Mes iris s’ouvraient sur un monde qui me semblait différent du mien. Mes prunelles s’animaient au sein de cette existence qui apparaissait bancale. Je me retrouvais dans cette cage blanche inconnue avec, à mes côtés, une personne du passé. Ce meilleur ami que je n’avais pas vu depuis de si longues années et qui avait pris de l’âge. Ce meilleur ami qui, peut-être, avait payé pour moi en apprenant ce que je faisais de ma vie. Ce meilleur ami qu’Antonio avait peut-être fait venir pour me torturer un peu plus à l’approche de la date fatidique. Je n’en savais rien en vérité. Je ne comprenais plus rien. Être engourdi comme si un camion m’avait roulé dessus. Tête déphasée comme si la drogue avait pris possession de toutes mes capacités. La tête de Lukas bougeait captant mon regard. Il la secouait de droite à gauche balayant ma certitude déjà devenue bancale au fil des secondes. J’étais pourtant censé me trouver en Italie. J’avais envie de me retrouver chez moi. En sécurité. Dans un monde que je connaissais. Mais, je ne m’y trouvais pas. J’étais ailleurs et Lukas me livrait la destination sur un plateau d’argent. Le soupir tremblant filtrait entre mes lèvres. Je marmonnais un « Bos…ton… » comme pour tenter de réfléchir à cette possibilité. Antonio n’avait personne à voir à Boston. Nous n’étions pas censés bouger de l’Italie pendant quelques semaines. Tout le monde se déplaçant dans mon pays natal. Alors… Qu’est-ce que je foutais à Boston ? Est-ce qu’Antonio m’avait menti ? Est-ce qu’il m’avait envoyé ici parce que j’avais fait quelque chose de mal chez nous ? Le souffle me manquait un instant. Mon myocarde s’accélérait dans ma poitrine. La panique ne cessait d’enfler au fil des secondes. J’avais envie de crier, mais je n’avais pas le droit de m’exprimer librement. J’avais envie de pleurer, mais je ne pouvais pas craquer avec quelqu’un ici. Alors, je tentais juste de me contenir. Noyer cette horreur qui me frappait. Effacer cette panique qui me heurtait. J’observais Lukas s’installer dans le fauteuil et poser sa main sur le lit. Je refusais le contact. Je le pouvais encore lorsqu’aucun ordre ne s’était encore invité. Mon meilleur ami du passé m’interrogeait et j’hésitais. Censé me taire. Censé obéir. Je n’en savais rien. Mais, c’était Lukas face à moi et quelque chose cognait pour me dire que je pouvais tout lui confier. Je babillais les souvenirs qui déplaisaient. Je l’observais bouger du coin de l’œil. Les mains glissaient sur son visage. Les doigts que j’observais un peu trop venaient provoquer quelque chose en moi. Un coup de chaud. Un bas-ventre qui se tordait. C’était quoi ça bordel ? Il inspirait profondément et je m’empressais de détourner le regard. Gamin qui ne voulait pas être pris en faute dans l’observation qui me faisait quelque chose. Je sursautais lorsque les ordres tombaient. Ils étaient doux, mais ils étaient là. Le regarder. L’écouter. Je relevais les yeux mordillant ma lèvre en voyant les larmes. Qu’est-ce que j’avais fait de mal ? Est-ce qu’Antonio allait me heurter pour ça ? Ma tête s’agitait doucement de haut en bas aux propos de mon meilleur ami. Oui, j’avais toujours eu confiance en lui. Oui, je savais qu’il ne me ferait pas de mal. Enfin… Certains clients tenaient des propos comme ça aussi comme pour m’aider à me détendre et à accepter une violence. J’étais prêt à subir. C’était mon rôle. J’étais toujours prêt à ça. Lukas babillait. Trop de mots. Tellement de mensonges. Il ne pouvait pas dire vrai. Je secouais vivement la tête de façon négative. Je refusais cette réalité qu’il dessinait. Et mon cœur s’accélérait un peu trop montant dans des hauteurs folles.

