Out of love, we talk through lines, we're made of smoke
— Crash ♫ — EDEN

w/ @Vesta Borges  

Comme un tableau arrêté. Vidé. Grisaille de l’endroit, silhouettes emmitouflées. Et prémices d’un Noël qu’une fois encore, je ne fêterai pas. Sans doute accablé de travail. Pour moi, le temps s’arrête et reprend lorsque pour les autres, les festivités sont de rigueur. Je suis encore un peu déboussolé de mon retour à Boston. Rien a changé mais tout est différent pour moi. Le départ de la Reine est consumé, envolé pour d’autres cieux, loin du bitume de Boston. Pour la première fois depuis des années, j’aurais presque pu m’y habituer. M’incliner pour elle. J’ai accueilli sa nouvelle de tout l’orgueil dont je suis capable. Immuable et fier, la poussant à parcourir le monde avant que ses pensées ne l’oublient elle-même. Comme une lente et inéluctable dilution. Une Reine qui court à sa perte, mais qui court quand même.  Nicotine aux abords de mes lèvres, une traitre habitude dont je ne parviens pas à me débarrasser malgré les dommages que je sais causés sur les artères. Les miennes sont sans doute rongées par mes vices mais qu’importe. Je balaie de mes orbes glacés la fraîcheur de l’endroit, la nature endormie, deux gobelets de café venant réchauffer mes paumes. Rictus qui s’élève de mes lippes endiablées de volutes à la voir s’élever parmi les glaces. La Déesse des flammes en personne. « Un Colombia avec un peu de crème et chantilly comme tu m’as demandé. » Les traits sont toujours immuables, comme un marbre recouvrant des braises bien plus chaleureuses, j’en apprécie les contrastes, le même diable au corps qu’on partage. « Tu n’as pas trop mal ? » Coup d’œil sur l’épaule immobilisée. Mon absence a laissé place à la naissance de nouvelles frasques te concernant. Je suis au moins heureux de te retrouver toi dans le décor, à défaut de pouvoir laisser libre court à l’explosion de nos phalanges sur les sacs de frappe habituels.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Albus Jasinski  

C'est qu'elle est impatiente Vesta de le revoir le Albus. Son père a beau être réapparu dans sa vie, et cette figure de mentor pourrait lui être moins nécessaire, mais ce n'était pas le cas, elle voulait le voir, lui parler, se confier, et se battre. Il avait une place toute particulière et chère à son coeur... Et le fait qu'elle n'ait pas encore eu l'occasion de lui parler d'Eddie et d'à quel point il avait chamboulé sa vie, ça faisait bizarre. C'était le bordel dans sa tête et la mort de Mav n'avait rien aidé. C'était aussi pour ça qu'elle était tellement soulagée qu'il soit de retour, elle retrouvait enfin le sentiment que si quelque chose se passait mal, quelqu'un serait là pour la rattraper, l'empêcher de sombrer trop profondément.

Alors quand elle le voit, c'est un sourire d'une oreille à l'autre qui apparaît sur son visage. Elle passe son bras valide autour de son cou et le serre fort, nichant son visage dans son cou. « Hey toi... » dit-elle avec un sourire en le serrant un peu plus fort et un peu plus longtemps que d'habitude. Ed est en train de la changer, elle le sent. Tous ces sentiments que d'habitude elle enfouit au fond d'elle, ils sont à fleur de peau maintenant. Elle le relâche et prend le café avec un sourire. « Merci.  » dit-elle, le café venant lui réchauffer la main. Elle sort son bras de l'écharpe et bouge doucement. « Ca va franchement, je dois pouvoir commencer à bosser dans pas trop longtemps je pense tant que je pends pas tout mon poids dessus avec des figures inversées... » dit-elle en faisant un peu la moue. Elle s'allume une cigarette, son bras peut supporter en tout cas ça sans aucun doute. « Raconte un peu toi... ton déploiement en Afrique. C'était comment ? » demande-t-elle avec un sourire.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Vesta Borges  

