Éreinté. L'esprit ankylosé par le flux dense et sombre d'une réalité qui vient te frapper tel un ouragan dont la tempête n'est qu'une lame qui s'abat. Le décès de ta meilleure amie tonne comme le glas de douze coups de minuit, l'heure que l'on redoute – du moins pour certains. Désormais, le glas sera celui d'une date celle de la fin août. Mia est morte, petit génie et même contre cela tu ne peux rien. Tu sais que tu n'es pas coupable, tu n'es pas celui qui a trop abusé de substances illicites et qui a foncé dans son véhicule. Néanmoins, tu n'étais pas pour elle et tu t'en veux. Tu laisses choir sur le canapé du salon, la tête entre les mains, tu fermes tes paupières alors que ta conscience demeure en pleine ébullition. Tu n'étais pas là pour ta défunte meilleure amie mais tu te dois d'être là pour Susie, sa petite fille. Elle est la seule survivante de l'accident et est actuellement à la clinique. Tu sens la présence de Yue à ton coté, sa tête venant reposer sur tes genoux en guise de soutien. Tu caresses ses oreilles tout en repensant au coup de fil que venait de te passer l'avocat de Mia. Même avec le peu d'argent qu'elle avait en poche, elle avait pris le devant au cas où. Une attitude qui ne te surprend pas venant d'elle. Un sourire narquois étire tes lippes avant de s'évanouir rapidement. Cela aussi changé la donne. Tu passes une main dans tes boucles brunes en bataille avant de te lever en direction de la cuisine lorsqu'au même moment la porte d'entée s'ouvre puis claque sourdement. Jade.
@Jade Beauregard

situation qui paraissait invraisemblable. improbable. les nerfs mis à rude épreuve. faisant les cents pas. inlassablement. l'inquiétude qui avait épousé tes traits de visage à force de t'impatienter. kobe demeurait captif du silence. il ne répondait pas à tes messages ni à tes appels. tu comprenais qu'il soit pas dans son assiette, que ses pensées soient prisonnières de sa douleur. il souffrait, t'en avais conscience. et ça te frustrait de ne rien pouvoir faire. juste attendre qu'il daigne te répondre. il t'avait lâché cette bombe sans prévenir. elle était partie qu'il t'avait dit. mia n'avait pas survécu à l'accident de voiture. susie pour seule rescapée qui demeurait endormie au sein de la clinique. seules informations que t'avais pu lui soutirer avant qu'il ne s'évanouisse dans la nature. tes ongles pris en étau contre tes lippes, t'arrivais pas à réfléchir correctement. sa réponse à ton message te parvint qu'une vingtaine de minutes plus tard. t'informant qu'il était rentré chez lui et que tu pouvais venir le rejoindre. c'était pas trop tôt. t'avais pas attendu plus longuement. tu t'étais empressée d'attraper ton sac à main et tes clés de voiture pour te jeter à l'intérieur de l'habitacle. le pied qui appuyait voracement sur la pédale d'accélération. n'ayant même pas eu le temps de jeter un coup d'oeil à l'image que tu renvoyais. tant pis. kobe passerait outre tes cheveux en bataille et l'absence totale d'artifices sur ton visage. la voiture garée, tu te précipites vers sa porte d'entrée pour l'ouvrir à la volée. le regard impétueux qui inspecte rapidement la pièce principale, retrouvant ton petit ami dans sa cuisine. en plein mouvement. sans perdre une seconde, tu fonds sur cette âme en peine. "kobe !" ton corps qui se presse violemment contre le sien face à la rapidité à laquelle tu arrives jusqu'à lui. venant l'enlacer fortement. "je suis là kobe" tu murmures d'une voix douce, tes doigts qui viennent se promener dans sa chevelure pour la caresser. cette douleur tu comptais bien la partager avec lui.
@Kobe Langford

Les paumes de tes mains sont à plat sur le plan de travail de la cuisine alors que les pensées s'évaporent vers des ports inconnus que tu ne cherches même pas à combattre pour te recentrer sur l'essentiel ; car pour l'heure et même avec la meilleure volonté du monde – tu n'y parvient aucunement. Le regard vide, voguant en eaux troubles tu ne cesses de songer au sourire de Mia qui te reviennent par flash don tu te rappelles chaque détails, chaque nuances également. La coutumière de ta moitié te sort de ta léthargie personnelle, une exclamation qui s'accompagne d'une étreinte alors que tu te retournes vers elle. L'espace d'un instant, elle est la seule à te serrer fortement dans ses bras.  Un geste qui signifie beaucoup silencieusement, surtout entre vous. Puis vient le temps de l'assertion déclarative, celle de sa présence indélébile que tu n'as pas envie de perdre – jamais. Tout naturellement, tes bras la serre refermant en symbiose cette étreinte auquel tu as pris goût au cours de l'année écoulée. Un sanglot aphone s'échappe de ton corps alors que les larmes coulent d'elle-même. L'odeur parfumée et légère de la Beauregard apaise la douleur et rend sa présence encore plus réelle. Vous restez plusieurs minutes dans cette position, en osmose d'un amour sincère et d'un soutien de tous les instants. Tu déposes un baiser dans ses cheveux avant de poser ton front contre le sien. Un soupire léger alors que tu chasses les larmes salées qui jonchent sur tes joues, toi qui n'a plus jamais pleurer depuis la mort de ta mère alors que tu étais encore un môme ayant déjà vu nombres de vies. « Elle n'est plus … elle est morte sur le coup de l'accident … ». un murmure d'une voix qui n'accompagne jamais les touches de ton piano car seul son carillon est innocent de réalité. Tu fermes les paupières pour reprendre contenance de la situation, car tu n'as pas le choix tu dois te reprendre Kobe. Tu t'éloignes en direction du réfrigérateur où est collé une photo  de toi, Jade et Mia lors d'une sortie au parc d'attraction avec Susie. « Elle n'a pas souffert selon les médecins ... ». ton timbre de voix est teinté d'un calme arrosé à l'encre de la mélancolie lourde de culpabilité.
@Jade Beauregard

