8:15 pm ; il tire sur le col de sa chemise, défait un bouton. Les joues légèrement rougies par le froid - ou une timidité soudaine venue enflammer sa peau d'albâtre - il attend, une main plongée dans la poche de son pantalon, l'autre pendant le long de sa cuisse, tenant un bouquet de fleurs sauvages - une tulipe fanée au milieu, ironie flamboyante aux antagonies des battements désordonnés de son myocarde - l'épaule collée au mur, la tête en arrière, nuque à découvert quand elle lui couple le souffle. « t'es sublime. » à en perdre la tête.

20h15 - et les boucles ébènes qui effleurent la peau nue, les courbes dessinés sur le tissu, et peut-être l'inverse, finalement. le pourpre éclatant sur les lèvres - ça rappelle l'année dernière, les baisers échoués entre de deux inconnus qui ne l'étaient pas réellement. les talons qui font écho dans la pièce, les incisives qui mordillent la lèvre inférieure - et très certainement les battements de coeur que j'arrive pas à contrôler quand je l'aperçois. " t'es beau. " à m'en faire rougir. effleurer ses lèvres, là, quémander le baiser, à sa taille par les chaussures sur leurs marches, à presque désirer dîner ici.

les yeux rivés sur son visage, bouche carmin hypnotique qu'il vient capturer de ses lèvres dans un baiser sauvage, laisse s'échapper un soupire de satisfaction - elle est la personnification moderne d'un supplice de tantale charnel - alors qu'il attrape ses hanches et la ramène plus près de lui ; fragrances de pêche dans le creux de son épaule, mêlée à une odeur plus discrète ((sauvage)) de désir, il sourit, rictus amusé à la commissure de ses lippes. Quitte la courbe de ses reins pour attraper sa main, y emmêle ses doigts et la tire en arrière. « je dirais au resto qu'on pouvait pas venir ce soir... »  il a les yeux qui brillent. « suis moi plutôt ? » murmuré contre l'oreille, alors qu'il la tire sur un pont qui surplombe la mer, juste derrière eux.

les lèvres pourpres à presque y laisser un trace, quand c'est l'ardent baiser qu'on emporte au bout d'un soupire. les doigts là, s'y plantent, dans ses épaules, le tissu que les ongles griffent, et moi, j'en viens à perdre le sourire - contre la chair de ses lèvres. il m'envoûte, c'est presque addictif, l'amour dans le secret dévoilé. les iris brunes qui l'observent - putain, ça brûle pour lui, c'est presque étouffant. il a les yeux qui brillent, et mes lèvres entrouvertes, surprenant, presque envoûtant - à se demander s'il n'est pas nymphe au lieu de marin. et se hâter là, après lui, suivre chacun de ses pas, le rictus amusé qui étire les pommettes. " fais-moi rêver, aster. " à glisser ça dans un soupire, happée par le simple attrait de sa malice. aster, possède moi autant que ça t'enchante.

le vent lui brûle la rétine, il frissonne - entre une excitation mal contrôlée et le froid qu'il supporte plus depuis la dernière fois - la fait avancer sur l'asphalte humide, à écouter le bruit de ses talons plus que sa réponse. Elle est à lui ce soir, tout les soirs. L'accole au garde fou et se plaque contre son dos, la mer en contre plongée. Relève ses bras doucement et attrape sa taille, lui glisse à l'oreille « where to miss ? » dans un accent de naufrage de cinéma patiné de malice douce. Les lumières de Boston se reflètent en inversé sur l'eau houleuse, les couleurs se lisent floues comme un tableau de van gogh. « la ville est à nous cette nuit. »  

il croque la peau, le froid, mais autrement, cette fois. à suivre l'écho des talons sur le sol humide - on l'entend craquer sur ses pas, à lui, c'est presque plus agréable que l'eau qui s'écoule là. puis c'est l'éclat de rire, une scène de nauvrage amoureux, presque le romantisme titanesque. je frissonne - c'est entre le froid et le désir qui me consume. " to the stars. " cliché connu sur le bout des lèvres. à tourner le visage vers lui, à être happée plus que désespérée du contact si proche et pourtant si éloigné. " et toi, t'es à moi ? " parfois avoir du mal à réaliser, peut-être juste avoir le doute du myocarde en tachycardie, peur irréalisable que tu sois un mirage.

