@Billie O'Malley
Assise sur le canapé du salon de la adams, une serviette sur le dos et ses yeux vitreux rivées vers la cheminée, elle entendait la musique de la soirée à son apogée, mais elle n'était plus d'humeur à la fête. En réalité, son seul désir était de quitter Harvard, retrouver son lit et vite s'endormir pour oublier cette terrible soirée. Un début de soirée pas spécialement grandiose dans la salle de bal, elle espérait que la fête organisé à la adams pourrait changer la donne et rendre cette soirée meilleure. Un départ si bien commencé, mais si rapidement détruit par les lèvres de son meilleur ami posé contre les siennes. Baiser inattendu et interdit, il annonçait le début des problèmes. Lorsqu'elle fermait les yeux, elle ne pouvait s'empêcher de voir encore et encore le sang rouge de Jessie se mêler à la mousse blanche de la soirée. Elle n'aimait pas la violence et elle sait que ses images seront là pour la tourmenter pendant un moment. Quelques messages envoyées avec Billie, elle se relevait pour retrouver l'extérieur de la Adams où elles devaient se rejoindre. Frissonnant à l'air frai de la nuit, la serviette autour de son corps n'était pas suffisante pour la protéger. Tant pis. Elle attendait Billie avec une une boule au ventre, effrayée de voir sa réaction face à tout ça. Elle avait besoin qu'elle soit objective et compréhensive, mais vu les circonstance, c'était dans son droit de ne pas l'être et Orphéa pouvait le comprendre. Un sourire léger, presque forcée sur les lèvres en voyant sa tignasse blonde se démarquer dans la nuit. On va à l'intérieur ? Dit-elle en essayant de garder son sourire. Disons qu'avant son arrivée, elle avait pleurée encore et encore sans pouvoir s'arrêter. Maintenant, elle était juste fatiguée et les idées embrumés par tout ce qu'il venait de se passer.

 @Orphéa Wertheimer
Les pas se hâtent comme ils peuvent, avec la robe devenue trop lourde et envahissante. C’est qu’elle a l’air ridicule, ainsi apprêtée pour aller voir sa meilleure amie au cœur abimé. Le bal avait retenu la blonde plus longtemps que prévu. Il faut dire que regarder Eowyn danser était un spectacle qu’il aurait été dommage de louper. Se défouler, aussi, en tournant, valsant, enchainant les pas de danse hasardeux au milieu de la piste. Tu m’as dis que le bal était une soirée particulière ; et tu avais raison. Un instant hors du temps, qu’O’Malley avait voulu étirer. Jusqu’à tes sms. Jusqu’aux siens, incompréhensibles. Une rousse retirée de cette fin de bal, pour l’emmener jusqu’ici, notre fief bleu. Cavalière abandonnée en bonne compagnie à la piscine devenue after-bal. Il sera toujours temps de découvrir cet endroit transformé, après avoir retrouvé l’alliée. Les priorités sont là. Dans la liste, c’est toujours toi la première Orphéa. Demoiselle dont les prunelles trahissent les dégâts internes. Mes doigts posés sur ton avant-bras, et ma silhouette qui te suit à l’intérieur de la confrérie. Quand la scène n’est plus à la merci des regards indiscrets, mes bras t’entourent, et te serrent contre moi. Petit glaçon. « T’es gelée Orfé. » Frictionne tes bras. S’arrête. « Attends-moi là ! » Relâche, et la foulée se presse jusqu’à un canapé, où traine un plaid de la même couleur que notre Adams. « On échange. » Retire ta serviette trempée, et place sur tes épaules ce plaid. Mon index agrippe l’un de tes doigts, au hasard, pour te guider jusqu’à ce canapé. Assises. Regard posé sur tes prunelles. « Tu m’expliques ? » Jessie-Ray parle en onomatopée, et toi.. toi, ça m’serre le cœur rien que de te regarder.

