- @Dutch B. Cooper
- 01 avril 2021
L’idée lui a été soufflée par sa patronne en premier, d’approfondir sa défense, de ne pas se contenter de sa repartie à la piètre violence. Car lorsqu’on braque une arme sur toi, elle ne sert plus à grand-chose, l’arrogance. Et si sur le coup, parce qu’il est toujours présent afin d’assurer ses arrières, elle a trouvé ça peu nécessaire, ces jours de vacances qu’il s’est octroyé l’ont convaincu du contraire. Dans ce monde il faut pouvoir riposter en cas d’abus de pouvoir.
Et si l’étape de la demande avait été délicate, Joséphine peut se vanter à présent, de savoir se montrer, avec Dutch, des plus convaincantes. Mais le fait est que leur relation n’est plus un secret, les bruits de couloirs confirmés par le fait qu’ils se glissent tous les deux dans sa voiture lorsqu’il vient la récupérer, quand son service se termine l’aurore à peine levée. Et leur affection, dans cet univers, s’est transformée en risques, en danger.
Heureuse, de constater que face à ses arguments, moraux certes, mais physiques, forcément, les connaissant. L’homme a ployé aux volontés de Joey, sur l’oreiller leurs corps se languissant. Une autre activité restant encore à réaliser. Car avoir un révolver était le but premier mais encore faut-il savoir l’utiliser. Arrive donc cette nuit, celle-là d’aujourd’hui, où ils sont tous les deux silencieux dans cette bagnole qu’il conduit l’air contrarié.
Alors du bout de ses doigts, elle effleure le sérieux de ses traits, souligne la cicatrice se trouvant sur son arcade, sa mâchoire qu’il contracte en un acte manqué, et laisse lentement sur lui glisser sa main, suit la courbe de son épaule, sur son avant-bras dégringole, pour achever sa chute sur sa paume, ancrée sur le levier de vitesse. Et elle en vient en murmurer avec cette indicible tendresse. « Dis-toi que j’apprends du meilleur. » que même sans rien y connaître, elle ne doute absolument pas de son professeur.
ft. @Joséphine Porter |
Elle a réussi au prix de quelques caresses à me faire accepter, d’un oui soufflé sur l’oreiller, à lui enseigner comment se défendre. Ce n’est qu’après y avoir songé longuement pendant qu’elle dormait, à scruter les quelques lueurs étranges se reflétant au plafond tandis qu’elle reposait à coté que je me suis décidé à lui donner une arme à elle aussi et de lui en apprendre le maniement. Une finalité à laquelle j’aurais pu m’attendre, parce qu’au fil des mois Jo est devenue l’un des visages emblématiques du Sidh, presque autant que le mien ou que celui de la gérante. Elle fait partie de ces murs que l’on associe au nom de ce gang, sans en être marquée dans sa chair cependant, un acte que je refuse catégoriquement.
Alors cette nuit nous prenons tous les deux dans l’habitacle sobre mais élégant la direction de l’ancienne zone industrielle abandonnée depuis des années faute de n’avoir été revalorisée à l’arrivée des nouvelles normes qui l’ont faite couler, vers une ancienne crèmerie, grande bâtisse que je sais non surveillée. Il n’y a plus rien là-bas qui ne puisse intéresser qui que ce soit, même pas les nombreuses bouteilles de verre évidées qui ne valent certainement pas le déplacement. Il y a tout de même un intérêt là-dedans : elle est à une vingtaine de bornes, isolée dans la campagne profonde, enclose par des champs sans la moindre présence humaine excepté quelques fermiers vieillissants.
Et comme pour atténuer cette rancœur que je nourris contre moi silencieusement, elle la pense d’une caresse qui se perd jusqu’à ma main. « Dis-toi que j’apprends du meilleur. » La flatterie est belle à ceci-près que je n’ai jamais été le premier de ma promotion, n’ai jamais eu les plus hautes distinctions. Le plus intrépide peut-être, le plus irréfléchi aussi lors des exercices, cette cicatrice pour preuve de mon impatience. « Tu le souhaites vraiment… » Il est toujours possible de faire machine arrière, de retourner s’allonger sur des draps encore frais qui ne réclament qu’à être malmenés. Qu’elle ait une arme entre les doigts ne me dérange pas plus que çà, c’est le fait qu’elle puisse l’utiliser, ôter la vie une première fois volontairement ou pas. Et comme pour me donner un peu plus de courage, mon pied s’écrase un peu plus sur l’accélérateur, enchainant les kilomètres au compteur.
