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Lien du postJeu 15 Avr - 13:21
Rémanence - 22/03 @Trent N. Miller
Mes prunelles, sans le contrôler, suivent l’arc de cercle que réalise feu-ma pomme jusque dans la poubelle. Les levant finalement au ciel, lorsqu’il commente la phrase sur mon retard d’un ; « Ça se voit, » Oui, bon, ça va. De ton jugement je veux bien m’en passer. Je sais bien qu’on ne sort pas de presque deux mois de convalescence, d’absence, sans avoir accumulé, un bon nombre de dossiers. Alors j’en passe ma langue sur mes lèvres, aigrie, avant de lui préciser, qu’il n’est pas le mieux qualifier pour opérer, et que bien que je ne sois qu’en deuxième année, je ne suis pas sûre que ses compétences vont m’aider. Un peu trop mesquine, et pas assez désolée. « J’ai déjà démonté ma tondeuse… » Comment te dire que je n’en suis pas fortement heureuse ?
Mais puisqu’il continue dans son idée, se déplace jusqu’à la porte que j’ai précédemment passée, qu’il ouvre et m’invite à l’aide mes dossiers à le suivre, j’imagine que c’est tout ce qu’il me reste à faire à présent. « Hop hop hop. » Alors de mon perchoir, je redescends, tout en lui lançant, malgré moi certainement, un regard accusateur, car je sais bien comment elles sont, à son sujet, les rumeurs. Du coup, lorsque je passe devant lui, afin de sortir, je ne me retiens pas de lui dire « On ne traumatise personne. » Bien trop cérébrale, et lui immoral. Rien dans notre duo n’est normal.
Et contre toutes attentes, les deux opposés que nous sommes arpentent les couloirs, craignant, un tantinet, ce que sera le dénouement de cette histoire. « Qu’on se le dise, » c’est normalement, encore l’heure de ma pause déjeunée, je ne suis pas vraiment d’humeur à m’amuser, et je n’ai absolument pas envie d’essayer, alors que je n’ai rien dans l’estomac. « Tu oublies le touché. » celui du premier cas, des premières paroles prononcées. Avec lui, je ne pourrais pas le supporter. « Et on laisse Mme James tranquille. » On en a toujours un, de patient préféré, et celle-ci, je refuse qu’elle soit embêtée.
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Lien du postMer 28 Avr - 17:54
Rémanence
Mémorial Hospital - 22/03
« On ne traumatise personne. » Puisqu’il n’est question de passer par le service pédiatrique, aucun souci. Comme s’il ne savait pas se tenir et la plupart des patients seront à cette heure très certainement en train de se substanter de ces plateaux repas à vomir. Ils arpentent les couloirs à deux sous les regards méfiants des internes pourtant respectueux pendant qu’elle le met en garde quant à ses futurs agissements. « Qu’on se le dise, » il est tout ouïe même s’il n’est pas forcément réceptif à tout ce qu’elle aura à lui dire, le regard voguant d’une silhouette à l’autre avant d’ouvrir le dossier en sa possession afin d’y lire les nombreuses annotations. « Tu oublies le touché. » Ça tombe bien, ce n’est pas le cas qui se présente sous ses yeux mais il estime celui-ci encore plus merdeux. « Et on laisse Mme James tranquille. » Ce n’est également pas ce nom qui figure sur cet entête et quelque part il le regrette même si cela signifiait rentrer en confrontation avec elle. « Tu sais que je suis … ton supérieur. » A peu de choses près il est vrai qu’il a une fonction spéciale qu’elle ne possède pas encore, toujours en formation, à devoir prouver de ses aptitudes alors qu’il a depuis longtemps passé ce stade.
Bref ils déboitent tous les deux, côte à côte, dans l’un des couloirs desservant le service déambulatoire, là où sont casés les cas les plus rapides à expédier et qui parfois est le théâtre de scènes de faits encore plus particuliers. « Non c’est Mr Mallone » un ivrogne redouté qui ne sait où crécher et qui d’après ce dossier se plaint de maux de ventre depuis un temps indéterminé. C’est dans une chambre partagée, les lits des deux patients seulement séparés par un drap, qu’ils le retrouvent à regarder la télé, appuyant mollement sur la commande pour tenter vainement d’en changer le programme. Alors l’anesthésiste se colle aux pieds du lit afin de le contempler de loin, s’assurant une distance de sécurité suffisante pour en éviter les effluves alcoolisés. « Je vous laisse procéder, » parce qu’il ne s’approchera pas plus, restant là où il est à l’écouter brusquement geindre maintenant que l’alcoolique les a aperçus. Du chiqué. Il va encore vouloir passer la nuit ici.