tragédie d'un tableau dramatique qu'il dépeint. pouvant parfaitement entendre son cri du désespoir. une souffrance silencieuse mais parfaitement visible. ne supportant pas de le voir dans un état pareil. ne supportant pas d'être inutile et d'être incapable d'effacer tous ces maux qui l'habite. tu sais que cette douleur ne s'effacera pas. elle restera ancrée en lui, jusqu'à la fin de sa vie. mais cette douleur là, elle pouvait s'atténuer avec le temps. diminuer pour être réduite à l'état de simple souvenir. tes pas t'ont conduit jusqu'à lui. instantanément. dès que t'as franchi le seuil de la porte d'entrée. pouvant sentir sa chaleur se répandre dès qu'il vient s'accrocher à toi. à ton âme. désespérément. et tu le soutiens du mieux que tu peux. tu ne peux qu'imaginer cette peine qui vient redessiner les traits d'ordinaire si radieux. "ça va aller kobe.... je suis là..." tu souffles doucement, renforçant considérablement ton étreinte. Qu'étais-tu censé dire de plus ? Qu'étais-tu censé faire pour le rassurer ? les incertitudes qui se multiplient. la peur qui s'insinue et balaye toute ton assurance. plongée dans l'inconnu la plus totale. ne sachant pas désormais ce que l'avenir allait vous réserver. mais t'allais demeurer à ses côtés. n'ayant nullement l'intention de déguerpir. quand bien même la tentation était présente. t'ayant effleurer l'esprit à de nombreuses reprises. son visage s'écarte du tien pour venir y déposer un baiser sur le sommet de ta tête. front contre front. les souffles qui s'entremêlent, les mains qui se rejoignent. il te répète qu'elle n'est plus là, qu'elle n'est plus de ce monde. qu'elle vous a quitté. si brutalement. si rapidement. et t'acquiesces dans un silence qui capture chacun de tes mots. ton palpitant qui se fracture lorsque le son de sa voix brisée te parvient. tes opales désemparées qui suivent son mouvement. s'écartant pour aller se réfugier dans les souvenirs partagés avec elle. oxygène se baignant dans la culpabilité. il se sentait responsable, tu le ressentais. "elle était heureuse sur cette photo..." tu t'avances pour venir poser tes doigts sur la fameuse photo avant de te retourner pour lui faire face. "ce n'est pas de ta faute kobe, ôte toi cette idée de la tête..." tu lèves ta main pour venir la poser sur sa joue. douceur d'un regard qui le fixe. ne t'engage pas sur cette voie-là kobe. parce que tu risques de me faire culpabiliser aussi.
@Kobe Langford

Sa présence a su concentré une réalité à laquelle tu prends de découvrir telle une ritournelle qui n'en finit pas. Jade apaise de nombreux ressentis à cette heure où la culpabilité laisse ta conscience s'effondrer, se briser, se fragmenter en morceaux éparpillés un peu partout. Après une étreinte qui te procure un bien être dont tu sens coupable également, tu t'éloignes en direction du réfrigérateur pour prendre une bouteille d'eau fraîche mais tu te stoppes dans ton élan ; tes prunelles s'attardant ce sur clichés de vous quatre réunis au cours d'une journée dans un parc d'attraction. Tes pensées repartent tel un assaut donné par un commanditaire de jets de canon et la voix coutumière et agréable de ta petite amie te ramènent doucement mais certainement à l'instant présent. C'est vrai, Mia était souriante, pleine de vie mais surtout heureuse et cela s'exprime sur cette photo. Rapidement, la brunette te fait à nouveau face pour te dire de cesser de te sentir coupable, que tu n'y es pour rien dans son accident. Cela tu le sais bien mais c'est plus fort que toi intérieurement. Et puis tout le monde le sait avec une tonne « si » on referait le monde. Tu poses un peu plus ta joue dans le creux de la paume de ta moitié avant de venir caresser la joue de Jade. « Je sais ma belle … je sais. Mais une partie de moi ne peut s'empêcher d'y songer ... ». Ton timbre de voix est d'un calme bien trop profond qui appelle aux vagues grondantes qui sommeillent au lointain de ton être. Seuls ceux qui te connaissent parviennent à s'en douter. Après une fraction de secondes où tu noies dans le regard colorés des perles de ta brune, tu l'embrasses doucement pour goûter à la douceur apaisante de ses lippes. « Merci d'être là, en tout cas. ». lui souffles-tu entre deux baisers.
@Jade Beauregard