Putain qu'on est bien sur le plancher des Ecrémeuh ! Un de mes fameux longs soupirs peuple subitement l'atmophère alors que je viens d'arriver à l'hôtel. Un brouhaha ambiant me file aussitôt un mal de crâne, et alors que je récupère mes clefs de chambre, je n'entends pas ce qui m'attends : erreur de réservation - parce qu'il fallait que ça tombe sur moi - ma chambre ne sera pas une solitaire mais une double. Bordel. Une chance que celle réservée pour Brianna soit dans les clous sans quoi j'aurais été dans une merde noire. Avec le bol que j'ai, je vais être avec une harpie ! soupirais-je une fois encore tout en passant le badge. Ouverture de la chambre, une odeur de propre chatouille doucement mes narines alors que je pénètre, sac de voyage sur l'épaule, dans la fameuse chambrée. Aucune trace humaine, ouf. Je pose mon sac au pied du lit avant de m'affaler, sans classe aucune, sur le matelas, véritable appel au sommeil profond. J'ai une folle envie de visiter la Nouvelle Orléans mais ça attendra demain ; là, mon esprit est encore trop préoccupé par le fait que je doive supporter une autre personne dans ma chambre. Tu parles d'une intimité en papier bulle ! Putain elle arrive la harpie ? Je viens de lâcher ça comme ça, crème, au moment même où la porte s'ouvre. Je suis toujours affalé sur le lit, à râler comme si ma vie en dépendait, et je m'étire sans savoir que je viens de vivre mes dernières minutes de tranquillité... avant l'enfer absolu.

@Simba J. Dumbledore La Lousiane. Première fois et si à première vu ce corps frêle et réservé que t'es ne semble pas du tout à sa place dans un tel voyage, la promesse de la découverte d'un ailleurs a bel et bien été plus forte que tout. Flâner dans les rues, te nourrir des couleurs, de la musique, de la vie ; ressortir grandie d'un voyage qui pourtant ne vous image que comme une bande de jeunes fêtards et inconscients. T'es ravie d'être là, de découvrir cette ville, de passer du temps avec tes amis et surtout un en particulier qui occupe tes pensées nuits et jours depuis ce fameux soir de la saint-valentin. Arrivée à l'hôtel tu vas pour rejoindre ta chambre que t'as réservée pour être seule. Petit plaisir octroyé grâce au tarif plus que compétitif que l'université à eu pour vous. A la currier house tu vis avec ta sœur, mais… c'est ta sœur, ta moitié, la personne dont tu es le plus proche au monde. Ici tu ne te vois pas partager ton intimité avec qui que ce soit d'autre, même une amie. Tirant ta valise qui pèse son poids, tu sors de l'ascenseur et traverses en silence le couloir qui mène à la chambre qu'on t'a assigné. Tu passes la carte et pousses la porte pour entrer, entends comme du bruit et piques un far en commençant à reculer pour sortir sans avoir vu pour autant qui se trouve à l'intérieur "oh pardon je suis désolé, j'ai du me tromper de chambre..." bizarre étant donné que la carte a parfaitement fonctionnée.

Nom d'un petit nain de jardin en string, le bruit de la porte manque de me faire avoir une crise cardiaque. Aussitôt relevé du lit, j'essaye de paraître aussi naturel que possible, passant outre l'agacement manifeste de ce contre temps : on n'a quand même pas idée de se tromper sur une réservation, alors que la plupart des élèves havardiens présents ont eu leurs chambres normalement attribuées ! Un soupir s'échappe tout de même de mes lèvres ; chassez le naturel, il revient au galop... Désolé mais je crois pas que vous vous soyez trompée : il paraît que la réception a merdé sur la résa... Mes lèvres se tordent en un rictus à peine aimable : je tâche de ne pas être trop désagréable d'entrée, mais cette erreur m'empêche, pour l'heure, de retrouver ma petite princesse. Brianna est déjà dans sa chambre, je sais qu'elle joue avec le dernier jouet que mes -très- maigres moyens ont pu lui offrir, mais l'angoisse me vrille les tripes de la même façon. Mains sur le matelas, pas encore disposé à me relever pour saluer la personne qui me fait pourtant face, quelque chose me choque d'entrée : son parfum. Sucré, agréable, un doux mélange que je connais extrêmement bien. Trop bien, peut-être, pour avoir laissé ces effluves délicieuses m'ennivrer à plus d'un titre. Excusez-moi... on s'connaît ? Impossible de passer outre la fragrance. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs, ma vue ne me le permettant plus depuis un moment déjà. Mais impossible non plus de ne pas supposer l'identité de la jeune femme qui me fait face : Elsie. Enfer et damnation...

