C’était compliqué depuis ma sortit, un mois et je sortais à peine la tête de l’eau. Mon père avait quand même fait l’effort de se déplacer jusqu’à Boston quand il avait appris que j’étais dehors pour m’expliquer les choses en face à face, il était toujours droit et il assumait toujours toute ses décisions, ses deux dernières années nous avions peu communiqué, je parlais surtout avec ma mère au téléphone enfin parlé est un grand mot parce qu’elle passait son temps à pleurer et à me dire à quel point je l’avais déçu, mon père était dur, mais toujours juste, alors quand il m’avait clairement signifier qu’il paierait mes frais de justice jusqu’au dernier parce que c’était son rôle, mais que c’était la dernière fois qu’il déboursais un centime pour ma pomme, qu’à partir de maintenant il fallait que je prennes mes responsabilités, que je prenne les bonnes décisions et que je lui prouve que je n’étais pas qu’une saleté de délinquant comme il aimait le dire. Je comprenais et je ne lui en voulais pas, je devais assumer les choix que j’avais fait et surtout réparer mes erreurs. Il ne me tournait pas le dos il me l’avait dit, je reste son fils, mais il avait juste besoin de retrouver une confiance en moi et moi j’avais aussi des choses à me prouver, que seul j’étais capable de faire quelque chose sans l’argent de papa et maman.

J’avais rapidement réussi à trouver un travail, j’avais été surpris d’ailleurs, mais mon patron n’avait pas eu la vie facile, il revenait de loin et il m’avait sorti qu’il aurait aimé qu’à mon âge quelqu’un lui tende la main. Je travaillais dans un garage, tout ce qu’il y’a plus de réglo et au contact des voitures j’étais tout ce qu’il y a de plus heureux. J’avais réussi à me trouver une caisse, rien à voir avec ce que je conduisais avant, mais au moins ça me permettait de me déplacer sans avoir à déranger personnes ou payer un transport en communs. Aaron, m’avait trouver une solution pourvoir loger chez lui quelques temps et j’avoue qu’il m’enlevait une grosse épine du pied, alors pour pas trop les encombré lui et son coloc j’allais certain soir dormir chez Maeve. Peut-être que je fuyais aussi, j’esquivais Aaron, parce qu’il me connaissait par cœur et que je n’avais pas envie qu’il découvre que nos conneries par sms, commençait vraiment à me perturber sans que je comprenne pourquoi. J’étais rentré tard la veille loupant ainsi la soirée série, j’étais passé chercher un pack de bière histoire de noyé le poisson. Déposant le pack sur la table basse j’enlève ma veste en criant à travers l’appartement ”Oh bichon t’es où ? Fais pas la gueule j’ai de quoi me faire pardonner”

Déjà 24h depuis l’incident et j’étais toujours aussi amer. En vrai, Neal m’avait bouleversé. Dans le sens, où j’avais tellement cette sensation d’être lui quand je suis dans cette putain de spirale négative. Celle qui te happe et t’étrangle. Où j’ai envie de tout foutre en l’air ou moi d’ailleurs. Où je ne contrôle rien et que je cherche mon phare dans cette pénombre angoissante. Je ferme les yeux, pour imaginer ma mère, retrouver l’odeur de ses tartes. Ecouter le vent et son rire.

Et la bulle se brise quand j’entends un con gueuler dans l’appartement. Et j’en fais autant. Va te faire foutre, je ne suis pas d’humeur. Ma main me fait mal. Et tu as choisi ta bagnole que notre soirée série. Enfin bref, de toute façon, je suis allé me coucher après ton abandon. De grands espaces mais personne pour me tenir compagnie, quelle tristesse. J’exagère. Juste un peu.

En vrai, je m’étais endormi devant un film après l’avoir bien fait chier. Une passion. Puis je me suis laissé bercer par Morphée et oublier cette loooongue nuit de la veille. Je n’avais rien fait de ma journée, reportant des clients que je devais encrer. Et j’avais larvé dans mon lit. Surtout que j’avais dit que j’allais reprendre le boulot ce soir. J’allais douiller même avec les médicaments. Mais bien fait pour moi. Donc je n’avais pas bougé d’un iota.