- @Dutch B. Cooper
- 01 avril 2021
Ses mots n’ont pas l’effet escompté, il n’est toujours pas au point de se détendre, de mieux l’accepter, alors de façon subreptice, elle se permet de soupirer. Elle, elle s’y est préparée, l’idée n’est pas née d’hier, non, elle l’a envisagé sous toutes les coutures, car dans cet univers ils ne peuvent jamais être sûrs de ce que leurs vies prendront comme tournure. Et c’est peut-être parce qu’elle a eu plus de temps que lui pour s’y faire, que sa façon d’hésiter, un tout petit peu, l’exaspère. Et puisqu’il a déjà accepté, autant ne plus rechigner, car la rouquine veut apprendre et ce pas à moitié. « Tu le souhaites vraiment… » plus que jamais.
Pied au plancher à la suite de sa phrase, Joey la paraphe d’un « Oui. » aussi net que précis. Elle est bornée, il le sait, elle ne risque pas de changer d’avis. Non pas qu’elle se passionne par l’idée de prendre des vies, à contrario car elle n’a jamais vraiment voulu défendre la sienne. Seulement deux nouveaux poisons se distillent dans ses veines. Celui de son affection, de cette folle dévotion, et du pouvoir qui réside dans cette position. Ce n’est qu’un contre temps, de son histoire, un revirement. Elle met sur pause ses envies de terminer sa vie, son apothéose, pour s’essayer à quelque chose de grandiose. « Je dois encore t’exposer le pourquoi ? » Parce que dans la tête de Joey, il n’y a pas d’autres options, d’autres choix. Elle se fait sournoise pour piquer, comme une veuve noire le ferait. « Des fois que tu aurais encore l’envie de jouer les vacanciers. » D’être seule et en danger. Elle veut savoir se défendre, connaître ce que ça fait. Donner encore plus de raisons à son esprit de s’aliéner. Et se flageller d’une possible culpabilité si un jour elle se devait de réellement tirer. Alors les derniers kilomètres sont avalés, jusqu’à ce qu’il coupe le contact et retire de la serrure les clefs. Avec dans son ventre l’adrénaline qui augmente à l’envisagement de le voir manier ses instruments.
ft. @Joséphine Porter |
Ce n’est que parce que je tiens à elle plus qu’à ma propre vie que j’accède à la moindre de ses envies, même celles qui vont à l’encontre des miennes, lui donnant ainsi la permission de tuer. « Je dois encore t’exposer le pourquoi ? » « Non » Inutile, parce que j’ai bien compris en être à l'origine, en partie responsable de cette idée qui s'est au fil des semaines - en elle - implantée. Avec le recul nécessaire, j'en accepterais mieux la responsabilité, absorberais le fait de l’avoir plongée dans un monde dont je souhaitais qu'elle n'en effleure que les pourtours. Mais c’était sans compter qu’elle s’y fonderait avec une telle facilité, comme une seconde nature qu’elle m’aurait depuis le début dissimulée. « Des fois que tu aurais encore l’envie de jouer les vacanciers. » Soupir d’aise à l’écoute de ces mots qu’elle n’aura plus le plaisir de répéter puisque dorénavant elle me suivra partout où j’irais. « J’ai compris. » Plus jamais de petite vadrouille à l’autre bout du pays, pas sans sa compagnie à moins qu’elle ne sache protéger sa vie au détriment d'autrui. Un deal sournois : mon autonomie mise aux fers si elle n’apprend pas à se protéger, pilule qu’il m’est difficile à faire passer. C’est donc çà les joies de se lier quand on baigne dans un milieu peu recommandé, craindre pour l’autre en permanence à moins d’en dénaturer l’innocence.
