@Hazel Paulson Les mains dans le dos, les pas qui volent au dessus du sol, visage mutin, grands sourires et les iris sombres qui papillonnent. Pas sur les visages idiots, pas sur les corps attirants, non non sur des choses bien plus intéressantes. Sur les vestes qui trainent, les grandes oubliées de la soirée au profil de la musique et de l'alcool, l'élixir qui endolori les sens. Tu sais pas ce que tu cherches mais tu vas trouver. Un téléphone, une clé de voiture, un petit sachet de poudre blanche. Bien que complétement idiot serait celui qui a ramené un truc pareil à cette soirée, une chose est sure ça va te refaire la tienne, de soirée. Tu repères ta cible, un type bien trop occupé à se perdre dans le regard azur de la blonde en face ridiculement trop entichée. A côté de son verre sa carte de vestiaire et la promesse d'une belle découverture, tu le sens tu le sais. T'approches, te places à côté de lui dans son dos car il est tourné, commandes un verre et laisses tes mains baladeuses se promener sur le comptoir. Des doigts tapotent doucement le rythme de la musique, se rapprochent toujours plus de leur objectif.

@Rhéa Fitzsimmons Partie sans crier gare, j'étais venue à cette soirée un peu particulière sur un coup de tête. Les exams étaient terminés depuis quelques semaines déjà, et j'avais décidé de revenir sur Boston. Pas de robe pour moi, seulement un ensemble en cuir orangé et taupe. Le repas était terminé depuis probablement quelques minutes déjà. L'année dernière, je n'étais pas venu mais il faut bien un début à tout ! Les yeux dans la foule, ne fixant pas trop les corps dansant, je cherchais quelque chose à faire. Un verre peut-être ? Accoudé au bar un gars avec sa fausse blonde platine. On remarquera que la couleur est réussie et qu'elle va bien à son visage doux. Mais la vue changea, laissant place à une brune que trop familière. Et mon coeur rata un battement. Je vois trouble ou bien ? Elle n'avait pas tant changé que ça. Des iris agréables, lèvres pulpeuses qui donnent envie de les kidnapper, des doigts agiles qui volent une montre ... Wait. Comment ça "qui volent une montre ?" Les sourcils qui se froncent sur un visage sérieux. Elle déconne là ? C'est pas possible ... En fait, retirez ce que j'ai dit. Elle a bien changé depuis ces années. Mais déjà, la question qui devrait être posée n'est autre que celle de savoir ce qu'elle fout ici, à Boston, à 5000 kilomètres de notre lieu de rencontre, ville qui me manque un peu trop et que parfois, je regrette. Un léger soupir qui siffle entre mes lippes, je m'approchais doucement du bar, comme une lionne vers sa proie. Tu es ma proie. Une main qui glisse sur le bois sur lequel te doigts tapotaient en quête de la fameuse montre du voisin. Faux sourire qui j'arborais pour attirer l'attention d'un des barmen. Un cocktail commandé avec un nom trop aguicheur pour ce que c'est. "Fitz. J'peux savoir ce que tu fais là au juste ?" te lançais-je alors que tu étais sur le point de dérober l'objet.

@Hazel Paulson A deux doigts d'atteindre ton but. Tes doigts fins qui serpentent sur le comptoir entre les regards et au gré du vent. La carte de vestiaire oubliée au profit de quelque chose de bien plus intéressant, une belle montre qui doit bien te faire un mois de salaire. T'y est presque, personne ne te remarque, tu souris doucement, ta respiration se coupe, tes mouvements sont si lents, à vu d'œil tes mains semblent immobiles. Mais tout s'arrête. Le monde se remet à tourner, prend un loupé lorsque quelqu'un derrière toi prononce ce nom, ce surnom que peu connaissent. Ca te ramène forcement quelques années plus tôt à San Francisco, où tout ceux qui comptent sont restés là-bas. Tu décolles la main du comptoir, si vite comme si tu venais de déposer les doigts sur une place de cuisson brulante. Cette main va replacer l'une de tes mèches ondulées au coin de ta joue et lorsque tu tournes la tête, tu ne peux pas cacher ta surprise. Visage impassible qui rougit et tes paupières qui clignent plusieurs fois pour ce sortir de ce rêve… ou de ce cauchemar ? Sa question qui resonne en toi, dans ta tête et jusqu'au plus profond de tes entrailles alors que tu reconnais très bien les aigus de sa voix malgré les années qui sont passées. "et toi alors ? je ne savais pas que tu étais… revenue." Aux dernières nouvelles elle était une étudiante de l'université mais le temps que la vie ne mette Boston sur ta route, elle était déjà partie… Tu secoues doucement la tête, tentes de t'arracher à ta propre torpeur et viens enfin étirer un sourire pas forcé du tout "j'suis désolé j'en perd mes mots, je suis tellement surprise. et heureuse de te voir." Est-ce que tu dois l'étreindre comme l'amie qu'elle était, la désirer comme l'amante qu'elle était ? La détester quand du jour au lendemain elle t'avait laissé ? tu sais pas, t'es perdue.

