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Lien du postMar 9 Fév 2021 - 21:00
★ ─ origins of chaos.
w/ @Nova Yang
le crépuscule finit par habiller le ciel de sa robe aux teintes d'appocalypse. palette de couleurs nécrosées pour réveiller les plus mauvais esprits, ceux qui n'se révèlent qu'après minuit. aux consciences qui s'endorment, aux responsabilités qu'on repousse à l'aube, aux néons qui s'allument. ce soir, c'est sous ceux du badgirlz que je hurlerai les instincts muets. ceux qui picotent les phalanges, qui cognent le vide en espérant encore le remplir. les semelles grimpent machinalement au premier étage, celui des enfants moins sages, la place légitime du fils déchu. la carcasse se traîne sous le cuir d'une veste oversize, se fraye un chemin entre ces inconnus qui s'apprivoisent sur fond d'éclairage tamisé. c'est mieux. ça cache les failles du système, déguise les défauts qui demain, leur sauteront à la gueule. amas d'amateurs qui parvient à m'arracher un rictus, moqueur ou nostalgique des premiers coups d'essai. il est loin, enfui, le temps d'la philadelphie. terré dans la boîte de pandore dont aucune traînée ne fera sauter le couvercle. j'acquiesce à droite, j'acquiesce à gauche, sourires factices en diagonale pour les hypocrites familiers qu'il faut s'efforcer de saluer avant de pouvoir se traîner jusqu'au comptoir. l'œil glacé qui balaie l'assemblée et qui décline quand une serveuse s'empresse de s'avancer. non, pas toi. la cible est déjà verrouillée. toi. petite blonde au sourire éclatant, celui qui fait bien semblant pour les clients. tes traits semblent presque familiers à force de les croiser un peu partout, un peu nulle part. occasions manquées quand tu t'entêtes à disparaître à chaque fois que nos regards se croisent, insaisissable fantôme des soirées de débauchés. d'un signe de tête, ta collègue est contrainte de t'envoyer au bûcher. les prunelles qui suivent chacun de tes pas qui t'amènent jusqu'à moi, comme si je pouvais y trouver les pièces manquantes d'un puzzle oublié. « c'est donc là que tu t'cachais.. » sous l'ombre des lumières rouges sang, à servir les âmes damnées. de ma poche, j'extirpe la carte dorée pour la plaquer sur le comptoir, trois petits tours sous l'index et puis s'en va.. droit vers toi. « je peux avoir un whisky ou tu préfères encore t'échapper ? » regard qui perce, transperce, cherche à discerner tes traits à travers les ombres de ton terrier.
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Lien du postMar 9 Fév 2021 - 22:02
★ ─ origins of chaos.
w/ @Zakhar Zielinski
les talons dansent, claquent, oscillent et vacillent, comme les néons rouges sur la silhouette gracile. l'indécente glisse, sourit, les dorures ondulées sur les épaules trop dénudées pour un mois de février. mais ici, le froid est légende, chimère, éphémère, les corps se réchauffent à grand renfort alcoolisé, ou mieux, l'un contre l'autre, dansent sous les lumières tamisées. un verre, puis un autre, à jongler d'un client à l'autre, sourires entendus, charmeurs, absolument faux. mais qu'importe, ils charment, ils aveuglent, le mensonge est presque parfait, presque trop beau, comme elle est belle. « vee. » la nuque se tend, se tourne, les opales glissent sur la silhouette de la blonde de service ce soir avec elle. « hm ? » sourire courtois, n'ose pas lui dire qu'elle a oublié son prénom, à elle. (et ça fait deux semaines.) « j'crois qu'y en a encore un qui va foutre son numéro pour toi sous son verre. » elle roule des yeux, les iris tournent, suivent le geste discret de sa comparse. et se fige quand elle te reconnaît. « j'te laisse le côté droit du bar. » la langue claque contre le palais, à venir attraper quelques verres pour les essuyer, les ranger, l'allure impassible, à glisser sous tes yeux rivés sur elle. ça brûle, chaque fois. ça pique de la nuque jusqu'au bas de la colonne vertébrale. les ongles qui claquent contre le bois ciré, compose l'actrice devant les paroles qui attisent les braises. sait, ne sait pas ? l'attitude demeure nonchalante, le bout des ongles arrête la course du précieux pass d'or. « s'échapper, c'est pour ceux qui ont quelque chose à fuir. » et elle n'a pas peur de toi. la manucure glisse encore, s'évade avec la carte, tourne le dos, à offrir la cambrure de ses reins le temps de préparer un whisky, poupée habile, revenir plaquer le verre froid contre le bar. lève la carte entre deux doigts. « je garde ça en sécurité, je suppose que ça ne sera pas le dernier. » dépose la carte côté caisse. et c'est à jouer avec les flammes, nova, comète incandescente, quand elle revient vers toi, appuie un coude contre le bar, à lever ses yeux vers les tiens et demander : « on se connaît ? » et hausser un sourcil, écorner les lèvres dans un de ces sourires mutins. de ceux qui sont vrais, mais sont également venin. celui que t'as glissé dans ses veines.