Les tôles ondulées parjurent enfin avec le décor champêtre dans cette semi-clarté, bercé par le bruit des insectes qui se sont, à peine le moteur coupé, remis à chanter. Il nous faudra encore contourner l’enceinte grillagée mais pour l’heure c’est sur le bas-côté de la route que nous nous sommes arrêtés, marchant dans les graviers pour aller chercher dans le coffre le sac où tout à été au préalable préparé. Bretelle à l’épaule, la tôle claque sous la pression de ma paume avant d’éclairer la silhouette de Joey à l’aide d’une lampe et de venir la retrouver, lui confiant une pince coupante. Autant qu’elle apprenne tout de suite à se salir les mains, qu’elle bascule dans l’illégalité, même si ce n’est qu’en enfreignant le titre d’une propriété privée.
- @Dutch B. Cooper
- 01 avril 2021
« J’ai compris. » qu’il est parti sans elle, et que même s’il en avait parfaitement le droit, Joséphine se sentir délaissée, elle n’aime pas ça. Car la solitude amorce les réflexions et celles qui se trouvent dans la tête de la rousse flirtent de trop avec l’aliénation. Mais puisqu’il a compris, elle se taira sur le sujet, elle n’y reviendra plus, elle le promet. Bien qu’elle ne soit pas certaine d’être douée en ce qui concerne les promesses, seulement avec lui, elle passe le plus clair de son temps à s’étonner. Des limites d’elle-même qu’à la faute de son affection, elle ne fait que dépasser.
La BMW est alors arrêtée sur le côté, Joey en sort et s’appuie sur la portière, préférant le laisser faire. Jusqu’à ce que le faisceau de sa lampe l’éclaire. Elle en sourit alors qu’il lui tend la pince, et se divertit un brin de lui « C’que t’es sexy. » quand tu as cet air, que tes traits sont durcis, mais aussi à l’orée de lui enseigner, l’art et la manière d’ôter la vie.
Puis ses doigts se referment sur l’outils, et sur ses escarpins, elle se dirige en premier, allumée par la lampe qu’il tient et lui montre le chemin. Le grillage est vite atteint, et la belle n’hésite pas, car il n’y a plus de raison de le faire à présent. Rien ne sert de perdre du temps. Elle est décidée, elle n’en démordra pas, de ce fait, elle commence à couper, un, deux, puis trois, et lui jette un regard et scinde le fer encore une fois. « Et voi-là. » elle prononce, en français, en appuyant sur les syllabes, pour s’amuser, elle est rarement comme ça, animée, galvanisée. Sans rien avoir ingurgitée. L’adrénaline, l’excitation, il n’y a que dans ses draps qu’elle apprivoise ses émotions. Dutch Cooper, ou l’homme qui réinvente ses addictions. Elles possèdent, dans le fond, toutes son prénom.
ft. @Joséphine Porter |
« C’que t’es sexy. » Sourire bienveillant qui déride légèrement mes traits parce que cette phrase ci, cette fois, a eu le don de me faire sortir de mes retranchements. Lorsque ses doigts s’entremêlent à l’acier, c’est un nouveau visage d’elle qu’elle me laisse apprécier parce que jusqu’ici il n’avait été question encore de commettre ensemble le moindre délit. Armée de la pince elle allonge le pas à mes côtés pour nous arrêter devant le grillage qu’il va lui falloir éventrer, une première pour elle alors que je n’en suis plus à mon coup d’essais. Première incision sans la moindre hésitation, suivie d’une seconde encore plus franche sur le nœud métallique qui lui succède, puis une troisième. « Et voi-là. » Et elle est fière d’elle, même si je n’ai pas compris la signification de ces deux syllabes. Ma paume vient s’acharner sur le grillage pour le tordre et nous déblayer un accès, marquant un point d’arrêt pour lui préciser un fait : « J’ai rien compris » et l’inviter d’une main à passer la première après avoir jeté un bref coup d’œil par-delà l’enceinte éventrée. « Les femmes d’abord. » Elle s'y faufilera, féline malgré ses chaussures peu apprêtées pour l’occasion et c’est d’ailleurs à leur simple vision que j’en soupire d’incompréhension. Fallait-il lui préciser qu’on ne débute pas au tir avec des talons….
