Mercredi 7 Juillet 21h30 • @Anton Azarov
J’en avais trop sur la conscience et la culpabilité commençais à me ronger sévèrement, mes soirées au Moonlight n’arrangeais rien du tout et la soirée de la veille je préférais l’oublier comme toutes les soirées et les jours que je subissais depuis plusieurs semaines. La discutions avec Kassim n’avait rien arrangé, ça me brulait les lèvres de tout lui dire, lui dire tout ce que j’avais pu faire, pourquoi je m’étais éloigné, pourquoi je ne disais rien, pourquoi j’étais en souffrante constante depuis fin avril. J’avais essayé de joindre maman toute la journée, téléphone éteint elle m’avais prévenu qu’elle ne serait pas tout le temps joignable, que c’était trop risqué... ce soir j’avais besoin d’elle plus que tout, parce que je ne pouvais me tourner vers personne d’autre...

Je ne travaillais pas ce soir, le LH était fermé et j’avais ma soirée de libre du Moonlight. L’appartement était vide, Keh certainement avec l’une de ses conquêtes et ça m’arrangeais de pas la voir ce soir. Anton devait certainement vivre sa vie, je fixais l’écran de mon téléphone, une envie sortie de nulle part de le contacter pour qu’il rentre, pour lui demander si la proposition de mater un film les deux étaient toujours d’actualité, mais je ne me sentais pas légitime après tout on ne se connaissais pas plus que ça. Message écrit sur la conversation familiale, j’éteignais mon téléphone tout de suite après le balançant sur la table basse, les larmes au bord des yeux. Je me levais, fouillais les placards, je ne connaissais pas encore très bien où était rangé les choses, mais après avoir ouvert la totalité des placards j’avais fini par trouver ce que je voulais. Une bouteille de vodka ça devrais faire l’affaire. Je dévissais le bouchon et m’apprêtais à boire quand j’entendis la porte s’ouvrir aussitôt je me tournais vers le bruit cachant la bouteille derrière mon dos “Sa...Salut tu m’as fait peur j’ai cru que c’était Keh...”

Finir plus tôt parce que le Newb' était au ralentie. Je savais que ça allait être rude mais bon, je ne m'en plaignais pas trop. Nous avions quand même quelques clients qui passait et le côté gourmand ne désemplissait pas. Ce qui faisait clairement le chiffre par jour. L'ouverture avait quand même permis d'attirer du monde qui se soldait par quelques ventes. On allait jouer sur la durée. J'avais qu'un an, mais j'y croyais. Juin prochain, je serais encore dans les locaux, je n'en ai aucun doute. Je distribue les restes à l'équipe restant, mettant au frais pour les absent.e.s et je repars avec mon paquet de viennoiseries et boissons. L'idée de m'en griller ou bien d'aller nager trotte dans mon esprit et c'est avec hâte que je rentre à la maison. Le vide. Nous étions que deux. Enfin et demi quand je surprends Keelan dans la cuisine. Habituellement - enfin depuis qu'on se cherche - j'ai droit à un mot de sa part dès qu'on approche du champ de vision de l'un ou l'autre. Mais là, rien. Était-il déjà lassé de moi ? Je finis par triturer mes doigts, l'angoisse d'être ennuyeux. Désolé, j'ai fini plus tôt. Je lève le sac. J'ai de quoi se rassasier pour le dessert. Tu as mangé ou pas ?

J’avais juste envie d’oublier pour quelques heures et l’alcool pouvait parfois aider. Par forcément fan, je n’étais pas du genre à boire jusqu'à plus soif juste pour le plaisir comme bon nombre des camarades de mon âges et en présence de ma famille je me limitais à de la bière pas plus – quoique de ce côté-là pas sûr qu’ils puissent me donner des leçons - réflexe de cacher la bouteille et j’aperçois Anton, je garde mes mains dans mon dos, j’étais soulagé de le voir lui, surtout aussi tôt “Non.. Je.. Je suis content de te voir” je bouge légèrement quand il s’approche moi pour ne pas qu’il capte la bouteille, même si je ne devais pas être le plus discret du monde. Il lève son sachet devant moi et j’ai un petit sourire qui s’affiche enfin, j’avais tellement subi cette journée que j’en avais oublié de me nourrir “Non... en fait je crois que je n’ai rien mangé depuis hier soir..” Je vais pour poser la bouteille sur le comptoir derrière moi, mais à l’aveugle je loupe le bord et la bouteille vint se casser sur sol, dispersant le liquide par la même occasion. Je regarde Anton paniqué, je fais un pas en arrière par instinct “Je... pardon... je suis dé...désolé... je vais ramasser...je pardon” je regarde autour de moi cherchant quelque chose pour m’aider, mais rien ne me saute aux yeux alors je me penche pour ramasser les morceaux de verre “Pardon Anton... je... pardon” ma voix se brise, une larme coule que j’essuis d’un revers de manche en me redressant pour poser les morceaux de verre sur le plan de travail

