@Danae Rothschild Ma meilleure amie et super coloc s'en va demain vers Londres et ne revient pas avant un moment. Déjà qu'elle s'absente pas mal ces jours-ci, j'ai l'impression qu'elle me cache quelque chose. Je lui ai vite expliqué par texto que j'étais de nouveau en couple avec Katalia mais c'est encore mieux de lui dire en vrai, dans tous les détails. Ah oui, car je ne cache rien avec elle, elle sait tout. Enfin pas pour le moment, mais j'ai un tas de choses à lui raconter. On se fait une dernière petite soirée à la coloc avant de se quitter pour les fêtes de noël. D'ailleurs, j'ai un petit coup de moud car mes parents voulaient venir me voir ici pour les fêtes, prétextant que j'étais trop faible pour prendre l'avion jusqu'en Europe. Et finalement, ils ne savent pas se déplacer mais ont réservé un billet pour le mois de janvier. Ce qui veut dire que je vais probablement passer le réveillon tout seul. Je erre dans l'appartement le temps que Danae se montre et lorsque la porte d'entrée s'ouvre, j'accours presque comme un petit gosse, trop content de voir maman rentrer du travail. “ t'es enfin là ! j'attends désespérément depuis des heures. ” j'exagère. La vérité ? Elle m'a dit qu'elle arriverait fin de journée mais je ne sais plus pour quelle raison. Moi je vous le dis, il y a anguille sous roche. Ou disons, un homme sous le rocher qu'elle essaye de me cacher mais moi j'ai le flair pour sentir ces choses-là.

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@Ottis Heimann
Fort heureusement, tu es une amie exceptionnelle. Tu es celle qui est prête à décaler un départ et un retour en force au pays. L’Angleterre te manque énormément. L’Europe en générale. Surtout en cette période de l’année, celle que tu affectionnes tout particulièrement. Alors partir un jour plus tard, ça n’a pas de réel impact, tu seras là-bas pour les fêtes, c’est tout ce qui compte, même si elles risquent d’être compliquées, une fois de plus. Reyes t’a avoué ne pas avoir envie de venir, et de fêter quoi que ce soit. Il veut rester à Boston, seul avec Emma. Enfin, après avoir passé la journée dehors, tu rentres les bras chargés de plats asiatiques, bien emmitouflée dans ton manteau. La neige recouvre la ville, rendant les bâtiments plus beaux encore. Du mieux que tu puisses, tu ouvres la porte. « Saluuuut ! » cris-tu alors que tu claques la porte derrière-toi. Apparemment, ça fait un moment qu’il t’attend. Mais avec le temps qu’il fait, impossible de rester enfermée. Tu voulais profiter de la neige. Tu t’es même installée pour faire des dessins du paysage. Voilà que l’inspiration te revient enfin. « Genre, tu comptais les heures. » Tu enlèves tes chaussures à la va-vite et viens poser les sacs sur la table à manger. « Je suis là, et on va pouvoir passer la soirée en tête-à-tête. Après ça tu vas prier pour que je me casse le plus rapidement possible. » Enfin tu enlèves toutes ces couches qui t'ont couverte et réchauffer de la froideur extérieure.

@Danae Rothschild Depuis que je me suis habitué à la solitude, je n'en veux plus. Je me suis trop enfermé dans ma bulle depuis l'annonce de ma maladie. J'ai passé des jours et des jours entiers à rester dans ma chambre en me levant juste pour pisser et manger un bête truc dans le frigo. Des soirées à deux ou à trois, on en a plus passées depuis trop longtemps. Je veux rattraper ça, car sinon, je vais réellement perdre ma meilleure amie et je n'aime pas ça. Je ne veux plus jamais la délaisser, plus personne ne sera mis de côté dans ma vie. J'ai un sourire grandiose qui se dessine sur mes petites joues quand je la vois déposer pleins de sacs sur la table. J'accours comme un petit gosse et m'amuse à fouiller dans les affaires. “ miam miam on mange asiat ce soir ! ” moi qui n'ai plus grand appétit à cause de mon traitement, je dois avouer que ça, ça me donne faim. Je vais grignoter deux trois bouchées et je serais déjà repus, mais je vais bien les déguster, croyez-moi. “ c'est faux. j'ai pas envie que tu partes. moi je vais devoir trainer ici tout seul... ” je fais une petite moue et je prends place sur un tabouret en posant mes coudes sur la table. “ tu reviens déjà quand que tu as dit ? ” que je lance distraitement en regardant mes ongles bien trop rongés qui ne ressemblent plus à rien. Le gosse qui ne retient jamais toutes les informations jusqu'au bout. Le besoin de répéter, sans cesse.