@Simba J. Dumbledore Sur toutes personnes du monde, sur tous les étudiants arrivant aujourd'hui à la Nouvelle-Orléans, il a fallu que ça tombe sur toi. Sur toi le fait de donner la mauvaise chambre au moment de donner la carte. T'es pas bien, jamais à l'aise dans ce genre de situations, le genre de situations où tu dois entretenir une conversation avec quelqu'un que tu ne connais pas. Alors à la place tu fuis, plus facile et plus simple. Vite sortir, trainer ta valise dans le sens inverse pour retourner auprès de la réception qui va te donner une nouvelle carte. Pourquoi y'a quelque chose qui t'en empêche, et c'est seulement lorsque tu passes le pas de la porte dans l'autre sens et que sa voix brise le silence que tu le comprends. Tu connais cette voix. Tu ne connais que trop bien cette voix en fait, juste car une part de toi n'a jamais été capable de l'oublier. Tu prends enfin le soin de redresser le visage, te retourner et regarder dans la direction pour t'assurer qu'il ne s'agit pas juste d'une mauvaise blague de ton imagination. "Simba..." tu souffles alors que ton cœur s'emballe, prise de stress, de tristesse, mais surtout d'incompréhension. "qu'est ce que tu fais là ?" tu bégaies en le regardant droit dans les yeux, ayant enfin arrêter de passer tes nerfs sur cette valise qui ne semble pas vouloir rouler.

S'il restait le moindre doute dans mon esprit, ce dernier venait de fondre comme neige au soleil. La voix, timide et presque fluette d'Elsie s'élevait dans l'atmosphère, ôtant tout résidu de doute à jamais. Je crois que j'aurais encore préféré une harpie en fait... Voilà que je marmonne dans ma barbe tel un collégien... pathétique. En bon hyperactif qui se respecte, je me relève du matelas - pourtant appel à la détente qui ne manque de me faire du pied au passage - en donnant parfaitement le change. Je tâche de la regarder dans les yeux, me fiant uniquement aux ombres sans trace de couleur que je distingue encore. Elsie n'est pas au courant de mon état et je tiens absolument à ce que ce status quo demeure. A tout prix. T'es au courant que ta valoche va finir par porter plainte pour maltraitance ? Voilà que je me mets à faire de l'humour alors que mes yeux émeraudes lancent des éclairs. Non pas que la haine coule dans mes veines, mais disons plutôt que les souvenirs d'avec mon ex me donnent des envies de meurtre. Elle. Les photos. Bordel, mes poings se serrent tout seul sans crier gare. Écoute, va falloir qu'on s'entende. Crois bien que ça m'arrange pas, en plus faut que je m'occupe de Bree... Y'a plus de chambre de libre, donc je vais dormir par terre et te laisser le lit. Après je serai pas là souvent comme ça t'aura pas à te prendre la tête. Deal ? Mon sourcil droit se lève tout seul, comme si je la défiait d'accepter. Fut un temps où elle me connaissait, et où cette fille était mon monde. Mais plus maintenant.

