La tête en vrac et l'esprit en divague, une connerie n'en est plus une dans la brume épaisse qui s'appose sur moi. Je ne regarde même plus les minutes, travailleuse forcenée que je deviens, l'estomac vide et la clope trop souvent aux lèvres pour me faire oublier ce besoin que j'aie de boire chaque minute. Je me guide vers chez toi stupidement, en quête de tes bras et de tes lèvres sur ma peau en manque d'amour, je veux voyager un moment. Être ce que je fais de mieux, un vulgaire patin, pour des mains affamées et revivre une poignée de secondes, peut-être toute une nuit. Je cogne contre ta porte, impatience que tu m'ouvres, déjà prête à te serrer contre moi. Sauve-moi, si ce n'est que pour quelques heures. Laisse-moi planer si ça fait du bien.

@Sirius Moon

ça divague, trop, sûrement. les envies de chair qui implosent - explosent contre le crâne. fantasmes qui se laissent divaguer entre nous, maître et son jeune apprenti. cadet qui propose l'absurde, et c'est pourtant ce qui pique l'épiderme, ce qui vient tordre l'innocence autrefois tant clamée. à être le héros contre l'antagoniste - et si c'était moi, le méchant de l'histoire ? perfide, avide, à attirer la nymphe aux chemins qu'elle ignore, qu'elle n'a jamais su prendre. attirer dans le cauchemar - et peut-être dans une vie qu'elle n'a jamais su prendre. ouvrir la porte, lui offrir les iris sombres, le souffle qui se gonfle - se dégonfle, rythme lent, les doigts qui effleurent les siens. contact électrique. tu le sens, pas vrai ? " t'es prête ? " à l'oublier, à ne voir que moi, te faisant déesse le temps d'une nuit.

L'interdit à l'état pur, d'une relation à qui on brise les bases et la certitude pour se plonger dans les envies inconnues et l'absurde. Ça rend fou et ça donne envie de voir encore plus loin, incapable de faire un pas en arrière. Je pourrais prendre la fuite, au lieu de ça, je laisse tes doigts se glisser dans les miens. J'apprivoise ce courant électrique qui m’accable et qui me rend déjà addicte d'une certaine folie que j'ai oublié qui m'a déjà appartenu. Aujourd'hui, j'ai vingt ans de nouveau et je suis unique, déesse à tes yeux et reines, loin de mon coeur qui saigne d'une fille qu'on semble oublié la beauté. Hochement de tête à tes paroles, ma respiration suffoque et mon coeur s'envole, avançant à pas feutrés, glissant sur les lattes de bois, pour déposer mon front contre le tien, effleurant nos lèvres. «Vas-y.» que je soupire en détresse. Vas-y, emmène-moi au paradis.

@Sirius Moon

s'autoriser les interdits, à s'affranchir de l'innocence. tendre les doigts, effleurer le fruit défendu, regard tentateur. les monstres s'éveillent ils attirent. ça tord l'estomac, ça bousille l'intérieur de soi, déclenchement des géhennes, murmure hésitant d'envoyer le reste valser. le droit, les règles, l'amitié qui, sans cesse, n'était qu'un obstacle. les prunelles qui se dévorent, à l'aimer elle sous toute sa splendeur. dans la laideur de sa tristesse, foutue en l'air par le poison, elle est belle, attire. les lèvres s'effleurent, se caressent, et le corps ose attirer. " ne regrette jamais cet instant, mon ange. " ni celui-ci, ni tous les autres. les lèvres qui se possèdent enfin, barrières foutues en l'air pour posséder, pour faire oublier. valse des lippes dans la constante recherche d'un contact. beauté qui m'appartient, sous les doigts qui s'enfoncent dans la chair, par dessus le tissu. à attendre son feu vert pour que l'ailleurs puisse la transporter.

Prends ce que tu veux, tout ce que tu peux. J'ai ce besoin de sentir quelques frissons à nouveau. Sentir plus qu'une coquille vide qui pose un pied devant l'autre. Alors je m'autoriserai les trépas et les regrets viendront plus tard s'ils existent encore, déconnectant mes neurones de la réalité. Se laisser aller aux pulsions étrangères jusqu'à présent et s'autoriser à te trouver beau plus que de raison. Je choisis le silence à tes mots, accueillant tes lèvres à corps perdu, découvrant la profondeur du fruit défendu. Les doigts qui s'aventurent sur les formes camouflées que tu n'avais jamais touchées jusqu'à présent. «Te prive pas.» Car au dirait bien que j'ai du mal à sauter le pas totalement, pour l'inconnu, alors dévore-moi pendant qu'il est encore temps, entre nos baisers et mes mains qui se posent sur toi pour te coller à moi.

@Sirius Moon