Tout bascule à la seconde où son moral se brise en meme temps que la bouteille. Visiblement dans son dos. Pourquoi la cachant-il ? Mais pas le temps de demander quand je le vois ramasser, je me précipite, assez .. choqué. Verres brises sur la table, j’ouvre aussitôt ses mains. Il s’était coupé. « Ne fais jamais ca Keelan » Protecteur qui apparaît sans faire exprès. Je lui attrape le poignet pour aller dans la salle de bain la plus proche. Je passe sa main sous l’eau. Lui qui est toujours petillant semble éreinté. Je l’oblige a s’asseoir sur le rebord et tatope les plaies avec linge propre. Pansement et bandage qui s’en suivent. J’embrasse le haut de sa tete puis m’accroupis pour croiser son regard eteint. « Alors avant de me raconter ce qui te tourmente et que tu veux noyer. Je te propose, soit un bain, ou le jacuzzi, un peu de musique et une bouteille de vin pour nous deux. Soit toi et moi dans mon lit, a t’écouter parler tout en sifflant une bouteille. Tu choisis quoi ? »

Je ne sens même pas la coupure, je ne vois même pas le sang, juste la peur au ventre qu'il vienne m'en coller une, que le début du cauchemard recommence. Il se precipite au sol avec moi, se redresse avec moi et approche ses mains des miennes j'ai un mouvement de recul, léger presque imperceptible, juste le cœur qui arrête de battre une demie seconde, mais il prend juste mes mains, son contact apaise doucement, je lève mes yeux humide quand l'ordre tombe balbutie un Désolé et je me laisse guider, pantin qui se laisse manipuler. Soin fait, je sens le bisous sur le haut du crâne et je ferme les yeux à ce nouveau contact. Regards qui se lève vers lui quand il s'accroupie devant moi. Dans d'autres circonstances j'aurais sans hésiter dis le jacuzzi, mais la l'idée de me glisser sous une couette semblait la meilleur chose Ton lit ... je peux ? L'audace habituel c'est fais la mal, je suis juste qu'un être paumé qui n'arrive plus à dormir ou à vivre dans le mensonge. Je ne sais pas ce que je pourrais lui dire, la vérité complète, impossible. Il se lève et je l'imite, je le suis, j'attends qu'il aille chercher  sa bouteille et revienne à mon niveau pour le suivre jusqu'à sa chambre

Va t'installer, je vais chercher la bouteille. J'embrasse à nouveau le haut de sa tête puis je mets les dechets à la poubelle. Je file dans la cuisine pour mettre les débris de verre dans un carton, que je pose dans un coin. Note à moi-même : aller au tri. Je soupire longuement, sans comprendre ce qu'il lui arrivait. Je me dirige dans la mini-cave à vins pour sortir un Chateau Lascombe, le tire-bouchon et deux verres - bien que je pense qu'ils ne vont pas franchement servir. J'emporte quand même les viennoiseries et je monte jusqu'à ma chambre. Je l'observe, peiné de le voir aussi éreinté. J'avais juste envie de le prendre dans mes bras. Je toque pour le sortir de ses songes et je monte sur mon lit. Je nous sers quand même, au moins le premier dnas les verres et je me mets à côté de lui, nos bras se frôlant. Alors Petite bouille, que se passe-t-il ? Je le questionne tout en lui tendant le verre. Je trinque malgré son état et je bois une première gorgée. Raconte-moi.

