Tout est parti en vrille au téléphone. Une simple phrase, d'une personne spécifique et ça s'est embrasé comme une trainée de poudre à canon. Bébé, ramène toi. Et la tempête Kéo était enclenchée. Il te dit qu'il va lui éclater la gueule et te foutre dans un couvent. Comme toujours. Comme s'il ne pouvait pas comprendre. Comme si tu faisais ça pour l'emmerder par esprit de contradiction. Il te dit qu'il sera sur le bateau le premier ou le deux août. Ca te laisse le temps de profiter un peu avant de signer ton arrêt de mort. Deux jours à passer enfermée avec Lui. Attendre que la rage de l'ainé se dissipe aux côtés de Yoni, priant que lui aussi soit présent, que lui aussi, fera sa part de l'apaisement du tatoué. Deux jours à chercher des arguments pour expliquer pourquoi t'as cédé à cette tentation qu'Ash représente. Pourquoi t'as cédé quasiment si ce n'est toutes les nuits depuis les retrouvailles. Et consentir à mettre enfin le nez dehors, à attendre cette confrontation qu'il t'imposera. Tu cherches le blond un peu partout. Le pont, l'étage des cabines, la piscine.. Jusqu'à le voir enfin. Prendre ton courage à deux mains et attraper son bras pour l'entraîner avec toi. Loin des oreilles qui pourraient trainer. « Avant que tu me hurles dessus, ça me fait plaisir de te voir. » Tu tentes ton regard mignon avec ton sourire, pour l'amadouer un peu. Pas bien sûre que ça fonctionne.

Un appel pour lui annoncer la nouvelle, qu’elle allait avoir son frère sur le dos pendant ses vacances, sans savoir si elle allait apprécier... toi t’étais heureux, ça te faisait du bien de l’avoir et tout s'est enchainé, une voix que tu ne connais que trop bien prononçant une phrase que tu aurais préféré ne jamais entendre. Hurler au téléphone toutes la rage qui t’anime, Yoni qui tente de t’apaiser, Izia qui préfère raccrocher et tu sais à ce moment-là que cette croisière ne sera pas de tout repos. T’es trop fixé sur ça, les images du passé qui te viennent en tête, Izia qui te fuit depuis ton arrivé ne font qu’alimenter ta colère. Enfin elle vient à toi, tu t’étais jurée de rester calme, de ne pas t’en prendre à elle, tu l’avais même promis à Yoni, mais tu ne contrôle pas la bête en toi, t’a jamais vraiment su au final. Elle tente de commencer à t’amadouer “Moi aussi ça me fait plaisir de te voir et ce n’est pas ton gentil petit regard qui va me calmer” tu tentes malgré tout de pas hausser le ton “Mais qu’est ce qui t’a pris bordel de merde ! T’a les neurones qu’on cramé ou quoi ?! Tu as besoin que je te remémore ce qui s'est passé ? T’u as besoin que te rafraichisse la mémoire ? Tu veux que je te dise dans quel état je t’ai ramassé ? COMMENT IL TA RETOURNE LE CERVEAU !?” C’est loupé pour le calme et le tact.

Tu sais d'avance que ça va être ta fête. Tu sais d'avance que tu vas te retrouver face à la colère du titan. Mais t'as assez fui, t'as le droit d'assumer tes envies et tes choix, que ça lui plaise ou non. Tu sais que ça va être tendu, tu sais qu'il va péter les plombs et que dans les jours qui viennent, Ash sera sa cible. Face à lui, tu finis par lever les yeux au ciel. « J'aurai essayé. » Tu hausses les épaules et la première vague arrive. « Ecoute, j'sais que ça t'énerve, mais c'est ma vie, c'est mon cul. Si j'ai envie de m'envoyer en l'air dans une orgie, c'est mon problème, non ? T'aurais pas cette réaction si c'était un autre gars ou une nana, parce que ouais, j'étais au plus mal quand il m'a abandonnée, mais on a parlé, lui et moi. Mais bordel, c'est comme ça, ça s'contrôle pas, putain. Il m'a pas retourné le cerveau, arrête de croire que j'suis un poussin qui vient de tomber du nid, Kéo ! » T'as bien fait de rouler un joint avant de sortir. Tu le sors de la poche de ton sarouel et tu l'allumes. « T'as des gens avec qui t'as une putain de connexion cosmique, avec qui tu peux te permettre d'être libre. Ca se contrôle pas. Alors si tu veux m'en foutre plein la tronche, vas-y. Mais ça changera pas que j'irai le voir cette nuit, la nuit prochaine, et la nuit d'après, parce que le temps est compté, qu'on le veuille ou non. »