Jusqu’à ce que… Soudainement… Le Amore ne résonne dans la pièce. Je me stoppais. Je le fixais. Je me tendais. Et je sentais mon cœur l’appeler. Lui. Mon meilleur ami. Je sentais mon cœur dire que j’avais besoin de lui. Je balayais bien vite cette sensation inexplicable parce qu’il se remettait à souffler des mots trop faux. J’étais prêt à le supplier pour qu’il cesse de me faire ça. J’étais prêt à lui demander de ne pas me torturer comme ça lorsqu’une voix s’éleva. Une voix du présent. L’italien percutait mes oreilles et je soufflais le « Côme ! » empli de soulagement. La décharge de soulagement parcourait mon corps et je me sentais respirer à nouveau. Si Côme était là, la Mafia était là quelque part. Lukas mentait… Peut-être pour me tirer hors des ficelles de ma nouvelle famille. J’hochais sagement la tête aux mots de Côme confirmant que je le reconnaissais tout en le laissant continuer. Mots rassurants. Mots dirigeants. Mots auxquels je ne pouvais que me plier. Mots auxquels je répondais en anglais comme m’adaptant un peu trop à cette vie que je ne connaissais pas. « Je… J’me… J’me laisse examiner… Mais je… J’te jure… Je… J’rien fait de mal… Je… J’ai tout… Bafi… Bien fait hier soir et je… Sais pas… Veux… Antonio… » La voix suppliait qu’il aille me le chercher. Le regard suppliait qu’il me ramène auprès de celui à qui j’appartenais réellement. Besoin de voir Antonio. Besoin d’être rassuré. Besoin de comprendre ce qui se passait. Lukas avait dit qu’il n’y avait plus de Mafia et que j’étais à Boston… Mais, ce n’était pas possible. Tant qu’il y avait Antonio, il y avait la Mafia. Et Côme parlait comme s’il y avait toujours Antonio. Oui… Antonio était toujours là. Je le savais. Je n’avais pas encore fini de monter le plan pour l’exterminer. La porte s’ouvrait de nouveau laissant passer les blouses blanches et je me tendais un peu plus sous cette intrusion. Mon regard croisait celui de Côme avant de se baisser sur la main de Lukas. La folle envie de m’accrocher à cette main me parcourait. Désir incompréhensible face auquel je ne cédais pas. Je ne bougeais pas et je laissais le médecin faire son travail. Détacher mon poignet gauche que je venais masser un instant. Vérifier les constantes. Vérifier mon corps, ma tête comme si j’avais été blessé. Je laissais faire malgré les picotements désagréables sur mon être. Je n’écoutais rien des propos possiblement échangés. Je n’écoutais rien jusqu’à ce que le médecin s’installe au pied du lit en claquant des doigts pour que je porte mon attention sur lui. Yeux relevés, je me concentrais sur les trois questions qui tombaient. Mon état. La date. Mon identité, ma situation. C’était simple à répondre non ? Mes prunelles se baissaient une nouvelle fois. Je mordillais nerveusement ma lèvre avant de répondre sagement « Je… Me… Ça va… Juste… Me sens juste engourdi… Dans le brouillard… On… On est… Fin Avril… En… En 2014… Et je… J’suis Neal… Neal Hood… J’ai vingt et un an… Je… Parents morts… J’vis avec Antonio… Et je… Je travaille pour lui… Réparation de motos… » Ma langue glissait sur mes lèvres sèches alors que je relevais les yeux sur Côme un instant. Je le regardais comme pour dire que j’avais bien réussi à mentir. Comme pour dire que, malgré tout, je restais sagement dans l’histoire qu’on m’avait dit de souffler. Ne pas parler de mon père en fuite. Ne pas parler de mon réel travail pour Antonio. Baissant les yeux de nouveau, je me détachais bien trop vite des propos du médecin. Ce médecin qui confirmait une perte de mémoire de plusieurs années.