Bref ils déboitent tous les deux, côte à côte, dans l’un des couloirs desservant le service déambulatoire, là où sont casés les cas les plus rapides à expédier et qui parfois est le théâtre de scènes de faits encore plus particuliers. « Non c’est Mr Mallone » un ivrogne redouté qui ne sait où crécher et qui d’après ce dossier se plaint de maux de ventre depuis un temps indéterminé. C’est dans une chambre partagée, les lits des deux patients seulement séparés par un drap, qu’ils le retrouvent à regarder la télé, appuyant mollement sur la commande pour tenter vainement d’en changer le programme. Alors l’anesthésiste se colle aux pieds du lit afin de le contempler de loin, s’assurant une distance de sécurité suffisante pour en éviter les effluves alcoolisés. « Je vous laisse procéder, » parce qu’il ne s’approchera pas plus, restant là où il est à l’écouter brusquement geindre maintenant que l’alcoolique les a aperçus. Du chiqué. Il va encore vouloir passer la nuit ici.
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Veritas
Lien du postJeu 6 Mai - 21:43
Rémanence - 22/03 @Trent N. Miller
A ses côtés, mon regard observe la courbe de sa mâchoire lorsqu’il ne se gêne pas pour appuyer là où ça fait mal, je ne peux le nier, « Tu sais que je suis … ton supérieur. » et détourne mes yeux de lui lorsqu’une esquisse de sourire vient se glisser sur mes lèvres, que je mords cherchant à le tuer. « Je sais. » je prononce sans perdre une seule once de ma candeur. On ne va pas non plus faire des manières parce que monsieur est titulaire.
Et tombe enfin la sentence sur la personne que nous allons ausculter. Finalement, je prendrais bien une dose de madame James quitte à devoir l’empêcher de la perturber. « Non c’est Mr Mallone » J’en pince mes lèvres, parce que je n’ai rien à ajouter. C’est mon cas, en quelque sorte, puisqu’il en a le dossier par ma faute sous le bras. Mais ce n’est pas pour autant que je comptais aller le visiter. Car je manque de pincette pour traiter ce genre de sujet. Enfin, que je le veuille ou non, je ne vais, tout simplement pas me dégonfler.
Alors une fois face au lit du patient, je ne saurais dire le pourquoi du comment mais j’attends. « Je vous laisse procéder, » Oh donc elle est là, l’idée ? Le fait est que les urgences ont été, durant ma première année, mon terrain de jeu attitré, et que la salle d’attente de cette aile de l’hôpital, le malade imaginaire la connaît. Mais la plaquette accrochée au lit est attrapée par mes paumes, et tandis que mon regard passe rapidement sur les courbes et les quelques explications rapidement griffonnées, je commence afin de m’adonner à l’exercice proposé, et par mon supérieur qui plus est. « Henry Mallone, » œillade décochée comme si je voulais que Trent approuve l’identité, j’ai foutrement horreur d’être jugée, « Cinquante-quatre ans, » d’ailleurs, depuis pas longtemps, début mars apparemment, « admis pour, » une envie de décuver, au chaud, entouré d’infirmières qu’il pourrait lorgner, « de fortes douleurs abdominales qui perdurent depuis quelques jours déjà, » un coup c’est l’estomac, et l’autre des vertiges qu’il ne contrôle pas… Mais je connais de déblatérer, présentant les résultats des quelques examens qui ont été réalisés. « En somme, quelques antalgiques pourront régler le problème. » Ce qui est absolument vrai, dans la mesure où les douleurs ne soient pas totalement simulées. Que ce soit tenu pour acquis, je suis prête à sauver le monde entier, mais j’estime le lit qu’il occupe trop important pour le prendre en pitié. Et je me fiche que cela fasse de moi, une interne dont la douceur n’a d’égale que la méchanceté.
Ce que je n’avais pas prévu ? C’est qu’a mes mots, ses gémissements se sont soudainement transformés en cris stridents.
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Lien du postJeu 27 Mai - 18:47
Rémanence
Mémorial Hospital - 22/03
« Henry Mallone, » Jusque-là elle a tout bon. D’une moue pincée il l’observe sans broncher mais la tentation de la reprendre sur chaque geste et parole énoncée est forte, juste par fierté. « Cinquante-quatre ans, » Encore bon… Enfin il l’espère parce qu’il n’y a qu’à lire ce que les infirmières ont enregistré à son admission, pourvu qu’elle sache bien lire correctement… « Admis pour, » Et voilà le plus intéressant, ce qui le fera certainement grincer des dents si tant est qu’elle en découvre la cause facilement. « De fortes douleurs abdominales qui perdurent depuis quelques jours déjà, » C’est un alcoolique récidiviste qu’une cure n’aura su soigner, cas désespéré. Outre l’odeur de moisi et de décomposition qui s’échappe de ce sac laissé à l’abandon par terre, celle qui se dégage de son haleine anesthésierait n’importe quel nuisible en bonne santé.
