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Ma mère ne veut pas que je finisse vieille fille, alors elle m’a forcé à répondre à quelques mecs sur les réseaux sociaux. Elle a dit : trouve-toi un amoureux. Ce qu’elle ignore, c’est que l’on n’est plus à son époque, maintenant, les gars, ils veulent une nana un soir et une autre le lendemain. Et puis l’amour, j’sais pas si je suis faite pour. Avec tous mes tocs et mon hypocondrie, le type n’y trouverait pas son compte. Pourtant, j’ai tout de même essayé. J’ai dialogué avec quelques hommes et l’un d’entre eux m’a invité à un rendez-vous. L’adresse refilée à la dernière minute, j’appelle un uber qui me livrera tel un colis devant une .. maison délabrée. Le chauffeur étant pressé, je dégage de la bagnole et reste immobile devant la piaule. Il habite là ou c’était qu’un con qui s’est foutu de ma gueule ? Je le savais, on ne peut pas faire confiance sur Internet. J’en ai vu des films d’horreur, ma conscience me dit donc de faire demi-tour, mais j’entends au loin un homme qui hurle et rien que ce son me fait courir vers la maison pour m’y réfugier. Le bois qui craque sous mon poids, je comprends vite qu’il s’agit d’un lieu abandonné qui doit servir à se foutre la frousse entre jeunes. Je m’aventure dans la pénombre, la lampe de mon téléphone éclairant faiblement le parquet troué. Faisant rapidement le tour du rez-de-chaussée, j’décide de visiter le niveau supérieur. Et alors que je grimpe l’escalier vétuste, mon pied traverse la lame de plancher et je me retrouve la cheville emprisonnée dans la marche. « Bordeeeeel, saloperie de merde ! » que je gueule en essayant de retirer ma guibole prisonnière. La douleur est forte, mais je n’arrive surtout pas à m’extirper de ce piège. Alors c’est ça ma fin ? Dépérir dans un .. escalier ? Dans ce qui ressemble à une maison hantée ? Et fuck, ça vient de grincer en haut, et si je n’étais pas seule ? « Y a quelqu’un ? » que je prononce tout doucement, l'angoisse poussée à son maximum.

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w/  @Frannie McCain
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Allongeait dans son canapé avec un grand bol de pop corn, Lara était en train de regarder un film quand elle se releva d’un coup et le posa, l’air décidé. «  Je n’ai pas encore 30 ans, je ne vais pas passer toute mes soirées chez moi comme une vieille dame ! » Non. Résolument non ! La demoiselle qui a toujours soif d’aventure s’encroute, elle le sent et ça l’agace. Avant d’arrivé  à Boston sa vie était rythmé, aujourd’hui elle est trop calme à son goût. «  Tu va pas te laisser abattre ma grande ! » dit-elle pour s’auto-motiver alors qu’un «  Pééééétasse Pééééétasse » résonne dans la pièce. Lara tourne la tête vers A.  – Abrutis de son nom entier – son perroquet qui ne sait dire que ce mot et qui choisit toujours le bon moment pour rappeler son existence. Elle se dirige vers l’ordinateur et commence à chercher quelque chose qui pourrait être intéressant. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Tiens une maison hantée. Parfait ! Arrivant sur place avec son appareil photo en main, Lara arpente la maison sans aucune peur. Il en faut plus pour l’effrayer ! A vrai dire elle est plus admirative qu’autre chose par l’ambiance. Ça se voit à son sourire, elle adore. Elle monte les escaliers et se trouvent dans une des chambres quand elle entend du bruit en bas. «  J’aurait peut-être dût emmener mon arc ou un teaser » dit-elle pour elle-même avant de se cacher dans un recoin. Sait-on jamais si un tueur en série avait prévu de se cacher ici ! Après tout c’était presque la planque idéale. Dans l’ombre, elle observe la demoiselle qui approche et elle est au première loge quand celle-ci ce coince dans un morceau de plancher qui rend l’âme dans l’escalier. Lara grimace. Ça doit faire mal ! L’inconnu crie comme pour confirmer cela. Lara sort alors de sa cachette. «  Ce n’est pas très malin de venir ici. » dit-elle avec assurance.  

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w/ @Willara Slayers
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C’était pas l’endroit pour se faire mal. Il n’y avait même pas un chat ici pour me tenir compagnie jusqu’à mon dernier souffle. Je suis bloquée. Coincée. Peut-être que le mec que j’ai entendu hurler va venir jusqu’ici et m’faire la peau. Si je tire plus, je m’arrache la guibole. Ouais, le mollet va rester dans l’escalier et j’vais avoir une jambe de bois. Les scénarios catastrophiques se multiplient. Les oreilles captant le moindre bruit, j’en entends un à l’étage et mon sang se glace. Soit c’est une âme errante, soit c’est un être humain de chair et d’os. « Qui est là ? Je viens en paix ! » Comme si on allait me répondre d’une manière rassurante. Mon coeur pète un câble dans ma poitrine. Ce serait peut-être pas plus mal de faire une crise cardiaque. M’adossant au mur derrière moi, mes ongles s’enfonçant dans la peinture écaillée, des pas approchent. Signe de croix, je vois ma vie défilée devant mes yeux et je pense surtout à ma mère qui m’a amené ici et dont je ne pourrais plus prendre soin. Tout à coup, une voix plutôt fluette m’interpelle. Me penchant vers l’avant pour t’apercevoir, je distingue une silhouette féminine et par magie, ma peur s’évanouit. J’suis conne, peut-être que t’es pire qu’un mec enragé. « Alors pourquoi vous êtes ici ? » Tu vas me tuer c’est ça ? J’ose en plus te renvoyer tes propos dans la face alors que je suis en position de faiblesse. « T’aurais pas du beurre ou un marteau ? » Je suis tellement en panique et incapable de réfléchir que je passe du vouvoiement au tutoiement.

