Encore tremblante, Kate passe la porte d’entrée en vérifiant une dernière fois qu’elle n’est pas suivie. Les pensées encombrées, c’est un miracle qu’elle ait réussi à rentrer sans le moindre accident. Même si elle adore son métier, il l’expose à des situations très embarrassantes et parfois dangereuses. Aujourd’hui, elle en a malheureusement fait l’expérience.

Sur le point de rejoindre sa berline noire pour rentrer chez elle, elle avait été interpellée par un homme, un spectateur. Il lui avait dit avoir eu un coup de foudre pour elle, comme quoi il avait ressenti une alchimie entre eux durant son numéro. Une affaire gérable pour Kate jusqu’à ce qu’il tente de la prendre dans ses bras et de l’embrasser. Elle l’a giflé, écrasant de toutes ses forces sa main contre sa joue rose avant de courir jusqu’à sa voiture. Il en avait fallu peu pour qu’il l’atteigne car à peine les portières verrouillées, l’inconnu avait tenté de les ouvrir. Elle a manqué de le renverser en quittant le parking et s’est empressée de prendre la route. Si la plupart de ses admirateurs s’arrêtaient aux compliments et savaient quand lâcher l’affaire, celui-ci était allé beaucoup trop loin. De quoi la perturber assez pour qu’elle hésite à en parler à Baker.

Il n’était pas au courant de ce qu’elle faisait réellement de ses journées, il ne se doutait pas qu’elle dansait tous les jours en petites tenues devant des centaines de personnes, il en deviendrait fou. Alors elle garde habilement le secret, préservant sa profession du brun qui y mettrait un terme sans réfléchir s'il l’apprenait. Le mensonge dure depuis presque un. Des mois qu’elle trouve des excuses à ses absences, qu’elle veille à ne pas laisser traîner ses tenues de scènes chez lui. Tout un stratagème minutieusement élaboré pour qu’il reste dans l’ignorance. Un jour, elle lui révèlera tout. Aujourd’hui ? Sur le chemin du retour, elle avait pesé les pours et les contres. Pour : il allait lui casser la gueule. Contre : elle ne retournerait plus jamais sur une scène de cabaret. Le choix était vite fait, elle n’est pas prête à renoncer à la danse.

"Baker !" En fermant la porte, elle l’appelle. Son besoin de lui n’avait jamais été aussi pressant. Elle voulait sentir sa chaleur contre elle, celle qui la rassure, qui la sécurise et qui l’enivre pour oublier l’expérience traumatisante qui venait de se passer. Elle voulait tout oublier entre ses bras puissants et ses lèvres charnues. Mais personne ne répond, il n’est pas là et elle se retrouve seule dans la grande villa, à attendre son retour. Un moment qu’elle utilise pour tenter de faire disparaître la terreur dans ses yeux, ou du moins de la cacher. Enfiler un masque, créer l’illusion, un exercice facile quand on sait qu’elle y a été entraînée toute sa vie. "mon cœur je suis rentré !" La jeune femme s’assure une dernière fois de son faux air détendu plaqué au visage avant de se précipiter à l’étage inférieur pour le rejoindre. Elle l’aperçoit et son calvaire cesse immédiatement. En s’approchant, elle remarque des traces venant barrer son visage parfait. Pas le temps de les étudier en détails, il la plaque contre lui et elle se laisse aller contre son torse, le serrant peut-être un peu trop fort trahissant ce qu'il reste de son angoisse. "tu m'as manqué toute cette journée.. j'espère que moi aussi ?" "Tu ne peux pas savoir à quel point tu m'as manqué." Non, il ne peut pas, elle ne le laissera pas deviner. Elle ne s’était jamais sentie autant apaiser auprès d’un homme, l’effet qu’il avait sur elle était inédit et exclusif.

