore moins ce que me voulait cette femme. Je savais que je l’avais déjà croisé quelque part, mais où ? Qui ? Comment ? Putain de crâne.

Je me redresse hautement déçue de ne pas avoir été reconnue. Je lisse ma jupe, pour garder mon calme. Je me racle la gorge, la jouant plus conventionnel. Maitre Kingsley pour vous servir. Un café à ce rythme, avec cette tête de déterrée. Je me suis permise de venir afin de discuter d'une affaire. En effet, j'ai ouïe dire que vous pouviez détenir une information permettant d'innocenter mon client. Je sais que cela peut possiblement entraver votre affaire mais je me dis que vous pourriez possiblement m'aider. Du coup accepteriez vous de me donner les relevés téléphoniques de Monsieur H. ? Le culot, je l'admets. Mais bon, tous les moyens légaux sont bon à prendre et si elle dit non, je trouverais un autre moyen.

@Circus F. Kingsley | JEUDI 16 SEPTEMBRE - 09h45 | Je regarde la jeune femme qui me faisait face et à son nom, cela me dit quelque chose. Je ne pensais pas l’avoir déjà rencontré personnellement, mais de ce que j’avais pu entendre, il s’agissait d’une autre très bonne avocate. Je fronçais les sourcils, me demandant ce qu’elle pouvait bien me vouloir. Mais surtout, face à ce culot qu’elle avait d’entrer de cette manière dans mon bureau. J’écoutais alors ce qu’elle avait à me dire, mais mon mal de tête fit que je ne compris pas tout. « Attendez, attendez. Stop. » Dis-je, n’ayant pas tout écouté, ou du moins pas tout compris. « Vous souhaitez que je vous aide ? » Puis tout en lui posant ces questions, je tentais de revenir sur ses paroles. Son affaire à elle. La mienne. Mais qu’est-ce que j’y gagne ? « C’est une blague ? » Je regardais derrière elle, au cas où si je pouvais voir d’autres personnes nous regarder face à une telle blague. « Pourquoi est-ce que je ferais ça ? » Comment pouvait-elle bien penser que je lui fournirais ces informations alors que ça pourrait entraver mon affaire ? Non, décidemment, elle venait là pour rire.

Cela aurait été plus que surprenant qu'elle dise oui du premier coup. Mais ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps. Vous posez là de bonnes questions. Je vous propose que vous me rendiez service. Et moi, je vous devrez un. Après, je ne dirais pas qui est ma source. Mais cela pourra sauver un innocent. Avait-elle une corde sensible ? Si c'était la même que la mienne, elle était inexistante. A dire vrai, je suis dans une impasse. Je me dis qu'entre femmes, on peut se soutenir. Si cela reste anonyme, vous pourrez toujours ménager d'autres options pour votre client. En soit, ce n'est qu'une affaire de drogues. Aussi blindé qu'est Monsieur H., une session sensibilisation et on en parle plus. Il plaide la pression, un égarement, et ça passe. Ca ne fait que ralentir votre affaire, à bien y réfléchir. J'aimerais ne pas recourir à des voies pas très légales, faites qu'elle dise oui. Ou non, pour justement jouer les délinquantes. Je vous paie un mois de restaurant, si vous voulez. Je viens vraiment de dire ça ? Qu'importe, je la fixe, tentant de sonder son esprit. Vous allez bien ? Vous semblez pale ? Vous allez vomir ?

@Circus F. Kingsley | JEUDI 16 SEPTEMBRE - 09h45 | Ce que je ne comprenais pas, c'est pourquoi était-elle venue me voir moi. Comment pouvait-elle penser que je dirais oui à une telle demande. Surtout venant d'une femme que je ne connaissais même pas. Déjà s'il s'agissait d'un de mes collègues, j'aurais réfléchi, j'aurais marchandé, mais là, je ne me posais même pas la question. Ne la connaissant pas, je ne voyais pas pourquoi je mettrais en péril une de mes affaires pour elle. D'autant plus que je n'ai pas envie de perdre du temps sur mes dossiers. Bien au contraire, je veux les terminer au plus vite. Tout cela me donnait encore plus mal à la tête. "Je vais bien." Répondis-je sur un ton plutôt sec. "Je ne vous aiderais pas, vous allez devoir chercher un autre moyen." Bien que l'idée de me faire payer le restaurant pendant un mois me plaisait bien. Mais mon dossier était plus important à mes yeux. Je me remis alors à mes dossiers, pensant qu'avec ce que je venais de lui dire, elle partirait, mais je n'entendis pas ses pas sortirent. Je relevais la tête. "Quoi encore?" Je roulais des yeux. Une vraie plaie cette femme. "Il y en a qui essaie de travailler ici." Légalement. Sans aller chercher des raccourcis je ne sais où. Je me demandais comment elle avait pu aller aussi loin en agissant de la sorte. Je n'aimais pas ça. Mais chacun sa façon de travailler.

Je me retiens de faire une grimace. Ne bousillons pas mes chances de retenter une autre fois. Je n'insiste pas davantage. Elle semblait pas en meilleur état et clairement contre une ouverture de communication. Je hausse les épaules. Prenez du recul. On en reparle plus tard. Bague qui toque sur son bureau. Je reprends mon attache-case et je quitte la pièce. J'attrape une fleur dans une vase, en guise de cadeau de moi à moi. Je salue tous ceux que je croise jusqu'à entrer dans l'ascenseur. Va falloir que je réfléchisse à un autre moyen. Qui vais-je appeler ?

FIN