J'avais que peu trouvé le sommeil cette nuit, dans cette chambre vide et froide qu'était la mienne. Je n'avais pas arrêté de me retourner dans mes draps, essayant désespérément de trouver des pensées positives mais rien ne me venait.. je ne pensais qu'à mes conneries, à mes blessures encore ouvertes.. Hendrix. Hendrix. Hendrix. Je le montrais de moins en moins, pour ne pas avoir l'air d'être quelqu'un de faible, mais son absence me tuait à petit feu. Il était mon oxygène, celui qui me donnait envie d'aller de l'avant. Sans lui.. j'étais quoi hein ? Il savait que j'allais mal pendant que nous étions encore ensemble, il en était toujours conscient quand il avait décidé de rompre y a un peu plus d'une semaine. Il avait décidé de me laisser comme un loque sur le bas-côté, ne supportant pas ma trahison. Oui, j'avais couché avec McDougall. Oui, être bourrée n'excusait pas tout. Oui, ce Winthrop -car monsieur a décidé de changer de confrérie- m'avait pris ma deuxième première fois. Mais c'est Hendrix que j'aimais. Juste lui. J'avais mal au ventre, j'avais l'impression que j'allais vomir. Les larmes coulaient silencieusement sur mes joues creuses et se mêlaient à mes cheveux blonds.

Je me leva finalement de mon lit. J'sais pas quelle heure il était, j'm'en fichais de toute façon. J'allai dans ma salle de bain et pris le premier truc coupant qui venait. Mon coeur battait la chamade, les larmes ne cessaient de descendre mon visage et les sanglots m'empêchaient de respirer correctement. La douleur me prit de court, la vue du sang m'apaisa bizarrement. J'avais dit que j'arrêterais de faire ça, mais j'pouvais pas. J'étais dépendante désormais. Petit à petit, j'me calma. Du moins assez pour que j'puisse m'habiller et enfiler un short avec un bikini. J'pouvais pas rester dans cette chambre, celle qui avait appartenu à Hendrix plus longtemps. Je passa un rapide coup de serviette sur ma nouvelle.. cicatrice ensanglantée sur mon bras, avant de sortir en direction de la plage. J'avais des cernes, j'avais enfin de pleurer et le maquillage que j'avais mis à la va vite pour essayer de cacher les apparences n'allaient pas durer très longtemps. De toute façon, j'pouvais pas contrôler mon corps.. surtout dans ce genre de moments. Je me mise assise sur la plage, juste à côté de l'eau. J'enleva mes chaussures et les posa à côté de moi pour pouvoir tremper mes pieds. Je ressentais plus rien si ce n'est de la tristesse, du vide, de la culpabilité.. J'pouvais pu m'arrêter de pleurer. Et dire que j'devais être présidente des mathers dans deux ou trois jours. Mais quelle image ils allaient avoir avec moi en dirigeante sérieux.. ?

-Salut ! Toi, je suis sûr que tu as besoin de compagnie ! Je me tourna pour voir à qui cette voix s'adressait et à qui elle appartenait. J'voulais personne près de moi. Ni Aby, ni Soliman, encore moins Andy et surtout pas un inconnu. Y avait juste Hendrix que j'aurai pu supporter et qui aurait pu me calmer. Une vague arriva près de nous et le jeune homme se la prit de plein fouet, lui arrachant même un cri de surprise. J'en souris un peu. Hm hm. -Ne te moque pas de mon cri. Je leva mes mains en signe de reddition, promis j'me moque pas. Qu'est-ce que j'peux pour toi exactement ? Nan mais juste que j'veux être seule. Bref, il a intérêt à s'casser vite d'ici.

