JEUDI, 11PM l’alcool glisse en ses veines comme un élixir de jouvence; gamine à la démarche instable, ne cesse de glousser stupidement - les sens sont brouillés par cet alcool ambré qu’elle n’a cessé de boire aux côtés de son amie. c’est finalement, lourdement, qu’elle se laisse tombé sur le sol. le rire résonne comme une mélodie incessante. « jojoooo, bobo a faim » oh, quelle est belle, la stupidité lorsqu’elle est éveillée par l’alcool. et johee ne sait pas encore, la chance qu’elle a d’admirer miss mancini dans cet état.

jeudi 08 avril, 23:00pm.
nectar des dieux, glisse dans les veines. il pourri presque la raison. jus délicieux, goût amer dans la gorge - c'est rauque, brut, c'est presque écœurant. sens dans la brume, la réalité qui échappe sous l'ivresse. éclats de rire qui s'éparpillent dans les rues de boston - sonnent comme un bon écho, état joyeux artificiel. lourdement, aux côtés de l'amie joyeuse. c'est beau, deux gamines allongées sur le bitume, à s'amuser de rien, quand le monde tourne encore. " roooh, t'as toujours faaim... " me redresse difficilement, à la nausée qui tourne, l'estomac qui s'éveille sous la pression de l'ivresse. à se retenir des murs qui semblent s'effondrer - telle l’œuvre de dali. " les murs ils fondent... " et mes mots n'ont pas de sens, à couler faiblement contre la buée de la nuit.

« my tummy is sad » qu’elle minaude, les mains contre ce ventre qui grogne, quémande des choses solides, à vouloir éponger le trop plein d’alcool. les lèvres sont pincées, les paupières papillonnent, triste vision - amusante pour les regards curieux des passants. mais, elle n’à que faire des regards, à éclater de rire toute seule. « tu crois c’est de la glace ?? » à tourner la tête, trop vite. la silhouette qui tangue, où c’est le monde qui se balance. elle n’en sait rien. elle est sur un bateau. « ça bouge trop »

à saliver sur une consistance solide - odeur de nourriture aux alentours, ou c'est peut-être l'ivresse qui se fait joueuse. bouche pâteuse, les pas qui malmènent le sol. chemin brouillé, brouillon des actes déchus. le verre de trop, sûrement. épuisement dans le timbre de voix, beaucoup moins joli, attirent les curieux, on est belles, ivres, sûrement la comédie burlesque de la nuit. " oh... noooon... si ? " mots qui ne se retrouvent, ça s'étale sur les lippes, le éclats de rire de trop. à soutenir son corps par le mien, trébucher, rire, la tête bourrée - ivresse, rien que ça, elle est bonne à embrasser. " oh. le sol c'est de la guiiimauve. " et c'est le verre de trop, les hallucinations du nectar amer.

les sens sont à l’envers; le monde tangue sous le poids léger. et les rires fusent, s’envolent dans cette nuit printanière. le coeur est retourné par cette dose importante de liquide alcoolisé. « mais elle ne sent pas bon la guimauve » et elle grimace bonnie, se laisse tombée sur le sol, les jambes qui se replient. « oh - regarde y a la lune » non, bonnie. ce n’est pas la lune. juste un réverbère.

tourne à l'envers, le monde. comme un manège, mauvaises sensations de chute. chaos de l'ivresse, brutalité de l'espace qui se renferme sur les folies - on voit plus très bien, les yeux qui se plissent vers la lune. alors que oui, c'est juste un réverbère. " pfff t'es con c'qu'une étoile. " c'est pas correct, les mots aléatoires qu'on balance dans l'air. " j'ai envie de faire pipi... " le corps qui s'étire, à demi-mesure, alourdie par l'alcool brut. faut que je trouve des toilettes.

et elle s’esclaffe, se redresse bien trop vite pour se tourner vers l’amie. à faire des gestes de mains maladroits aux passants; jugées, moquées, elle hausse les épaules. elle s’en fout, elle est belle bonnie. « tu cris c’est adhara ??? » parce qu’elle aussi, c’est une étoile non ? « moi aussi, mais on peut pas faire pipi ici … ni dans le caniveau - i don’t wanna show my pussy, she's too cute for them … peasant » les mots qui s’envolent, les ricanements qui sonnent comme des respirations.

substance euphorique, fait tourner la tête. le monde est une spirale qui étouffe, m'emmène dans un monde bancal. curieux moqueurs, les iris nous observent - on est jugées, mais belles, insouciantes. et la voix elle claque, résonne, déraille à cause de l'inconscience. " adharaaaaaaaaa ! " ils sursautent, se questionnent, et nous, on éclate de rire, jamais le remord. et le mur il aide, quand c'est l'air qui manque, les prunelles à la recherche d'un endroit où pisser. " ooooh t'es si cuuuuuute, toi et ton petit minooouuu. " absurdités, inconscience quand les pas mènent à rien.

l’évocation de l’amie fait sourire; les prunelles dilatées par l’euphorie coulant en ses veines se posent sur l’étoile lumineuse au-dessus de leurs têtes - adhara est plus jolie que ce halo de lumière et fait moins mal à la tête. quoique. et elle pouffe de rire, baisse le visage, les yeux fermés. à glousser toute seule dans son coin quand la brune s’affaire a essayer de trouver un coin pour faire pipi. « il est cute » qu’elle répond fièrement; complètement désinhibée. « fais pipi sur toi, ce sera plus simple » mais le visage reflète une moue écoeurée, nez froncé. « en fait non c’est sale »

crame les rétines, exaspère - le halo brûle les prunelles, les doigts cachent la vision d’horreur. à crier le nom de l’amie, un court instant de lucidité. c’est pas elle, c’est juste un astre quelque part. éclats de rire aux dépens d’une vessie prête à exploser, à chercher désespérément l’endroit rêvé. “ c’est saaale… ” comme la nausée qui persiste, stagne comme un dégoût stagnant. à s’accrocher aux murs qui s'effondrent, la terreur de chuter trop loin qui s'agrippe. “ y’a tout qui tombe… ” l’ivresse qui fout le monde en l’air.