Peut être qu'il aurait du prolonger la conversation, à ne pas agir comme un enfant. À ne pas bouder comme si elle avait réellement fauté quelque part. Mais au fond, il boude parce que ça le blesse parfois qu'elle agisse comme elle le fait avec lui. Et puis, il s'en cache un peu trop mais il aime trop son caractère. Et la rendre chèvre est devenu son sport préféré bien évidemment. Parce que Jung, il est comme ça. S'il ne taquine pas Nina au moins quatre fois par jour, si ce n'est plus, il a l'impression de rater sa journée. Et puis, il peut bien dire ce qu'il veut, il fait jamais réellement ce qu'il dit. Alors oui, il aurait cuisiné pour elle toute la soirée si elle était restée. Mais il faut croire que l'appel de l'alcool était plus puissant. Alors, il a mangé seul devant un film avant d'aller se coucher, bien heureux de ne pas travailler ce soir là. Et c'est à peine endormi qu'un bruit fracassant le fait redresser dans son lit, droit comme i. Il fixe la porte de sa chambre, mille questions qui lui trottent dans la tête. Si c'est un cambrioleur, il n'est pas sûr d'avoir envie de se battre. Peut être qu'il devrait se recoucher et faire mine de dormir, on lui foutra la paix. Il a fermé sa porte de chambre à clé ? Il est pas sûr de ça. Bon, il doit se lever et aller voir ce qu'il se trame dans son appartement. Alors, il se penche pour attraper la batte de baseball et se lève de son lit. Le cœur qui frappe dans sa poitrine, il sort prudemment de sa chambre avant de remarquer une Nina étalée au sol, dans l'entrée. Ce sont tous ses muscles qui se relâchent de soulagement avant qu'il n'approche de la demoiselle. « Mais qu'est ce que tu fous ? » Il dépose la batte contre le mur et se penche pour ramasser la pauvre petite chose brune qui traîne au sol, l'aidant à se remettre debout. C'est l'odeur âcre de l'alcool qui vient jusqu'à ses narines, lui faisant froncer le nez. « Pouah ! Mais t'as bu combien de verre, tu empestes ! » Et le voilà à porter sa meilleure amie jusqu'à son lit, la déposant dessus. « Non mais t'es sérieuse de boire comme ça ? Tu noyais ton chagrin ? Ta pote est si ennuyeuse ? » Qu'il demande alors qu'il retire la veste de la demoiselle pour la poser sur la chaise de son bureau, souhaitant qu'elle soit plus à l'aise.

Et voilà ce qu'il se retrouve à faire. Prendre soin de cette idiote qui a trop bu. Elle sait, pourtant, qu'elle tient pas l'alcool. Il roule des yeux à sa réflexion, comme s'il allait pouvoir partir comme ça, d'un claquement de doigts. « Tu essaies de me faire regretter d'être resté ? » Qu'il demande en soufflant légèrement. Et le voilà à devoir la traîner jusqu'au lit, l'écoutant geindre et se plaindre alors qu'à la base, il allait justement s'endormir. Il lève de nouveau les yeux au ciel, secouant son visage. « Quand je vois ton état, t'as rien d'une demoiselle... » Il est pourtant adorable Jung, à prendre soin d'elle quand elle le maltraite un peu par moment. Il l'observe se laisser faire, s'amuse presque à la faire rouler sur le lit. Mais au fond, il espère qu'elle ne va pas se mettre à vomir partout, ne se sentant pas du tout prêt à ramasser quoi que ce soit qu'elle aurait régurgité. « Oui, oui, arrête toi là. On est pas dans un drama et tu joues super mal la comédie ! » Il fouille dans les affaires de la demoiselle et lui en sort un pyjama qu'il pose sur le lit. « Change toi, si tu veux vomir tu cours aux toilettes sinon je te jure que je te laisse dormir dans ton vomi ! » Et il quitte la chambre, regagne la cuisine en quête de quelque chose qui pourrait la soulager un peu. Du moins lui éviter d'avoir trop mal au crâne au réveil. Armé d'un verre contenant un aspirine, il revient dans la chambre, les yeux fermés. « T'es habillée ?? » Et il tâtonne jusqu'à la table de chevet pour y poser le verre, n'ouvrant les yeux que lorsqu'elle le lui autorise. Il n'a pas envie de voir des trucs qu'elle pourrait lui reprocher demain matin.