@Simba J. Dumbledore Tu l'entends à peine marmonner, tu ne le comprends pas du moins, trop prise par ton battant qui resonne dans chaque parcelle de ton corps. T'as chaud au visage et tu sais très bien que le rouge de tes pommettes doit clairement trahir ton état actuel. Mais honnêtement, tu ne sais pas faire autrement. T'arrives pas à admettre que c'est la réalité et non pas le fruit de ton imagination. Tu ne sais pas où regarder, quoi faire, quoi dire. Mais qu'est ce qu'il fait là d'abord ?! Dans l'hôtel réservé pour les étudiants d'Harvard ? Il parle de ta valise et tu hausses doucement les épaules en gardant le silence, lâchant enfin la anse de cette dernière qui de toute évidence ne semble pas décidée à te suivre en direction de l'ascenseur. Et il continue à parler, encore et encore, et c'est comme chaque mots ne faisaient qu'enfoncer un petit peu plus le clou à chaque seconde. C'est lui Elsie. Lui que t'as déçu, lui que t'as trahis. Lui que pendant des années t'as bien cru être tout et qui maintenant ne veut être plus rien. Puis sa question, son sourcil qui se lève et son air qu'il prend, auquel t'as toujours dis "amen" ; t'as la langue pâteuse et une fâcheuse envie de répondre "oui". Oui comme avant, oui comme toujours et pourtant "je… non !" Tu prends une grande inspiration avant de continuer "je m'en vais, je vais aller dormir ailleurs." Avec l'une de tes sœurs, ou bien une copine de la currier. T'étais pas prête à le faire il y a quelques instants, mais maintenant que tu viens d'apprendre que c'est ça ou bien rester une minute de plus avec Sim, le choix est vite fait. Pourtant t'es incapable de faire demi-tour, de te retourner, de partir, de tenter de tout oublier. Alors vu que ton corps reste lui figé, y'a seulement tes lèvres tremblantes qui laissent échapper la question comme le besoin vital de comprendre "qu'est ce que tu fais là ?"

Sans même crier gare, je reste comme deux ronds de flan. Elsie n'a même pas pris le temps de réfléchir à ma proposition que je me prends un nom en pleine face. Dans le genre ascenseur émotionnel j'ai certes connu bien pire, mais sa réaction m'étonne. Elle dénote, presque. Où est passée la timide demoiselle qui, d'un sourire, pouvait rendre une journée merdique radieuse comme un arc en ciel ? Loin. Effacée. Si en théorie j'ai été l'homme trahi et que je ne pense pas qu'elle puisse en dire autant, c'est moi et moi seul qui me prends un nouvel uppercut en pleine face. Il n'y a pas à dire, je n'aimais pas ça avant, je n'aime toujours pas ! Wow. Violent... Je lève soigneusement les yeux au ciel, conscient que mon exaspération soit à son paroxisme. Tant pis, puisque la méthode sympa ne fonctionne pas, on va remettre la façade connard en fonctionnement. Je ne pense pas sentir la bouffe avariée mais à t'entendre c'est tout comme. Barre-toi si ça te fait plaisir de faire ta diva, pour ce que ça va changer ma vie... Sur ces tendres paroles je me saisis de mon sac de voyage et ricane à sa question. Voilà autre chose : après sa soigneuse façon de me dire merde, madame veut comprendre ! Comique. Du pur comique à l'état brut. Puisque tout l'hôtel est réservé pour les étudiants d'Harvard, tu devrais te douter que je suis pas venu à un séminaire de tricot ! Ma voix est devenue glaçante, et frôle les moins vingt degrés. Son comportement m'exaspère et l'envie de faire un effort vient de fondre aussi rapidement qu'un flocon de neige face à un vif rayon de soleil.

