ces dernières semaines, l'évolution de sa sexualité l'avait effrayé.
il n'avait pu cependant assumer ces choix auprès de qui que ce soit...
sauf aaron et holden.
ses pensées dévient vers le second,
le souvenir mémorable de ses lèvres,
la douceur chamanique de ses doigts,
la vivacité motivée de ses parties intimes...
tout ce qui fait d'madison l'hétéronormé qu'il croit être s'envole au contact de la peau de l'artiste susnommé.
c'est terriblement humiliant de se dire qu'il n'a jamais été qui il pensait être,
et au final, mad cherchait des confirmations.
sur google, il tapait des banales est-ce que j'suis gay ou est-ce qu'essayer de coucher avec un homme ça veut dire être homo ?,
et il se perdait dans les réponses, les témoignages.
et chaque fois, c'était la confirmation qui l'effrayait.

l'ultime chance pour lui, ça serait de voir si c'est l'effet dominateur d'aaron,
et d'holden,
ou juste la réalité.
il allait tester tout ça.

s'habillant d'un jean et d'une chemise ouverte,
madison frôlait les murs, comme si dans une ville comme boston il allait être reconnu par un ami.
sait-on jamais,
et il était tard, ce soir là, avant qu'il entre dans la boîte de nuit gay.

vingt-deux heures. il poussait alors les portes de cet endroit démoniaque et...
il fut étrangement accueilli par des gens qui étaient en train de rire aux éclats et qui l'poussaient vers l'acceptation.
il se commanda un verre.
puis deux.
et la piste de danse était à lui,
on s'collait à son cul, touchait son torse,
il avait même échangé des baisers, tout était libre, ici.
tout était sous l'contrôle de... la musique.
son cul bougeait, ses hanches drivaient,
il était dans un élément qu'il maitrisait...
étrangement.
et il adorait ça.

un gars vient s'coller à lui,
ses fesses contre son bassin, il est de dos et l'alcool aidant,
madison glisse ses mains contre lui,
la sensualité, ses cheveux, sa façon d'bouger son cul...
il était en train d'prendre un pied fou.
boom, boom, boom.
musique qui transcende.
et la taille est maintenue en retournant son partenaire de danse.

neal ?!

un pas en arrière, ses mains qui lâchent automatiquement.
il lève les bras en l'air, comme s'il était trouvé par la police.
lukas était cette dite police.

mais qu'est ce que... est-ce que lukas est au courant que t'es là ?!

être à la recherche de sa sexualité ne menait à rien,
parce qu'au final, tout tournait en rond.
madison était incertain d'être homosexuel.
et bisexuel ? il n'aimait pas ce terme.
la carrière qu'il voulait mener n'avait pas d'égale,
et entacher son curriculum vitae avec une sexualité dite déviante n'était pas dans ses projets.
madison avait déjà du mal à gérer ses études, son travail et ses cours extra-scolaires,
en plus de ça, son cerveau et son caleçon fumait de toutes les émotions que lui procurait la gente masculine.

là en l'occurrence, aux côtés de tous ces hommes,
il sent que son boxer s'étire, s'étend, et le petit cul de ce gars blond,
ça l'émoustille.
blond ? châtain clair peut-être ? les détails l'importaient peu,
mais il avait envie d'danser avec lui et de découvrir ce que son corps pouvait lui procurer.
mais quel ne fut pas sa surprise quand il reconnut neal, le mari de lukas.
ils se connaissaient plutôt bien les deux,
s'entendaient même très bien.
ce qui était gênant, c'était qu'il avait failli l'embrasser, quelques secondes auparavant.

il n'en fallu pas plus pour neal à l'imiter,
et l'alcool aidant, madison pouffait aussi légèrement,
cherchant très rapidement à retrouver son sérieux.

non, non, non.
tu ne vas te faire baiser par personne.

un homme s'approcha de neal et madison... grogna contre lui.
il était pitoyable car il ne faisait peur à personne, et le gars le poussa légèrement.

tu me touches encore j'appelle... mes potes !
il montrait une bande de jeune plutôt costaud, non loin de là,
espérant que neal entre dans son jeu.
quitte à jouer les durs, autant lui faire croire qu'il n'était pas seul.

puis il attrapa neal par le bras et le tira hors de la piste,
malgré son taux élevé, madison tentait d'être lucide.
il mit son index et son pouce autour des yeux d'neal pour les observer.

mais qu'est ce que t'as pris ?!

il soufflait par le nez, en croisant les bras.
madison tentait de paraitre impressionnant mais il était loin de l'être.
c'était qu'un pauvre étudiant de même pas vingt cinq ans qui s'cherchait beaucoup trop.

j'te jure que quand tu te rappellera,
tu le regretteras.
c'est vraiment un risque que tu veux prendre ?

ces dernières semaines avaient vu grandir en lui des excitations et des émotions qu'il ne connaissait pas.
c'était terrifiant et au-delà ça, il avait l'impression qu'il ne pourrait pas faire machine arrière.
pire, en avait-il seulement envie ?
deux semaines qu'il connaissait et holden et voilà qu'il était déconcentré quotidiennement dans sa quête de la parfaite audition.
il n'avait pas envie de détourner son attention de ses buts, ça ne l'intéressait pas.
mais il était quand même perturbé. et ça le dérangeait.
alors pour remédier à la problématique bishop, sa seule solution était de sortir se vider la tête.
et voir s'il était homosexuel.
ou holdensexuel.

sa présence ici affirmait davantage son envie de s'assumer.
mais est-ce que ça ne lui fermerait pas des portes à broadway, s'il menait ce cheminement là ?
ne pas en parler, pour l'instant... non ?
aucun mot, aucun son.
il ne fallait rien dire, ne rien prononcer.
être blanc comme neige.

mais la situation là, en face de lui, était différente.
neal était en train d'jouer de ses charmes pour le corrompre,
et l'alcool aidant, c'était là qu'il voulait craquer,
juste pour coucher avec un autre homme qu'holden et se prouver à lui-même qu'il combattait des moulins à vents.
mais c'était neal, là.
et neal, c'était lukas.
et il était hors de question qu'il trahisse la confiance de son patron,
d'autant plus qu'il adorait lukas,
qu'il adorait neal,
et qu'il ne voulait pas se mettre dans une situation compromettante.

il se secouait pour que neal lâche prise.
j'm'appelle madison, on est potes, toi et moi,
t'es la mari de mon patron.

au moins, il n'était plus un inconnu.

dans près de 85% des cas, les patients atteints de ta pathologie amnésique retrouvent la mémoire,
c'est pas un risque à prendre.
tu vas l'regretter amèrement !
ou pas.
qui était-il pour juger ses faits et gestes ?
madison contournait neal pour le forcer à se décaler sur le côté,
se dirigeant vers le bar, une main dans son dos.
pas l'choix que d'suivre mad.

viens, on va boire un verre tous les deux.

essayer la diplomatie.
peut-être que ça allait marcher ?
qui sait.