Mieux ici qu'elle dit. Il en est pas sûr mais il n'en dit rien. Là, il est surtout en train de la ramasser et de l'empêcher d'empirer son état. Mais au fond, il le fait avec bon cœur, parce qu'il aime s'occuper de Nina. Même si elle l'agace parfois. Il se dit que c'est ça l'amitié, bien heureux de vivre avec une fille qu'il apprécie. Peut être un peu trop. Et il lève les yeux au ciel en l'écoutant se plaindre encore et encore. Il rit tout de même, l'imaginant se retenir de vomir parce qu'elle ne veut pas paraître faible. Et il s'est vite éclipsé dans la cuisine afin de lui préparer de quoi ne pas être en regret de son état à son réveil. Il revient, fait le mec bien, mais ça ne convient pas à mademoiselle qui geint encore. Il soupire, l'observe. « Non mais je ne veux rien faire sans ton consentement, j'ai pas envie de finir sur meetsa avec un hashtag metoo parce que tu sais pas te tenir. » Une moue boudeuse qui dessine les traits du jeune homme. Les mains posées sur ses hanches, il observe Nina avec un air d'incompréhension, pas certain d'avoir l'envie de glisser en terrain dangereux. Et la conversation commence sincèrement à être dangereuse à ses yeux. Il n'est pas certain d'avoir les bonnes réponses en tête. « Je dors pas nu... » Un soupir franchit ses lèvres alors qu'il vient pousser Nina sur le côté et se glisse sous la couette. « Aller, prends ton cachet et dors. Je sens que demain tu vas regretter ta soirée. » Il attrape le verre sur la table de chevet et lui tend, la laissant boire. Ce n'est pas la première fois qu'il se glisse dans le lit de sa meilleure amie. Il ne compte plus le nombre de fois où sa moue d'enfant est venue le réveiller la nuit alors qu'elle venait se blottir contre lui. Chaque fois, il se contentait de l'entourer de ses bras et de ne rien demander. Il la laisse faire, parce que ça lui fait plaisir aussi à lui.

Il ne sait plus où donner de la tête dans cette conversation. Il sent bien qu'il perd pied et que si Nina continue, ça va mal terminer pour tous les deux. Et c'est pas les sentiments qui manquent à l'appel. Simplement, il la voit comme sa meilleure amie, celle avec qui il a ses meilleurs fous rire. Et toutes les disputes qu'ils peuvent avoir, à toujours se chicaner comme deux adolescents, n'y changeront rien. Rien à cette amitié qui anime sa vie, qui la rend bien plus belle. Et même s'il ne lui dit pas, il aimerait parfois pousser tout ça plus loin. Mais si ça foire hein ? Il perdrait bien plus qu'une petite amie. Leur relation s'en verrait changer à jamais. Aussi, il sait que le silence est d'or devant le comportement de Nina. Parce que discuter de tout ça ne ferait rien avancer pour eux deux. Et c'est dans les draps de la brune qu'il finit, les yeux rivés sur elle avec un petit sourire. « Bah je peux-... » Sans qu'il ne comprenne, elle se retrouve contre lui, l'emprisonnant de son corps pour l'empêcher de s'enfuir. Il soupire doucement, fixe le plafond et se concentre sur quelque chose d'autre pour éviter que tout ne parte de travers. « Tu remets ça sur le tapis. Mais si tu veux, je peux me déshabiller hein... Mais je crois qu'après, je serais plus capable de te regarder en face. » Une moue boudeuse s'imprime sur ses lèvres, la frustration qui atteint doucement son paroxysme quand en vérité, son envie immense de lui sauter dessus commence à doucement prendre le pas. Il finit par se tourner vers Nina pour lui faire face. Il l'observe avec tout l'attention qu'il peut lui porter, sa main finit par venir se loger contre la joue de la brune. Le pouce, doucement, caresse cette peau tendre et douce. « J'aime pas quand tu vas boire sans moi, après tu finis n'importe comment. Regarde, t'as encore ramené un mec dans ton lit... » Une tentative d'humour pour essayer de l'apaiser, le sourire amusé qui veut simplement détendre le cœur de la brune.

Il le dit pas mais il le pense fort. Très fort même. Il est bien là, dans les bras de Nina, ne pouvant plus trop se mouvoir sans risquer que ça ne devienne trop tendu entre eux. Il aimerait parfois faire le premier pas mais après, il a peur que ça ne gâcher leur amitié. Il préfère être avec une fille qu'il n'aime pas et observer la perfection de loin plutôt que de prendre le risque de la perdre à tout jamais. « Méfie toi, je suis plein de ressources. » Et il peut le faire, même si elle le tient. Il pourrait la repousser assez pour retirer le bas de son pyjama. Mais ce serait indécent, n'est ce pas ? Il sourit en coin à l'idée de la tête qu'elle ferait s'il le faisait réellement. Il préfère détourner la conversation en plaisanterie. Et il rit légèrement, se tournant face à la brune pour lui tapoter le nez. « Le meilleur n'est ce pas ? » Un peu les chevilles qui gonflent quand même. Il hoche vivement la tête. « Oui oui, plus de sortie sans moi désormais !! » Bien qu'il sait que ça n'arrivera pas. Elle fait bien ce qu'elle veut Nina. Et lui, il l'aide, la ramasse s'il le faut. Il est comme ça. Il prendra soin d'elle jusqu'à sa mort, c'est certain. Parce qu'il tient à elle, énormément. « Tu as quand même passé une bonne soirée ? » Parce que ça l'intéresse de savoir ce qu'elle a fait. Même s'il ne devrait pas trop s'immiscer dans la vie de la brune. Il prend le risque de découvrir des choses qui ne lui plaisent pas.