J'avais beau faire la même chose que lui quand j'voyais une personne mal, j'détestais qu'on me fasse ça. Qu'on vienne m'aborder, un grand sourire aux lèvres, et essayer de passer pour le sauveur de ces dames. Sérieux, ça m'insupporte. Comme si il allait réussir à enlever tout le poids que j'avais sur les épaules. Tu viens également de Harvard n'est-ce pas ? Je m'appelle Thorn Forster, toi c'est Briony, n'est-ce pas ? me dit-il tout en me tendant les mains. Erm. Voui, merci, chuis une damoiselle m'enfin bref, on passe ça. Ouai, Bri. J'étais vraiment suspicieuse et absolument pas accueillante, c'est incroyable. Oui, mais faut m'comprendre aussi, voyez l'état dans lequel j'suis depuis quelques jours, merci. Tu m'as l'air mal, je sais que tu ne me connais pas et justement tu ne me connais pas, mais je ne peux pas te laisser dans cet état là, mais vu ton état je ne pense pas que le mieux soit d'être triste surtout pour un visage comme le tien, non, non je te drague pas... Je renifla un coup, jugeant le fameux Thorn du regard, essayant d'savoir ce qu'il voulait. Il avait l'air.. bizarre. Sérieux là, il était en train de m'faire quoi ? Une tentative foireuse d'aide ? Mec, merci, j'ai besoin de personne sauf de mon ex hm hm. -Ecoute, je sais que l'on ne se connaît pas vraiment, et je ne te demande pas de me racontant ce qu'il t'arrive et que le mieux pour toi et d'oublier un peu toute cette tristesse, pour ne pas qu'elle t'étouffe. J'arqua un de mes sourcils, surprise par ce qu'il venait de dire. Il marquait des points là quand même j'dois dire. Je me mordis la lèvre, fixant de nouveau la mer d'un regard vide. La tristesse m'étouffait déjà de toute façon alors.. Et puis pour lui raconter.. arf, il devait ptete avoir déjà entendu parler de cette histoire avec Andy. Même mon cousin avait été au courant alors. -Ca te dit de venir ? Considère moi comme un génie qui t'aide à avoir le moral que tu le veuilles ou non. Il m'énervait à vouloir autant le bien autour de lui. Si ça s'trouve, c'était un Quincy.. pitié nan, sinon j'vais jamais m'en débarrasser. Une dernière larme coula le long de ma joue et mourra au coin de ma lèvre. J'voulais qu'il s'barre rapidement alors autant le suivre, lui faire croire qu'il a réussi à m'remonter le moral pis vouala, parti. Je pris la main qu'il me tendit et me leva. Tu veux aller où ? Là bas ? dis-je en montrant du regard la fête foraine ou chais pas quoi derrière nous. Il était vraiment sérieux ? Il voulait m'amener sur les manèges.. ? Sur quel psychopathe je suis tombée ?

J'savais pas si j'devais me sentir en sécurité avec c't mec. Il semblait trop louche.. m'enfin, ptete qu'il avait le coeur sur la main tous les jours.. ou alors il voulait que j'vienne dans son lit. Ah nan, hors de question. Y avait eu Andy c'était bien suffisant et les souvenirs me torturaient déjà assez.. car naturellement, j'avais la joie et le bonheur incroyable de me souvenir de chaque moment de cette soirée erm.. Et l'prochain qui passera dans mon lit, ce sera Hendrix. Y avait que lui que j'pouvais envisager même si il avait rompu. Allez viens ! Je me pinça les lèvres, prenant alors la direction de la fameuse fête foraine, gardant pas contre le silence. Si il m'parlait pas, j'le ferai pas non plus. J'en faisais déjà beaucoup en acceptant de faire c'qu'il voulait hein. Au bout d'un certain temps, Thorn s'arrêta pour je ne sais quelle raison mais j'continua jusqu'à entendre sa voix derrière. Je m'arrêta pour écouter ce qu'il avait à me dire : Tu sais, Briony, je ne suis pas fou, je suis peut être juste un peu trop altruiste parfois, c'est que ... tu as besoin quand même d'une lueur d'espoir, vu la tristesse que tu as tu penses qu'être seule est le meilleur moyen de pouvoir supporter le temps qui passe ... mais tu as tort, je ne sais pas pourquoi tu es triste, mais sache qu'en tous les cas tu dois sûrement avoir des amis qui s’inquiètent pour toi, même si tu as fait des choses que tu regardes, laisse le temps et tu verras que tu trouveras une solution. Je me mordis la lèvre, fixant le sol, respirant le plus calmement possible. J'aurai pu m'énerver de reçevoir une leçon de la part d'un inconnu mais au lieu de cela, j'tenta de prendre conscience de ses paroles.. de me remettre en question. Il avait absolument pas tort. Fallait que j'aille de l'avant mais bon.. parfois, ça met du temps à s'mettre en place hein. Faut pas croire. -Sache qu'avec moi, tu n'as pas à craindre d'être jugé, si tu ne veux pas me dire ce qui ne va pas, ce n'est pas grave, je te demanderai une chose, je sais que c'est un peu égoïste de ma part alors que l'on vient à peine de se connaître, mais j'aimerais que tu fasses comme-ci cette tristesse allait être ta source d'énergie et te force à t'éclater sur ce manège pour enfant, oui c'est débile, mais je suis sérieux, tu verras, ça te fera du bien. Eeh.. ma tristesse une énergie ? Il faisait psycho lui ? Bref. J'vais essayer. J'passa ma langue sur mes lèvres, avant d'finalement me remettre en marche vers le manège. T'as raison, faut pas que j'reste enfermée dans ma bulle, faut que j'aille de l'avant.. j'espère que tu prendras pas mal c'que j'vais te dire mais j'vais garder mes histoires pour moi. Trop complexes et même j'ai pas envie d'en parler avec un mec que j'connais pas. J'fis une ptite moue avant de reprendre. N'empêche t'as de la chance.. j'en aurai remballé et viré pas mal.. et là, j'vais sur un manège. Mais what da fuck sérieux ? dis-je en rigolant. C'était pas un fou rire, mais c'était un début. J'pourrais pas rester longtemps, faut que j'aille rejoindre quelqu'un après.. Je prépare juste le terrain pour pouvoir me barrer le plus rapidement possible.

