“Je ne replonge pas... je n’ai pas craqué” phrase que je me répète en chuchotant, je hoche la tête pour dire que j’ai compris et je baisse les yeux sur nos mains, sur celle d’Aaron qui caresse timidement la mienne, je tente de bouger doucement la main, grimace quand la douleur se réveil doucement, j’arrive à bouger les doigts, assez pour serrer un peu plus sa main dans la mienne. Regard qui se relèves dans le sien “Je ….” médecin qui entre dans la chambre, je sers un peu plus fort la main d’Aaron, même si ça me fait mal de forcer de la sorte, hors de question que cette fois il le fasse sortir. Il me demande si je suis plus calme, je hoche la tête, regard paniqué tourné vers Aaron et le médecin qui secoue la tête “Il peut rester si vous le souhaitez” Il explique l’opération “[…] vous avez eu de la chance Monsieur Delrio, la balle est passé à cinq centimètre du cœur...” le cerveau se bloque, le regard est livide est cette phrase résonne dans ma tête, j’étais de nouveau passé à coté de la mort, encore une fois, pourquoi ? Je n’entends pas la suite, ou seulement des phrases par ci par là “fauteuil roulant” et la conclusion “repos complet, aucun effort physique, aucun” insiste t’il. Lucidité, regard qui se fronce, il était vraiment en train de dire ce que je pensais ? Qu’en plus d’être un assisté, j’allais être abstinent ? Le médecin part, je souffle, regard tourné vers Aaron, Est-ce qu’il avait compris ? “Je suis en vie Aaron, c’était un accident, c’est l’affaire de quelque semaine... ensuite cette histoire sera derrière nous”

Derrière nous qu'il dit. Mais outre les conséquences physiques pour les prochaines semaines, indéterminées en prime, il y avait celles mentales. Je pense qu'il est loin d'imaginer, les angoisses à venir. La culpabilité d'aller travailler, alors que lui sera dépendant de nous, des gardes. De me dire que peut-être ce repos complet - et on savait ce que cela signifiait - allait nous éloigner. Mais je ne dis rien, préférant sourire dans un premier temps. Oui, un vilain cauchemar. Minimiser alors que j'avais toujours cette haine qui git en moi. Violente pulsions qui coulaient dans mes veines. Je ne sais pas comment j'allais me canaliser mais j'allais devoir trouver. Etre fort pour nous, être son soutien indéfectible jusqu'à qu'il puisse remarcher et même au dela. Pour sûr, je n'allais pas le lâcher. C'était déjà ancré dans ma tête depuis sa sortir de prison. Même si ca avait été de loin. On a eu des coups durs, on en aura d'autres et je ne m'en fait pas. On saura tout surmonter. Reposes toi et je vais demander une alternative pour la morphine et autre. J'embrasse son front et quitte la pièce pour trouver un médecin. Je m'adosse quelques minutes contre le mur et prends le temps de respirer. Je ferme les yeux pour trouver un relatif calme. Je peux le faire, je peux être raisonnable. On est invincible. La mort l'a recraché, on peut tout vaincre.