Tes noires empreintes viennent réchauffer la glace du paysage. Incandescente et fatale, lumineuse et effrontée. Malgré moi et le sérieux de ma carapace, c’est un sourire sincère et n’ayons pas peur de le dire, joyeux qui s’observe. « Je t’en prie. » dis-je en passant une main tendre et farouche dans l’ébène de tes mèches. Comme pour te tourmenter encore un peu. Comme pour te dire aussi maladroitement, l’affection que je peux te porter. Pas très doué pour les mots et bien davantage pour les gestes. « Tu m’as promis un show personnalisé. » Je n’ai plus traîné mes guêtres dans un club de strip-tease depuis je pense mes vingt cinq printemps, mais pour toi, j’étais prêt à tenter de nouveau l’expérience.  « Tu ne souffres pas trop ? » Le médecin en moi qui se réveille. Car sous mes soifs de destruction et de chaos c’était bel et bien une volonté de soigner, de panser, de prendre soin qui s’était éveillé. C’était un des contrastes dont j’étais capable mais surtout familier. « Je regarderai ça après. » C’est ce qu’on s’était dit et inutile de dire que je ne fais confiance à personne ou presque. « C’était… dépaysant. » Et étrange, je dois bien l’avouer. Lou était venue là-bas pour me retrouver mais surtout pour mieux me quitter, je n’avais pu qu’accepter son envie de conquérir le monde avant de voir sa raison s’envoler. J’étais à la fois heureux pour elle et fondamentalement écorché. Bien plus que je ne voulais bien l’admettre. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. « Il y a des internes prometteurs et c’est toujours salvateur de voir des pays qui sont moins chanceux que nous. » Je ressentais une joie peu avouable à renouer avec les combats, les cribles de balles et le souffle des bombes. J’avais toujours eu ce goût instinctif du chaos.  « Mais tu m’as manqué. » que j’ajoute en laissant la glace de mes orbes se réchauffer un brin.  « Bon et toi, raconte hormis tes cascades, dans quel genre de pétrin t’es-tu encore fourrée ? » On est similaires sur ce point, mais la justice me tient, offre une ligne de conduite, une discipline, un cadre, bien que parfois comme tous les fous de notre espèce, j’aime à en sortir pour en tester les limites.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Albus Jasinski  

Oh il lui a manqué aussi. Elle a pleins de choses à lui raconter. Tout qui se bouscule dans sa vie de plus en plus et la seule personne à qui elle se raccrochait en dehors du gang et - maintenant - de son mec, c'était lui. « Toi aussi tu m'as manqué salaud... » qu'elle marmonne d'un air un peu bougon comme si ça avait été une attaque personnelle que son départ, même si elle savait bien que ça n'avait rien avoir. Elle inspire profondément en prenant une gorgée du café alors qu'il lui demande de lui raconter dans quel pétrin elle s'est encore fourrée. Oh si il savait. Elle l'aimait énormément et n'aimait pas lui mentir mais après tout, il travaillait avec les forces de l'ordre et elle ne pouvait pas se permettre de prendre des risques. « Rien de spécial... Mes petites embrouilles habituelles... En tout cas du côté "je me prends des balles dans le bras" je veux dire...  » précise-t-elle avec un petit rire en passant une main dans ses cheveux. Elle marche avec lui, un sourire aux lèvres, un peu pensive sur comment elle va amener le sujet. « Parce que côté "coeur", j'ai décidé de la jouer un peu plus risky... » dit-elle en se mordant un peu la lèvre, guettant sa réaction du coin de l'oeil avec un sourire. « Et puis j'ai décidé de me simplifier la vie... et de tomber amoureuse d'un gosse de riche... et pas n'importe quels riches... mais la famille Windsor... » dit-elle en fumant sa cigarette. Rien que de le formuler comme ça, elle se rendait compte de l'absurdité et de la complexité de la situation dans laquelle elle s'était fourrée. « Il a été amoureux d'une autre et c'était un peu le bordel... Mais maintenant, ça y est, on est ensemble pour de vrai... » dit-elle avec une petite voix. On aurait dit une ado amoureuse, c'était assez craquant. Surtout qu'Albus avait plus l'habitude de la voir s'énerver sur un sac de frappe que en train de triturer sa clope en parlant d'amour.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Vesta Borges  

Rares sont les personnes qui peuvent me manquer. Mais oui. Vesta fait partie de cette petite liste. Je n’irai jamais jusqu’à te le dire, mais tu sais lire entre les lignes. M’arrachant un sourire au passage. « Tu es bien effrontée, sale gosse. » Mais salaud, ça me colle plutôt bien à la peau. Soyons honnêtes… T’avais profité de mon absence pour te fourrer encore dans des affaires pas possibles et te blesser au passage. Je n’aime pas vraiment ça mais ne peut pas te le reprocher car c’est aussi pour ces raisons que je t’apprécie, que le courant passe entre nous et d’ailleurs mon meilleur ami n’était pas plus raisonnable. Je n’aime pas les personnes sages, sans doute parce qu’en apparence, je le suis moi-même un peu trop. J’aime ceux qui animent les flammes sous ma glace, ceux qui me permettent de me sentir encore un tant soit peu vivant. Adeptes du chaos. « Oh ? Toi ? T’es en couple ? » Je ne peux pas m’empêcher de faire des yeux un peu ronds. Parce que je ne t’imagine pas plus posée, avec la même personne. Egoïstement, je t’aurais davantage pensé comme moi que comme les autres. « T’es contente ? » C’est ce que veulent la plupart des gens non ? Le bonheur. Alors si c’est ce que tu veux, je suis heureux pour toi après tout. Enfin si toutefois, j’en suis capable. « Félicitations. » J’applaudis dans mes mains ironiques, passant une main provocante et paternelle dans l’obscurité de tes mèches. « Je vais devoir t’inculquer les bonnes manières. » T’es une sale gosse, une provocatrice de première. Les filles de la haute sont bien plus mauvaises, bien plus perfides, savent ranger leurs crocs acérés derrière des sourires innocents. C’est tout un art, crois-moi. « Dois-je acheter des alliances ? » Pour le meilleur et pour le pire. C’est l’ironie qui peint mes traits. Tu y crois et c’est presque beau. Moi aussi, j’ai voulu y croire mais tout ceci est terminé désormais.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Albus Jasinski  

