Une rencontre plus ou moins liée au hasard. Une femme excentrique qui s'est plantée face à toi à la sortie de l'hôpital à la fin de ton service. Elle a retrouvé des traces de toi et ta famille dans la vie de sa femme. Une certaine Circus. Ce nom te parle, tu l'as déjà entendu par ta mère. Elle te donne une adresse et un numéro de téléphone. Le sien. Pas celui de son épouse. Puis elle se tire comme elle est venue. T'es restée plantée là, sans vraiment comprendre, le temps que toutes les informations remontent dans ton cerveau. Tu attrapes ton téléphone au fond de ta poche et tu appelles ta mère, tu lui poses des questions sur cette fameuse Circus, pour être sûre que tout ça ne soit pas une blague foireuse. Les informations sont confirmées, c'est ta cousine. Tu files à ta voiture et, une fois dans l'habitacle, tu envoies un message. Quel jour, quelle heure ? La réponse ne tarde pas. Le deux septembre, dix-neuf heures. Ca tombe bien, ce jour-là, tu fais le quart du matin et le lendemain également.
Le jour venu, tu hésites à vraiment t'y rendre. Etait-ce une bonne idée ? Tant pis, tu te prépares et tu y vas. La demeure est immense, et tu y vas les mains pleines. Du vin, en grande majorité. Du champagne, aussi. Ton poing s'abat sur la porte et tu attends qu'on t'ouvre. Tu sais pas si tu vas tomber sur la blonde excentrique ou sur ta cousine. D'ailleurs, tu vas lui dire quoi, si c'est elle ? Oh bordel..

Zola me disant que je vais avoir une surprise ce soir. Je suis restée médusée. Parce que les surprises, c'est quitte ou double. Mais bon, je dois quand même me préparer. Alors je m'enflamme sous la douche offrant mon talent de chanteuse à toute la maisonnée. On devrait me payer pour ce don de casserole. Je quitte la douche encore bien trempée pour choper une serviette nouée à la taille, et je file en dansant au rythme d'Alexa et la musique jusqu'au dressing. L'envie de taper dans les fringues de l'épouse me titille mais je vais m'abstenir - pour ce soir - de le faire. Pas de tailleur, mais juste une chemise de bucheron suivi d'une jupe longue en cuir. Je noue les pans de ma chemise pour faire moins maitresse SM. Ca se trouve, c'est ça ma surprise. Ca me fait trépigner de joie. Femme qui prend la place dans la douche, et le boule claquée par ma serviette quand je la tends sur le séchoir. Je retourne à la cuisine pour tout gouter du bout du doigt. Très hygiénique, je sais ! Des amuses bouche appétissant pour sûr. Porte annonçant la venue de la surprise, j'en conclue. Trottiner pour ouvrir et faire face à un brun. Vous êtes un stagiaire de Zola ? Si c'est pour une urgence, faut l'appeler avant. Enfin si vous avez fait le chemin jusqu'à nous, entrez donc. Elle ne devrait pas tarder. Vraiment, pas le bon moment pour parler chiffons ! Je me décale pour le laisser passer et lui propose quand même un verre en attendant. Je me poste en bain des escaliers et gueule. ZOLA T'AS UN MEMBRE DE TON EQUIPE QUI EST LA !

Ce n'est pas la même femme qui t'ouvre. Tu en conclus donc que cette brune, c'est Circus. Elle parle de toi comme d'un assistant de sa femme. T'as pas le temps d'en placer une qu'elle te laisse entrer et prévient son épouse de ta présence. Femme excentrique qui fait son apparition, bien plus normale que la première fois. Tu souris doucement quand elle approche pour prendre les bouteilles que tu as apportées. Elle s'adresse à Circus. « Ce n'est pas mon assistant. C'est ton cousin maternel, Diego. L'aînée d'une fratrie et de ce que j'ai observé, la plus à même de mieux réagir à tes réactions. Surprise, chérie. » Là, t'es sur le cul. Donc Circus n'était pas au courant de ta venue, et n'a aucun souvenir de ta famille ? Ça sent la merde, cette histoire. « J'crois qu'elle a tout dit. Alors euh.. surprise ?! » Air gêné et peu assuré sur le visage. Réflexe stupide, tu glisses tes mains dans tes poches arrières.

Le regard s'écarquille. Le cœur qui fait des bonds. J'ai envie de les enterrer tous les deux. Tu me le paieras en italien pour ma femme .. Enfin, plutôt vieille traitre. Je toise l'homme de haut en bas. Je soupire longuement. C'est moi qui finis par prendre les bouteilles pour les ouvrir. Il valait mieux que j'ai quelque chose dans les mains avant de partir dans une crise que personne n'allait pouvoir gérer. Surprise Surprise. Je serre les mâchoires et me concentre à remplir trois coupes et pousser les deux autres vers les ... Non, ne disons rien, ce n'est pas beau. Que puis-je faire pour toi ? Tu es qui ? Tu veux ? D'apparence, je semble civilisée, mais j'étais déjà entrain d'imaginer les souffrances à infliger à Aura Zola Ferrantini-Kingsley. Je sens que je vais être veuve ce soir.

La joie ne se lit pas sur le visage de celle qui est ta cousine selon les confirmation de la madre. Mais c'est clairement pas la réaction à laquelle tu t'attendais. Tu savais qu'elle n'allait pas te sauter dans les bras, mais de là à réagir comme si tu étais un paria, c'était inattendu. Garde la face, Diego. Même si tu comprends quand elle parle en italien à sa moitié. Tu restes silencieux en entrant dans la villa du couple, tu observes la déco. Coupe acceptée avec un sourire timide, un merci soufflé du bout des lèvres. Les questions fusent. « Et bien visiblement, c'est moi qui peut quelque chose pour toi. Je suis Diego, le fils aîné d'une de tes tantes côté maternel. La seule qui n'avait pas totalement tourné le dos à ta mère. Je suis médecin urgentiste, si ça peut t'intéresser, même si visiblement, les infos que je te donne ici et maintenant, t'en as rien à cirer. Je le vois dans tes yeux que je ne suis pas le bienvenu, et t'as entièrement le droit de me foutre dehors si ça te chante. Mais si tu veux des réponses, c'est une mauvaise idée. Je te demande rien en échange. T'es pas obligée de me fréquenter, t'es pas obligée de me parler tout le temps, parce que ça a pas l'air d'être ton truc. » Les bases sont posées, comme un rapport de force entre deux titans.

Sourcil qui se hausse. L'enfant a des couilles pour parler de la sorte. Au moins, c'est direct. Il marque des points le gosse. J'en conclue qu'il va pas venir me gonfler tous les jours. Fils d'une sœur à ma mère. Noté. Je le regarde de haut en bas et je sirote mon verre. Bah continue, parle. Je la joue détachée mais au fond, parler famille - même si j'avais pas les compétences à cet effrayant sujet - me permettait de me dire que je ne l'avais pas inventé la génitrice. Elle a vécu quelque part. Elle a été apprécié ou détesté par des gens. Mais hors de question de jouer les affamées de la nostalgie familiale.