Tu regardes ta montre, tu vois le temps qui défile alors que t’as promis à tes potes de les rejoindre au Sidh. Tu cherches un truc que tu ne trouves pas. Tu viens de revenir après une semaine de festival et tout est encore là. T’as enchainé les soirées depuis, t’as pas tellement eu le temps de te poser. Tu grimpe à l’étage, tu files dans ta chambre et t’ouvres ton armoire « Rah putain c’est où bordel ? » jures-tu entre tes dents. T’ouvre une caisse en carton. Nop, pas ça. T’ouvre un sac, toujours pas. Et puis ta main se pose sur un pull, une blouse féminine et de la lingerie. Tu fronces les sourcils « qu’est-ce… » commences-tu alors que tu déplies les vêtements pour te rafraîchir la mémoire. Tu souris, tu sais ce que c’est. Tu te rappelles un jour avoir rassemblé les affaires de ton ex dans le but d’aller les lui rendre, puis finalement tu t’es ravisé. Tu la savais en couple, t’avais pas envie de te prendre la tête et t’as planqué ça dans ton armoires. Ca évite à tes potes de te charrier à ce propos, tout comme ça évite aux filles que tu fais monter de penser que t’es juste le pire salop de la terre, capable de tromper sa nana. Encore qu’à voir ta maison, il n’est pas difficile à penser que tu vis seul, pour la simple et bonne raison que rien dans la décoration ne fait penser que tu vis avec une femme. T’envoies un message à tes potes en leur signalant que tu passerais plus tard… sans doute, et une autre idée germe dans ta tête. Tu laisses tomber ton idée de retrouver ce qui te pousse à retourner toute ta maison, et tu prends ta veste et tes clés de voiture ainsi que les fringue de ton ex pour aller les lui rendre. Qu’importe si elle est accompagnée ou pas, qu’importe ce qu’elle peut bien faire. Tu ne compte pas t’éterniser de toute façon. Devant chez elle, t’abandonne ton audi noire et tu t’approches de la porte d’entrée. Tu laisses ton doigt appuyer sur la sonnette jusqu’à tant que la jolie brune ramène son beau minois « Salut ! C’est le père Noël. » dis-tu avec humour, bien que tu doutes que ça la fasse rire de te voir là. « Je viens te ramener tes affaires. C’est pas que ça me dérange, parce que j’avais complètement oublié que tu avais de la lingerie très sexy… » commences-tu en lui montrant le string qui se trouve dans les affaires que tu lui ramènes « … mais ça me casse mes coups. » Comment ça, t’as décidé d’être chiant ?

T’attends derrière la porte de chez ton ex, qu’elle daigne venir t’ouvrir. Elle vient t’ouvrir, en peignoir. Ok. « Sympa la tenue. » tu lui adresses un sourire forcé. Peut-être que si t’avais sonné cinq minutes plus tôt, elle t’aurait ouvert en lingerie ? A poil ? « Heureusement que ce n’est que moi et pas le voisin… Sauf si le voisin a déjà visité les quatre coins de ton lit. » c’est plus fort que toi, tu peux pas t’empêcher de lui balancer tes petites vannes pour la piquer. « Précieusement c’est pas le mot. Tes affaires étaient perdues au fond de mon armoire. Tu sais, le genre de souvenirs que tu te dis que tu dois te débarrasser un jour, et que tu planques dans un endroit, puis que tu zappes ? » tu lui lances un sourire satisfait, parce que tu ne compte pas la laisser s’en tirer aussi facilement avec ses phrases qui cherchent à te blesser « J’ai voulu les rapporter plus tôt, mais Madame étant bien trop occupée, j’ai changé d’avis. C’est vrai que j’aurais pu les jeter. Tout comme t’aurais pu venir les chercher… » elle te prend la caisse des bras, mais également le string et tu grimaces. Tu fermes la porte derrière toi, tu glisses tes mains dans tes poches. Tu t’appuies contre le mur, tu croises tes bras sur ton torse et t’observes la jolie brune « Et t’as raison, je suis encore surement fou amoureux. C’est d’ailleurs un prétexte pour venir te voir. J’y gagne quoi, si ce n’est ta sympathie légendaire ? »