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@Ottis Heimann
Comme tu le pensais, Ottis ne peut s’empêcher de sauter sur les sacs que tu as remmenés. Malgré sa maladie, tu sais qu’il y a des plats qui réveillent toujours des envies. C’est peut-être uniquement de la gourmandise, mais ça fait plaisir de le voir comme ça. « Je me suis dit que ça allait peut-être te donner envie. » Et s’il ne mange rien, ça ne fera rien. C’est déjà plaisant de le voir d’aussi bonne humeur. Tu aurais pensé que ses parents viendraient à Boston pour les fêtes, mais visiblement, ce n’est toujours pas d’actualité. Ce que tu as bien du mal à comprendre. Certes, il est faible pour se déplacer, mais ils auraient pu venir à lui. « Tes parents ne viennent donc pas ? » Il ne devrait pas rester seul à cette période et encore moins dans son état. « Je ne sais pas vraiment. Je pensais aller depuis Londres à Paris pour le nouvel an. » Le trajet sera nettement moins long de cette manière. Enfin, rien n’est définitivement écrit. Tu es du genre à prendre des décisions sur un coup de tête. « Mais je ne peux pas te laisser seul. Reyes ne compte pas venir à Londres de toute manière. » Non l’aîné de la famille ne souhaite pas venir en Europe. Cela semble être trop douloureux pour lui.

@Danae Rothschild Elle a bien raison Danae, il faut essayer de me faire ouvrir de nouveau l'appétit. On vit ensemble et je crois qu'elle a vu de ses propres yeux que je perdais du poids à vue d'oeil. C'est à cause de la maladie, elle bouffe tout ce qu'elle peut. J'ai souvent mal au ventre, l'envie de vomir alors je redoute à chaque fois le moment fatidique du repas. Je sais déjà que je vais manger trois cuillères d'asiat et que je vais être repus. “ c'est gentil. ” que je lui dis en battant des cils comme une biche. Enfin, le peu de cils qu'il me reste, soyons d'accord. J'ai le coeur un peu serré de savoir que je vais rester seul ici alors que tous mes amis rejoignent leurs familles pour les fêtes. “ non, ils n'ont pas pu se libérer. ils sont fort pris par le travail. mais ils m'ont promis de venir en janvier pour mon anniversaire. ” je me tortille sur le tabouret, en attendant que la belle me serve à manger. Bah oui, je me fais servir comme un prince, y'a quoi ? Elle m'explique qu'elle va aller à Londres et comme si le rêve ne suffit pas, elle va aussi aller à Paris. “ Kat m'a proposé de venir passer noël avec elle et sa famille à Milan. ” mais je ne sais pas quoi faire car si je vais en Italie en cachette, sans le dire à mes parents, c'est délicat non ? Car si je vais dans mon pays natal, je préfère au moins passer par Florence pour leur dire bonjour. Mais je vois déjà les gros yeux inquiets de ma mère et je ne suis pas sûr qu'elle me laissera repartir en Amérique si elle voit à quel point je suis malade, physiquement.