Pourtant, elle sera bel et bien la première à enfreindre cette propriété en la foulant du pied, me laissant quelques secondes pour glisser mon gabarit sous les mailles métalliques restructurées afin d’aller la retrouver, mais pas sans y laisser quelques fibres de cette veste prise un bref instant dans les crénelures du barbelé. D’un geste de la main, à peine l’ai-je franchi que les entailles sont époussetées pour en vérifier la gravité et passer à coté de Joey, le pas déterminé pour lui glisser, histoire de la rassurer, « Elle en a vu d’autres, » l’invitant à poursuivre dans cette même direction.
- @Dutch B. Cooper
- 01 avril 2021
Elle le regarde alors qu’il fait en sorte de leur ouvrir une véritable porte vers l’illégalité. Elle en sourit en mordant sa langue. Vers le côté obscur, c’est là qu’elle tangue. Mais au lieu de passer directement, Cooper avorter son mouvement, d’une phrase lui précisant ; « J’ai rien compris » et elle se promet qu’en échange de cet apprentissage, elle lui donnera quelques leçons de langage. Et sa paume la guide vers son vicieux naufrage. « Les femmes d’abord. » Chemin se faisant alors, la dame, avec cette affirmation, est d’accord.
Elle s’avance sur le sentier d’un tournant de sa destinée, elle en est intimement persuadée. Elle ne se risquera pas à reculer, parce que même s’il met un peu de temps à la rejoindre, elle sait, que ce quotidien dans lequel il baigne, sera aussi le sien. Elle lui lance un regard, durée où elle le constate s’accrochant au fer, se dit qu’elle n’est certainement pas encore experte en la matière. La prochaine fois, elle fera mieux, tu verras. « Elle en a vu d’autres, » et si au début de votre histoire, elle ne voulait pas connaître les tiennes, ton passé à présent, lui semble des plus importants. C’est le problème lorsque se mêlent les sentiments. Non pas qu’elle veuille constater combien il est nuancé, ou de femmes, parsemé, non, ces aspects, elle souhaite clairement les oublier, se dire qu’avant elle, aucune n’était éternelle. Ce qu’elle désire, c’est savoir combien de fois tu as connu le pire. Ce qu’elle risque, et ce qu’elle pourrait souffrir, si jamais c’était pour toi qu’il était à nouveau à venir. « Rassurant. » et le ton est teinté ironiquement. Bien que ça lui fasse mal en dedans. S’inquiéter, c’est quelque chose qu’elle n’a fait depuis bien des années. C’est périlleux de s’accrocher. Douloureux d’être sérieux. Il y a de la souffrance dans le sentiment amoureux.
Et puisqu’ils marchent toujours côte à côte dans la nuit, elle a ce décompte dans sa tête, pour rendre la minute plus désuète. Faire redescendre cette tension qui semble palpable, à raison. L’impatience de l’action, alors qu’ils n’ont plus la possibilité d’être dans un quelconque champ de vision, « Cooper, » elle se stoppe pour planter, dans les siens, le méthylène de ses yeux, quand son âme prend feu, dépose sur ses lèvres un baiser fiévreux, « montre-moi ce que tu sais faire. » et apprends-lui l’art et la manière.