« Pardon, mademoiselle. J’avais oublié qu’avec un emploi du temps de ministre comme le tien, fallait prendre rendez-vous » lâche-tu. Ca commence bien, t’aurais dû suivre les conseils de Xander et Bradley, et tu bruler ses fringues. Ca t’aurait épargné de l’essence, du temps, et surtout un accueil digne d’une porte de prison. Tu grimaces à sa seconde réflexion. « Je savais que t’avais l’accueil chaleureux, la porte de prison ça m’est juste réservé… »  t’oses néanmoins espérer qu’elle n’ouvre pas réellement à poil devant le voisin. Mais t’as pas envie de lui demander, parce que t’as pas envie d’entendre la réponse tellement qu’elle te fout déjà les nerfs. « Il a de la chance lui, moi j’ai jamais eu droit à un accueil dénudé. Même quand on était ensemble… » tu lèves les yeux au ciel, tu t’appuies contre le mur avec tes bras sur ton torse . T’es pas un grand sentimental pour ce qui est du matériel « oh ben oui, ton string je joue avec tous les soirs et puis je m’endors même avec… Et puis là, comme un con, je te le rends parce que j’ai beau dormir avec, ça te fait pas revenir. C’est ça que tu veux que je te dise ? » tu souris, t’es un peu mesquin, tu la cherches avec une pointe de malice « De mes grognasses ? Oooh, c’est pas cool. Si toutes les filles qui passent dans mon lit sont des grognasses, t’en es la reine ma belle. Parce que t’es celle qui y est passé le plus. » tu souris, encore. T’es fier de ta petite remarque, parce que tu trouves ça complètement con comme réaction « J’imagine que toi, tu fais l’amour avec des hommes biens. Tandis que moi je me tape des grognasses. C’est en résumé ce que tu veux me faire comprendre non ? » coup classique avec les filles. Tu pousses peut-être le bouchon un peu loin, mais elle aussi. Tu sais pas pourquoi t’es venu, tu le savais que ça partirait encore en couille. Parce que c’est le cas, à chaque fois c’est comme ça que ça se termine. « Non, ça c’est pour les couples qui sont embourbés dans la routine. J’attendais un peu plus créatif venant de nous. » tu lui lances un sourire, alors que tu la regardes de haut en bas. « Me fait pas croire que t’as perdu la main Bianca. T’étais plutôt douée pour pimenter le jeu, dans mes souvenirs. »

Tu roules les yeux en l’entendant jouer sa star. Tu ne relèves pas, parce que tu sais que sinon, vous êtes encore là demain, à compter les points entre vous. « Ben si, je te ramène tes fringues. J’aurais aussi pu laisser la caisse devant ta porte, ma belle » au moins vous ne seriez pas là en train de vous prendre la tête. Tu serais parti rejoindre tes potes et basta « je me plains de l’accueil que tu fais aux autres, pas des nuits que tu passais dans mon lit.  Fallait le dire si tu voulais les passer en jogging. Je t’ai jamais forcé il me semble…» Le jour où tu forceras une fille à se foutre à poil devant toi, il n’est pas arrivé. T’es pas un monstre, t’es juste chiant et un peu con quand t’as envie de l’être, comme présentement avec ton ex. Tu soupires, tu vois bien que la communication entre vous, c’est pas la première qualité de votre couple qui n’existe plus depuis un bail « T’as bien vu que ça ne fonctionne pas entre nous Bianca.  