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Lien du postMar 9 Fév 2021 - 23:13
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w/ @Nova Yang
dans ce décor macabre, les vices des presque morts tiennent les rennes. cavaliers audacieux qui jettent leurs billets pour s'offrir l'illusion d'être encore en vie. les ignorants sourient, savourent, persuadés d'être les maîtres d'un monde fragile qui peut plier sous leurs voix. les pires sont ceux qui savent, tapis dans l'ombre, les traits impassibles et l'œil vide. abysses sombres qu'on parsème de morceaux presque rien pour souffrir d'avantage devant le presque tout. démons qui balancent au rythme de tes hanches quand j'me demande de quel côté toi, tu penches. ici ou là-bas. avec eux ou avec moi. aphrodite aux traits désabusés qui apparaît un peu partout et ne reste jamais nulle part. papillon coincé dans les filets quand c'est toi que je choisis. doux venin que tu craches du haut de ta tour d'ivoire, mécanisme défensif des lippes qui ont déjà connues l'attaque. l'œil sonde, l'esprit fait son tri. analyse machinale de l'esprit de l'adversaire, contrer pour mieux cogner. attitude hautaine et familière des appâts qui sont payés pour s'agiter derrière les comptoirs, amères d'être là seulement pour charmer les serpents. « précisément. » le ton est las, parce qu'il ne te croit pas. mensonges que tu peux bien glisser dans tes cocktails bon marché, mais pas dans les miens. « sans glace. » voix insolente qui réclame dans ton dos, échine lascive qui connaît bien son job, se tend sous les néons des enfers. gracile jusqu'à tes doigts qui s'approprient mon graal, jubilent de croire savoir qui je suis. t'en sais rien. je peux être celui-ci et un autre demain. t'ordonner de m'en servir cinq, t'en offrir deux ou racheter dès demain, ta passoire d'âme à la con. « laisse-moi d'abord y goûter, on sait jamais. » gestes que tu connais déjà par cœur à force de les répéter. jolie petite automate. morceau de distraction dans ma triste soirée. elle pourrait prétendre à être calme si on comptait sur les fauves qui m'ont pas accompagnés, mais les démons qui grognent quand la solitude les effleure comptent double. « pas encore, je crois. » le verre se lève sous tes yeux noirs, vagues qui s'écrasent à ta santé. les lippes s'empressent d'aller te juger, trempent dans un liquide brun trop familier. une moue septique quand il revient tinter sur le bois du comptoir, prunelles gelées qui suivent le tracé de ton audace avant de se redresser, se planter dans les tiennes et pouvoir presque sentir le parfum d'un père oublié. « zakhar, enchanté. » si seulement tu l'avais pas déjà été.