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@Ottis Heimann
Gentil(le) c’est ton troisième prénom. En cuisine, tu cherches des couverts. L’odeur fait gronder ton ventre depuis bien trop longtemps maintenant. Il faut passer aux choses sérieuses ou celui-ci va finir par exploser. Ottis explique que ses parents n’ont pas réussi à se libérer pour venir fêter les fêtes de fin d’année avec lui. « Je comprends. Vous pourrez toujours vous appeler. » Quelle maigre consolation, mais la technologie d’aujourd’hui vous offre bien plus de possibilité de rester en contact. Plus besoin de pigeon voyageur. Enfin, celui-ci se serait très certainement perdu entre les deux continents. Devant lui, tu places une assiette et des couverts. Puis sors les plats du sac pour les mettre sur le comptoir. Il vient à parler de Kat et de son invitation. Tu ne comprends pas vraiment. Pourquoi accepter d’aller à Milan et ne pas aller à Florence ? Surtout qu’il semble vouloir voir sa famille et ce n’est pas comme si l’occasion se présentait régulièrement. Ils sont si inquiets pour lui. « T’irais à Milan et non à Florence ? » Et s’il ne supportait pas le voyage, qu’il nécessite de soins en urgence ? L’avion n’est pas un hôpital. Et ce n’est pas comme si le vol durait deux petites heures. « Tu ne crois être capable de supporter le vol ? » A ton tour tu t’assois et te sers, enfilant sans perdre de temps une bonne portion de pâtes dans ta bouche. « Fais gaffe, c’est chaud. » Dis-tu la bouche pleine, les yeux écarquillés.

@Danae Rothschild J'aime bien me faire servir moi, avoir les pieds sous la table et attendre qu'on m'apporte mon assiette bien chaude. Attention, je cuisine beaucoup, j'adore. Mais depuis que je suis malade, disons que y'a des choses que je faisais avant que je ne fais plus trop. L'envie n'y est plus. Je préfère encore quand Danae nous ramène des plats tous chauds à la coloc, comme aujourd'hui. Je salive déjà. On discute distraitement et je lui explique l'invitation de Katalia pour Noël. Je fais une petite grimace et pose les coudes sur la table pour m'appuyer dessus. “ j'sais pas. mais si je vais à Milan, c'est juste pour un jour, après elle m'invite en Norvège. ” je sais, c'est pas top niveau repos mais j'en peux plus moi, de rester ici sans rien faire et voir tous mes potes s'en aller pour les vacances. Je suis pas un mec qu'on enferme, j'ai besoin de bouger, même s'il ne me reste plus qu'un pour cent de ma batterie d'énergie, je suis chaud patate. Je lève les yeux au ciel. “ oh tu ne vas pas me faire la même remarque que maman. ” elle est aussi inquiète, ma mère. Elle tient à venir elle-même jusqu'à moi pour ne pas prendre trop de risques si jamais je voyage. J'aime autant vous dire que je ne vais pas la prévenir de mon voyage en Norvège. J'attrape la nourriture, la fourre dans ma bouche et c'est seulement après que j'entends Danae m'avertir que c'est chaud. Oh oui, ça brûle. Je souffle en l'air et lorsque j'avale le tout, je prends une grande gorgée d'eau pour m'apaiser. “ j'ai failli mourir avant l'heure. ” que je dis amusé en tirant la langue pour la refroidir. Oui, j'aime bien faire des petites blagues comme ça. Je sais que je suis mourant et que ma vie ne tient plus qu'à un fil. Vaut mieux en rire qu'en pleurer, non ?

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w/ @Ottis Heimann
Chaque année, c’est la même chose. On se demande ce que l’on fait pour les fêtes de Noël, qui part où … Cambridge et Boston se vident de ces étudiants qui retournent auprès de leur famille durant cette période festive, et reprennent leur calme. Généralement, pour vous deux, c’est un retour en Europe, votre continent natal. Mais avec sa maladie, et le temps de vol interminable Ottis pensait rester ici. Heureusement qu’il y a Kat, incapable de laisser son amoureux sans bonne compagnie. Elle lui propose de venir avec elle à Milan, et puis il parle de Norvège. Tu ne comprends pas vraiment cette logique, lui qui semble si fatigué par le moindre effort. Enfin, lui, qui a la bougeotte, souffre également de rester dans cette ville qui l’enferme dans sa maladie. Tu t’inquiètes de le voir souffrir de tous ces trajets, de ces rencontres… Il n’a pas une bronchite hivernale. « Ottis, je m’inquiète pour toi. J’ai le droit, non ? » Dis-tu de cette voix douce et inquiète. Ce n’est pas un reproche, mais tout l’inverse. Tout ce qui t’importe, c’est qu’il aille bien, qu’il ne prenne pas de risque. « Enfin, tu connais tes limites, je le sais. » Il sera quand il doit s’arrêter, et tu as assez confiance en lui pour qu’il le fasse. Tu n’endosseras pas ce rôle maternel, car ce n’est pas le tien. Tu es l’amie, celle qui doit lui changer les idées et lui apporter que du positif. Tu seras cette personne et rien d’autre. Tu le préviens que le plat et chaud, mais sans s’en assurer avant, il fourre une portion dans sa bouche et souffre de cette chaleur insupportable. Tu roules des yeux. « Tu vois de la vapeur et ça ne te fait pas plus réagir que ça. » Tu te mets à rire.