@Rhéa Fitzsimmons T'étais mon passé. Celui que j'aurais aimé oublier mais celui que je ne pouvais que garder en tête. T'étais mon tout Fitz, t'étais mon jour, ma nuit, t'étais le sable et j'étais l'océan, on se complétait bien parce que différentes. Et que m'importait de faire 1h de BART pour venir te voir à Pittsburg... Mais le lycée avait laissé sa trace dans ma peau et dans mon coeur et je t'avais abandonnée. Je me souviendrais toujours de ce dernier baiser, mes mains fraîches qui se perdent dans ta nuque, le désir au bout des lèvres et l'envie dans le ventre. Mais ce soir, il ne faut pas que je craque. Je peux pas craquer parce qu'on a bien changé depuis ce temps là. "Revenue ? Je suis partie même pas six mois à New York en échange universitaire, j'étais juste à côté, qu'est-ce que tu racontes ? T'es pas étudiante à Harvard sinon, je l'aurais su alors qu'est que tu fais là ? A Boston et plus particulièrement au bal des étudiants ?" te demandais-je en insistant un peu plus sur ce dernier mot. Vous savez ce qui fait mal ? C'est qu'à ses derniers mots, je n'ai qu'une envie : prendre sa mâchoire entre mes doigts fins et l'embrasser jusqu'à ce qu'on s'essouffle, jusqu'à ce que nos langues se fatiguent, jusqu'à ce que nos corps se bousculent, oubliant le reste, oubliant la soirée, le cadre, les autres, oubliant que je suis partie des années plus tôt encore. Mais c'est pas possible ça pas vrai ? Alors je vais me contenter du ventre qui se tord, du haut-le-coeur et de la douleur et tapoter le verre que ce jeune homme m'avait posé devant moi en lançant un "Sex on the Beach pour la demoiselle". "C'est un autre de tes mensonges ? Comment tu peux être ..." heureuse de me voir ? "... surprise ?"

@Hazel Paulson Le fil conducteur de la conversation qui déjà t'échappe car, et bien, c'est elle. Tu fermes la bouche, écoute ses mots s'échapper de la sienne lorsque t'as qu'une envie, c'est de retorquer du tac au tac. Mais tu te retiens. Tu mords ta langue et ronges ton frein en silence, de peur d'aller trop vite, de peur de dire quelque chose que tu vas regretter, de peur d'être dépassée, tout simplement. "je ne suis pas étudiante à Harvard non." tu commences doucement, prends une inspiration, ravales ta fierté, et le sang qui pulse dans tes pommettes aussi "je travaille toujours pour la même boite, mais j'ai été mutée il y a quelques mois." Tu marques volontairement une pause, ayant bien compris que c'est surtout la dernière partie de sa question qui l'intéresse et donc la réponse que tu t'apprêtes à lui donner. ou pas. "et au sujet de ma présence ici, à cette soirée…" t'allies le geste à la parole, regardant partout autour de toi et levant doucement une paume pour désigner l'immense pièce "tu ne trouves pas que je me fonds à merveille dans le décor ?" Etre la seule a détenir la vérité, c'est un moyen comme un autre de la garder un peu plus avec toi. Tu devrais pas pourtant, tu devrais fuir vite et loin avant qu'encore plus de souvenirs ne se mettent à te submerger tel un raz-de-marée. "c'est pas un mensonge, pourquoi tout de suite parler de mensonge…" parce que n'importe qui à le droit de le penser, mais pas elle. Elle tu veux pas, elle ça compte. "j'ai vu tes photos de new york jusqu'à il y a peu encore, c'est tout…" Si elle s'en souvient bien, t'as jamais été du genre à aimer les surprises, toi tu préfères pouvoir anticiper. Si t'avais su qu'elle serait à Boston, à Harvard, à cette soirée, assurément que tu ne te serais pas fait prendre la main dans le sac comme un lapereau apeuré dans des phrases au beau milieu de la nuit noire.