 @Billie O'Malley
Orphéa appréhendait les jours à venir, elle se doutait bien qu'ils serraient aussi difficile que cette soirée. Plus son existence dans le monde étudiant avançait, plus elle se disait qu'elle n'avait clairement pas sa place prêt des fêtes vu la manière dont ça déraillait à chaque fois. Une bonne leçon qu'elle allait tenter de comprendre cette fois. A présent, elle ne verra plus jamais la piscine de la Adams de la même façon. Elle qui aimait s'y baigner après des longues journées de révisions, elle ne pourrait pas revenir sans y voir du sang qui dégouline sur le carrelage. Sa sensibilité sûrement trop haute, ce genre d'image n'était pas faite pour elle. La peau qui frissonne et les dents qui se retiennent de claquer, ses yeux se posaient dans ceux de sa meilleure amie lorsqu'elle arrivait à sa hauteur. Orphéa s'en voulait, elles attendaient cette soirée depuis des mois et c'est comme ça qu'elles se retrouvaient. Elles n'avaient même pas eu l'occasion d'échanger une danse comme elles se l'étaient promis. C'est avec le coeur lourd qu'elle l'accueillait, retrouvant l'enceinte de la maison, la chaleur des lieux lui faisait du bien. Merci.. Dit-elle d'un léger sourire lorsqu'elle vint placer un plaid sur ses épaules, Billie a toujours été la première à s'occuper d'elle lorsqu'elle en avait besoin et ce soir, elle ne manquait pas à son rôle. S'installant sur le canapé à ses côtés, les yeux vitreux, évidemment la O'Malley ne tardait pas à poser des questions. Ils étaient là tous les deux.. Jessie m'a embrassé, Gustin l'a frappé.. Y'avait du sang partout. Dit-elle alors qu'elle baissait un instant son regard sur ses doigts qui quelques temps plus tôt étaient envahie du liquide rouge de son meilleur ami. Je devrais pas t'embêter avec tout ça.. Je devrais rentrer et dormir, je suis fatiguée.. Dit-elle en posant son regard dans ses beaux yeux. Elle s'en voulait d'avoir gâchée cette soirée et elle s'en voulait de se retrouver une nouvelle fois aussi mal devant sa meilleure amie à cause de ses histoires d'amour. Disons qu'elle voyait cette soirée autrement.

 @Orphéa Wertheimer
En même temps, on avait pensé à quoi, en te balançant là-dedans ? Le monde est pas prêt pour toi, et t’es pas prête pour ce monde. Sauf qu’on est jamais prêt. Nous, les autres, ceux qui ont appris à se battre, à affronter, ceux qui ont pu grandir dans ce monde ; on est même pas prêt. Regarde-les se battre, se déchirer pour toi. Tu crois qu’ils sont prêts, eux ? Ils étaient pas aptes à t’avoir dans leur vie, et perdus, s’en remettent à des impulsions ridicules. Alors, mes prunelles sur toi, j’entends et j’imagine la scène. Le sang. Jessie qui perd, visiblement. La mâchoire féminine qui se serre, légèrement. Toi, au milieu de tout ça. Tu vois, toi tu regardes surtout les deux hommes qui se déchirent, et moi j’t’imagine surtout toi, au milieu. Les prunelles qui enregistrent des choses qu’elles devraient pas. Un bal qu’on gâche, d’un baiser, d’un coup. J’devrais me réjouir, au moins que le monégasque ai pu se frayer un chemin jusqu’à ta bouche ; mais, pas comme ça. Ton regard sur tes doigts, et les miens qui recouvrent ces derniers. N’y voit plus le sang, regarde plutôt ma peau diaphane, au vernis mal mit. « Qu’est-ce que tu ressens ? » C’est quoi, là, qui prime ? Dans la tumulte de ton esprit, dans ces sentiments qui doivent se disputer la première place, qui gagne ? « T’iras dormir quand je serais sûre que ça va aller. » Ma main qui serre la tienne, un espèce de sourire qui tente une percée aux commissures de mes lèvres. Mon vert qui cherche ton regard. « Pour l’instant, je suis pas convaincue. » Le bal, Eowyn qui attend, Jessie qu’il faut chercher. Ils attendront, tous. T’es la priorité.

 @Billie O'Malley
Cette soirée aurait dû être différente. Le moment confidence avec sa meilleure amie ne devait pas se passer comme ça. Elles devaient simplement parler de leur soirée en gloussant comme les étudiantes qu'elles étaient. Mais non Orphéa, une nouvelle fois le destin t'empêches de vivre normalement. Et si cette fois ce n'était pas destin le soucis ? Mais bien les choix idiot qu'elle était amenée à faire ? Tout ce qu'elle savait, c'est que ce soir, elle venait de perdre l'un des hommes les plus important de sa vie. Elle ne savait pas encore le quel, peut-être les deux ? Ces problèmes l'a menaient à choisir et c'est bien ce qu'elle ne voulait pas. Disons qu'elle avait assez d'amour pour son petit et son meilleur ami. Retenant le plaid sur ses épaules, un regard fatigué et abimé sur la blonde, elle baissait le regard lorsqu'elle lui demandait ce qu'elle ressentait. Tellement de choses en même temps.. Elle ne s'entendait même plus penser tant ses sensations lui faisaient mal au crâne. Je suis triste... De me rendre compte que je vais certainement perdre l'un d'eux.. Et je suis en colère, autant envers Gustin d'avoir été si violent que vers Jessie qui n'aurait pas du m'embrasser comme ça devant tout le monde.. Dit-elle d'un soupire, elle aurait pu une nouvelle fois pleurer, mais faut croire qu'elle avait utilisée son quota de larmes pour ce soir. Sa main se refermant sur la sienne, elle s'approchait, s'emmitouflant dans ses bras et posant sa tête sur son épaule. Comme cette enfant qui avait besoin d'être rassurée. Je suis sûre que Eo t'attends pour que vous finissiez votre soirée en beauté.. Vraiment Billie, ça va aller, je t'assures.. Mensonge, tu peux pas quitter ses bras en ce moment. Mais cela faisait bien trop de fois qu'Orphéa gâchait le temps de la O'malley pour ses tristes histoires. Elle avait été là trop souvent pour Orphéa, elle aussi aimerait lui permettre de passer une meilleure soirée.