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w/  @Frannie McCain
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Lara arque un sourcil en voyant l’inconnu faire un signe de croix. La prenant légèrement de haut, la Slayers se demande si ce genre de geste à réellement aider quelqu’un un jour. Elle, elle est plutôt du genre marche ou crève. Elle préfère se débrouiller seul que demander de l’aide. Encore moins à un pseudo dieu qui a toute évidence échoué dans son objectif de vie si celui-ci était «  la paix dans le monde ». Non vraiment, si celle qui est coincé dans l’escalier est vraiment dans la merde la croyance ne l’aidera pas à s’en sortir. « Alors pourquoi vous êtes ici ? » Un sourire amusé passe sur les lèvres de Willara, qui n’a pas la langue dans sa poche. Elle doit reconnaitre que sur le coup la question est bien trouvait. «  Il faut croire que je ne suis pas maligne non plus. » répondit-elle avec son habituelle insolence et son air mutin. «  Je doute que ce soit le bon moment pour ce faire une tartine » répond-t-elle du tact au tact quand elle évoque «  du beurre ». «  Pour le marteau… et si je touche ta jambe ? » Lara inquiète ? Pas vraiment. Après tout ce n’est pas elle qui est coincé.

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w/ @Willara Slayers
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Retour à l’expéditeur. J’suis pas d’humeur à accepter du sarcasme. Regarde moi un peu, aie pitié. Pourquoi tu n’accours pas à mon secours comme toute personne normale ? Moi qui croyais être tiré d’affaire, je suis tombée sur la nana la plus mignonne et la plus machiavélique du coin. Je savais qu’on m’avait jeté un sort dans mon berceau. Au moins t’avoues que t’es pas plus intelligente que moi à traîner ici. Sauf que tu retombes ensuite dans tes moqueries insupportables, perchée en haut. Moi qui suis normalement posée et calme, j’ai la rage. « T’es réelle ou c’est mon imagination qui me joue des tours ? » C’est pas possible, je rêve. De l’humour et aucune action. Tu vas simplement me regarder crever. Et si t’étais la proprio de cette maison piégée ? Oh oui, t’as peut-être un tas de cadavres à la cave. Des tas de jeunes insouciants dans mon genre que t’as regardé dépérir. « Tu peux pas venir ou aller chercher de l’aide ? C’est quoi ton problème espèce de sadique ! » Ok, j’use pas de la meilleure des techniques pour me sortir de ce pétrin. Effectivement, si t’étais sensible, tu pourrais très bien me passer devant et disparaître. Comme ça, tu liras mon avis de décès dans quelques temps et ça te fera bien marrer. « Aide moi ou je .. je .. te hanterais si je décède ! J’irais même dans les toilettes avec toi ! »

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w/  @"Frannie McCain"
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« T’es réelle ou c’est mon imagination qui me joue des tours ? » «  Je suis censé répondre à cette question ou… » Lara est perplexe. Pourquoi serait-elle le fruit de l’imagination de l’inconnu ? Elle était du genre à voir des éléphants rose ? «  Tomber sur une droguée, c’est bien ma veine ! » dit-elle en roulant des yeux vers le ciel, pour elle-même. « Tu peux pas venir ou aller chercher de l’aide ? C’est quoi ton problème espèce de sadique ! » Geste de recul. Sadique ? Elle ? Vraiment ?Willara n’était pas quelqu’un de méchant ou de sadique, disons juste qu’elle avait bien plus de self contrôle que la plupart des gens. Si l’inconnu c’était retrouvé avec une blessure ouverte, sans doute qu’elle se serait pressé d’avantage. Mais là il n’y avait pas de danger immédiat. Elle était juste coincée… ! Aussi oui, elle prenait son temps et réfléchissait posément à la situation. Son interlocutrice, elle, manquait de patience. «  Du calme Mimi-Geignarde  j’essaye de réfléchir ! » Se plaindre… Les toilettes… le surnom était tout trouvé non ? Elle se mordilla la lèvre inférieure pour ne pas rire. «  Bon… Où est-ce que j’vais bien pouvoir trouver un marteau ? » Dit-elle pour elle-même. Ce n’était pas comme si elle connaissait la maison comme sa poche.

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w/ @Willara Slayers
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Je vais faire une crise démoniaque si tu me sors pas de là et que tu restes là-haut, perché comme un vilain pigeon. Quand est-ce que tu vas arrêter de me chier dessus. En plus de ça, tu me traites de droguée. Je respire calmement, ne souhaitant pas perdre ma seule chance de sortir d’ici avant qu’un groupe de jeunes cons ne viennent me maltraiter. Les sourcils froncés, le stress gueulant à ma place, je me coltine un surnom affreux. Je délire. Ça doit être ça. Je dois être coincée dans un rêve tordu. « Fouille, c’est un dépotoir cette baraque, il doit bien y avoir un truc pour démonter le reste de la marche » Et pas ma jambe, j’espère que t’as fait un tour chez l’ophtalmologue récemment. J’y tiens à mes membres. « Et tu pourrais me donner ton prénom ? Ça te rendra un peu plus humaine à mes yeux » que je m’époumone pour que t’entendes bien. Commençant à être épuisée, une cuisse plus tétanisée que l’autre, je pousse un cri ridicule. Je suis à deux doigts de pleurer. « Tu me sors de là et je te paie un macdo » Je fais la conversation au vide, je m’en tape, ça me rassure tu vois, ça me tient en vie.

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