@Rhéa Fitzsimmons | Ne pas te regarder devenait une priorité. Je ne pouvais pas craquer. Je ne devais pas craquer. Mais ta présence fait mal. Elle me blesse autant qu'elle m'apaise. Tu me manques Fitz mais je ne peux l'admettre parce que tout ça, c'est ma faute, pas vrai ? Les lèvres qui goûte au liquide rouge dans le verre, écoutant tes excuses comme un enfant écoute la berceuse. Ah ça, tu en as toujours eu pour tout. Quand tu volais dans un magasin, quand tu te faisais attraper pour une connerie, toujours. "La conciergerie privée ?" Parce que si tu crois que tu es la seule à avoir garder un oeil sur l'autre, tu te trompes. Puis tu t'éloignes un peu, regarde partout, lève la main. Pas besoin de parole pour savoir que t'es dans ton élément, tu brilles Rhéa mais t'as pas besoin de mentir pour briller, t'es déjà parfaite à mes yeux ... Ou du moins tu l'étais. Et je ne pus rétreindre ce petit rictus à la commissure de mes lippes. Me mordillant l'intérieur de la joue et baissant mes yeux pour ne pas trop te regarder. Parce que je risque de ne pas décrocher. "J'voulais faire une surprise à mes amis... J'pensais pas que tu serais là. Je pensais pas que tu serais sur Boston tout court en fait." Ma main qui s'approche de la tienne. Reflexe ou envie ? Besoin ou inconscience ? Je regarde alors tes longs doigts fins, ceux qui autrefois attrapaient mes pommettes pour approcher mon visage près du tien. Et mon auriculaire qui venait tenter d'attraper le tien. Un frisson qui me parcours le corps, une bouffé de chaleur pour refreiner cette envie de te mordre les lèvres. "J'ai besoin d'air frais ..." te lançais-je, murmurais-je, iris plongés dans les tiens, finissant le breuvage devant moi, je me reculais du bar, m'avançant vers cette porte. Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je veux que tu me suives comme ça ? Pourquoi la pensée obsédante de vouloir te parler, te toucher, m'approcher et t'enlacer ?

@Hazel Paulson Les années sont passées, pourtant les souvenirs eu sont bien restés. Pendant très longtemps, t'as chassé d'un revers de la main et des yeux qui roulaient vers le ciel ces sensations que tu pouvais pas oublier, il ne s'agissait que d'un amour d'adolescente. Alors cependant pourquoi ? Pourquoi ce geste de la main pour tout envoyer valser est ce soir aussi dur à appliquer ? Parce qu'elle est là, juste devant toi. Bien réelle, bien vivante. Elle n'est plus seulement un fantôme du passé, une petite voix que tu pouvais faire taire d'une simple pensée dans ta tête. Elle prend la parole, elle te répond, elle te cherche. Et toi en une seconde tu te retrouves prise au piège, dans ce désir fugace et malsain de ne jamais mettre un terme à ce moment. C'est surement pour cette seule raison que tu vas accepter de la suivre dehors dans un instant. "oui, je n'ai pas changé de boulot, juste de bureau d'état." Tu réprimandes un sourire car ça te fait plaisir de savoir qu'elle a autant suivi que toi t'as plus le faire avec elle. Toujours dans l'ombre ceci dit. Tu tournes la tête vers le barman, fais un signe pour qu'il te remarque et commandes un verre à ton tour. Au passage ton regard glisse sur la montre que l'homme reprend pour la remettre à son poignet. Tu lâches un léger soupir lasse, dépitée, avant de remonter vers son visage. "ça fait pourtant plusieurs mois." tu lâches cette fois un peu piquante. T'as plus suivi dans l'ombre que elle ne l'a fait avec toi, apparemment. Ca fait un peu mal, t'arraches ta main du comptoir lorsqu'elle approche, regardes ailleurs et ravales ta fierté dans le plus grand des silences. Tu sens le poids de son regard sur toi, tournes enfin la tête pour l'entendre dire qu'elle a besoin d'air. On te sert ton verre. "je t'accompagne." La chaleur du ton de tout à l'heure a laissé place à un ton plus froid pourtant tu peux pas t'empêcher de la suivre. Dehors tes doigts tapotent frénétiquement sur le verre que tu portes de temps en temps à tes lèvres. T'as bien fait de l'emmener avec toi, y concentrer tes mains, ça t'empêchera surement de faire la première stupidité qui te traversera l'esprit.