 @Orphéa Wertheimer
L’existence du bal ne se lisait que dans la tenue de Billie. Si vous oubliez les cris venant de l’extérieur, la musique et les rires parfois, quand des groupes d’étudiants passaient devant la confrérie, vous seriez peut-être prêt à croire qu’il s’agissait d’une soirée ordinaire. Une soirée qui se transforme en confidences douloureuses. Mes bras qui se referment autour de toi, et ton corps calé contre le mien, ta tête sur mon épaule. Tu peux me donner la liste des personnes que j’laisse là-bas, y a rien d’aussi important que d’être présente sur cet instant où ton cœur se serre en quelques convulsions. Cette vie est ton rêve plus que le mien. « On avait lu quoi la dernière fois dans le magazine ? » Un truc acheté pour se moquer des conseils ridicules, et des tests. « Qu’un peu d’absence et de distance peut faire renaitre la flamme. Le temps que je passe ici, c’est de la stratégie pour qu’Eo ai encore plus envie de m’embrasser. » Tu pourras pas le voir, mais tu devineras cette tentative d’un fin sourire, quand mes traits s’appuient contre le sommet de ton crâne. Tu peux dire ce que tu veux, je bougerais que lorsque ton battant arrêtera de saigner. Pour l’instant, je peux encore voir l’hémoglobine se barrer à chaque mouvement de métronome. « T’imagines quand même que t’as vécu un bal où deux hommes se sont battus pour toi ? » L’un s’est battu, l’autre a perdu. Qu’importe, ils n’ont que ton prénom au cœur. « Y a que dans les films que ça se passe comme ça. » T’as sauté à pieds joints dans les dramas d’une étudiante aux sentiments trop généreux. Vivre intensément n’est jamais une mauvaise chose. « Ca a pas l’air comme ça, mais.. t’as deux mecs qui t’aimes profondément, et ça c’est plutôt beau. » Mieux vaut vivre avec trop d’amour, plutôt qu’en manquer.

 @Billie O'Malley
Se retrouver comme une enfant à la recherche de tendresse, elle le vivait trop souvent. Et même si elle préférait que sa meilleure amie soit dans les bras d'Eowyn en ce moment, sa chaleur lui faisait du bien. Une nouvelle fois, elle avait idiotement supposé une mauvaise réaction de la part de la blonde, mais non. Elle était toujours là et elle ne criait pas haut et fort qu'Orphéa devait quitter cet homme bien trop violent. Billie acceptait cet amour toxique, c'était difficile, mais il faut croire que par amour et par amitié, Billie devenait beaucoup plus compréhensive. Un sourire qui s'affiche sur le coin de ses lèvres à l'écoute de ses mots concernant les magasines, elle ne pensait pas être capable de sourire à nouveau ce soir et pourtant, elle avait réussit. J'espère.. Mais si tu ne finis pas ta soirée avec elle, ça sera de ma faute. Dit-elle d'une petite moue alors qu'elle se redressait en entendent la suite de ses paroles. C'était si joliment dit de cette façon, on pourrait même penser qu'Orphéa vivait son vrai conte de fée. Certes, elle avait raison, elle était fière de recevoir et de donner autant d'amour à ces hommes. Mais cela en valait-il la peine en voyant le résultat ? Elle ne demandait pas d'être aimée doublement, elle voulait juste garder ceux qu'elle aime à ses côtés et elle savait qu'après ce soir, rien n'était certain. Mais dans les films, ça se termine toujours bien non ? Dit-elle d'un petit haussement d'épaules, peu certaine que sa fin soit digne d'un disney. C'est beau, je le sais.. Mais j'ai jamais demandée ça.. Avec tout ça, je vais devoir choisir et j'ai pas envie. Dit-elle les yeux qui s'humidifiaient à l'idée de perdre Gustin ou Jessie. Qu'est c'que tu aurais fais si tu étais à ma place ? Elle avait besoin qu'on l'aide, elle n'avait jamais reçu le bon manuel pour savoir comment se comporter dans ce genre de relation. Elle n'avait pas été préparée, les problèmes d'adulte arrivant bien plus vite dans sa face qu'elle ne le pensait.