Si ils se connaissaient depuis des années, ce n’était que depuis près d’un an qu’ils avaient officialisé leur relation. Un couple passionné et fusionnel, de quoi faire rêver. Pas tant que ça quand on découvre que l’un et l’autre se mentent à longueur de journée sur leurs activités. Une véritable bombe à retardement qui ne tardera pas à tout détruire mais pas de la manière dont on l’imagine, bien pire encore.

Kate relève la tête et découvre son visage meurtri. La panique se réinstalle. "Bébé ton visage !" Elle attrape délicatement son menton pour le baisser et observer ses blessures. Coupures, égratignures, bleus, la totale. "Que s’est-il passé ? Tu te sens bien ? Il faut qu’on aille à l’hôpital." Ça ne semblait pas si grave et ils avaient de quoi nettoyer ses plaies mais elle ne pouvait pas retenir l’inquiétude qui prenait toute la place dans sa tête. Quand il s’agissait de lui, tout prenait beaucoup plus d’ampleur et elle ne réfléchissait plus normalement.

@Baker Ridley-B.

Entre ses bras elle oublie tout et Kate déteste cette emprise qu’il a sur elle. Cette manière de lui faire perdre la tête à tout moment par un sourire ou un regard. Cette façon d'emballer son cœur quand elle respire son odeur. Elle déteste ça et pourtant elle en est devenue accro très vite. Impossible pour elle de rester trop loin de lui, de ne pas l’embrasser ou le caresser. Elle l’avait dans la peau. Il la rendait complètement folle, folle de lui. Noyée dans l’illusion qu’elle se faisait du couple parfait, elle ne voyait pas les signaux trahissant les agissements de Baker. Elle ne voyait pas la noirceur qu’il gardait en lui. Elle ne se doutait même pas qu’elle puisse exister parce que celui qui l’enlaçait tendrement tous les jours en rentrant et qu’elle connaissait depuis des années, n’avait rien d’une mauvaise personne.

Kate finit par relever la tête pour constater les blessures qui lacèrent son beau visage. Grave ou non, sa réaction était la même, elle paniquait. En le rencontrant, elle avait développé cette angoisse permanente de le perdre, qu’il disparaisse prématurément. Elle parcourt délicatement ses doigts sur son visage pour évaluer l’ampleur des dégâts. Il n’avait pas l’air d’avoir besoin de points de sutures, une bonne nouvelle. La voyant agitée, il couvre ses mains des siennes, la faisant frémir. "t'en fais pas bébé. c'est trois fois rien. des enculés ont voulu se battre avec un ami alors je lui ai prêté main forte." Elle ne voyait pas la supercherie, il la trompait sans effort. Le ténébreux ne lui laisse pas le temps de répondre qu’il appuie délicatement ses lèvres contre les siennes. Elle se rapproche un peu plus de lui pour profiter pleinement de ce baiser, ses mains caressant doucement les cheveux tombant sur sa nuque. C’était un baiser qui se voulait rassurant et hypnotisant. De quoi la détourner de ses paroles. Il y parvient presque.

"et toi alors ? t'as fais quoi aujourd'hui ?" Qu’il enchaîne. A son tour d’entrer en scène au spectacle de la fabulation. Les doigts se baladant sur son torse ferme, elle hausse nonchalamment une épaule, le regard ancré dans le brun de ses yeux. "Pas grand chose, j’ai fait du sport puis je suis sortie faire les boutiques." Elle ne ment pas vraiment, elle omet juste de préciser qu’ensuite elle s’est produite sur scène et qu’un malade a tenté de l’embrasser. "tu t'es faites belle aujourd'hui. c'est pour moi j'imagine." Elle imite son rire, rapprochant ses lèvres tentatrices des siennes. "Tout est toujours pour toi, tu le sais très bien." Elle ponctue sa phrase par un baiser et il la soulève, en profitant pour la peloter à travers sa jupe plissée comme à chaque fois. "tiens, t'as des paillettes dans les cheveux." Merde. Elle était pourtant certaine d’avoir retiré toute trace du cabaret avant de rentrer. Elle se force à garder un air détendu, cachant la vague de panique qui venait de s’abattre sur elle. Le regard de Baker à changer. Elle doit vite rebondir, il ne peut pas deviner ce qu’elle a fait. "Je suis passée chez moi pour récupérer deux trois affaires, elles doivent provenir de la robe que j’ai prise." Et non pas du costume de scène qu'elle avait porté. Elle se trouvait plutôt crédible. Même si Kate vivait avec Baker depuis un certain temps dans sa villa, elle avait toujours son loft dans le centre de Boston. Un refuge utile les jours où leurs disputes prennent trop d’ampleur. Les jambes enroulées autour de sa taille, elle vient doucement caresser sa joue, reflétant un regard mielleux dans son regard. "Bébé il faut vraiment nettoyer tes blessures sinon tu vas avoir des cicatrices. Laisse-moi m’occuper de toi." Passons à autre chose, elle ne voulait pas qu’il se pose plus de questions. Sa réserve d’excuses était immense mais encore fallait-il pouvoir les argumenter sous tous les angles et à tout moment, une capacité dont elle serait forcément limitée au bout d’un moment.