@Rhéa Fitzsimmons | Tu m'ensorcelles Fitz, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi je réagis comme ça aussi ? J'veux pas être une énième petite chose que tu bousculeras sur ton chemin ... J'veux pas que tu voles mon coeur, encore une fois, de la même manière que t'allais voler cette montre. J'ai changé mais ai-je changé tant que ça ? Juste le passage de quelques brutes qui ont préférés me rouler dessus, me tabasser le coeur et le cerveau pour me faire croire que nous deux, ça n'aurait jamais dû commencer, que quelque part, je suis cassée. Le suis-je, cassée ? J'en sais rien mais je recherche toujours ce contact chaud qui manque à ma vie, celui de tes doigts sur mon corps, celui de tes pulpeuses dans mon cou, comme autrefois, instants tendres et intenses de deux fantômes du passé. J'suis comme ça Fitz, on arrive pas à me changer. Je suis passionné et t'étais un objet de passion. J'étais égaré et t'as été ma lumière, mais je suis naïve pas vrai ? J'suis naïve de croire qu'un jour, tu m'as réellement aimé ? Parce que ta main qui s'éloigne me fait mal et pourtant, t'as raison. On devrait pas ... Je ne devrais pas m'approcher de toi comme ça. Sans réellement écouter les mots prononcés à la réception de ton verre, je m'éloignais, rejoignant le monde extérieur, calme, reposant, frais, l'inverse de cette soirée. Les 400 pas sur le trottoir, une main portée à mes lèvres, doigts effleurant les pulpeuses rosées. Et te voilà qui déboule. Ton verre en main, comme un ascenseur infernal qui ne fait que monter à tes lippes et redescendre. Tes billes avaient capturées les miennes, manège hypnotique de ton visage. j'étais comme bloqué, sans sons, sans musique, juste toi et moi dans la nuit profonde d'un soir de bal. Et je craquai le silence. "Pourquoi tu voulais lui voler sa montre et sa carte de vestiaire ?" Je t'ai vu Fitz, ne mens pas ... J'ai vu cette flamme dans tes yeux quand tu regardais les objets, j'ai vu ta colère quand je t'ai arrêtée, alors pourquoi Fitz ? "T'en avais besoin ?" Parce que si tu as des problèmes d'argent, tu sais maintenant que je suis là hein ? Mais surtout tu sais que je serais capable de faire n'importe quoi juste pour retrouver un semblant de ce qu'on avait avant. Parce que tu m'attires Rhéa ... Comme un aimant dont je ne peux ignorer le passage. Et alors que tu t'expliquais, je n'arrivais pas à décrocher mes iris de ces lèvres vibrantes que sont les tiennes. Fait pas ça Hazel ... Tu le regretteras un jour. Mais je nage à contre-courant. Plus on me dira non et plus je dirais que c'est possible. L'aimant est trop fort et je ne peux plus lutter, résister. Mon corps, comme une machine que je ne contrôle plus s'approchait alors du tien désormais dos au mur. T'étais comme ce poisson piégé dans le filet. mon visage à seulement quelques centimètres du tien, trop prêt pour ne pas loucher sur tes pupilles, trop prêt pour ne pas sentir ton souffle sur ma peau.