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 1:04
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w/ @Zakhar Zielinski
la fuite n'est plus une option - n'en a jamais été une de son point de vue, martèlera toujours que ce jour là, c'était la marâtre aux commandes - et l'insolente fait front, regard impassible, et pourtant de ceux qui détaillent un peu trop. voir comment t'as grandi, maintenant qu'y a qu'un bar pour les séparer, se demander avec une moue si tu t'es embelli ou enlaidi avec les années. de façade et d'intérieur, tente de lire une quelconque noirceur. l'alcool préparé à la demande, sans glaçons ce sera pour monsieur, les gestes minutieux, lents, mesurés volontairement. le verre qui claque, les ongles qui reculent, tu provoques, et elle s'amuse. ça n'a rien de drôle, on frise le ridicule. « moi je sais. » à déborder de confiance, à avoir vu des dizaines d'hommes d'affaire se servir des verres, avoir traversé des familles addict au vice, dont la tienne, sourire figé, et le silence pris pour une approbation une fois le verre porté à tes lèvres. la poupée reprend un verre lavé pour l'essuyer, geste machinal, besoin d'occuper ses doigts pour qu'ils ne martèlent pas le bois vernis, à l'abîmer. pas encore, c'est ce que tu crois. elle baisse les yeux, laisse apparaître l'ébauche d'un sourire mutin. à sentir le regard qui pèse sur la silhouette qui ondule, gauche, droite, nonchalance abusive, servir un autre client, juste là, deux sièges plus loin, et revenir vers toi, écouter le prénom poison. plonger ses opales noisette dans celles qui font front, soutenir un moment, jauger la prestance, laisse courir le mystère. « vee. » battre des cils, une fois, deux fois, baisser le regard, putain, un vrai cauchemar, réaliser que les années d'entraînement, à s'endurcir, ne suffisent même pas à te regarder comme si t'étais rien. pourtant t'es plus rien, pour elle zakhar. est-ce que t'as déjà été quelque chose, sinon le marionnettiste de nova le pantin ? « c'est comme ça qu'on m'appelle ici. » et c'est le nom que tu gagneras cette nuit. « enchantée, je suppose. » elle propose. puis se détourne, sert un verre - d'eau - et le porte à ses lippes encrées de rouge, trop sèches. « n'y avait-il pas de soirée étudiante à ton goût, pour finir dans ce bar aux premières heures d'ouverture ? » curiosité venue teinter la voix, mais toujours le regard qui tourne ; gauche, droite.
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 10:59
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w/ @Nova Yang
habitué du luxe et de la luxure, l'orgueil se glorifie d'être juste né à la bonne place. né sous une étoile empoisonnée. on pourrait bien dire qu'on la leur donne, la vie de rêve et les malheurs qu'elle renferme dans ses coffres forts, la pression constante qui campe sur les épaules, les murmures qui restent quand nous, on s'en va. mais, ce serait encore faux. la vérité c'est qu'on préfère être malheureux que de n'être rien. prisonniers de nos foutues cages dorées, égoïstes jusqu'à en cirer les barreaux, éblouir un peu plus ces autres qui passent devant, oublier que la lumière est artificielle. amusé derrière l'impassibilité de mes traits par l'aplomb qui claque sur ton palais, rose épineuse envoûte et savoure la goutte de sang qui perle sur le doigt. tu t'évapores pour abreuver les vices de tes clients. tu souris, tu sers, encaisse et expédie et puis.. et puis tu reviens. presque malgré toi, première erreur dont tu te mordras les doigts. mon prénom lâché comme une menace et tes opales brunes qui n'se détournent pas. pire, elles insistent, attisent les vices, picotent les phalanges qui jouent sur le verre. vee. pseudonyme qui s'accorde au rôle que tu te donnes, féline quand t'es tout juste bonne à secouer une bouteille de gin. « et ailleurs, on t'appelle comment ? » derrière les murs de ton mensonge. tu articules, gesticules, t'octrois un verre d'eau pour adoucir le désert de ta gorge. et moi, j'te suis des yeux. silencieux qui t'observe derrière ta barrière de sécurité. « je préfère les certitudes. je laisse les suppositions aux gens qui savent pas ce qu'ils veulent. » ou qui font semblant de savoir, comme toi. radar qui doucement s'actionne, le parfum addictif du danger pour effleurer les narines. les coïncidences, ça existe pas. esprit qui cherche à reconnecter les fils quand ta curiosité détournée s'échappe de tes lippes vermeilles, une autre gorgée quand mes billes bleues ne démordent pas de ton regard qui fuit. « c'est mon petit-déjeuner. » avant-goût d'une nuit qui s'étendra jusqu'à l'aube, me traînant de soirées en soirées, jusqu'à rejoindre le donjon à l'heure où les paupières du reste du monde finiront par s'ouvrir. « mais ravi de voir que j'suis pas passé inaperçu. » fausse innocence que tu caches derrière ton insolence, bien sûr que tu m'as vu. tu ne faisais que ça jusqu'à ce que je te vois. sourcil qui se hausse quand la chevalière vient claquer contre le verre pour en faire remuer les vagues brunes avant de te souffler : « toi non plus. » le verre se tend sous ton nez, offrande d'un poison partagé. « t'as l'air un peu tendue, je peux peut-être t'aider. vee. » cieuse.