Boston… Je me retrouvais à Boston et je n’étais clairement pas dans la chambre d’un possible client. Je n’étais même pas dans un hôtel. J’étais tellement loin de mon Italie et je ne comprenais rien à cette histoire un peu trop folle. Je n’avais aucune raison de me trouver à Boston. Hier soir encore, je me trouvais à Naples dans mon Italie natale. Hier soir, je me trouvais dans un de ces hôtels luxueux pour être le prostitué d’un client sélectionné par Antonio. Je me souvenais parfaitement de ça. Je me souvenais être rentré au milieu de la nuit parce que la femme du client devait arriver. Je me souvenais m’être glissé dans le lit bien trop froid alors qu’Antonio n’était même pas à la maison. Je m’en souvenais si bien. Alors, merde, comment est-ce que je pouvais me trouver à Boston après ces quelques heures seulement ? J’ouvrais mes yeux dans la cage blanche. Je me trouvais dans ce lit d’hôpital vêtu de la blouse qui allait avec. Je me retrouvais avec une main attachée au lit et une tête complètement déphasée. Est-ce que plusieurs jours s’étaient écoulés depuis ma nuit avec mon client ? Est-ce qu’Antonio m’avait drogué en rentrant sans que je ne parvienne à m’en souvenir ? Est-ce que c’était lui qui m’avait conduit à Boston ? Est-ce que j’étais puni pour avoir commis une erreur la nuit dernière ? Sourcils froncés, je tentais de rejouer la scène à l’intérieur de ma tête. Je tentais de trouver ce que j’avais pu mal faire. Et rien ne me venait. J’avais été sage. Docile. Soumis. Obéissant. J’avais fait tout ce qui était demandé sans broncher alors je ne comprenais pas. Gamin perdu dans un océan soudain. Gosse noyé sous un déluge incompréhensible. Il y avait tellement de questions qui se jouaient à l’intérieur de ma tête et je ne parvenais pas à avoir la moindre réponse. Je ne pouvais même pas chercher à les obtenir puisqu’Antonio ne se trouvait guère à mes côtés dans cette chambre blanche. Ici, c’était un tout autre visage qui se dessinait si proche de moi. Lukas était là. Lukas… CE meilleur ami que je n’avais pas vu depuis que ma mère était morte quelques années plus tôt. Lukas qui, malgré lui, éveillait le souvenir de cette perte. Je n’avais pas perdu que ma mère à ce moment-là. J’avais perdu des amis et j’avais perdu une vie. J’avais perdu Teo quelque part là-dedans. Les yeux posés sur Lukas, je ne pouvais m’empêcher de le trouver plus vieux que ce qu’il aurait dû être ou peut-être que c’était le contre-coup d’une quelconque drogue qui venait déformer la réalité. Lukas était là. Vraiment. Ce n’était pas une hallucination. Je ne pouvais pas halluciner avec la douleur qui semblait parcourir mon être comme si j’avais été percuté par un camion. Mon meilleur ami du passé m’offrait un sourire confirmant une nouvelle fois que je me trouvais bien à Boston. Je me sentais défaillir encore plus. Boston. Boston. Boston. Bordel, mais qu’est-ce que je foutais ici moi ? Que s’était-il passé hier soir pour que tout soit renversé aujourd’hui ? Quel jour étions-nous d’ailleurs ? Quelle heure était-il ? Et surtout, où se trouvait Antonio ? Les questions cognaient à l’intérieur de mon esprit tandis que la panique enflait de plus en plus laissant la tête heurter et le cœur pulser dans la poitrine. Tout était beaucoup trop faire. J’observais Lukas s’installer et poser sa main sur le lit comme si je pouvais l’attraper. Prunelles qui restaient fixées un instant sur la main avant de choisir de fuir le contact. Il n’y avait pas d’ordre et je détestais toucher les autres. Je n’aimais pas ces contacts humains qui finissaient toujours par me heurter dans mon existence. Je babillais sagement pour répondre à Lukas et lui parler de mes souvenirs d’hier. De ce client que j’avais eu. Je ne rentrais pas dans les détails. Je ne m’éternisais pas. Gamin qui avait l’impression de mal faire lorsqu’il glissait ses doigts dans ses cheveux comme si je soufflais des bêtises. Gosse qui obéissait doucement aux autres ordres. Lever les yeux sur lui et ouvrir grand les oreilles pour écouter ce qu’il avait à dire. Écouter les mots que je connaissais au fond de moi. Lui faire confiance. Il ne me ferait pas de mal. Et d’autres mots contant une histoire qui semblait trop irréelle. Des propos qui venaient souffler quelque chose de trop fou. Je refusais la réalité qu’il présentait m’arrêtant soudainement lorsque le surnom trop affectueux glissait de ses lèvres. Gamin qui se tendait soudainement laissant son regard parcourir la salle. Où était la caméra ? Où était Antonio ? Quelle était donc cette torture ? Cela ne pouvait qu’être une torture de la Mafia n’est-ce pas ? Alors, bordel, pourquoi est-ce que mon cœur semblait appeler Lukas un peu trop fort ? Pourquoi mon être semblait vouloir me pousser à l’appeler en retour ?