Puis je vois la tête de mon meilleur ami passer la tête dans ma chambre. Tu veux quoi le moche ? De l’amour brut, si on peut dire ça. Dix ans qu’on se connaissait. Deux années suspendues. Interdiction d’aller lui rendre visite. Et j’ai eu peur qu’il m’en tienne rigueur. Je l’observe s’installer dans mon lit. Vas-y cradingue, fais comme chez toi. Il est où le manger ? Je passe mon bras où je suis blessé derrière ma nuque et je le regarde en coin. Quand est-ce que tu me seras utile ? Grand sourire, je ne pouvais pas m’empêcher de l’emmerder. Alors qu’au fond, il m’était toujours aussi indispensable. Et plus encore maintenant qu’on se retrouve.

Dix ans d’amitié et tout autant de connerie partagée, ce n’était pourtant pas la première fois qu’on délirait sur le fait que justement je n’aimais pas les hommes, il me cherchait, je rentrais dans son jeu je répliquais, l’appelant mon chéri ou mon bichon ou tout autre surnom niais de ce genre, mais dans ma tête ça avait été toujours clair j’aimais les femmes et jamais je laisserais un homme arriverais à me faire plus ou moins le même effets qu’une demoiselle peut me faire. J’ignore si c’est le fait d’avoir été enfermé pendant autant de temps, d’avoir pris le temps de réfléchir à certaines choses, peut être que j’avais changé ou peut-être pas, mais depuis deux trois jours, ce petit jeu me perturbait vraiment et je ne sais pas s’il l’avait remarqué, mais son “t’es fermé” me braquait à chaque fois, j’avais peut-être envie qu’il m’aide à montrer le contraire. Putain Eros t’es con, tu dis ça parce que t’es en manque... Faut vraiment que j’aille voir Bianca et me sortir ses conneries de la tête. Je l’entends me répondre en criant de sa chambre, légèrement drama queen ce mec pensais je en levant les yeux au ciel. Ma veste et mes chaussures retirés, deux biere dans les mais, je pris la direction de la chambre de mon meilleur ami, passant la tête dans l’entrebâillement de la porte un sourire sur le visage “Ne sois pas vexé mon chéri, tu vois j’ai fini par rentrer !” légers rire alors que je m’installe tranquillement dans son lit à côté de lui “Je t’emmerde je sors de la salle j’ai pris une douche moi ! T’a passé ta journée ici ou quoi ? Ca sent le fauve” je décapsule l’une des deux bouteilles que je lui tends “Tiens bon appétit” le mec voulait se faire servir comme une princesse en plus de ça et bon, comme je me sentais redevable j’avoue que parfois je cédais à ses caprices. Je tourne la tête vers lui, un signe vers sa main “Qu’est ce ta foutus bordel ? Tu t’es fait mal en t’astiquant la coquillette ou quoi ?” c’est vrai qu’il était censé m’expliquer hier soir, mais comme je l’avais un peu fui sans vraiment l’avouer, préférant me t'airer dans le garage du boulot, l’avantage c’est que j’avais eu un gros pourboire étant donné que j’avais rendu la Cadillac plus vite que prévus. Je porte le goulot de la bouteille à ma bouche, attendant qu’il me réponde.  

L’égo du mâle a été touché et tu ris à sa réplique lâchant un “C’est beau de croire en ses rêves, t’a toujours été du genre à exagérer” Une gorgée de plus dans ma bière et je le regarde en écoutant son récit, d’un côté c’était mieux que sa main soit blessée plutôt que l’autre mec, pas sûr que Caesar lui aurait pardonner. “Et Caesar il en as dit quoi de ta démonstration de force ? Il n'est pas là d’ailleurs ?” La fin de sa phrase me faisait lever les yeux au ciel, il ne pouvait pas s’en empêcher “Pourquoi tu te focalise sur mes fesses depuis que je suis revenu, elles t’ont manqué ou quoi ?” une nouvelle gorgée de bière c’était peut-être moi qui me focalisais un peu trop sur ce qu’il disait après tout on avait toujours parlé comme ça entre nous. “Me faire pardonner de quoi ? Je n’ai rien fait de mal à ce que je sache, j’avais du taf, j’ai besoin d’argent je ne pouvais pas refuser” menteur, parce que mon boss m’avais surtout dit que ce n’était pas nécessaire de te tuer à la tâche, que ça ne pressait pas. “Mes ex ? Tu ne vas pas frapper une fille quand même” je souris avant d’ajouter amusée “Oh quoique je ne t’ai pas tout raconter, y’a peut-être ce mec en prison avec qui ça a dérapé...” clairement il n'allait pas me croire, je n’arrivais pas à garder mon sérieux en disant ça.  