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 12:51
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w/ @Zakhar Zielinski
elle attise la curiosité, nova, elle joue, et tu le sais très bien. elle le devine aux iris qui la suivent, qui la jaugent, qui la jugent, présentations superflues quand bientôt, elle ne sera plus qu'un énième souvenir. comme la jolie petite nova doit l'être, si seulement tu t'en souviens. peut être reléguée au plan de meuble dont il a disposé, comme celles avant ; ça aussi, maman le répétait bien. pourtant là tu te montre curieux, à attirer ses sourires quand tu en demandes plus, au delà des portes de ce bar, intérêt feint pour le prénom de l'étoile. nova. « du bout des lèvres. » demeurer évasive, toujours, sortir le même traitement que celui que tu lui as réservé autrefois, ça semble être une autre vie, tendre époque tapissée de mensonges, à s'amuser d'une enfant naïve. c'était ça, hein zakhar ? plus elle te regarde et plus elle voit, cette perfidie qu'elle a contré face à la génitrice, à défendre, à n'être qu'une gamine influencée, une poupée désarticulée. tu préfères les certitudes, et elle, elle n'est sûre de rien. préfère laisser planer les doutes et le mystère, parce que rien n'est tangible, rien n'est jamais pleinement réel. surtout pas toi. ignore volontairement les mots, c'est si facile de se planquer derrière le travail, ranger les bouteilles, récupérer les verres vides, naviguer, gauche droite, comme un putain de défilé devant toi. et elle le dira jamais, nova, mais elle veut que tu la voies. les questions sont posées avec désinvolture, quand y a un intérêt dans chaque phrase. c'est curieux, cette manie qu'elle a - qu'elle avait déjà - de vouloir te fuir, mais que tu la suive du regard. « ça doit un peu brûler. » mais probablement que tu connais ça, les flammes, dans ton enfer quotidien. et bien sûr que t'aimes ça, brûler, briller, comme elle, attirer les regards, se glorifier de l'attention de la blonde, chaque fois que vous vous croisiez , au milieu des autres trop fades. toi non plus. ça pique, là, au myocarde, les opales qui se redressent, viennent trouver les abysses des tiennes. à trinquer au mystère, et rire (( c'est macabre )), tendre son verre d'eau vers le tien dans une énième provocation singulière. « c'est bien le propre de l'homme, de se croire solution miracle face aux maux des femmes. » quand t'es exactement l'inverse. elle glisse sa langue entre ses lèvres, s'appuie de ses deux paumes contre le bar, sourire espiègle placardé comme façade. « mais ça ira, je te remercie zakhar. » prononcer le prénom poison, quand des années plus tôt, elle le murmurait avec admiration. soutenir ton regard, hausser un sourcil, un seul, se pencher encore, et elle murmure du bout des lèvres, la blonde (comme on souffle son prénom) : « t'as l'attitude de ceux qui attisent le chaos plutôt que d'apaiser les flammes. » et s'échapper encore, de longues minutes, parce que t'es pas le centre de son monde (( longtemps que tu ne l'est plus )) et service les hommes, les femmes, ceux qui viennent en quête d'oubli, en quête de désir, d'adrénaline. t'es venu chercher quoi, toi, ici ?
