Il s’est passé pas mal de choses depuis le fameux party de noël chez toi. Tu as revu ton double par la suite dans le Maine, mais clairement pas assez et son absence commence à se faire sentir. Maintenant que la tempête s’est calmée, que tu peux enfin rentrer chez toi, tu l’invites pour une soirée entre mecs. Bouffe à volonté, bière, hockey sur table, tout ce qu’il faut pour passer du bon temps. Tu aimerais pouvoir te confier à propos de cette histoire de baiser volé avec Léonie, tu l’as fait vaguement par sms comme il était perdu dans les bois, mais cette fois, t’aimerais faire le tour de la question pour classer l’affaire une fois pour toute, car de toute évidence, tu ne comprends pas pourquoi elle a fait ça. Tu es du genre impulsif, trop près de tes sentiments pour prendre une décision éclairée et tu sais que Kael, sous ses airs de petit merdeux, il a une tête sur les épaules. Tu t’assures d’avoir la maison à toi tout seul, commande dans tous les bons resto de la ville. Tu sors faire une provision d’alcool avant de revenir pour lancer la musique d’ambiance et tout mettre en place pour l’arrivée de ton meilleur ami. Message envoyé à Eowyn pour lui souhaiter une bonne soirée, tu attrapes la version d’orgueil et préjugé qu’elle t’a offerte pour noël et tu te mets à lire sagement, le calme avant la tempête dira-t-on.

Trop longtemps qu’on ne s’est pas fait une soirée juste toi et moi. Depuis les épisodes dignes de Dallas de Noël et leur suite en plusieurs actes, on avait communiqué par sms mais pas de vive voix et pour dire vrai, j’avais hâte. C’est le bordel dans ta vie mais ça l’est aussi dans la mienne. La reprise est pure folie, les gens profitant de l’hiver pour laisser cicatriser de nouveaux tatouages sous l’abri de couches de tissus. Ils exposeront leur nouveau corps au printemps et moi j’en suis le maître d’œuvre. Ereinté mais heureux, je sors dans la fraîcheur de janvier, envoyant quelques sms et prenant un peu d’herbe, un pack de bières, histoire de pas débarquer les mains vides dans ton château à la Batman. Ça me fait rire silencieusement, regard moqueur qui s’élève face à l’imposante demeure, je m’y habituerai jamais vraiment. Finalement, tu as laissé la porte ouverte à mon attention, après avoir sonné, j’entre rapidement à croire que t’as vidé ton château pour les retrouvailles de notre duo.  «  Hey vieux ! » Je t’observe en pleine lecture de Darcy et Lizzy. Soupirant face aux mièvreries que tu affectionnes sans que je comprenne trop. « T’es encore plus beau en 2021. » Sourire moqueur à mes lèvres, mais je le pense carrément. Je pose le pack sur la table et découvre tout ce que tu as préparé pour moi, on va se mettre bien. « Comment tu vas ? » Question essentielle de la soirée, admettons le !

Beaucoup trop de choses se sont produites durant la période des fêtes. Le baiser entre Léonie et Reyes, ça t’a fait vriller, aucun autre terme n’est assez puissant pour décrire toutes les émotions ressenties à ce moment-là. Depuis c’est le chaos total dans ta tête. Tu as pété les plombs et résultat, Eowyn t’a mit au pied du mur en te posant l’ultime question à laquelle tu n’as pu échapper. Résultat, tu te retrouves complètement paumé, sans savoir où donner de la tête et comme si ce n’était pas assez, Léonie t’embrasse quelques jours plus tard à ta grande surprise. Les vacances, ça ne te fait pas décidément et que Kael soit absent n’aide en rien. Le set up est mis en place, tu t’installes dans la cuisine pour lire. Tu survoles les pages, les mots, sans vraiment t’y accrocher, car t’es trop impatient de le voir arriver et de pouvoir passer un peu de temps en compagnie de ton meilleur ami. Le blond finit par faire son apparition et très vite, une esquisse joueuse s’empare de tes lèvres. ‘’ Salut beau gosse ! ‘’ Tu sais qu’il n’est pas fan de ton choix de livre, mais il faut bien un truc pour vous différencier tous les deux. ‘’ J’ignorais ton penchant pour les vampires ! ‘’ Ouais, parce que ta tronche, elle fait peur à voir. L’accumulation de nuits blanches, les cernes, et tout le bordel. Tu te lèves de ton siège pour lui faire une accolade digne de ce nom avant d’ouvrir une bière et de lui en tendre une. ‘’ De travers? ‘’ T’es complètement retourné et t’es dans une situation dégueulasse ou tu endosses le rôle du connard le cul coincé entre deux chaises. ‘’ Et toi ? ‘’ Œillade complice pour le blondinet, coup d’épaule pour le taquiner. ‘’ Ta meilleure mine mec, plus que d'hab', t’as pris des vitamines ? ‘’  Supplément sexe, oui. Tu le connais trop bien. ‘’ Faut que tu me parles du bois, allez ! ‘’ Y’a que lui d’assez débile pour aller se perdre dans une cabane pendant la tempête. Mais avant toute chose, on sonne à la porte et tu t’empresses d’aller ouvrir pour récolter la première commande soit du Mcdo et des happy meals pour la forme. ‘’ J’espère que t’as faim mon cochon. ‘’ Tu déposes le tout sur la table, l’invitant à prendre place, gorgée de bière dans le gosier.  

