“ A bloody moon, portending doom
Another cruel day, coming soon
Have to end this, but it's just begun
A final charge, with the rising sun ”

Je n'apprécie pas beaucoup me faire rembarrer de la sorte. Oui l'explosion se fera entendre mais on sera déjà plus dans les parages lorsque cela se produira et une fuite de gaz, ça peut arriver à n'importe qui. Je lève les yeux vers le ciel en secouant la tête lorsque je me rend compte qu'Adel court-circuite mon plan comme si j'étais encore un enfant. Ca me vexe mais la situation est tellement grave que je ne relève même pas.

A nouveau, hors de question que j'aille voir les flics.

J'enfonce mes mains au fond de mes poches et commence à m'éloigner vers les voitures, en observant autour de nous. J'étais prêt à parier qu'il y avait au moins un téléphone ici qui avait la géolocalisation activée donc si on devait être suspect, on aurait aucun mal à le relier à la scène...

Tu as l'impression de ne plus rien comprendre. Comme si tout se passait dans un univers parallèle. Ton corps est là, mais le reste de ton esprit s'est fait la malle. Tu te contente de suivre les instructions de tout le monde, sans faire attention à qui les dis. Tes yeux sont fixés sur l'endroit où vous venez de balancer le corps de votre paternel. Tu t'approche timidement de ton frère aîné, attrapant sa manche pour attirer son attention. "Kass...je veux rentrer...je veux plus être ici c'est trop dur..." Tu essaie de pas pleurer, mais là t'es à bout, tu as l'impression d'être redevenue une petite fille, celle qui a besoin d'être protégée par son grand frère des horreurs du monde. "La police ne s'en mêlera que si on signale la disparition non ??" Si personne ne disait rien, alors aucune raison d'enquêter pour la police non ?? Qui voudrait signaler la disparition de ton père de toute façon ?? Se n'est pas comme s'il avait des tonnes d'amis autour de lui ou comme si sa famille s'inquiéterait de ne plus avoir de nouvelles vu que vous étiez tous là.

L’impression que les choses allaient de mal en pis, je n’imaginais pas que toutes cette histoire pouvait aller aussi loin, que tout le monde allait être impliqué... Nous n’avions pas assez réfléchi avec maman, peut-être qu’on aurait dû voir plus loin pas seulement compter sur le fait que les adelphes n’allait pas chercher plus loin, sans doute étions nous trop perturbé, nous n’avions pas pris assez de recul sur tout ça, parce que nous voulions juste nous débarrasser de lui, nous sortir de là, on voulait se protéger mutuellement, parce que depuis que Maman avait découvert que je passais régulièrement sous les coups de Papa elle s’interposait beaucoup trop, c’était un cercle vicieux et on allait finir par y passer tous les deux. C’était lui ou nous. Je ne dis rien, j’obéis, je fais ce qu’on me dit faire et j’évite de croiser le regard de quiconque. Les yeux rivés sur le corps qui dévale les images de ses derniers jours avec lui et maman et je retiens mes larmes, je me retiens de hurler, je me retiens de tout leur balancer je me contente de passer devant, d’avancer en baissant la tête les mains dans les poches, je m’arrête lorsque les questions de posent, mais elles ne me sont pas adressé ou simplement je n’ai pas la réponse, alors j’écoute, je ne dis rien et quand tout le monde repart à la voiture je ne me fais pas prier pour monter sur ma moto, bredouille un simple “a plus tard” et je pars sans doute trop rapidement, larmes coulant sur les joues, le cœur meurtrit, tenter d’appeler Maman ce soir-là pour lui expliquer tout ce qui s'est passé, elle qui ne peut pas répondre finir dans ma chambre d’un motel miteux a faire de nouveau une nuit blanche...

Le corps balancé, la structure du bâtiment à éclater, tout ça, c'est du boulot. Ça prendra du temps et vous êtes pas tous en état pour mener à bien cette opération. « Personne ira voir les flics. On veut juste éviter que des gens se pointent ici et découvrent ce qui s'est tramé et que les flics débarquent après, relèvent nos empreintes et tout le bordel. » Alors que la plupart d'entre vous préfèrent partir, toi, tu restes là à déblayer le maximum dans ton van. Quitte à y passer jour et nuit pendant quelques jours, autant que ce soit fait. Rayer cet endroit de la carte, les preuves, la culpabilité de cette famille au bord du précipice mais libérée de son bourreau. Mais cette liberté a un prix. L'absence d'une mère volatilisée dans la nature.