On passe plus son temps par se prendre la tête qu’autre chose. C’est d’ailleurs la raison de notre rupture non ? » Certes, tu pourrais être moins chiant, ça s’arrangerait peut-être. Mais t’as pas envie de l’être, parce que t’es comme ça et que c’est dans ton caractère. Tout le monde y passe, certains supportent mieux que d’autres, c’est tout. Tu lèves les yeux au ciel et tu soupires. Tu vois bien que tu l’as touchée dans le mille, et pourtant, t’en es même pas satisfait « Donc toi, tu peux te lâcher comme tu veux, mais moi je dois rester là à encaisser et à ne rien dire ? »  c’est mal te connaitre pourtant, et t’étais persuadé qu’elle te connaissait mieux que ça « Mais déjà, pourquoi tu parles de ces filles ? On s’en fout d’elles. Tu ne te rends même pas compte que même en étant mon ex, t’as plus d’importance, parce qu’avec ces meufs-là, je ne perdrais même pas 5 minutes à essayer de me justifier. Donc arrête de te prendre la tête avec elles. Oui, je ramène des filles chez moi, comme toi tu ramènes des gars parce qu’on est célibataires. Ca s’arrête là, Bianca.  J’ai jamais promis quoi que ce soit à ces filles » parce que tu travailles dans le monde de la nuit, là où parfois ça flirt avec la débauche. Et toi, tu t’y frottes. Pas tout le temps, mais oui parfois tu rencontres une jolie demoiselle, tu passes une nuit torride et le lendemain, tu pars sans laisser de mot ni d’adresse. Tu restes appuyé sur ton mur et tu la regardes s’approcher de toi, tu la fixes un instant alors qu’elle te pousse à aller plus loin. Ton regard se pose sur son visage, sur chaque trait de celui-ci, sur ses lèvres. Tu te décoles du mur et tu poses ta main sur sa hanche pour échanger vos places, et qu’elle se retrouve contre le mur. Tes lèvres sont proches de son visage, des siennes « La créativité c’est mon truc… » tu laisses ta bouche frôler la sienne et tu cherches à savoir jusqu’où elle est prête à se perdre, alors que tu joues le jeu de la tentation.

Tu lèves les yeux au ciel en l’entendant te déballer ses reproches. Tu fronces mêmes les sourcils, pas sûr de comprendre ce qu’elle est en train de t’expliquer « Je tire la gueule, moi ? Non pas du tout. Je vais très bien. Je suis venu te rapporter tes fringues alors que  j’aurais pu… les brûler ? Et après, je m’apprête à rejoindre mes potes. Donc crois-moi je ne tire pas la gueule. C’est toi qui râle là. J’imagine que t’aurais préféré que je les brûle, mais dans ce cas, dis-le tout de suite ça nous économisera du temps et de l’énergie, Bianca. » T’évites de rajouter une couche, parce que tu vois bien que ça n’en finira jamais et t’es pas censé prendre racine là. Bradley et Xander t’avaient bien conseillé de ne pas revenir, et de te débarrasser de ses affaires l’air de rien, que ça t’éviterait toute prise de tête. Bianca te rappelle un peu votre couple. Tu sais bien qu’elle était amoureuse, tu l’as bien vu, toi tu ne l’admettras pas, parce que ce qui est passé est passé. Mais tu tenais à elle toi aussi, à l’époque. « Avec ton caractère et le mien ? Faire des efforts ? T’es sérieuse ? C’est pas possible, tu le sais très bien. Combien de fois on a dit qu’on ferait des efforts, c’est jamais arrivé. Les seuls moments où on se prenait pas la tête c’était au lit, ou quand on ne passait pas plus d’une heure collée l’un à l’autre… » Pourtant des bons moments passés avec elle, t’en as des tas en tête. Peut-être que t’exagères un peu, non ? Oui. Sans doute. « Je ne me fous pas de toi. Mais avoue que tu cherches un peu » Tu n’ajoutes rien à ce que dit Bianca. Elle ne veut rien savoir de plus sur tes conquêtes d’une nuit, ou de plusieurs nuits et de toute façon tu ne comptes pas lui en dire plus. Tu peux être con, mais pas totalement sadique et ce que tu fais de ta vie actuellement, te regarde toi uniquement, non ? Ta main vient se poser sur sa hanche et tes lèvres venaient frôler les siennes le temps de terminer ta phrase, ou d’en commencer une autre. Elle t’intime de ne pas jouer avec elle, tu fronces les sourcils. Tu la regardes, puis tu soupires en prenant tes distances « T’as raison. » tu t’éloignes d’elle, puis finalement tu te retournes « J’vais aller, on m’attend… » ça vous évitera d’encore vous disputer pour des conneries ?