Effectivement, t’es blanc comme un cul mais il en faut davantage pour m’arrêter quand ça te concerne. « Tant que c’est toi, tu sais, vampire ou loup-garou, même zombie peu importe ! » Je hausse les épaules, œillade perverse et complice en offrande. « C’est déjà mieux qu’à l’envers ! » que je rétorque en me marrant doucement. J’ai eu vent de tes péripéties entre Leo et Eowyn et la vérité est là t’es sans doute quelque part entre les deux, dans une belle merde. Pour ma part, je prendrai pas partie, parce que j’aime bien les deux mais que surtout, je me plie toujours du coté de ton intérêt, de ce qui te convient le mieux, je suis pas là pour juger tes choix. Bière portée à mes lèvres, je passe ma langue rapidement sur ma muqueuse pour en apprécier l’amertume et la fraîcheur. Là, on va se mettre bien. « Ecoute, le bordel aussi. » Je souris , mes sourcils qui se haussent. En même temps, ça a jamais été rangé me concernant. « J’ai dérapé avec Sergej comme tu le sais au nouvel an, depuis plus de nouvelles et honnêtement ça m’arrange, ce truc mène à rien… Même si c’est plus fort que moi quand il est dans les parages, puis y’a Quinn… » Quinn cette fausse petite amie qui prend de plus en plus des allures officielles. On vit le truc sans nous soucier des cases officielles, mais elles finiront sans doute par nous rattraper à un moment ou un autre et j’sais pas quoi faire de tout ça pour être honnête, c’est assez… inédit. « J’ai pris sa virginité en résumé. » Parce que les lapins pouvaient pâlir de jalousie à côté de nous ouais… « Toujours faim tu le sais bien. » Je tape dans mes mains à la vue de la bouffe, pire qu’un gamin frénétique. Prenant quelques frites, je te jette un regard complice. « Sinon on plaque tout et on se marie tous les deux. » Histoire de plus se prendre la tête avec nos histoires de meufs.