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 14:56
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w/ @Nova Yang
et c'est du bout des tiennes que tu t'amuses à réchauffer la bête, langue qui passe doucement sur mes canines comme pour en chasser le goût du sang. mystère que tu te plais à laisser planer, bien planquée sous l'identité qu'on t'a prêté. les secrets n'ont jamais été faits pour durer et le passé me l'a apprit aux brûlures de sa ceinture. flashs assaillent, paupières les repoussent. regard se fige quand je me contente de te répondre en retournant goûter au poison. oui, ça brûle. anesthésie des douleurs invisibles. on s'y habitue, on y prend goût, au pire. peut-être que ça le serait pas, pire, si on retirait l'alcool de l'équation. mais, peut-être que j'ai aucune envie de me risquer à le vérifier. toi aussi tu les attises, les flammes, habituée à voir se mêler le bien et le mal entre deux étages. et pourtant, c'est le pire que t'as choisis. flashs se taisent. tu vois, il faut que ça flambe. âme qui s'calcine pour pas regarder ce que cache le brasier. les verres se cognent, trinquent à l'énigme. « et c'est bien le propre des femmes de se complaire dans un rôle de victime. » pleurnicher sur les plaies pour raviver la douleur du sel de leurs larmes. de solution il n'y en a aucune parce que, de problème il n'y en a aucun. seulement des options qui attendent les bons choix. et le tien n'en est pas un. l'échine se redresse, mon prénom que tu souffles comme un blasphème. lettres que tu articules entaillent l'estomac, relent d'avant qui glace le sang, m'empresse d'aller une noyer dans une énième gorgée. rictus sournois qui se décroche du verre quand t'évades, minutes que tu laisses s'écouler quand tu pars en servir d'autres, œil bleu se fait noir quand il suit les mouvements habiles de tes doigts sur les goulots, de tes lippes hypocrites qui s'étendent, du tintement d'un tiroir-caisse qui confirme ton pouvoir. tous les sens en éveil quand ils cherchent la faille, celle qui hurle sous les battements sourds des enceintes, quand une voix vient murmurer à l'oreille. une ancienne conquête ou bien celle de demain, un prénom de plus que j'ai pas retenu. les lippes répondent mais les yeux sont encore sur toi. « j'ai dû me tromper d'un chiffre en te laissant mon numéro. » griffonné au hasard, papier menteur échoué sur un drap avant que le ciel ne s'réveille. la brune n'en croit pas un mot mais voudrait essayer quand même, se contenter des miettes quand elle prend place sur le tabouret d'à côté : « qu'est-ce que tu deviens ? » œil de biche qui dévisage ma nonchalance. « pire. » rire à gorge déployée que je crève d'envie d'étouffer. c'était pas une blague. jusqu'à ce que tu défiles de l'autre côté du comptoir. les paumes s'aplatissent sur le comptoir, le corps se redresse, prend appui sur les avant-bras pour murmurer entre les ondulations blondes : « et toi t'as l'attitude de celles qui ont aucune envie qu'on les apaise. » papillon qui bat des cils et puis des ailes, en attendant de les voir brûler. souffle qui s'étouffe dans ta nuque, s'éternise, se ravise. retourne à ma place, les doigts s'engouffrent dans la poche pour en ressortir un paquet de cancer. hausse un sourcil, pivote sur le tabouret : « y'a un fumoir dans ton bordel ? »
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 16:54
★ ─ origins of chaos.
