Tu attendais assise sur l'un des fauteuils des urgences, les yeux perdus dans le vague, sans vraiment voir se qu'il se passait autour de toi. Tu étais encore un peu dans le brouillard, à cause des médicaments que le médecin t'avais donné. Tu avais dû lui expliquer pourquoi tu étais arrivé avec l'arcade en sang, une coupure sur la joue et des bleus un peu partout. Tu avais alors expliqué qu'une cascade que tu étais en train de mettre au point avait mal tournée. Le médecin a hoché la tête, ils te connaissaient bien aux urgences, tu venais assez souvent, ils savaient que tu étais cascadeuse et qu'il t'arrivait parfois d'être blessé au cours des cascades. Le jeune homme qui t'avait pris en charge avait recousu l'arcade, soigné la coupure et t'avais donné des cachets pour la douleur, te disant de faire attention et te demandant de ne pas travailler pendant quelques jours. Tu l'avais remercié et tu étais sortis et une fois dans la salle d'attente tu t'étais rendu compte que tu ne voulais pas rentrer chez toi et que tu ne voulais pas être seule, alors tu avais envoyé un message à @Shannon Dinkley pour qu'elle vienne te chercher, espérant qu'elle ne s'énerverait pas quand elle te verrait et qu'elle accepterait que tu reste avec elle au moins pour la nuit. Ton œil te piquait et tu avais l'impression qu'un camion t'étais passé dessus tellement tes articulations te faisaient mal. Tu soupirais en te repliant un peu sur toi même, tes yeux se fermant plus ou moins sous le coup de la fatigue, de la peur et des médicaments.

T'étais dans ton bureau au Sidh quand t'as reçu le message de @Kassidy Malacki te demandant de venir la chercher à l'hôpital. Quand tu reçois ce genre de messages, tu sais sans même qu'elle t'en parle ce qu'il s'est passé pour qu'elle s'y retrouve. Parce que c'est pas la première fois, parce que t'espère toujours que ce sera la dernière et qu'elle va agir, qu'elle va quitter cette femme tyrannique et violente. Parce que tu sais qu'elle n'a sans doute pas dit toute la vérité au personnel soignant pour éviter de rameuter les flics chez elle, de peur des représailles. Tu te sauves, prétextant à Lyra qu'un problème personnel nécessite ta présence et que tu passeras la journée et la nuit complète à ton bureau le lendemain pour compenser ton absence de la soirée, laissant pour ordre à ceux sous ton autorité de ne pas laisser entrer les quelques portraits que t'as tirés, qui font partie des ennemis des Stealers. T'as roulé rapidement jusqu'au Massachussetts General Hospital pour récupérer la brune, entrant en trombes dans la salle d'attente. Tu t'arrêtes devant elle, épies les blessures sur son visage et soupires. « T'as déjà tout ce dont t'as besoin ou le médecin doit te donner encore quelques trucs avant qu'on parte ? » T'as l'énervement qui pulse dans tout ton corps, mais pas après elle. Elle n'a pas mérité ça. T'as qu'une envie, c'est de la mettre à l'abri et d'aller régler les comptes avec son bourreau, la libérer de toute cette merde qu'elle continue de supporter. Tu t'installes à ses côtés et tu poses ta main sur la sienne. Elle a besoin que tu la rassures. « T'es en sécurité avec moi, d'accord ? Tout va bien s'passer.. »

Un soupire te tire de ton semi-sommeil. Tu lève la tête et reconnais @Shannon Dinkley, un faible sourire traverse ton visage. Elle est venue. Elle est venue te chercher. Une partie de toi se détend instantanément en la voyant. Elle te demande si tu as besoin de quelque chose ou si les médecins t'ont déjà tout donné. Son ton est un peu dur et tu ne peux t'empêcher de te tendre dans ton siège, baissant un peu la tête. "Non...je...j'ai tout..." Tu n'étais pas sûr qu'elle t'entende vu que tu n'avais pas parlé fort. Elle a l'air énervée et tu te doute que c'est de ta faute. Tu te met alors à pleurer sans vraiment t'en rendre compte. Tu énerve toujours tout le monde, parce que tu es incapable de te débrouiller seule comme une grande fille malgré ton âge. Tu n'aurais pas dû lui envoyer de message. "Je...je voulais pas que tu sois fâchée...je n'aurais pas dû t'envoyer de message...tu as autre chose à faire que de t'occuper de moi et de mes problèmes...je devrais savoir me débrouiller seule pourtant..." Oui depuis le temps tu devrais te débrouiller sans aide. Tu sens soudain une main se poser sur la tienne et tu sursaute malgré toi. Parce qu'après des scènes comme celles que tu as vécu plus tôt ton corps met toujours un certain temps à se ré-adapté au touché des autres, même si tu sais que la brune en face de toi ne te fera pas de mal. Tu hoche la tête face à ses mots avant de chuchoter doucement : "Tu...tu veux bien me prendre dans tes bras s'il-te-plaît ?? Je...j'en ai besoin je crois..." Oui t'en avais définitivement besoin, tu sentais que ton corps voulait de la tendresse après se qu'il venait de vivre.

Si la rage t'habite, tu sais pourtant que ce n'est pas la réaction qu'elle a besoin de voir de toi. Tu t'es montrée si froide face à elle que des larmes coulent sur ses joues, si bien que t'es surprise et que ça te tord le bide de la voir ainsi. Tu baisses le regard, consciente de ton erreur, désolée d'avoir parlé de cette façon alors qu'elle avait simplement besoin de toi. Les médecins lui ont tout donné, même si elle l'a chuchoté, tu l'as entendue. « J'suis pas fâchée après toi.. tu sais très bien que t'as bien fait de m'envoyer ce message et que j'ferai n'importe quoi à n'importe quelle heure pour toi... » Ton pouce glisse lentement sur le dos de sa main. Quand elle te demande si tu peux la prendre dans tes bras, tu n'hésites pas, tu ouvres l'espace pour qu'elle puisse s'y reposer. « Viens là.. après on rentre et on se pose rien que toi et moi.. » dis-tu doucement, enlaçant la brune avec tendresse. Tes lèvres se posent dans ses cheveux et tu fermes les yeux aussi longtemps qu'elle veut rester contre toi.

Tu peux pas t'empêcher de pleurer en voyant la réaction de la brune. Elle semble énervée et tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu sais que c'est ta faute. Tu entends alors sa voix qui te rassure et ses mains qui effaces tes larmes. Tu esquisse alors un timide sourire, mais tu as envie de pleurer encore plus, parce qu'elle est tellement adorable et parce que ça te fais du bien se qu'elle te fais. Tu te contente de hocher la tête en chuchotant pour lui répondre : "Je sais...pardon de t'avoir déranger...je suis contente que tu sois venue quand même." Tu te permet de demander un câlin et tu te jette littéralement dans ses bras quand elle les ouvre. Tu te blottis contre elle, t'as envie de cacher ton visage contre son cou, mais t'as peur d'avoir mal, alors tu te contente de la serrer contre toi. "Je t'aime tu sais...Merci..." Tu ne sais pas combien de temps tu reste dans ses bras sans rien dire, mais ça te fais du bien de sentir son odeur. Cela te rassure. Au bout d'un moment tu finis par te reculer un peu, baissant la tête un peu honteuse. "On devrait y aller...je me sens mal à l'aise d'être ici, j'ai l'impression que tout le monde me regarde..." Et tu n'aimais pas ça. Tu n'aimais pas qu'on te regarde. Tu n'avais jamais aimé ça à vrai dire.