 @Orphéa Wertheimer
Y a pas de méchants ou de gentils, dans cette histoire ; juste Orphéa et ce monde qui tourne autour, l’abimant à chaque fois qu’ils passent un peu trop près d’elle. On est pas digne, on la mérite pas. On le sait mais on essaye de faire au mieux, à coup de baisers ou de coups, tout court. On s’effraye de la décevoir, ou de la heurter. Dis-moi, que moi, moi j’te décevrais jamais. Que j’aurais toujours les bras assez accueillants pour te recevoir, et que je grifferais jamais ton cœur d’une maladresse. Même si j’ai pas confiance en le grand méchant loup, la vérité, c’est que j’ai confiance en personne, particulièrement quand ça te concerne. J’adoucis mes angles à force de m’acharner dessus, afin que tu continues à me souffler directement les confidences depuis le battant, sans filtre. Mord la langue quand les commentaires se veulent trop virulents. Lèvres soulignées d’un fin sourire, qui se veulent chaleureuses. « Rien n’est de ta faute. Ou alors, il faut accuser le créateur d’Harvard, voir, celui du monde à son commencement. » Et vu que j’crois en aucun Dieu, j’arrive pas à trouver un coupable. On aura qu’à dire qu’il n’y en a aucun. « Tu crois que t’es déjà à la fin ? » Sourcils froncés. « T’es en plein dans les chapitres palpitants, t’es dans le milieu du film, là où ça tord le ventre et ça fait crépiter le cœur. » Tu voulais vivre, Orphéa ? Voilà le monde, celui qui s’installe dans le corps et le fait vivre au fil des émotions. T’es en plein dans ce qui fait qu’une vie mérite d’être vécue, pleinement. « Tu devrais pas avoir à choisir. » Le coffre dans ta poitrine est portionnable, il peut accueillir plusieurs personnes, et les aimer chacun à des degrés différents, chacun avec des mots sincères, précieux. Se redresse légèrement pour croiser tes prunelles. « Si je devais choisir.. je sacrifierais celui qui réclame un sacrifice. » Si un jour, c’est demandé. Coupe la tête de celui qui demande celle des autres. « Je choisirais toujours une jolie fossette dans un sourire, plutôt que des crocs aiguisés. » La vie est assez sombre, pour ne pas s’entourer de noir et de gris. Les couleurs, Orphéa. Regarde les couleurs. « Mais je ne suis pas à ta place, et ce n’est pas moi qui ressent. » Y a que toi, là-dedans, qui sait ce qu’elle doit faire. Y a que toi qui sait ce que chacun mérite, comme sacrifice.