w/ @Zakhar Zielinski
marcher sur les braises des années qui vous ont séparé, elle ose, nova, elle joue les divines insolentes, des années d'expérience, forgées après son départ. exit les joues rosies et les paupières baissées, et pourtant elle parvient encore, parfois, à fuir ton regard. « quelle victime ? » pas ici. pas avec elle. plus jamais à faiblir devant quiconque, ni toi, ni elle, là bas. elle garde le menton haut, le dos droit, elle vient, elle va, elle approche et s'éloigne, navigue entre les clients mais toujours à le guetter du regard. belle plante qui s'installe, minaude sous tes yeux, mais ils préfèrent rester sur l'étoile blonde, sourire évasif, elle ravale la satisfaction et distribue au quarantenaire face à elle un sourire, juste un, ou peut être deux, assez pour qu'il réclame un nouveau verre de gin, glisse un billet sur le comptoir, de quoi compléter la (sur)vie. elle approche, subtile, de quoi récupérer les glaçons et laisser traîner les oreilles entre elle et toi. il a l'audace de l'adolescent, ralliée aux années d'insolence. pire, à confirmer ce qu'elle sait déjà, les incisive qui viennent entailler la lèvre inférieur, rougir par dessus le lipstick, et repartir, tendre le verre au client, ignorer le numéro qu'il lui tend poliment - à l'inverse du regard qu'il plonge dans son décolleté depuis une demie heure - pas au travail, je suis désolée. c'est soufflé du bout des lèvres, enchanteresses, avant de repartir vers les ombres qui la guettent. attaque, tes paumes sur le comptoir, à venir sans gêne te courber vers elle, souffler dans les dorures. et elle sourit, nova. le visage qui se tourne vers le tien, à sentir les effluves de whisky et de ton parfum, murmure en retour : « je prends le compliment. » parce que ça lui prouve combien elle a changé, et combien t'es pas foutu de voir que tu l'as piétinée. approche et recule, tu retournes côté client, elle joue encore avec les verres qui s'empilent. langue qui claque contre le palais. « y a de l'eau dans la mer ? » à demander si on peut fumer en enfer. elle lève le nez, un mouvement du menton en direction de l'arrière salle, là où se trouve la baie vitrée. « terrasse avec vue sur le port... » pour les porcs. sourire insolent, quand elle finit sa phrase autrement : « il suffit de demander au staff de la déverrouiller... gentiment. » finalement, peut être que tu vas fumer dehors ? elle lève le nez vers l'horloge, repose son torchon. bientôt l'heure de la pause.
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 17:50
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w/ @Nova Yang
te suivre des yeux, dévorer tes silences et les esquisses de sourires que tu mets dedans, signature dans l'obscurité. compter les âmes qui sont déjà tombées dans ton piège. chercher. comprendre. sourcils qui se froncent quand la crinière brune empêche de penser, voix criarde qui chasse les presque réponses. les restes d'un sourire amusé. victime, tu l'es. produit commercial qu'on agite sous les failles des plus faibles. c'est toi, le foutu tiroir-caisse. regarde les, bouffer tes yeux, bouffer ton corps. avides d'y déposer leurs paumes quand les annulaires portent déjà l'anneau. tu ne feras que remplir leurs rêves, te faufiler sous leurs paupières quand ils rentreront embrasser madame. et toi, tu seras où ? souffler le chaud et puis le froid, paraître accessible sans jamais les laisser t'atteindre. le diagnostic s'établit quand l'esprit divague, rebondit entre toi et la brune, ici et là-bas, souvenirs et projections. quand enfin tu te détournes d'eux, retourne du côté gauche de ton comptoir. celui qui subit l'assaut, tremplin jusqu'à toi. tu sens vee, comme l'étau se resserre ? souffles qui s'écorchent, air qu'on empoisonne de nos orgueils. prends le, ton compliment. t'auras rien d'autre. inconsciente qui a trop prit l'habitude de jouer aux billes avec ces pères de famille qui repoussent l'échéance d'un divorce au fond d'un rhum, ces étudiants qui perdent le fil et le contrôle, attablés dans l'ombre entre trois idiotes et un semblant de passion. tu t'es plantée. langue moqueuse qu'on devrait te couper à force de trop vouloir jouer les effrontées. siège qui tourne, regard qui suit le tien vers la salle privatisée. promesse d'un contraste de nuit noire contre néons rougeâtres, appel du vice, c'est pourtant là-bas que se cache le pire. à l'abri des regards, terrain de jeu dont les limites dépendent de la rangée de chiffres qu'affichent les comptes. ma cour de récré est plutôt vaste. « presque tentant.. » tabouret qui se retourne encore, plus sèchement cette fois et me retrouver à nouveau face à toi. tes pupilles qui s'accrochent aux aiguilles, idée qui germe dans ta petite tête blonde avant même qu'on la couche sur le comptoir. viens avec moi. « si seulement quelqu'un ici avait l'air assez aimable pour m'aider. » tube de papier qui s'extirpe, s'accroche derrière l'oreille quand le paquet glisse jusqu'à ton bord de comptoir. « à moins que quelqu'un ait besoin de prendre l'air.. » prunelles qui s'accrochent, verre qui se vide d'une traite avant de retomber sur le bois, sursaut de l'oubliée du tabouret d'à côté. « ..gentiment. »
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Lien du postMer 10 Fév 2021 - 19:19
★ ─ origins of chaos.