J'pouvais sincèrement être associable et sauvage, j'vous promets. Surtout en ce moment. J'accepte très peu les gens autour de moi, ou alors les personnes qui me sont proches, mais sinon.. go away. Nan mais j'veux dire, en général, les gens qui tournent autour de moi remarquent l'état dans lequel j'suis plongée et essaient de m'aider. En général, ça tourne à la leçon de morale qui m'énerve plus qu'autre chose et que j'envoie balader rapidement. Avec un bon coup de gueule si j'suis à bout. Je te comprend tout à faire, à vrai dire pour être sincère tu dois me prendre pour un timbré non ? En tous les cas sache que ça me fait plaisir et que j'espère pouvoir te connaitre un peu plus si on se recroise à Harvard. J'savais même dans quelle confrérie il pouvait bien être. Sûrement Quincy. J'le vois nul part ailleurs. Sinon j'aurai dit Cabot.. mais problème quelque part ahah. Nan mais j'suis sérieuse, toutes les autres maisons sont pas.. altruistes comme ça vous voyez ? A part les mathers. Mais les mathers sont parfaits huhu. Je sais, on me dit souvent que je suis chanceux. C'est juste que je connais ce que c'est que d'être dans un état pareil. Si j'avais un peu souri en entendant le début de sa réplique, celui-ci s'estompa rapidement. Il avait quoi lui ? J'aurai pu essayer de savoir ce qu'il avait mais à vrai dire, j'étais beaucoup trop égoïste aujourd'hui, j'pensais qu'à moi et j'avais vraiment pas la tête à aider quelqu'un. Désolée.. J'suis sincèrement désolée d'être comme ça, de ne pas tendre la main vers lui en retour de ce qu'il a fait mais c'est hors de mes capacités, je jure. Alors que j'lui disais ensuite que j'allais sûrement partir dans peu de temps, toujours avec le sourire, Thorn me répondit : Oui, je comprend, désolé si je t'embête, en tous les cas tu m'as l'air de quelqu'un de vraiment sympas, non je te drague pas ! Je te rassure, mais c'est juste que je suis juste un bien faiseur dans ce monde égoïste. Il marque des points. Il s'en rend pas compte mais j'commence à l'apprécier. Non je blaguais, en fait, je ne sais pas, tu m'avais l'air pas bien alors j'ai voulu t'aider, tu peux me dire si je te dérange, je comprendrais. Je fis un non de la tête avant de prendre la parole, pour une longue tirade, j'le sentais. Nan, nan, tu m'déranges pas. Fin, j'vais être honnête avec toi. Au début, tu m'faisais chier. J'veux dire, j'étais bien seule mais tu t'es ramenée.. j'étais à la limite de t'engueuler mais tu t'es resté.. alors j't'ai écouté. J'sais pas comment t'as fait mais t'es le premier depuis quelques jours à avoir réussi à m'réconforter. J'dis pas que j'vais mieux car dans une heure j'vais m'remettre à pleurer mais au moins ça m'fait une pause t'vois ? Et ça fait du bien même si pleurer me fait du bien aussi.. bref, faut pas chercher à comprendre huhu. Tout ça pour dire que oui, si t'es à Harvard, autant continuer à s'fréquenter si t'as pas peur pour ta réputation de traîner avec la présidente Mathers qui a trompé son copain avec le président Eliot et ainsi de suite. M'enfin t'as déjà dû en entendre des vertes et des pas mûrs à mon propos erm.. Et puis si on s'revoit, là j'pourrais t'aider à mon tour.. car aujourd'hui, j'peux vraiment pas et j'serai inefficace.. donc vouala. Et viens pas m'dire que tout va bien dans ta vie après ce que tu as dit talleur okay ? Je m'arrêta pour souffler. Dès que j'trouve un stylo j'te marque mon numéro quelque part sur ton bras ptete.. bref, quelque part où tu pourras le garder. lui dis-je en souriant avant de finalement me baisser pour jouer avec une petite fille qui était venue me voir par curiosité.