L’attente est longue et douloureuse. Des jours qu’elle dépérit dans ce lieu, cette cage dans laquelle elle reste enfermée. Impossible pour elle de quitter la maison alors qu’elle observe les vas et viens des autres. Elle est loin d’être seule ici, non elle est même toujours accompagnée. Des dizaines de personnes, principalement des hommes, l’entourent toute la journée. Tous armés, la blonde n’a pas mis bien longtemps à le remarquer et elle a très vite compris qu’elle ne se trouvait pas dans un lieu anodin. Ils se méfient tous d’elle, elle le voit dans leur regard, et on ne lui parle pas vraiment. Alors Kate observe, elle observe leurs gestes, imprime leurs visages dans sa tête parce qu’elle sait qu’elle se trouve à un endroit où elle ne devrait pas être, qu’elle a des informations qu’elle n’aurait jamais dû avoir. Et elle en profite, elle enregistre tout dans un but qu’elle n’a pas encore défini. Mais tout ça lui servira un jour ou l’autre. Servir son propre intérêt, profiter d’une situation aussi catastrophique soit-elle, c’est ainsi qu’elle fonctionne. Le nom de Baker ressort souvent dans les discussions. Baker… Elle n’a plus eu de nouvelles depuis cette soirée. La fusillade l’a touchée. Kate se revoit penchée au-dessus de son corps inerte, le secouant de toutes ses forces pour le réveiller. Rien à faire. Et puis des hommes l’ont emmenée dans un véhicule, il s’est retrouvé dans un autre. Depuis plus rien, si ce n’est qu’il est vivant. Elle sait très bien dans quelle pièce il se trouve, mais impossible d’y pénétrer, jusqu’à aujourd’hui. Un homme est venu la trouver et l’a menée jusqu’à la porte. En entrant, elle découvre un homme affaibli, marqué par la douleur mais bien vivant et conscient. Elle ne savait pas qu’elle retenait son souffle jusqu’à ce qu’un long soupir de soulagement glisse entre ses lèvres. Comment aurait-elle réagi si il ne s’était jamais réveillé ? Elle observe longuement la pièce avant d'avancer dans sa direction. La méfiance à son apogée, elle n’a plus confiance en personne, pas même en lui, pas après ce qu’elle a vu ce soir-là. Des images dures gravées à jamais dans son esprit. “Comment tu te sens ?” La première question d’une longue série. Il lui doit des réponses, il ne peut pas la laisser dans le flou après qu'ils aient vécu cette fusillade ensemble. “J’ai cru que tu ne t’en sortirais pas…” Sa voix se brise, ces mots sont difficiles à articuler et elle s’est forcée à négliger cette option pour ne pas sombrer dans un gouffre dont elle aurait eu beaucoup trop de mal à sortir.

@Baker Ridley-B. @Kassim Malacki @Aliz Liu

Il y a toujours des gens pour venir nous chatouiller. Alors qu'on reste - plus ou moins - dans notre coin. Qu'est-ce qui les pousse à vouloir nous défier ? On a pourtant montrer qu'on pouvait se montrer hargneux. Les vengeances de vengeances, on n'en sortira jamais, à moins de n'être le dernier. Et quand un de mes frères est touché, ça a le don de me mettre en colère. Quand bien même, je dois rester tranquille, j'ai envie de soulever les montagnes et de verser des volcans sur la gueule des gens. Je soupire les nouvelles que donne Posh. La rage dans les veines, je grimpe sur la becane pour aller prendre de ses nouvelles en direct. Je sonne et on me laisse passer. On va les niquer ces sale ch ... Que je gueule dans la piece avant de la fermer en voyant une jeune femme. Heu .. Bonjour. Mais il n'est pas si mal entouré le gosse là. Je me fais moins familier en m'approchant plus doucement près de Baker. Comment tu te sens, tête de pioche ?

C'est comme l'apocalypse, il émerge doucement. Ses paupières sont lourdes, mais il ne ressent pas la douleur. Pas pour le moment. Il a l'impression d'être uniquement une coquille. Une coquille remplie de haine, de rage et de colère. Il ignore combien de temps il est resté inconscient, mais ses premières pensées se tournent vers sa famille, ses proches, qui doivent s'inquiéter de n'avoir aucune nouvelle. Puis, il se souvient qu'il a l'habitude de disparaître sans donner de signes. A quelques égards, quand ses yeux s'ouvrent et que la lumière l'aveugle, il perçoit quelques sons. Mais les images sont floues. La dernière chose dont il se souvient, c'est d'avoir été prit de frénésie dans l'espoir de sauver la vie de Kate. Kate. Pourquoi déjà était-elle présente ? Il a du mal à se souvenir. Mais il sait, qu'au fond, il est dans cet état parce qu'il a voulu la sauver, la protéger. Quel merdier. Baker entend alors, autour de lui, plusieurs voix familières. D'abord, il entend Kate, et comme finalement il la connaît bien, il sait à quel point elle s'inquiète et qu'elle est vraiment soucieuse de son état. "j'ai..." Il ne peut retenir un raclement de gorge, se mettant à tousser parce qu'il a inévitablement besoin d'eau. Bordel, comme il déteste être dans ce genre de situation. "j'ai connu mieux je t'avoue." qu'il chuchote à son encontre pour ne pas que les autres l'entendent. "mais je suis toujours là, malheureusement pour toi." continue-t-il avec un maigre sourire sur les lèvres. Plus loin, il entend la voix bourru de Bear et Baker ne peut s'empêcher de rire tout en se tenant les côtes qui lui tirent. Son regard se pose sur son ami, son frère. "comme un mec qui était à deux doigts de boire cul sec avec satan." Il envoie un léger signe de menton à Kassim pour le saluer, et comme un remerciement de sa présence ici. Puis son attention se retourne vers Kate. "je suis resté combien de temps inconscient ?" il pose la question autant à son ex qu'à son ami. Parce que si cela fait plusieurs jours, voir même semaine, il se dit que la belle blonde doit avoir des tas de questions qui lui brûlent les lèvres. Et même si on ne peut pas parler de protocole au sein du gang, il a conscience qu'elle n'a pas dû sortir d'ici une seule seconde. Au moins, Bear a dû faire son possible pour rendre sa vie supportable... ou pas.

@Kate Walker @Kassim Malacki