ft. @Joséphine Porter |
« Rassurant. » Mais c’est elle qui a insisté pour venir, animée par cette volonté que je ne m’explique toujours pas, celle de baigner dans cet océan où par ma faute elle a fait naufrage, souhaitant quitter la surface pour gagner les eaux troubles où rodent certains prédateurs venus d’autres temps, d’autres âges. Et là où tous s’abiment et dans ces profondeurs se noient, elle, pense pouvoir apprendre et y survivre parce que je suis devenu malgré moi son point d’ancrage. Marchant encore un peu dans le clair-obscur d’une lune qui se joue en formes diverses et variées sur la tôle ondulée du bâtiment, nous arrivons vers l’une des portes de secours finalement. Et elle qui avait légèrement pris la tête de notre expédition s’arrête lorsque les ombres l’enveloppent complètement, pour me défier moi, piqué au vif par de trop nombreuses questions. « Cooper. » Elle sait les oblitérer par la plus douce des façons, manière de me faire taire sans avoir recours à la parole, juste par une fiévreuse attention, l’argumentaire que je préfère et qui présage de sa pleine résolution. Et au plus proche lorsque la pulpe de ses lèvres quitte l’arrimage des miennes, elle pose cette précision. « Montre-moi ce que tu sais faire. »
Alors puisque nous y sommes et que je suis loin de l’imaginer un jour tuer, même si elle possède certains acquis que je vais cette nuit lui enseigner, je passe devant elle et applique une pression sur la porte pour la voir grincer, céder. Beaucoup de squatteurs sont jadis venus ici, après leur faillite pour profiter d’un toit où trainer. Des jeunes en grande majorité qui ne souhaitaient que s’amuser sans faire chier. Mais à l’époque, le démantèlement des machines n’avait pas encore débuté et forcément, pour assurer leur intégrité dans l’espoir d’un rachat, un veilleur de nuit avait été posté. Aujourd'hui, plus rien ne justifie la dépense d’un salaire puisque tout sommeille depuis longtemps sous une nappe de poussière. Rien n’avait été proposé et l’administrateur avait laissé tomber, s’était résigné à ne plus pouvoir récupérer ses gains. A l’intérieur quelques nuisibles et rat volants y ont établi leur repère et dès le premier pas ils s’annoncèrent, dans de légers couinements s’étranglant dans les recoins les plus éloignés. Certains d’entre eux, les plus hardis ou les plus affolés, se sont précités par la porte entre nos pieds pour décamper au-dehors et disparaitre dans les fourrés. Le calme revenu, un coup d’œil avisé est adressé à Joey, la confrontant peut-être à une peur dont elle serait sujette, qui sait… « C’est par là, » dans les salles les plus isolées que j’ai pour habitude de venir m’entrainer, d’enterrer les détonations dans le sous-sol qui ne sert plus que d’abris à ces animaux une fois la terreur passée. Et l’entendant marteler le carrelage fissuré je me suis retourné vers ce qui est à l’origine de ces sons. « Quelle idée... Des talons. »
Entrepôt désaffecté
Boston
1er avril 2021
Elle le suit à l’intérieur, elle laisse ses pupilles s’adapter à l’obscure clarté, ses tympans aux piaillements des être vivants étant devenus, de la structure, les habitants. Un pincement de lèvres pour essuyer le fait qu’elle est, un brin, dégoûtée. Ravale son éternelle nausées. Quand il se retourne et lui indique que « C’est par là, » D’un faible hochement de tête elle approuve l’indication, et fais quelques pas en sa direction, ne s’attendant pas à sa réflexion. « Quelle idée... Des talons. » Elle en crache un soupir, avant d’en craquer un sourire, et ne perd pas de temps pour lui dire « On a vu ce que ça donne en baskets. » Quand elle pataugeait dans la boue, sa silhouette.
Et sur cette raillerie, ils traversent les vestiges d’autres vies. Elle talonne et accompagne les bruissements à l’aide de ses pas et de leurs chocs assourdissants. Elle focalise volontairement son attention sur l’ombre de Dutch, jusqu’à ce qu’ils atteignent, l’objectif qu’il semblait s’être donné. D’un battement de cils, elle l’interroge, d’abord, lorsqu’il se tourne vers elle, c’est sur l’entièreté de son être que son regard oscille, appréciant de se penser à deux sur ce fil. Celui d’une vie compliquée, d’un univers biaisé. Brisé. « Alors… ? » Promis, elle sera bonne élève, insatiable de connaissances, et prête à murmurer des encore, à l’image de ce qu’elle quémande lors de vos corps à corps.