Je n’avais pas le temps de m’attarder plus sur cette réflexion puisque la voix de Côme résonnait dans la chambre laissant la vague de soulagement me traverser instantanément. Si Côme était là, Antonio n’était sans doute pas bien loin. Ou, en tout cas, la Mafia était là. Je n’étais pas tout seul lâché à Boston à vivre une vie sans ma famille. J’avais envie de tirer la langue à Lukas et de lui dire qu’il avait dit des bêtises, mais je ne savais pas agir comme ça. Je ne pouvais pas agir comme ça. Docile petit soumis qui devait rester à sa place. Gosse qui pensait avoir été drogué à présent tandis que les mots dirigeants et rassurants de Côme tombaient dans la pièce. Ok, ça me convenait parfaitement ça. Je connaissais bien et je me pliais sans faire d’histoire laissant l’Italien prendre la place de chef. De dominant. J’acceptais de faire ce qui m’était demandé et je venais marmonner que j’avais bien fait mon boulot. Gamin qui cherchait à rassurer sur ses actes. Gosse qui ne voulait pas être puni pour s’être retrouvé ici alors que je n’y comprenais rien. J’avais tout bien fait moi. Je suppliais pour avoir Antonio désireux de m’expliquer en tête à tête avec l’homme aimé. Les yeux rivés sur Côme, je captais son sourire rassurant alors que les mots tombaient. Des mots pour m’ordonner de me calmer et me faire savoir qu’il savait que j’avais bien fait. Je faisais toujours tout bien. À ces propos, un sourire de vainqueur se dessinait sur mon visage parce que oui c’était vrai. Je faisais toujours tout bien moi. J’étais parfaitement sage et obéissant. J’étais le meilleur il disait Antonio. Et Côme tentait de me rassurer sans pour autant me toucher. La main qui s’approchait et qui s’effaçait trop vite comme si… Comme si Antonio était dans les parages à pouvoir tout surveiller. Mon cœur cognait un peu plus fort à cette idée. La trouille qu’il s’en prenne à moi parce que j’avais osé parler à Lukas. La trouille qu’il fasse du mal à ce meilleur ami qui semblait ne pas être dans le monde Mafieux au vu des observations des dernières minutes. Les consignes ne tardaient pas à se faire entendre. Je devais me faire soigner et nous parlerons d’Antonio après. Parler d’Antonio ? Pourquoi parler de lui alors que je voulais simplement le voir moi ? Ou est-ce que j'avais eu un accident avec Antonio ? Mes sourcils se fronçaient tandis que la vague de questions glissaient à nouveau dans ma tête. Je me contentais de marmonner un « D’accord… » me pliant à la situation sans faire d’histoire. Mon regard se détournait pour se poser sur Lukas un instant, mais je n’avais même pas le temps d’ouvrir la bouche ou de faire quoi que ce soit que les blouses blanches débarquaient dans la chambre. Je me tendais sous l’intrusion. Je sentais la panique pulser vivement dans mon corps de nouveau. Ils allaient me toucher. Ils allaient me questionner. Je ne voulais pas ça moi. Ça allait faire mal. Et, putain, j’étais tellement perdu. Je ne savais même pas ce que j’étais censé dire. Mes prunelles glissaient sur Côme en quête d’un courage qu’il pourrait me donner ou peut-être simplement en quête de la confirmation de l’ordre. Mes iris glissaient ensuite sur la main de Lukas si proche de moi. La pulsion cognait me donnant envie de m’accrocher à cette