“Laisse-le se calmer je suis sûr que ça va s’arranger et qu’il va finir par comprendre pourquoi tu t’es énervée. En plus il voit ta tronche tous les jours difficile de t’éviter” enfin y’a toujours moyen quand on veut, mais Caesar n’avait rien à voir avec moi “Et ouai l’amour c’est de la merde” le regard dans le vide alors que je bois de nouveau une gorgée, je pense à Perle et au fait qu'entre elle et moi ça restera à jamais impossible, je la chasse vite de ma tête reportant mon attention sur Aaron “J’avoue je ne suis pas crédible un seul instant et je t’ai fait une promesse, même si ça ne se réaliseras jamais ce seras toi le premier” un rire, voilà c’est comme ça que sa fonctionnais de l’humour rien que ça, mais j’ajoute légèrement vexé “C’est pas parce que t’y as pas accès que je suis quelqu’un de fermer !” tu trinque avec lui et continue à boire dans ta bouteille presque vide “Fou la paix à mes ex, elles sont déjà assez traumatisées à cause de Perle qui les as fait fuir une à une si toi tu t’y mets je ne vais jamais m’en sortir” Perle et sa manière absolument pas discrète de faire fuir toutes les femmes qui m’approchaient quand elle était dans le coin. “Elle m’a fait gagner 200$ de pourboire alors oui ça valait le coup, parce que je ne suis pas sûr qu’en matant des séries avec toi j’aurais gagné autant !” j’aurais certainement passé ma soirée perdue dans mes pensées avec Aaron en prime qui m’aurais soulé de question pour savoir ce que j’avais dans la tête.  

“T’a pris le temps de t’excuser quand même ? Juste dire je suis désolé parfois ça aide” Je hausse les épaules, je ne connaissais pas très bien le colocataire d’Aaron je l’avais croisé dimanche soir échangé deux trois mots et je crois que nos emplois du temps ne concordaient pas tellement. Cette histoire avait l’air de le contrarié, mais seul le temps reparait les choses. Il parle de Perle, je me crispe un peu, je baisse les yeux “Non, non elle n'est pas venue Raf et Mass ils auraient trouvé ça louche...” j’étais un homme mort si mes deux meilleurs amis d’enfance découvraient que j’avais dépuceler leur petite sœur alors qu’elle n’était même pas majeure. “Maeve et Bianca elles sont venus par contre, y’a une autre personne que je n’ai pas vue” je tourne mon regard vers lui faussement accusateur, je ne lui en voulais pas, après tout il était venu à ma sortit et il c’était bien rattraper en m’hébergeant. Je finis ma bière à sa suite, la posant et je me tourne vers lui alors qu’il joue encore au drama je lève les yeux au ciel et me relève sur mon coude pour me tourner vers lui et le regarder “Oh bichon tu te calme, dimanche après-midi marathon série ou film ou ce que tu veux et j’irais même te chercher les croissants !” je souris et la suite je ne la contrôle pas, peut être deux fils qui se touche dans mon cerveau qui produit un court-circuit, je viens déposer mes lèvres sur les siennes, rapidement, mais pas assez pour ne pas que ça se remarque. Je me lève, j’ai changé de couleur, je suis gêner je ramasse ma bouteille et balbutie un “Je vais me chercher une bière” en lui tournant le dos et en voulant quitter sa chambre, je vais appeler Maeve pour qu’elle m’héberge parce que je venais vraiment de tout foutre en l’air.