c'était une erreur, un mystère irrévocable que personne n'avait ordre de connaître. un visage que l'on cache dans l'ombre d'un autre, grâce des dieux que le brillant petit garçon n'était d'autre qu'une petite machine ambulante, à ne jamais croiser ou arpenter les mêmes rêves que son aîné. c'est ce que l'on raconte dans les lettres, des mensonges véritables, des vérités encore trop à l'étroite dans une tête dépourvue d'un sourire. c'était une erreur et c'était pourtant clair, la capuche n'y changerait rien, le tissu ne dissimulerait pas les traits identiques. l'ami est fou, le regard s'en suit, droite, gauche, derrière, devant, je ne dois croiser le prince tant aimé, à devoir esquiver la moindre occasion d'observer son reflet dans une réalité déconcertante.

Y avait cet écran, comme une hallucination hypnotique, qui avait capté mon regard, me prenant de la vie réelle jusqu'à une vie virtuelle trop agréable. Il suffirait que je réponde à mes messages... Mais non, je préfère lire les dernières nouvelles, passer le doigt jusqu'à cliquer sur Veritas, découvrir les moindre petit secret des gens. Tout cela n'est que trop malsain. Cette routine, Harvard, Boston, le téléphone. Les yeux se lèvent et observent, encore et toujours, jusqu'à cet homme à la capuche. Jusqu'à cet homme qui doucement tire son visage vers moi. Les pupilles se dilatent. Colère ? Incompréhension ? Que se passe-t-il ? Qui est-il ? Le téléphone glissé dans la poche et les jambes se mettent à courir. "HEY TOI !"

fichu. désarmé. à faiblir de termes tragiques quand l'histoire est loin d'être poétique. aux allures de garçon étrange, c'est l'incompréhension qui fait place, quand les autres observent dans un murmure, parlent sans jamais oser clamer. fichu. le mystère s'est éteint, au moment précis où nos regards se sont osés l'un à l'autre. les pas sont pressés, j'entends encore l'écho de ses pieds contre le marbre froid. étalage des sentiments de confusion, je crois. machine qui respire, un coup, c'est trop tard pour le deuxième. comme un meurtrier des mensonges je m'échappe, l'ami revient, il est pressé, connaît les moindres détails. je suis l'interdit en ces lieux. couronne comme furie. le regard qui montre deux chemins, les garçons arborent les mêmes vêtements, se mélangent dans la foule. le prince ne doit rien savoir, à préférer fuir malgré les palpitations dans mon coeur de réseaux.

Il est là, les yeux le fixe puis y a eu ce moment, ce moment où les lacets sont tombés, à deux doigts de me vautrer. Et ils se sont éloignés de la silhouette. Et mon corps, comme pétrifié, l'avait perdu. Les billes roulent, roulent sur les visages, sur tous ces gens en capuche, sur les hommes et les femmes du campus. Où est-il ? J'peux pas laisser passer l'homme comme ça. Pourquoi ? Comment ? Trop de questions se bousculent dans la caboche. Qui ? D'où ? Ce visage surtout ... ce visage semblable au mien. Fait moi un signe. Que l'on me fasse un signe pour retrouver l'inconnu...

il n'y a rien eu d'autre peut-être que les remords, aux lettres venimeuses imaginées lorsque la vérité dévoilée prendra le rôle d'une mise à mort immédiate. peut-être à l'encadrement militaire cette fois-ci, et c'est l'ami qui répète sans cesse le prénom. mars, putain, mars, grouille toi, tu vas te faire choper. et je feins l'ignorance, à laisser s'échapper les mots qui m’écœure. à fuir depuis le berceau, à la partie de moi qui ne s'est jamais éteinte quand en lui elle n'a jamais vécu. approcher dans la foule, capuche toujours déposée contre l'épaisse de tignasse brune jamais réellement bien domptée. la main sur son épaule, à jouer presque les mauvaises scènes des films d'actions. je crois qu'on a des choses à se dire, monsieur grimaldi. les larmes tordent l'estomac, c'est le palpitant qui manque d'oxygène. je veux exister pour lui.

Y a trop de mystère dans ce monde. Les yeux se perdent alors qu'un sosie, comme un jumeau me faisait face. C'est quel monde celui qui m'arrache à lui ? Y a eu cette connexion dans la foudre des regards, ce truc inexplicable qui fait sauter le disque du cœur. Puis y a eu cette main et cette voix et quand je me suis retourné, tu étais là, à sortir mon nom de ta bouche. Y avait les questions qui se bousculaient encore et encore plus vite et plus forte dans ma tête, jusqu'à envahir l'intégralité de mes pensée. Mais aucun de ces trop nombreux mots ne voulaient s'échapper entre mes dents alors c'est bouche bée que je t'ai suivi. "Mais ... tu ... t'es qui ??" T'es qui putain ? T'es une blague ? T'es qui ? Comment tu me connais et le voilà encore le tourbillon des pensées.

signe de rejet, sûrement. les règles auxquelles les barrières s'affranchissent, aux adieux des tristesses épanouies, à ces tortures de n'être qu'une partie qui ne s'est jamais éveillée, comme une flamme sur laquelle on souffle éternellement, que la fumée d'un quelconque amour n'enflamme jamais, tût jusqu'à la fin dans les ténèbres de ma seule et unique mémoire. et on brise les idéaux, à la foudre qui frappe comme le temps qui remémore les délices d'un temps jamais consommé, des rires des enfants jamais entendus ou les échos des disputes puériles qui n'ont jamais eu lieu dans ces grands jardins à y perdre le souffle. à retirer la capuche dans un endroit où la foule ne fait pas masse, les airs moins inquiet alors que nous partageons le même sourire. moi, c'est mars. et... je suis ton frère jumeau, je pense que du coup on peut pas dire ça autrement... à poser mes mains sur ses épaules, l'affection déjà de mise quand il n'a été qu'une source de manque constante. je pense que nos parents ont beaucoup de choses à te dire car moi, je te connais. à être préparé à vivre dans ton ombre, catastrophe en vue ou non.

Les pupilles immobiles, tout comme cette respiration qui s'est coupée. Qui suis-je ? Qui est-ce ? Les questions existentielles qui apparaissent, elles. Y a ma conception de mon rôle qui se chamboule. Qu'est-ce que je fous à Harvard si lui, si un jumeau y est ? J'suis un jeu ? Un pion ? Pire, je suis une farce ? C'est ça ? C'est une vérité ou un mensonge ? Un frère ou un sosie ? "Je ... J'ai jamais entendu parlé de toi ... J'suis désolé. Je sais pas qui t'es." J'aimerais que t'existe réellement. Pas qu'à travers des paroles. J'aurais tellement aimé avoir un frère. Mais si t'existais, t'étais où tout ce temps ?