main et je n’y cédais pas. Je laissais les médecins faire. Le poignet gauche retrouvait sa liberté. Les constantes et le corps étaient vérifiés. Je me laissais sagement faire quand bien même le contact ne me plaisait guère. Ça picotait désagréablement dans tout le corps. Ça brûlait même par moment et j’avais envie de supplier pour qu’ils arrêtent. Je ne le faisais pas pourtant. Je laissais faire. Je restais sage et silencieux. Je demeurais perdu dans une bulle plus loin que cette réalité pour supporter la douleur qui m’était imposée. Soudainement, les doigts du médecin claquait non loin et je relevais les yeux sur lui pour me connecter à la réalité. Trois interrogations tombaient. Trois interrogations face auxquelles je baissais les yeux avant de répondre sagement. Je sursautais lorsque Côme jurait en m’entendant lancer la date d’Avril 2014. Mes prunelles bougeaient alors pour rejoindre Lukas qui réagissait lui aussi. Merde… Est-ce que je me trompais quelque part ? Non. Il ne me semblait pas. Pourquoi avaient-ils cette réaction si folle ? Rebaissant les yeux, je chassais les questions pour continuer de répondre déclinant mon identité. Lorsque le silence tombait dans la chambre, je relevais les yeux sur Côme en quête d’une félicitation. Je voulais juste être certain de ne pas avoir commis de fautes. Son sourire rassurant venait apaiser la panique en moi. Et d’autres mots se jouaient là. Les médecins parlaient d’une perte de mémoire. J’entendais à peine les mots clignant des yeux plusieurs fois. Bien trop fatigué soudainement après tous ces efforts. Est-ce que j’avais vraiment perdu la mémoire ? Je n’avais même pas le temps de poser de questions que les blouses blanches disparaissaient tout comme la fille ici que je n’avais même pas vu. Je tournais mes prunelles vers Lukas lorsqu’il bougeait soufflant quelques mots en Italien pour me rassurer et m’inviter au repos. J’hochais la tête prêt à suivre les consignes. Et Côme parlait lui aussi pour me faire comprendre que notre discussion sur Antonio allait attendre. Il soufflait des mots qui me faisaient froncer les sourcils. Besoin de dormir… Besoin ? Le mot code de Naples pour que je fasse semblant de dormir afin d’obtenir un moment en tête à tête. J’acquiesçais à peine pour prouver que j’avais compris le message caché. Côme quittait la chambre et je me glissais un peu plus dans le lit. Je bâillais avant de marmonner un « B’nne nuit… » même si je ne savais pas si c’était vraiment la nuit. Mes yeux se fermaient alors qu’inconsciemment le bras se tendant en quête de contact. Le bras bougeait jusqu’à atteindre la peau chaude du bras de Lukas. Ma main se posait sur son bras et le sommeil finissait par s’inviter comme ça. Dans une bulle incompréhensible et pourtant rassurante. Je glissais dans l’inconscience qui semblait bien plus délicieuse que cette réalité si étrange. Après tout, peut-être que tout ça n’était qu’un mauvais cauchemar et que j’allais me réveiller dans mon lit avec Antonio ? Ou peut-être que c’était la réalité et que le cauchemar allait devenir mon existence quotidienne dans une ville et une vie oubliée ? Peu importait parce que, pour le moment, je voulais juste dormir. Juste plonger dans les songes de cette bulle sécuritaire qui m’apaisait.