Parfois tu te demandes pourquoi t’es pas resté du côté obscur de la force. Trop compliqué, trop effrayé. Peur du jugement, des critiques, c’est ce qui t’a poussé à rester sur le droit chemin, à combattre tes démons c’est-à-dire les femmes. ‘’ T’es mignon quand tu veux. ‘’ Drague à deux balles, conscient que ce n’est pas le genre de sérénade qu’il sert sans une pointe d’humour derrière. Il rigole encore et tu fais de même, amusé par sa vision des choses. Ta vie pourrait être pire, il suffit de trouver le positif dans tout ça et c’est pour cette raison que tu as fait appel à lui. Dans l’espoir qu’il puisse t’éclairer, te donner son avis sans pour autant prendre le partie de l’une ou l’autre. Les sentiments c’est pas trop son domaine de prédilection et tu en est bien conscient. Tu préfères donc le questionner histoire de laisser la poussière retomber de ton côté. Apparemment, ce n’est pas mieux dans sa vie. Il te parle de son demi-frère et tu hoches simplement la tête, c’est vrai qu’il t’en a parlé pendant les fêtes et lorsqu’il parle de Quinn, tu fronces légèrement les sourcils. T’as du mal à te rappeler qui c’est. ‘’ Du moment que tu te sens bien dans ta situation avec Sergej, c’est le principal. T’as l’impression d’être libéré d’un poids ? Quelque chose comme ça ? ‘’ T’arrive pas à comprendre parce que t’as jamais été dans ce genre de situation. ‘’ Ou il te manque? ‘’ Ça a l’air tellement compliqué après ! Le blond poursuit sur ses folles aventures dans le bois et tu pouffes de rire. ‘’ Ah ouais, la voilà la raison de ta bonne humeur. ‘’ Prendre la virginité d’une fille c’est pas rien, surtout quand on s’appelle Bradford. Il doit les collectionner vu le succès qu’il a avec la gente féminine. ‘’ C’était comment ? ‘’ Tu te précipites vers la porte pour attraper la nourriture et pose tout sur la table devant lui. Bière qui descend le long de ta gorge, tu finis par t’installer à côté de lui, attrapant quelques frites au passage. Il parle de vous marier tous les deux, billes azurées qui se posent sur lui. Tu analyses son visage, son expression. Ça te fait marrer. ‘’ C’était pas dans tes plans pour elle ça ? ‘’ T’essaie de gratter dans tes souvenirs, toutes ces conneries échangées. On sonne une fois de plus à la porte et tu files ouvrir, revenant avec des mets chinois cette fois. Petits plats éparpillés sur la table, ta main vient se poser sur la cuisse de ton meilleur ami. ‘’ Allez, on y va ! ‘’ Plan complètement débile, ouais, mais juste d’imaginer la tête de ton entourage face à cette nouvelle ça te donne envie de te passer la corde au cou. ‘’ Qu’est-ce que tu cherches à fuir comme ça ? ‘’ Parce que c’est pas quelque chose qu’on lance comme ça, pour le plaisir. Affamé, tu attrapes une assiettes et commence à la remplir tranquillement, présentant un bout de poulet général tao à la bouche de Kael, naturellement, car vous avez toujours été comme ça.  

Je suis vraiment content de te retrouver, d’autant plus qu’on a des épisodes à rattraper toi et moi. « Je suis toujours mignon. » Air de petit con en prime, car oui, j’ai cette faculté d’être toujours attendrissant, je me mets toutes les grands-mères de Boston dans les poches. Et te concernant, je suis sincère, à vraie dire, je me fiche que t’aies une tronche de dix pieds de long, pour moi tu restes beau-gosse. Mon bro. Je commence en te tenant au courant de mes dernières actualités, silence radio concernant mon demi-frère depuis le nouvel an. Je soupire, parce que tout ceci est le bordel et qu’un jour ou l’autre, je serai amené à le recroiser. « Je sais pas. Y’a une tension qui a éclaté c’est certain, mais je sais pas comment ça va se passer quand on se reverra. Pour le moment, on s’évite cordialement. » On poursuit nos routes, sans nous retourner et on a déjà su le faire des années avant. Et puis depuis Quinn est arrivée dans ma vie, et tout est encore un peu plus compliqué. Je rigole à ta remarque. « Carrément, on baise comme des lapins. » Et ça a de quoi rendre heureux, cette fille, c’est une invitation à la débauche, elle en veut toujours plus et moi je suis bien trop fou pour lui refuser quoi que ce soit, au contraire, j’adore ça. Je m’habitue à nos folies. Même si je ne sais pas où ça nous mènera, je me laisse porter et pour le moment c’est plutôt cool. « Fou. » que je reprends en prenant un peu de bouffe. Le chinois est apporté et on a encore de quoi faire une orgie, prolonger comme il se doit la soirée. « Je voulais que ce soit moi, je sais pas pourquoi, je l’ai mis en garde que j’étais pas du genre à m’engager ou…. Tu sais que je prévois rien. Mais ça s’est fait et c’était bien, je pense qu’elle a aimé. » J’espère, et qu’elle ne regrette pas aussi, parce qu’elle avait peut-être imaginer autre chose. Et puis je te propose ce projet un peu fou mais plus comme un délire. « Juste être avec toi, tranquille, libre. » Mais je fuis pas spécialement. « Bon et toi, raconte-moi ! parce que t’as pas l’air de vivre aussi bien les choses que moi… » Gorgée de bière avalée. Dilemme entre Eowyn et Leonie, le duel des prétendantes et toi écartelé au milieu.