@Simba J. Dumbledore C'est juste une espèce de force, de courage, venu de nul part et qui te ressemble pas. Une fugace lucidité qui s'est traduite par un petit mot, tout simple, tout court, mais apparemment des plus blessants. Certes dans la bataille qui a mené à la fin de votre couple, c'est toi qui a assené le coup fatal et jusqu'à ton dernier jour tu t'en voudrais mais… mais la route a été longue, sinueuse, dangereuse, pleine de tourments et de maladresses, pourtant jamais ce ton là tu ne lui avais connu à ton égard. Sim il a toujours été d'une jalousie maladive, à écraser n'importe quel type qui pouvait t'approcher de mots bien avisés ou parfois même plus. Aujourd'hui les mots ils sont tournés vers ou plutôt contre toi. C'est encore plus violent et plus difficile à gérer que lors de la rupture par téléphone, car cette fois il est en face de toi. Que y'a sa voix, son regard, son odeur, le moindre petit tic d'expression du visage qu'il prend sans s'en rendre compte mais que tu connaissais par cœur. "ne sois pas aussi cruel…" tu souffles la voix qui bute sur quelques mots au passage. Contre ton ventre, tu ne réalises pas que t'es en train de malmener tes doigts que tu serres et tords entre eux ; seule la vive douleur dans tes paumes te fais réaliser avant de laisser tes bras ballants retomber le long de tes hanches, incapable pourtant de savoir quoi en faire désormais "depuis quand est-ce que t'es étudiant à Harvard ?" Doucement mais surement le schéma se dessine dans ta tête, et t'as presque aussi peur de la réponse que t'as été mal à l'aise de poser la question.

J'ai une folle envie de ricaner jusqu'à ce que Elsie demande grâce, mais je me retiens. Je n'ai pas le temps de m'engouffrer tête la première dans une nouvelle rixe verbale qui ne nous mènera nulle part. Cruel ? Oh que non Elsie je n'ai pas été cruel. Tu as lancé les hostilités, tu te souviens ou bien Alzheimer light te guette ? A croire que même partager une chambre avec moi te révulse ! Si mon intellect analyse aisément que je peux mettre la situation échec et mat en quelques paroles à peine, je n'en fais rien. Pas par bonté d'âme, ça non. Mon altruisme est légèrement en rupture de stock depuis les merdes qui se sont accumulées dans ma vie ces dernières années. Alors oui, je pourrais jubiler de cette question, de pouvoir exercer un quelconque pouvoir sur celle que j'ai cru être la femme de ma vie... mais une fois encore, je me retiens. Un simple soupir s'échappe de mes lèvres, traître, inattendu, sans pour autant que je ne me tourne vers mon interlocutrice. Elle ne mérite pas mon attention pleine et entière. Puisqu'il faut te mettre les points sur les i et les barres sur les t, je suis étudiant à Harvard depuis fin août dernier. Satisfaite Sherlock ?

@Simba J. Dumbledore C'est là que tu comprends, qu'il n'y a pas seulement l'animosité de tes erreurs du passé. Mais que cet anodin non l'a provoqué lui, lui et son égo. Bien sur que tu te souviens très bien, tu ne sais plus où regarder, tes pupilles s'agitent et finalement ton regard tombe sur le sol à côté de lui "je sais que c'est moi qui ai fait des erreurs, qui est la fautive. tu veux l'entendre encore c'est ça ? je suis désolé. tu ne méritais pas ça et toute ma vie je vais m'en vouloir." tu reprends une inspiration, et continues "non, je… honnêtement c'était plus pour toi que je disais ça. j'imaginais que ça allait te dégouter de devoir partager une chambre avec moi alors j'ai préféré te la laisser et aller ailleurs…" oh et puis pourquoi tu t'expliques encore et encore ? Il est borné, il l'a toujours été et là t'es juste en train de perdre ton temps et de lui faire perdre le sien. Rapidement le sujet est balayé par quelque chose de plus d'actualité. Harvard. Harvard et ta grande incompréhension. Et honnêtement, tu t'attendais à tout sauf à cette réponse. T'as besoin de d'air, d'eau, de sortir, de t'asseoir, bref de faire n'importe quoi pour t'empêcher de défaillir ; mais t'as pas le choix, tu restes plantée là dans l'encadrement de la porte. Incapable d'avancer, incapable de reculer, incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de reprendre la parole, la voix tremblante et le choc qui prend tes traits "tu te moques de moi… ?"