w/ @Zakhar Zielinski
et elle sait pas ce qu'elle cherche, à faire tout ça, une quelconque glorification, une revanche, un besoin d'apaiser son âme, de se prouver qu'elle ne dépend(ra) plus de toi. et c'est probablement pour ça qu'elle t'a toujours observé sans t'approcher, sans renouer contact ; distance de sécurité, se protéger coûte que coûte, gilet pare-balles, t'étais le bien qui fait mal sauf qu'y avait rien de bien dans tout ça. nova, poupée malléable. pourtant ce soir, elle saute dans le vide avec un parachute défectueux, s'aventure à l'aveugle, il fait trop noir sous les néons rouges, et quand tu t'approches, y a pas de place pour qu'elle recule. elle refuse de se laisser démonter, la gamine, elle réplique, elle provoque, pendant qu'il joue avec le paquet de poison entre ses doigts (( empoisonnés, tout autant )). presque tentant. elle fronce le nez, geste singulier, machinal, le sourire qui laisse apparaître les dents blanches sous les néons écarlates. « "presque." » qu'elle répète. alors quoi, est-ce qu'elle va te rendre ta carte, te montrer le chemin vers le trottoir ? à tourner sur ton siège, lui présenter tes épaules, la laisser seule avec son verre, quand l'effronté revient, fait front, brusquement. à la surprendre le nez sur les aiguilles - besoin de relâcher la pression des talons, des heures qu'elle défile - décocher une flèche entre ses deux yeux. proposition inattendue, l'étoile qui bat des cils, baisse les yeux pour mieux se planquer derrière un sourire. « l'amabilité c'est pas monnaie courante par ici. » la raison qui hurle de mentir, de donner sa pause à l'autre, mais la fierté (et l'inconscience) qui murmure, le papillon s'approche de la lumière, se brûle, la main qui se referme sur le verre vide. la seconde sur le paquet de clopes. « je ne fume pas. » sauf peut-être ce soir. contradiction délicate, quand elle dérobe le paquet, pose le verre avec ceux à laver, s'approche de sa collègue en attrapant dans le tiroir caisse une clé. « c'est calme, je prends ma pause. » un échange de regard entre les deux femmes, elle regarde en direction de toi, puis de nova, curiosité dans les opales, elle qui ne se laisse jamais entraîner dans le noir. faut croire que certains vices ne meurent pas. contourne le comptoir jusqu'à passer devant toi, et filer à travers la foule, à travers les ombres, jusqu'à ouvrir la porte qui mène sous les étoiles. elle avance, jusque la rambarde qui surplombe la ville et son port, les lumières des buildings dansent au dessus de l'eau, pendant que tu bats le tempo de tes pas derrière son dos. pivote pour jeter le paquet de cigarettes dans ta direction. « t'aurais pu au moins prendre un deuxième verre. » les épaules nues mordues par l'hiver, elle se tourne, s'évade, encore. à se demander à quoi rime tout ce manège. laisse le silence retomber entre vos deux silhouettes.
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