Kael et son sens de la répartie à toute épreuve. Il trouve toujours le moyen de te faire rigoler, de te flatter indirectement. Lui et son air de petit con à la noix, beaucoup trop attendrissant pour le coup. La conversation tourne autour des déboires du temps des fêtes, son fameux beau-frère, ce mec qui lui retourne visiblement les tripes. Tu ne comprendras jamais l’étendue ou le fondement de cette relation, mais tu n’as pas ton mot à dire et suit ton compagnon dans ses décisions, du moment qu’il est heureux. ‘’ Je comprends. ‘’ Il n’y a rien de plus à ajouter à cela. Tu crois pertinemment que s’il ne veut pas s’engager nulle part, c’est parce que son cœur est pris ailleurs, par ce mec plus précisément. Encore une fois, ça ne te regarde pas. Il évoque la jeune fille qu’il a ramené dans le Maine et tu comprends bien l’objet de sa bonne humeur. Petit pervers qu’il est. ‘’ Des lapins, rien de moins ! ‘’ Tu éclates de rire, amusé par cette comparaison. Après il en serait bien capable, vu son amour sans borne pour le vice et la luxure. Chinois désormais de la partie, tu commences à manger tranquillement, sourcil qui tressaute lorsqu’il t’avoue la chose à propos de la demoiselle. Vouloir être le premier, mh ? Comme toujours Kael n’est pas du genre à se poser trop de questions, les choses sont comme elles sont, point barre, mais pour toi, amateur de littérature anglaise et de Jane Austen, tu vois les faits d’un autre œil. ‘’ Du moment que tout est clair ! Les femmes, sont beaucoup plus près de leurs émotions que nous… de toi surtout, je fais partie d’une classe à part. ‘’ Et pour cette fille, il sera sur ses lèvres jusqu’à la fin de ses jours pour avoir été le premier.  Il faut avouer que l’idée du mariage à Vegas n’est pas pour te déplaire, t’as besoin de légèreté, de respirer un peu et quoi de mieux qu’un tel délire avec lui pour te remettre sur les rails. ‘’ Je prends des billets alors, du moment que c'est toi qui écarte les fesses. ‘’ Coup d’oeil complice à son attention avant de faire descendre ta bouchée avec le reste de ta bière. Le moment que tu redoutais revient sur le tapis et cette fois, tu sens que tu ne peux éviter le sujet. ‘’ Avant cette histoire de baiser, on s’est pris la tête avec Eowyn à propos de ce qui est arrivé avec Reyes à noël. Après, Eowyn est devenue distante et j’ai cru que c’était lié à ça… de mon côté j’ai essayé de renouer avec Léo, de faire la paix, mais à chaque fois qu’on se rapproche, y’a des tensions… physique ? ‘’ Tu lèves les yeux au ciel, main qui vient se perdre dans tes mèches folle, l’air désemparé. ‘’ Je n’aurais jamais fait le move tu vois, la tromperie ne fait pas partie de mon vocabulaire. Léo s’est jetée sur moi pour m’embrasser tout ça. Et comme avec Eo c’était un peu sur la glace, je te dirais que tout est devenu confus dans mon esprit et ça l’est toujours d’ailleurs. ‘’ Tu es à l’ouest, complètement égaré. ‘’ Eo est venue chez moi après cela et je lui ai dit que je n’avais pas l’intention de la quitter, parce que je l’aime tu vois, mais je suis incapable de me défaire de Léo… ‘’ Et c’est bien là le problème. T’es prêt à t’oublier, sacrifier ton bonheur pour éviter que quelqu’un souffre dans le processus.