@Baker Ridley-B.

Elle lui ment encore. Cette fois ce sont les paillettes dans ses cheveux qui l’interpellent, la dernière fois c’était l’heure à laquelle elle était rentrée. Elle avait une excuse pour tout. Se jouer de lui était facile mais elle détestait ça. Elle n’aimait pas lui mentir alors qu’elle voulait qu’il soit totalement transparent avec elle. Si seulement elle savait qu’il était aussi calculateur qu’elle. Finalement ils font bien la paire. Deux hypocrites qui s’enfoncent dans leurs mensonges et s’aiment un peu trop, ils ne méritent pas mieux qu'eux. "oh d'accord. tout s'explique alors." Voyant son regard s'apaiser, elle se détend. La jeune femme lui répond d’un simple sourire. Elle s’en sort encore.

Kate observe les traces de sang séché qui maculent son visage et elle ne peut retenir un sentiment de rage profond. Elle ne savait pas qui lui avait fait ça et si elle avait pu, elle se serait vengée de la pire des manières. Son côté protecteur était décuplé aux côtés de Baker. Heureusement qu’elle n’était pas au courant de ses activités illégales, sinon elle n’en dormirait pas la nuit, trop soucieuse de ce qu’il pourrait lui arriver au milieu de ces brutes sanguinaires. Elle parcourt son visage, lui suggérant de s’occuper de ses blessures. "très bien. si c'est toi qui t'occupes de moi alors j'accepte tout de suite. comment refuser ?" Elle lui répond par un baiser avant qu’il l’emmène à l’étage. Elle adorait s’occuper de son homme. Il en faisait beaucoup pour elle et elle voulait lui retourner ses efforts. Et puis très souvent s’occuper de Baker signifiait finir nue contre son corps, une situation qui ne lui déplaisait absolument pas. Ce n'était pas de leur faute, ils n'arrivaient pas à rester sage très longtemps l'un à côté de l'autre. "il faut que je t'avoue que j'ai pas du tout envie de te lâcher. t'avoir comme ça ça me plaît bien trop." "Ça tombe bien parce que je n’ai aucune envie d’être loin de toi." Il n’y avait que contre lui qu’elle se sentait réellement à sa place. Plus ils avancent dans leur relation et plus elle a l’impression qu’elle ne ressentira jamais cet amour qu’elle a envers lui pour quelqu’un d’autre. Il l’a marqué au fer rouge, elle gardera toujours son empreinte dans son cœur qu’elle le veuille ou non. Il lui sort la trousse de soin avant de s’asseoir sur la cuvette. Assise à califourchon sur lui, elle sort du désinfectant et des compresses ainsi que des pansements. "savoir que tu seras mon infirmière me donne quelques idées." Elle ne retient pas son sourire en coin. Son regard change instantanément, soudainement voilé par le désir. "Ah oui lesquelles ?" En commençant à se dandiner elle feignait l’ignorance, mais elle savait qu’il n’était pas dupe. Surtout pas après ces mots : "Il faudra peut-être que j’examine le reste de ton corps, histoire de m’assurer que tout va bien." Un moyen pour elle de laisser traîner ses mains baladeuses sur sa peau brûlante et de s'imprégner de son odeur irrésistible, de faire courir sa langue avide de lui sur ces zones qui le rendaient dingue. Dans ses pensées fiévreuses, elle n’oubliait pas son objectif premier, le soigner. "Attention, ça va te faire mal." Elle le prévient de la piqûre du désinfectant juste avant d’appuyer la compresse contre ses blessures.