Et bien étrangement il se surprend à penser à une nouvelle formule basée sur des extraits de cette bouche en putréfaction. « Il me faut un prélèvement… » « En somme, quelques antalgiques pourront régler le problème. » Pardon ? Soigner les conséquences et non les causes ? Cacher le superficiel pour ne traiter le problème à sa racine ? Pas d’examens, d’IRM, d’échographie ? Il en pouffe une expiration mesquine. « C’est cela moui… »Mais alors qu’il allait lui faire la remarque c’est l’alité qui commence à s’exciter, à crier, éructant sa douleur quand les deux se trouvent forcément dans la même pièce à ses côtés. « Fariboles. » C’est de la comédie. Pourtant dans le doute, il rebrousse chemin pour poser la main sur le chambranle de la porte et passer sa tête dans le couloir, espérant y voir une infirmière errer bêtement. Rien, elles doivent toutes être occupées ou planquées dans une salle de repos, calfeutrées pour ne pas être dérangées, image nourrie par toutes ces led qui clignotent au-dessus des chambres dans l’attente de les voir débouler. Alors tant pis, il prend sur lui pour innover dans la supercherie, revenant auprès du lit pour le déverrouiller. « Tu en es à combien ? » d'opérations, qu’il lui demande, la dévisageant. Parce qu’en attendant qu’un chirurgien ne se libère pendant qu'il vont au moins visualiser ce qui de l'intérieur le malmène, elle est peut-être bien sa seule chance de revoir le jour se lever.
Et bien étrangement il se surprend à penser à une nouvelle formule basée sur des extraits de cette bouche en putréfaction. « Il me faut un prélèvement… » « En somme, quelques antalgiques pourront régler le problème. » Pardon ? Soigner les conséquences et non les causes ? Cacher le superficiel pour ne traiter le problème à sa racine ? Pas d’examens, d’IRM, d’échographie ? Il en pouffe une expiration mesquine. « C’est cela moui… »Mais alors qu’il allait lui faire la remarque c’est l’alité qui commence à s’exciter, à crier, éructant sa douleur quand les deux se trouvent forcément dans la même pièce à ses côtés. « Fariboles. » C’est de la comédie. Pourtant dans le doute, il rebrousse chemin pour poser la main sur le chambranle de la porte et passer sa tête dans le couloir, espérant y voir une infirmière errer bêtement. Rien, elles doivent toutes être occupées ou planquées dans une salle de repos, calfeutrées pour ne pas être dérangées, image nourrie par toutes ces led qui clignotent au-dessus des chambres dans l’attente de les voir débouler. Alors tant pis, il prend sur lui pour innover dans la supercherie, revenant auprès du lit pour le déverrouiller. « Tu en es à combien ? » d'opérations, qu’il lui demande, la dévisageant. Parce qu’en attendant qu’un chirurgien ne se libère pendant qu'il vont au moins visualiser ce qui de l'intérieur le malmène, elle est peut-être bien sa seule chance de revoir le jour se lever.
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Lien du postJeu 3 Juin - 10:50
Rémanence - 22/03 @Trent N. Miller
Dans le fond, je réalise bien que quoi que je dise, ça n’ira pas, Miller va forcément trouver des détails qui ne trouveront pas grâce à ses yeux, puisqu’à mon égard il a juste décidé d’être ennuyeux. C’est presque comme si je pouvais prévoir ses grimaces au moindre de mes mots, parce que forcément, il faut qu’il appuie là où ça fait mal, dans la fierté et l’égo. Et si je crois dur comme fer à ma conclusion, c’était sans compter sur son intervention. « Il me faut un prélèvement… » Arrêtes, je t’en prie. Tu sais autant que moi pourquoi il est ici. Les examens, t’es au courant que ça a un prix ? Qu’il y a des vrais patients ici ?
« C’est cela moui… » Si lui soupire, l’autre se met à crier, et moi, je commence légèrement a avoir envie de pleurer. Comment ma pause déjeuner à réviser a pu se transformer en cette représentation de cintrés ? « Fariboles. » Au moins, on est d’accord sur ce point. Donc c’est bon, le spectacle on peut le stopper maintenant ? Mais non, Trent ne fait jamais les choses comme on les attend. Dans le couloir il cherche je ne sais qui ou je ne sais quoi, m’abandonne une seconde face à braillard, j’en lève les yeux au ciel, réalisant clairement que je ne suis pas encore sortie de ce traquenard. « Tu en es à combien ? » De quoi ? De patients ? De consultations ? D’opérations ? Je réponds du tac au tac, « Parce que tu crois que j’ai compté ? » Mais il sait pertinemment que je l’ai fait. Le calcul est simple pourtant, ça fait deux ans que j’ai commencé mon internat, à raison de deux jours de bloc par semaine… Selon les journées, selon les opérations, la moyenne, c’est rapidement qu’elle est faite. Même si je remets en doute beaucoup de choses chez lui, les capacités de son cerveau n’en font pas parties. « Cent cinquante-six. » Même si le nombre pourrait impressionner, il ne révèle que mon côté novice, que le fait que ma carrière n’en est encore qu’à ses prémices. Alors je reprends, je parle sans prendre en compte celui qui trône dans le lit, m’approche de Trent en faisant quelques pas. Me demande ce qu’on attend, tous les deux bras ballants, là. « C’est quoi l’idée ? » Je souffle à la lisière d’être dépitée. J’ai raison, et il le sait.
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