 @Billie O'Malley
Dans ce genre de moment, il n'y avait qu'avec Billie qu'elle voulait se retrouver. Parmi ce beau monde merveilleux, elle était sûrement la seule à pouvoir la réconforter. Elle était la seule à qui elle pouvait en dire un peu trop, sans craindre une mauvaise réaction. Peut-être que depuis le début, c'était sa meilleure amie son âme-soeur. Sa famille pouvait être là pour elle, elle le savait. Mais jamais comme Billie. Elle ne fuyait pas dès la première seconde lorsqu'elle entendant les malheurs qui venaient d'être causé par le prince et le grand méchant loup. Une petite moue sur le visage, lorsqu'elle insistait sur le fait que ce n'était pas de sa faute. Tu pouvais lui prouver par A + B que ce n'était pas ta faute Billie, elle s'en voudra toujours autant de ne pas t'avoir laissée dans les bras de Poison Ivy. Un petit sourire amusée lorsqu'elle lui disait qu'elle était qu'au milieu du film, faut croire que la fin s'annonçait terrible si là n'était que le milieu. Protagoniste de sa propre histoire, elle avait le scénario en mains pour finir cette histoire comme elle le désirait. Adoratrice des contes de fées, elle en était encore loin.  Ce moment du film fait trop de mal.. J'veux qu'on passe à la pause pub, quand tout va bien. Quand tout s'arrêt, quand tout est trop simple. Un moment si court qu'il peut facilement être considéré comme une pause, parce que le reste du film n'est qu'un combat perpétuel. Le coeur serré, elle décidait de lui demander conseil. Les conseils d'une femme qui a pris ses propres décisions toute sa vie, une femme qui a été assez forte pour s'en sortir jusqu'à aujourd'hui malgré les difficultés. Même si elle le savait, Billie n'aurait jamais été dans cette situation. Orphéa donnait son coeur entièrement, parfois même un peu trop, mais O'malley, elle restait prudente. Tout le monde ne méritant pas cette confiance. Elle écoutait ses mots tel une enfant qui recevait les bons conseils d'une grande soeur qu'elle admirait tant. La seule capable de l'aider à choisir le bon chemin, le plus colorée. Donc j'en déduis que je devrais choisir Jessie ? Dit-elle d'un léger sourire amusée, elle voyait mal Jessie lui faire du chantage et encore moins avec des crocs, contrairement à Gustin. Mais ce n'était qu'un présage de son avenir, elle était encore aujourd'hui aveuglée par l'amour qui lui bousillait le cerveau. J'crois que j'ai juste besoin de me retrouver seule et prendre assez de force pour leur faire face.. Tu m'avais pas dis que c'était si compliqué les hommes. Dit-elle en laissant tomber sa tête sur le dos du canapé, son regard sur le plafond. Au pire j'te choisis toi et on s'enfuit à l'autre bout du monde ? Dit-elle d'un petit sourire amusé, peut-être qu'elle avait besoin de parler d'autre chose et se changer les idées, elle était tellement fatiguée.

 @Orphéa Wertheimer
Le reste du monde continuera a tourner, Orphéa, mais, regarde comme c’est facile de tout stopper, de laisser cet univers sur le bas-côté pour qu’on s’accorde une pause. J’ai pas de problème avec cet art de fermer les yeux sur la réalité, repousser ce qui se déroule ailleurs derrière notre porte, pour ne consacrer mon temps qu’à toi. T’as qu’à me demander d’attraper la torche, de foutre le feu ; t’as qu’à demander, pour tout. Y a plus grand monde à qui je tiens vraiment, y a pas grand monde qui n’est pas sacrifiable. Si je devais supprimer, dégager les dominos les uns après les autres, tu serais la dernière debout. Parce que tu vaux le coup. Parce que t’as ce que les autres n’ont pas. Ce que même moi -surtout moi-, j’n’ai pas. Toi, tu t’inquiètes des cœurs, des corps abimés alors que ton battant se fissure lui aussi. Apprends à baisser les yeux, et regarder le sang qui s’échappe de ta poitrine. On s’en fout des autres, j’t’assure. Alors, mon sourire s’esquisse doucement, juste pour te souffler que ça se passe pas comme ça. Là, on peut le faire, mais quand on sortira de cette pièce tout recommencera. Le film, parfois en accéléré, parfois ralenti. Quoiqu’il arrive il avance. Mon index vient appuyer contre ton plexus solaire, délicatement. « Non, tu devrais te choisir toi. » C’est pas question d’un mec ou l’autre, d’un prince à la cédille charmante dans la joue  et aux yeux rieurs, ou du bouffon aux doigts brûlants, le regard plus sombre mais qui sait manier l’hypnose. C’est pas la question de savoir qui je choisirai. Puisque tu sais déjà, moi, qui je choisirai. Personne. Pas parce que c’est eux, mais parce que j’ai pas ton courage. Si j’l’avais, si j’étais toi et que j’avais ton cœur, j’aurais saisi les couleurs et les rires. Jessie et sa maladresse. Mais, on se fout bien de mon avis. « Toi, tes choix, tes envies et tes désirs. Toi, qui peut te tromper, choisir puis changer d’avis. » C’est ce qui est beau putain, ça serait laid la vie, si on réussissait toujours. Une esquisse de sourire amusé. « Les filles sont pas plus simples. » Elles sont solides mais s’abiment, à force de l’être. Mon regard, sur le film que tu dessines au plafond. Un rire léger. « Ma moto, toi, moi, et le monde entier à découvrir. » La tranche de mon poing, présenté à toi pour en réceptionner un check. « Mais d’abord, tu vis ton film jusqu’au bout. » Un jour, peut-être qu’on s’enfuira juste pour une pause. Un jour, peut-être que j’me barrerais, quand t’auras plus besoin de moi. Puis, un sourire plein de malice, les sourcils qui gesticulent tous seuls quand les billes vertes se posent sur toi. « Il embrasse bien au moins Jessie ? » Quoi ? La question s’pose, et j’suis sûre que je connais la réponse.