Bianca&Marso • When i'm gone

Je ne pense pas que Bianca, de son prénom, soit une mauvaise personne. J'pense que justement, elle est tout le contraire du genre de personne que je suis. Attentionné et gentille, peu importe la personne. Il suffit juste de regarder ce qui c'est passé quelques minutes plus tôt, elle me voit assis, elle comprend que quelque chose ne va pas, et directement elle vient me voir. Elle aurait pu continuer son chemin, c'est ce que je faisais, c'est ce que j'avais toujours fait, mais non, elle ne l'avait pas fait. "Ah, bizarrement tu vois pas de quoi je parle." Que je répond, hochant la tête de haut en bas, prenant une mine faussement offusqué. Marso l'acteur. J'avais tenté de retourner la situation, de reporter l'attention sur elle, mais madame, elle avait décidé de faire autrement, elle avait fait le choix de me retourner la question, comme si elle n'avait pas envie de lâcher l'affaire. C'est dommage, je ne dirais rien. Je l'écoute, "Sportive du coup... Et je retiens que tu peux être doué le matin, je retiens..." Ouais, parcequ'on va pas parler de moi, et parceque je suis plus fort à ce petit jeu-là, je suis plus fort quand il s'agit de parler de tout sauf de moi. Et on parlera pas de moi, j'sais même pas en soit si on va parler bien longtemps. J'sais pas si je vais pas partir, si tu vas pas continuer ton chemin, on sait pas, on sait rien. Et c'est bien ça mon problème, je pensais savoir quelle tournure ma vie allait prendre et j'me suis mangé un mur en pleine gueule. Super.

Ce qu'elle n'avait pas compris c'est que le problème ce n'était pas elle, le problème c'était tout simplement moi. C'était moi et mon incapacité à faire confiance à qui que ça soit. Moi et ma détermination à me démerder par moi même. Moi qui ne voulait tout simplement pas parler de moi, et ça, peu importe la personne. Elle pouvait insister tant qu'elle voudrait, ça ne marcherait pas, j'avais bien trop souffert par le passé pour laisser quelqu'un rentrer dans ma vie. "Jamais vu. Vous faites quoi d'ailleurs sur mon banc ?" Autant faire comme si de rien était, comme si tout allait bien. Comme si ma vie était la même que lorsqu'on a passé cette nuit ensemble. Léger sourire que j'arrive tant bien que mal à sortir, mouvement de tête pour lui faire comprendre qu'elle ne saura rien de plus, le sujet de cette nuit revient rapidement sur la table. "On c'est jamais vu, je peux pas me souvenir de quoi que ça soit du coup. Vous devez vous trompez de personne, désolé." Désolé mais pas si désolé que ça, au moins, la conversation n'est plus axé sur moi. Non, je vais réussir à changer de sujet, à la faire dériver complètement à côté. Et là voilà, celle qui courait pour entretenir son corps se retrouvait ici, aux côtés du dépressif ou je ne sais quelle adjectif dont on pourrait me qualifier. Retourne courir, c'est mieux, je pense. Avec moi, tu vas perdre ton temps.

Qu'est-ce que j'en ai à foutre que ce banc il appartienne à la ville. Si elle savait vraiment qui j'étais, à aucun moment elle ne se serait permise de dire ça. Quand je veux quelque chose, je l'ai. Quand je suis assis sur une chaise, c'est ma chaise. Sur un banc ? Mon banc. Personne ne vient interférer avec ça. Si elle n'avait pas été elle, si j'avais pas un minimum d'estime pour elle, ce banc, elle l'aurait déjà quitté. Mais ce n'était pas le cas, car sa présence ne me dérangeait pas, et puis autant dire que la conversation devenait de plus en plus intéressante. "J'emmerde la ville." Réponse simple, pas besoin d'en dire plus. Sourire aux lèvres, sa réponse me fit hausser un sourcil. Regard à gauche, à droite, devant, derrière. Personne pour le moment. "Peut-être ? A voir en fait." Jamais tenter de jouer avec moi, je pensais lui avoir déjà prouvé que si elle voulait jouer elle allait perdre, à croire qu'elle en a envie, que perdre ne la dérange pas. Parfait, elle va me changer les idées par sa présence. Il était tôt, de toute façon, il y avait quasiment personne ici, pour une fois d'ailleurs, c'était assez étrange.

Mon problème c'est ça, c'est que je me moque bien de l'avis des gens et de tout ce qui peu m'entourer. Gros problème avec tout ce qui touche aux règles, j'avais prit la décision de vivre cette vie semé d'embuches. J'avais pas forcement voulu en arriver là ou je suis aujourd'hui, à être dans cet état. Je pensais pouvoir forcer le destin, pouvoir faire en sorte que ça fonctionne, et j'avais tout donné... J'avais tout fait pour que ça marche, étant même prêt à abandonner toutes ces activités illégales auxquelles je m'attelais. Mais ça n'a pas servi à grand chose, juste à me prendre ce mur en pleine gueule comme je m'en étais douté. Mais bon, malheureusement, c'est la vie, c'est l'histoire de ma triste vie, et j'allais continuer de faire ce que je faisais le mieux, foncer tête baissé, tout simplement. "Me fait pas dire ce que j'ai pas dit." Car non, j'ai pas dit que je l'emmerdais, j'ai dit que j'emmerdais toutes les personnes qui viendraient me casser les couilles, c'est différent, car elle, elle n'est pas en train de me casser les couilles. D'ailleurs, ce qu'elle est en train de faire est bien différent. Honnêtement, je ne m'y attendais pas, je la savais joueuse, mais pas à ce point là. "Who... Range moi ça vite là, ça peu rapidement dégénéré ce genre de trucs." Car ouais, sortir ces seins en public, c'est certes, vachement plaisant pour moi, mais c'est risqué quand même, non ?

Elle ne lâche pas l’affaire, je réalise une fois de plus qu’elle est têtue, mais, comme je lui avais déjà prouvé par le passé, j’avais la tête bien plus dure que la sienne, et elle n’allait pas réussir à me faire dire ce que je n’avais pas dit. Hochement de tête pour lui dire que non, je répondis par la suite d’une simple phrase. D’un simple mot. « Non. » Désolé, Bianca, cela n’était pas le fond de ma pensé, loin de la même. C’est juste une façon de voir les choses, une façon de voir la vie, rien de plus. La suite je ne m’y attendais pas. J’me disais qu’on était dans un lieu public, que jamais elle n’allait sortir ces deux obus comme ça, aussi simplement que ça. Merde imaginez un gosse passe par la, toute son éducation sexuelle va prendre le dessus sur tout le reste, il va devenir fou le gamin. Donc voilà, cache les, remet ton haut, enfin, pour l’instant. « J’suis pas certain de m’en souvenir... peut être qu’il faudrait me remettre les idées en place ? » Et je sais qu’elle en est capable, que pour aujourd’hui, elle pourrait peut être réussir à me changer les idées. Me permettre de penser à autre chose. Regardant un peu autour de nous, je me met à regarder son corps, à la détailler comme si je tentais de me souvenir de quelques choses. T’en fais pas, j’ai rien oublier.

► Feat @Bianca M. Almeida

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