les vagues se fendent contre l'insubmersible du béton gris, faucheuse ne les atteint pas. Le sel lui colle aux lèvres, brûle ses gerçures - celles laissées par les nuits interminables de sa peau contre la sienne - la lune se moque d'amants bénis. « vos désirs sont des ordres. » font désordre. A l'affront des yeux en amande qui le scrutent - flanche dans son esprit l'idée d'un jour disparaître encore - il attrape sa joue d'une main et capture ses lèvres une seconde fois, s'arrache au regard et ferme les paupières. « toujours. » promesse sacrée. Agrippe son bras, et la tire le long du pont, jusqu'au boulevard suivant. Il sait pas trop ou il va, s'en réfère aux étoiles et aux néons rouges.

souvenirs des sirènes l'appel - en dépendance, désirent atteindre nos chevilles, les dévorer. les monstres dont on se moque, nous étions endommagés, et ça se termine sur les saveurs salées de nos lèvres. apparaît, l'étrange idée que le môme - qui revit à s'éteindre dans les draps en chiffons - puisse disparaître encore. si nous avons encore ces droits, pitié que tu puisses vivre encore dans mon regard. à s'aimer là encore, aux détours d'un baiser et d'une promesse. et il m'entraîne au bout de la nuit, le son claquant des talons contre le bitume humide, et les iris brunes qui le suivent du regard, silhouette qui me happe. et l'attirer contre moi, poitrine hachée - c'est sûrement le froid qui aggripe fort - contre la sienne. " you are all i need. " à te faire comprendre la passion que j'entretiens pour notre histoire. à le souffler contre ta peau, imprégner les jolis mots, dévouée tienne. et à l'attirer dans l'autre boulevard, inciter à reprendre son chemin (vers les étoiles).

pixels² se multiplient sur les écrans, la lumière agresse leurs prunelles, pris au piège des murs de skycrappers entre les passants qui font ombres au tableau, les fantômes sous les parapluies. Il a encore l'odeur de son parfum contre sa clavicule et les mots soufflés gravés à même le cœur - sans douleur - floutés dans l'euphorie du moment. « you're all i want. » les gouttes de pluie tâchent ses joues, coulent dans sa nuque. Il frissonne, soulève un pan de veste de son costume et la cache contre son torse. Eclate de rire sous les trombes d'eau qui ne veulent plus s'arrêter et court avec elle jusqu'au porche le plus près - un immeuble random qui laisse entrer une petite vieille au sourire narquois de les voir si proches - « bonsoir madame. » Boston apocalypse aux allures de déluge biblique ne laisse discerner que des silhouettes trempées. « on peut rester ici jusqu'à la fin de l'averse... ou alors on peut sortir et courir plus vite que la pluie pour avoir les rues à nous tous seuls. »

en trombe la pluie qui s'abat là, pluvieuse comme une œuvre de monet. et on les admire, les jolis amants dont les pas fracassent le bitume trempés - effluves d'éclats de rire et de pluie envieuse. le frisson, parce que je ne supporte plus le froid, lui qui me croque soudainement la peau, à oublier sur son rire comme écho - mélodie du bonheur. et le porche qui protège, les souvenirs, au romantisme aux couleurs floues (van gogh pourrait presque les jalouser). et les incisives qui mordillent le bout de chair, la malice dans les iris, tête comme un hochet et le bonsoir silencieux avant d'éclater de rire sous l'attention de l'amant. " bonsoir madame... fais attention, à être aussi charmant tu vas attirer les croqueuses de petits jeunots. " la bêtise sur le bout des lèvres, malicieuse et joueuse, j'attire et m'extirpe - douceur sur la peau, l'eau qui roule sur les joues, et l'ébène plaqué contre le tissu trempé. " c'est cliché mais j'ai toujours eu envie d'un baiser sous la pluie. peu original mais c'est tellement attirant. " au regard aguicheur, brillent depuis des mois, les envies de toi.