De quoi tu te mêles Kéo, ce n’est pas tes affaires au final, tu le sais très bien, mais tu ne peux pas t’en empêcher. Tu le sais que ça va te peter à la gueule, tu sais qu’Izia ne va simplement pas t’écouter sans se défendre, loin d’être son genre. Ce n’est pas pour autant qu’elle tente de te calmer, préférant alimenter ta colère elle te donne toutes les cartes pour alimenter la bête, peut-être qu’elle ne tient pas vraiment à lui, pour te provoquer de la sorte... Qu’elle ne vienne pas se plaindre quand tu lui auras refait le portrait. Tu souffle, rit nerveusement face à ses mots, te confirmant que ouai définitivement elle avait perdu la tête “Mais bordel tu t’entend parler Izia ?” elle sort un joint et tu fronce le regard, tu déteste qu’elle touche à ça, encore plus devant toi, alors tu lui arrache des mains, serrant le joint dans ton poing, je faisant pas gaffe à la brulure tellement la rage était trop grande. “Comment ça le temps est compté ?” demande tu avant d’enchainer directement “C’est bien beau de venir te faire les yeux doux bien après la bataille sortir les belles paroles et dis-moi, fais-moi rêver il t’a sorti les larmes aussi histoire de t’amadouer encore plus ? Mais il était où quand t’était au plus mal ? HEIN IL ETAIT OU IZIA quand tétais incapable de sortir de ton lit, incapable de manger ?” T’es énervé parce qu’elle a eu mal, énervé parce que durant cette période ou t’a dû la remonté elle était en souffrance et c’est une image qui ne se retire pas de ton esprit

Ça y est, la machine Kéo est lancée, et il va être en boucle jusqu'à ce qu'il en ait marre ou que tu te barres, trop soulée pour continuer de l'écouter vociférer sur l'homme que tu as tant aimé. « Comme si j'étais au cinéma. » Tu ricanes, ça commence à te tendre, toi qui habituellement est d'une nature calme. Étrangement, quand on touche au sujet d'Ashton, tu perds rapidement ton sang froid. Il te prend ton pétard et tu fronces les sourcils, croisant les bras contre ta poitrine. « La déontologie fait que. » Tu mords ta joue. T'as pas envie d'exploser tout de suite. « C'est moi qui suis allée le voir, c'est moi qui me suis blottie contre lui, c'est moi qui ai cherché à braver des putains de barrières, Kéo. J'avais besoin de ça, j'avais envie de ça, j'avais pas le droit ? Bah j'm'en bats les couilles ! J'voulais être près de lui, peu importe combien de temps, même si ça n'était qu'une putain de nuit. » Exploser en plein vol. Retenir le dans ton cul qui hurle dans ta tête. « J'sais pas où il était et j'en ai rien à foutre de ce qu'il foutait à ce moment-là. Toi tu étais là et je t'en remercie de tout mon coeur. Mais j'ai plus dix-huit ans, j'ai grandi, j'ai mûri et j'ai besoin que tu me fasses confiance dans mes choix, même s'ils te déplaisent. » Tenter d'apaiser le Colosse. Tu t'approches de ton frère en écartant les bras, réclamant son affection.