Vest avait peur de cette annonce. De le décevoir, Dieu sait pourquoi. Quand on est proches de quelqu'un perdre un élément qu'on a en commun, c'est toujours effrayant. On a peur que ce soit un élément trop important pour que l'amitié s'en relève. Alors on observe chaque réaction, chaque regard, chaque micro-expression qui traverse les muscles de son visage. « Ouais... C'est que le tout début et j'y croyais plus mais... ouais, je suis vraiment contente...» dit-elle avec un doux sourire. Elle ferme les yeux contre lui, posant son front contre son épaule en grognant un peu comme si elle râlait contre elle même d'être si sensible. « Mais c'est stressant... Je flippe beaucoup plus qu'avant... Mais dès qu'on reprend la boxe, je vais pouvoir m'endurcir à nouveau hein ? » sourit-elle en se redressant et en secouant un peu ses cheveux. Elle marche à ses côtés à nouveau en silence, levant les sourcils avec un sourire amusé quand il parle de lui apprendre les bonnes manières. « Nameoh! Elles sont très bien mes manières... » dit-elle alors qu'elle se rappelle qu'elle va devoir rencontrer la soeur de son mec et ue celle-ci aura un oeil sur ses manières très probablement. « Tu crois que ça va être chaud d'être juste moi... avec la fratrie je veux dire.. » dit-elle en se mordant un peu les joues. Fais attention à ce que tu dis Albus, tu peux briser toute sa confiance ou la braquer complètement si tu dis mal les choses. Si elle se sentait coincée, elle irait soit la queue entre les jambes, soit n'irait pas ou alors elle se braquait et allait en faire des caisses, en faire trop, pour qu'ils voient le pire d'elle et être au moins en contrôle du dégoût qu'elle créerait chez eux. « Et non, pas d'alliance encore... imbécile.» dit-elle en levant les yeux au ciel avec un sourire.

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— Crash ♫ — EDEN

w/ @Vesta Borges  

Et la douceur s’éprend du feu avec audace. Mais cela te va bien. Je t’ai connu effrontée, audacieuse, en colère surtout. Mais aujourd’hui, malgré ta blessure, tu parais plus… apaisée. C’est une sensation étrange que tu me dévoiles, comme si je ne pensais pas la chose possible mais finalement j’en suis heureux pour toi. « S’attacher est à la fois la plus belle et la pire des choses. » Cela ne m’était arrivé que rarement mais c’était une addiction dans laquelle j’aurais pu me perdre pour de bon. S’attacher, c’est aussi prendre le risque de perdre et c’est une chose à laquelle je me refusais. Tu deviens plus tendre, plus douce, mais tu peux compter sur moi pour t’endurcir. Je bois une gorgée de café, profitant de sa chaleur avant de te regarder en souriant un brin moqueur. « J’y compte bien. Avant que tu ne tatoues son prénom sur une partie étrange de ton corps. » Dans un petit cœur pour bien pousser le vice jusqu’au bout. « Pas pour les gens de la haute, crois-moi ce sont les pires. » Mon menton se dresse. Moi non plus, je ne viens pas de ces milieux dorés, j’ai du tout apprendre, m’instruire, me fondre dans la meute, enduire les crocs de quelques strass, les manières d’une perfidie plus insidieuse. « Je peux t’apprendre si tu veux. Juste de quoi ne pas commettre d’impair tout en restant toi-même. » Il ne s’agit pas de se faire passer pour une autre, ce serait grossier, une singulière erreur même. Mais embellir quelques manières fait toujours bonne impression. Et je ne souhaitais pas que l’ombre d’une famille trop exigeante s’invite dans votre relation. « Avec quelques améliorations, tu feras un malheur ma chère. » De quoi attiser, intriguer leurs dermes trop nobles, ramollis par les privilèges. Tu sais ce dont ces gens rêvent plus que tout sans l’admettre ? Vivre tout simplement. « Tu aimerais ? » Que je lance un brin goguenard, t’imaginant dans la belle robe, la bague au doigt, après tout je n’imagine pas mais peut-être que tout simplement j’ignore cette part de toi.

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