Je tiens pas vraiment à revenir sur l’épisode Sergej. Cette relation est déjà suffisamment compliquée en soi. J’attendais rien venant de sa part, mais disons que le fait qu’il se barre aussitôt après n’a pas franchement aidé. Je hausse simplement les sourcils, passant à meilleur intérêt à savoir la bouffe. Gorge contentée de quelques frites, on continue notre conversation et le fait est que dans nos vies, c’est un joli merdier. A commencer par Quinn et moi, et une relation que je n’attendais pas forcément. Je la sens gagner en emprise sur moi, jour après jour et honnêtement, je ne sais pas si c’est bien ou pas, j’ai juste pas envie d’y réfléchir pour le moment. « Ouais… » Sourire aux lèvres à évoquer nos frasques, parce que c’est simple, beau et impossible à maîtriser. « Je lui ai dit les choses comme je les pensais, mais c’est déjà pas clair pour moi, alors pour elle… » Surtout qu’elle a pas vraiment d’expériences amoureuses et charnelles avant moi. Alors, je sais pas trop où elle en est de son côté. Et puis, lassé de nos frasques, je propose qu’on se barre. Ne pouvant m’empêcher de me marrer à ta réplique. « Aucun problème pour toi bébé. » Je suis prêt à me soumettre si c’est toi. Chose que je fais pas vraiment habituellement avec les mecs, mais bon… Je pioche dans le bouffe chinoise, allez un nem histoire de poursuivre le sous-entendu. Je me marre en croquant dans l’aliment de façon un peu suggestive. Puis je redeviens sérieux, parce que tu m’expliques ce qui ne va pas te concernant. « Tu penses que tu peux pas l’oublier ? Et Eowyn, tu te sens comment avec elle ? » Comme à ton habitude, tu as l’embarras du choix avec un harem, mais t’es perdu. Faut dire que moi-même je sais comme tu peux être compliqué, comme ton passé tortueux peut venir hanter tes relations présentes. « Comment a réagit Eo ? » J’imagine mal, et ça explique ta tronche de trois mètres de long. Je te donne un coup d’épaule. « Prends un nem. » Mince sourire aux lèvres, alors que j’entreprends de rouler un cône. Façon maigre de nous consoler mais c’est déjà ça.

Solidaires dans tous les domaines de la vie, même dans les frasques. Lorsque l’un de vous a des ennuis, l’autre n’est pas loin derrière, pas un pour rattraper l’autre, à moins que ça ne soit l’inverse. Il est ton allié, ton ami le plus cher et peu importe l'étendue de tes soucis, il pourra toujours compter sur ta présence et ton soutien. Les femmes et leur complexité, l’amour en lui-même est un beau bordel. Kael semble quelque peu désorienté par rapport à cette blonde qu’il évoque de plus en plus au fil des semaines. Tu sais qu’il n’est pas du genre à s’attacher, à céder aux tourments du cœur, mais cette fois, les choses semblent vouloir prendre une tournure différente, constatation que tu préfères taire. ‘’ Je vois, les propos tenus on en quelque sorte évolués? ‘’ Tu choisis de ne pas creuser d’avantage, préférant le laisser à ses réflexions, le blond à toujours été ainsi, à repousser l’échéance jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’issues possible. Fuir, éviter, ce sont des termes qui te collent à la peau et c’est sans doute pour ça que vous vous entendez aussi bien. Vegas, un rêve illusoire, pour les beaux yeux de ton ami, tu serais prêt à tout, même à ce mariage improvisé. Pur délire visant à délivrer les cœurs de ces tourments incessants. Avec lui, pas de doute, tu pourrais être heureux. La plaisanterie se poursuit et tu te marres à ton tour. À vrai dire, niveau relation charnelle avec un mec, tu as toujours endossé le rôle du passif. ‘’ Ne me tente pas chéri. ‘’ Peu importe le titre ou la position, y’a du plaisir à prendre, surtout lorsque tu remarques la façon qu’il a de déguster son nem. Petit con. Aventureux, tu te penches au-dessus de la table de sorte à venir croquer dans la pâte feuilletée à quelques centimètres de sa bouche. Rictus joueur au coin des lippes, tu reprends ta place, avalant quelques gorgées de bière au passage avant de revenir aux choses sérieuses. ‘’ Pour le moment j’ai pas l’impression que je puisse y parvenir. Avec Eowyn je te dirais que c’est… un long fleuve tranquille ? Sauf quand la tornade Léo décide de faire des siennes. J’veux dire les seules fois qu’on se voit, on regarde un film, on étudie ou on lit des bouquins. ‘’ Rien de bien passionnant quand on y pense. ‘’ Je l’ai invitée à aller glisser après la tempête et elle ne semblait pas plus emballée que ça à l’idée. Mais quand je propose une activité à Léo, c’est l’effet inverse tu vois. ‘’ Tu as le choix entre la relation plus ou moins parfaite sans remous ou bien le truc exaltant avec les prises de tête incessantes. ‘’ Disons qu’elle est débarquée chez moi en larme en me demandant de ne pas la laisser. ‘’ Et tout le monde sait à quel point t’es faible face à ce genre de vision. Toujours enclin à prendre la décision qui blesse le moins, quitte à ce que ton bonheur en prenne un coup. Tu fais toujours passer les autres avant toi et dans le cas présent, c’est sans conteste la pire chose à faire, car tôt ou tard, tu finiras par exploser et les effets risquent d’être dévastateurs pour tous. ‘’ Nourris-moi. ‘’ Coup d’oeil complice pour ton meilleur ami tout en ouvrant la bouche. ‘’ Tu rouleras après, j’ai faim. ‘’ Éclat de rire dans la voix, tu prends un nem dans l’emballage pour le déposer entre ses phalanges. ‘’ On se fait un remake de la belle et le clochard en vue de notre lune de miel. ‘’ Gamin dans l’âme, t’as l’impression que tu peux oublier tes soucis l’espace d’un instant et faire le con en compagnie du blond sans te prendre la tête à propos des sentiments, car il n’est pas question de ça entre vous. ‘’ Il manque encore le libanais et l'italien. ‘’ Toujours plus de bouffe, pire que des nanas avec leurs pots de glace.

Partageant nos confidences, nos errances, le sort est en quelque sorte ironique, parce que pour une fois c’est moi qui suis plus posé que tu peux l’être, alors que la vie nous a habitué à l’inverse. « Disons que les choses suivent leurs cours mais que je veux pas tout arrêter et officialiser. » Parce que ça me fait peur sans doute ouais, la simple officialisation du statut pourrait me suffire à prendre la fuite. J’ai toujours eu un problème avec l’autorité, les règles. Et puis , lassé de nos conneries, je propose une folie de plus, nous enfuir loin d’ici, même si je suis pas vraiment sérieux, plus happé par le délire, j’aime quand cette folie vient étinceler dans mes veines. Laissant nos provocations habituelles reprendre de la partie, on plaisante souvent sur ce genre de trucs, et c’est devenu un peu une sorte de rituel, un jeu auquel on cède jamais, parce que pour moi t’es pas vraiment attiré par les filles. J’ai connu que des filles dans tes conquêtes. Tu viens provoquer davantage, prenant l’aliment de l’autre côté, et je me marre comme un con. Mâchant ensuite avec un sourire. « Fais gaffe à toi Gen. » Tu sais que je vais pas m’arrêter pour si peu honnêtement. « Tu te fais chier avec Eo ? » Question honnête pour un aveu à demi-mot. Faut dire ce qui est. Et je comprends que si tu t’ennuies, tu sois moins emballé par le truc, on est pareil tous les deux sur ça. « Mais Léo, tu crois pas que t’as fait le tour ? » C’est drame sur drame, incompréhension sur incompréhension, mais tu gardes un truc spécial pour elle alors franchement, je comprends pas tout mais je peux l’envisager. « Je vois ouais… » quelque part, elle gardera toujours une sorte d’emprise sur toi et pour résumer, t’es dans un beau merdier. Puis la folie te regagne à nouveau, j’écarquille les yeux sous ta demande. « Quoi ? » T’es complètement barge. T’es mon homme idéal. Je me marre. « Mais quel pervers. » Prenant entre mes phalanges le nem, je viens te glisser un regard complice en le trempant dans la sauce, des deux côtés pour plus de piquant. « Moi je suis le clochard et toi la belle c’est ça ? » Je me marre, putain on est sacrément cons mais ça me fait marrer, et on a besoin de ça tous les deux. « Je vais mourir, mais en attendant, viens par là ma belle ! » Je glousse en me levant prenant le nem entre mes dents, si vous voulez voir une gueule de con lubrique, regardez-moi, bras ouverts, à marcher vers mon meilleur pote, pour qu’on mette en scène le remake. Help.