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La vie avec Baker était loin d’être monotone. Rythmée par leurs cris de plaisir et de colère mêlés à des moments de tendresse, elle semblait prendre tout son sens. Peut-être qu’elle était faite pour lui, qu’il était fait pour elle. Elle n’y avait jamais vraiment pensé mais elle ne pouvait pas ignorer ces foutus papillons dans son ventre quand il posait un regard doux sur elle, quand il la serrait dans ses bras et qu’il caressait ses cheveux, toutes ces petites choses qui faisaient qu’il prenait de plus en plus de place dans son cœur si solidement cadenassé. Il semblait avoir réussi à trouver la clé, après des années de recherches.

Confortablement installée sur ses cuisses, l’atmosphère semble se réchauffer. Les mots de Baker y étaient pour quelque chose. "tu vas les voir dès que tu auras terminé de me soigner, jolie infirmière." Son sourire s'agrandit et elle se penche sur son oreille. "J’ai hâte de les découvrir." Elle n’avait plus qu’à se dépêcher de le réparer. Une compresse dans la main, elle nettoie chacune de ses plaies. Il ne bronche pas, il ne semble pas affecté par les picotements du désinfectant, tant mieux pour lui. "même pas mal." Elle avait beau aimer prendre soin de lui, le soigner ne devait pas devenir une habitude. "J’espère que tu ne te battras plus." Connaissant le tempérament de son amant, elle ne pouvait pas lui faire promettre une telle chose, il ne lui restait plus que l’espoir. Mais elle en avait peu. Fini de s’inquiéter, il était tant de profiter. Baker ne tarde pas à trouver ses lèvres, la mêlant à un doux baiser qui devient vite langoureux, l’embrasant immédiatement. Elle passe ses bras autour de lui, emmêle ses doigts dans sa chevelure, sa poitrine collée contre la sienne. Elle avait besoin de ressentir cette chaleur indécente sous sa peau, il lui fallait sa dose de lui, tous les jours. Entre ses bras, elle ne devenait plus qu’une boule de nerfs, cherchant à assouvir ses besoins les plus primaires. Le myocarde s’emballe, l’oxygène lui manque, l’effet Baker. Toujours aussi puissant. Il se détache d’elle un instant et elle cherche de l’air, déjà essoufflée. "t'es trop jolie pour n'être que mon infirmière." "Alors dis moi ce que je suis mio amore." La voix est teintée de désir. Ses mains agrippent ses cheveux qu’elle tire. Ses dents s'emparent de sa lèvre inférieure qu’elle mord. Sauvage, elle peine à se retenir et rouvre l'entaille sous sa langue, un goût métallique dans la bouche. Alors Kate se met à suçoter pour stopper la faible hémorragie quand le portable de Baker se met à sonner. C’est un regard brûlant et malicieux qu’elle lève sur lui alors qu’elle passe sa langue sur ses lèvres gonflées, aguicheuse. "Tu devrais répondre." Un brin sadique, l’envie de le torturer un peu lui paraît très excitante. Ses mains quittent ses cheveux pour s’attaquer aux boutons de sa chemise. Kate était bien tentée de les faire sauter mais elle ne voulait pas encore détruire un de ses vêtements. Puis ses mains expertes s’attaquent à sa ceinture pour le libérer. Elle le sent gonfler contre ses fesses depuis qu’ils sont entrés dans la salle de bien, il fallait bien le soulager.

@Baker Ridley-B.