@Danae Rothschild J'ai juste envie de bouger. J'ai le droit non ? Laissez-moi au moins ce petit plaisir. Je peux pas être enfermé ici indéterminé. J'ai besoin de prendre l'air, de changer d'air, de voir du monde. Autre chose que l'appartement, les mêmes murs, les mêmes personnes. Au fond, je me dis que ce sera peut-être le dernier voyage que je pourrais faire. Car... on ne sait pas ce que les prochaines semaines nous réservent. Danae, elle s'inquiète et c'est adorable de sa part. C'est une qualité qu'elle a et qu'elle utilise surtout avec moi depuis que je suis malade. “ justement... arrêtez de vous inquiéter pour moi. ” ça me gêne, ça me donne un certain poids de culpabilité. Mes proches devraient avoir autre chose à faire que s'inquiéter pour un mourant. Je veux pas prendre toute leur énergie. Si mon monde s'arrête un instant, cela ne veut pas dire que le votre doit arrêter de tourner. Trop distrait - et affamé - je prends une première bouchée sans souffler et me brûle littéralement la langue. Danae rigole et je fais une petite grimace. Je me lève et passe la tête sous le robinet de l'évier pour passer ma langue sous l'eau. “ tu disais ? ” que je lance distraitement, amusé, en venant reprendre place devant mes nouilles. Je picore mes baguettes dans le plat et relève mes yeux vers ma colocataire. “ j'me dis que c'est peut-être mon dernier voyage alors... tu vois... ” je hausse les épaules et replonge mon attention dans ma nourriture où, cette fois-ci, je prends la peine de refroidir ma bouchée.

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w/ @Ottis Heimann
Comment s’arrêter de s’inquiéter pour lui ? Ce n’est pas sans raison. Et ce n’est pas ton genre, t’inquiéter pour rien. Enfin, il faut savoir lâcher du lest, lui faire confiance, car il sait ce qui est bon pour lui. Toi-même, tu avais ces paroles lorsque l’on était trop sur toi, que l’on te demandait sans cesse, si tu allais bien … C’est relatif dans ce genre de cas, mais il y a des instants ou votre état peut être pire encore. C’est sans satisfaction que tu lâches un « D’accord.. » A l’évidence, Ottis est de caractère, et ne se laissera pas contenir plus longtemps. C’est un sauvage, quelqu’un qui aime profiter de la vie et des joies qu’elle peut lui offrir. Il dévore la moindre parcelle rose. Tu n’es pas bien placée pour le tenir en laisse. L’enfant d’Europe du sud, se brûle dans sa précipitation. Se rinçant pour apaiser cette chaleur intense, il n’oublie pas sa note d’humour légendaire et qui t’as tant manqué. Tu roules des yeux et souffles amusée. « Tu m’épuises Heimann. » Il vient reprendre place devant ses nouilles et y va avec moins de fugacité. Toi-même, tu te mets à dévorer ton plat, commençant sans grande surprise par les nems. Et le dégoût arrive rapidement, tu relèves les yeux et regardes ton meilleur-ami. « Ottis … ne dis pas ça. Et ne lèves pas les épaules. » Comment ça il lève les épaules ?