@Hazel Paulson C'est trop dur, de te résoudre à pas la suivre. C'est comme retrouver un semblant de souvenir, un fantôme du passé, une envie débordante qui guide tes pas à la place de tes pensées. Plus rien n'est rationnel et toi qui pourtant aime toujours tout contrôler, cette fois tu te fais déborder. Alors dans l'air frais vivifiant de cette soirée de printemps, tu la regardes en silence faire les cent pas. Elle te donne le tournis et plusieurs fois t'as envie de râler, de lui dire d'arrêter, tu mords ta langue longtemps, trop longtemps, juste ce que tu craques. "arrête tu me stresses." Elle finit par le faire, se plante devant toi et te pose la question qui doit très probablement lui bruler les lèvres depuis de longues minutes. "tu pourrais pas comprendre Hazel." t'humectes tes lèvres et soupires légèrement. Retrouver la saveur de son prénom qui s'échappe d'entre tes lèvres, ça devrait pas autant faire si mal, c'est pas normal. T'as pas envie d'admettre devant elle ce que t'es devenue. Une fille attirée par l'argent comme d'autres peuvent être attirés par le bonheur. Ton bonheur à toi il brille comme une étoile dans la nuit noire. Il pèse lourd dans un sac ou autour d'un poignet. C'est ce dont t'es persuadée du moins. T'ignores sa question d'un mouvement de tête, sourcils froncés, regardant vaguement derrière. Puis elle s'approche et t'as vraiment sur de la voir arriver, le réalise seulement lorsque son souffle glisse sur le coin de ta mâchoire et qu'elle est si près que tu dois décider lequel de ses yeux est-ce que tu regarder. Le gauche ou le droit. Aucun. Tu t'échappes. "mais à quoi tu joues ?!" Depuis qu'elle est arrivée, t'as tourné complètement perturbé et honnêtement, tu aurais préféré penser que ca resterait à sens unique. Tu veux pas revivre ça, la douleur et la peine de son départ encore une fois.

@Rhéa Fitzsimmons | Ca fait mal de te mentir. Surtout à toi. T'as été longtemps la seule personne à qui je pouvais me confier à coeur ouvert. Mais on a utilisé l'affection que je te portais en guise d'arme. Mes sentiments ont brisés mon coeur. Parce qu'on était pas dans la "norme", celle qu'on nous imposait. Et je pensais sincèrement que ça allait être différent parce que j'étais à San Francisco après tout. Mais non. Je n'ai pas été épargnée. Et te voir dans cette salle, ça a ramené tout ça. Toutes les blessures, toutes les entailles. Mais toi, t'as jamais su voir que ça allait pas. Peut-être parce que t'étais bien contente que je m'éloigne. Mais je pouvais pas te laisser à ce bar sans venir te voir. Non seulement parce que t'allais voler mais en plus et surtout parce que c'était toi et que t'étais probablement la dernière personne que j'attendais dans cette salle. Même la reine d'Angleterre aurait eu plus de chance de venir à mes yeux. Mais c'était pas le cas. Alors je t'avais coupée dans ton élan, et j'étais sortie. En te demandant ce que t'allais faire, tu as balayé cette question. Hazel. Ce prénom que je refuse d'employer. Il n'y a que toi qui m'appelle comme ça. Que toi que j'autorise du moins. Ca faisait si longtemps. Et dans ta bouche ce prénom semblait délicieux, comme une gourmandise interdite. Alors, un moment d'égarement et je m'étais approchée, sans trop oser aller plus loin. Sans oser mais pourtant l'envie y était. L'envie de me cogner contre ton corps, l'envie de te mordre le cou, l'envie de t'embrasser jusqu'à l'aube, comme deux gamines se découvrant, se redécouvrant. Tes lèvres qui me faisaient de l'oeil. Mais tu t'es échappée. T'avais probablement raison de le faire. "J'suis désolé F... Rhéa." Les yeux qui se baissent, les pupilles qui se gorgent de cette eau salée qui brûle. "Tu peux pas comprendre ... Fitz." lâchais-je. Tu peux pas comprendre ce qu'il m'arrive, tu peux pas comprendre ce qu'il m'est arrivé. Parce que c'est un secret. Le genre que je ne dévoilerais jamais. Ni à toi ni à quiconque. Pour me protéger. Pour ne pas t'enrager. Je ne peux pas avouer ce qu'il s'est passé. Alors je me contente de dire que tu ne peux pas comprendre alors que je sais que tu es probablement la seule à qui je pourrais encore me confier, gosse innocente que je suis, gosse qui, au fond d'elle-même ne t'as jamais vraiment oubliée.