Il est tellement adorable avec moi et pour autant notre relation n’avais pas débuter dans ce sens-là, mais ce soir il était la seule personne que j’avais envie de voir et sa tendresse me faisait du bien à cet instant. Je hoche la tête timidement quand il me dit d’aller m’installer, j’entre dans la chambre et habituellement, avec une telle proposition je me serais glissé nue sous les draps en l’attendant, juste pour le provoquer, mais pas ce soir, ce soir tout c’était fait la mal dans ma tête, il n’y avait que la peine et la souffrance. Je m’installe au-dessus de la couette, assis le dos appuyé contre la tête de lit je fixe mes mains, perdus dans mes pensées et rapidement Anton revienne, je souris doucement quand il entre dans sa chambre, frisson quand sa peau frôle la mienne et je prends le verre. Première gorgée et je n’ose pas le regarder “T’a déjà été obligé de garder un secret si … horrible que tu ne pouvais pas le partager ?” je lève mes yeux tristes vers lui et les abaisses aussitôt “C’est ce qui m’arrive... s’il n’y avait qu’un secret je saurais gérer, si ce secret me concernais moi et seulement j’y arriverais... mais là... c’est trop.. Y'en as trop...trop de secret, trop de mensonge et y’a tout qui s’accumule et j’arrive à bout.. J'ai envie de hurler, de tout lâcher, mais je n’y arrive pas... je ne peux rien dire sans prendre le risque de perde tout le monde autour de moi … et me mettre en danger... les mettre en danger...” j’ignore si ce que je dis à un sens, mais les mots me viennent seul. Je finis mon verre d’une traite, comme si le vin allait pouvoir m’aider à quoique ce sois

Sa première question me désarme. Je ne m'y attendais pas du tout. Je ne sais que répondre. Moi qui avait tué ma fiancée, je partageais ce secret avec deux de mes cousins alors je suppose que c'est pour eux le plus compliqué. Je me racle la gorge, prenant le temps de formuler ma réponse. Oui, il y a des secrets qu'on ne peut avouer mais qu'on ne peut garder tant ils sont lourds alors on les partager pour ne pas flancher. C'est ce que j'avais choisi de faire, en appelant Pirog le soir du drame, ce que je voulais partager avec Baba. Je le regarde, penchant la tête. Il vide plus ou moins son sac. Je reprends une gorgée puis mes doigts se posent sur son menton pour que nos orbes se croisent. Aussi lourd soit ton secret, tu n'es pas obligé de le subir seul. Croire qu'on est le seul gardien, est un leurre. J'ai fait le choix de le partager pour mieux le vivre. Parce que sinon, je pense que j'aurais été bon pour me faire interner, tant je virais dans l'angoisse et les hallucinations. Je ne t'incite pas à m'en parler. Mais tu as le droit, d'aller trouver une personne de confiance et de t'aider à supporter tout cela. Regarde-toi, t'es meurtri et reclus sur toi tant tu es dans un mal-être qui te ronge. Je veux te revoir sourire. Main qui remonte dans ses cheveux pour les caresser. Tu mérites d'être heureux. Travaille-y.

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C’est dans mon verre vide que mes yeux se fixe, écouter Anton me faisais du bien, un peu, le cœur se calmait doucement à ses côtés et ses mots me faisais réfléchir. Les secrets qui tournent dans la tête, un que je ne pourrais dévoiler sans mettre en danger ma mère, emmener ce secret dans ma tombe, c’était prévus et pour autant je savais que si je me retrouvais face à un interrogatoire de Babou, j’allais craquer. Anton me lève la tête, mes océans plongent dans son regard et les larmes coulent sans contrôle, secret qui me brûle les lèvres “On m’oblige à me prostituer” les mots s’envolent et je me pince les lèvres, je baisse les yeux “Je.. Je fais du strip tease dans une boite en dehors de la ville... le patron est au courant de mon âge et.. Enfin il à compris que j’avais besoin d’argent... j’ai refusé au début... et du coup, maintenant, il me menace... je je n’ai pas le choix... il choisit les clients et je.... Je fais ce qu’ils me demandent...et hier soir... le client... enfin je … je veux oublier... je sais plus quoi faire... y’a rien à faire” j’essuis les perles sur mes joues, mais celle-ci continue de couler encore, sanglot dans la voix, je lève mes yeux vers Anton “Promets moi que tu garderas ça pour toi stp.. Promet le moi Anton, ne dis rien à Kehlani”

Je ne m’attendais a rien. J’ai compris que son ame supportait a lourd poids. Malgre tout, j’en demeure surpris. Et le coeur se serre. Il etait un travailleur du sexe et en plus on l’obligeait. La colere. La peine. La raison. Je suppose que tu ne peux pas aller voir les flics. Mais ca peut etre une option à envisager. Et puis pour Keh, ce n’est pas a moi de lui dire. Mais peut-être que vous pourriez trouver une solution. Et il me semble que ton grand frere fait six fois ma taille. Va lui demander de te sortir de là. En tout cas, tu n’es pas seul, je suis là. Il y a bien quelque chose a faire ? Payer une somme d’argent ? Arreter d’y travailler ? Je peux t’aider comment ? Caresser ses joues, secher ses larmes. Le prendre dans mes bras. Embrasser le haut de sa tete. Je suis là, je te lache pas.