(TW) You don't know how much I need you • Albus

N’était-ce que cette simple envie de profiter d’un corps qui m’avait poussée à contacter Albus ce soir  Bien sûr que non. Ce n’était pas uniquement ce désir qui m’avait poussé à l’inviter. De toute façon, mon désir s’était tari au fil des semaines. Il pulsait encore en moi, je le sentais. Je sentais le manque me ronger. Malheureusement, je ne pouvais pas agir comme je le faisais habituellement. Je ne pouvais pas chercher quelqu’un pour apaiser les flammes brûlantes en moi. Je ne pouvais plus faire ça parce que ma confiance s’effritait et que je refusais de m’offrir. Même à mon petit-ami. Je refusais de laisser l’opportunité à qui que ce soit de me faire du mal. Depuis que j’étais redevenu la marionnette de la Mafia Italienne, tellement de choses s’étaient bouleversées. Je n’étais plus que cet objet qui souffrait entre les doigts de ceux censés m’apporter du plaisir et rassasier la faim brûlante en moi. Moi, le gamin assoiffé des corps à corps. Moi, le gosse toujours si désireux de se sentir dominé. Ce soir, j’avais contacté Albus et ce n’était pas simplement pour profiter de son corps ou de cette domination qu’il maniait à la perfection. Ce soir, je désirais réapprendre à profiter de ces instants charnels sans sentir l’angoisse me tordre le ventre à chaque seconde au point de prier pour que tout se termine vite. Ce soir, je voulais profiter de ce corps que je n’avais jamais réellement eu. Un corps que j’avais touché de plusieurs manières et de si nombreuses fois. Un corps avec lequel je ne m’étais jamais lié parce qu’Albus n’avait jamais voulu franchir ce pas. Et ce soir… Ce soir, je voulais franchir ce pas avec lui. Lui et sa présence qui provoquait quelque chose d’indescriptible pour mon être. Albus m’allumait, me dominait, m’apaisait. Aussi, il était sans doute la personne idéal pour m’aider à sortir de cette spirale de l’Enfer créer par la Mafia. Ce soir, je ne travaillais pas pour Albus. Mais, sans le savoir, il travaillait un peu pour moi en m’aidant à noyer tout le reste. Noyer ma douleur et ma peur des contacts. Noyer l’angoisse et la souffrance d’un corps à corps. Albus était là pour m’aider à tout noyer et à redevenir celui que j’étais. Celui que se soumettait sans mal. Je ressentais ce besoin de me laisser dominer et pas juste avec les clients imposés par Rob. Je ressentais ce foutu besoin sans parvenir à franchir le cap. Je n’y parvenais jamais tant l’angoisse tordait mon ventre m’empêchant d’avancer. Comme s’il l’avait compris, Albus me laissait les rênes me soufflant de me faire plaisir. Il s’offrait à moi. Il me laissait diriger. Et je plongeais sans hésitation profitant de la brèche pour chasser cette angoisse.

La brasier s’allumait. Les flammes du désir léchaient ma peau sans me faire du mal. L’angoisse pulsait sans m’empêcher d’agir. Au-dessus d’Albus, nos lèvres se trouvaient et nos peaux se rencontraient. Ça picotait désagréablement, sans m’obliger à reculer sous une souffrance trop forte. Ça m’angoissait légèrement, sans me pousser à sauter loin de lui. Les vêtements volaient et les doigts d’Albus glissaient dans ma nuque réveillant cette envie de me soumettre à lui. Cette envie qui se traduisait par la supplication glissant entre mes lèvres. Qu’il me possède. Qu’il me fasse sien et franchisse ce pas jamais dépassé. La situation se bouleversait soudainement. Le contrôle m’échappait. Malgré ma supplication, je n’avais rien vu venir. Je n’avais pas pris le temps de tout analyser et je me retrouvais à subir. Subir ce mouvement lent, mais fort qui me poussait à changer de position. Ce mouvement me remettait à ma place. Cette place qui avait toujours été la mienne face à Albus et à tant d’autres. Cette place que j’avais toujours beaucoup trop adoré. Le dominé. C’était mon rôle. C’était là où je me sentais le mieux. C’était là où je me sentais comblé. Albus me dominait. Ma respiration s’accélérait sans que je ne puisse rien faire. Désir ? Appréhension ? Je ne savais plus. Mes prunelles se fermaient et les mots de l’homme cognaient dans ma tête. Tu ne donnes que ce que tu veux… Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que je pouvais me contenter de donner mon corps aux clients de la Mafia sans subir de blessures à l’intérieur de mon être ? Non. Il y avait trop de marques physiques pour que je parvienne à me planquer dans la carapace désirée. Tu ne donnes que ce que tu veux… Là, avec Albus, je voulais tout donner. Tout abandonner. Tout ressentir. Tout retrouver. Alors, je m’efforçais à calmer la panique que je sentais bouillir dans mes veines. Mes doigts serraient le drap qui se trouvait sous moi. Ce drap contre lequel reposait mon ventre. Je sentais Albus contre moi. Je sentais les hanches de l’homme jouer de ce mouvement que je désirais et qu’il ne m’offrait pas. Dominant parfait qui savait jouer. J’attendais plus moi… Ou peut-être pas. Je ne savais plus. Tout s’embrouillait à l’intérieur de mon esprit. J’étais prêt à ouvrir la bouche pour supplier Albus de me posséder encore une fois lorsque sa question tomba. Elle caressait mon oreille me poussant à refermer les yeux alors que j’avouais sans hésitation « Parce que j’te fais confiance… » Putain ouais, je faisais confiance à Albus. Je lui faisais confiance au point de ne pas bouger de ma position malgré l’angoisse qui cognait accélérant ma respiration et poussant mes doigts à trembler. Je lui faisais confiance au point d’accepter d’essayer de surpasser cette peur qui cognait. Comptant ma respiration à l’intérieur de ma tête pour me calmer, je rajoutais « Je… J’veux réussir à m’sentir bien de nouveau à cette place… Ma place… Et je… J’peux te faire confiance Albus… T’me feras pas de mal… » Il ne m’en ferait pas. Jamais. J’en étais persuadé. Tout comme je savais que cet instant était bien différent de nos habitudes. C’était un instant pour partager quelque chose de plus. Un instant qui nous lierait peut-être encore plus que nous l’étions déjà. Et, comme si je voulais le pousser à agir, je susurrais un « Steuplait… » Ne recule pas. Possède-moi. Au moins une fois. Au moins cette fois.

Ma confiance n’était pas une chose que je donnais aisément. Après tout ce que j’avais traversé, je préférais me cloisonner derrière des murs infranchissables que de donner ma confiance aux premiers venus. Les personnes possédant ma confiance se comptaient sur les doigts de la main et Albus faisait parti de ces personnes. L’homme avait ma totale confiance ce soir comme il l’avait toujours eu dès le départ de part son statut de client un peu trop particulier. Un client qui ne me faisait jamais souffrir. Un client qui se préoccupait de moi. Un client qui ne m’avait encore jamais offert la fusion de nos corps. Albus possédait ma confiance parce qu’au fil des mois, une relation avait pu s’établir entre lui et moi. Une relation particulière. Une relation unique. Une relation indispensable sur laquelle je n’étais pas prêt à faire un trait. Même si j’étais en couple exclusif avec Lukas, je ne voulais guère effacer Albus de mon existence. Je ne voulais pas oublier tous ces délicieux moments que nous avions partagé. Je voulais pouvoir revivre de tels instants. J’avais bien trop besoin de cet homme. Lui qui savait si bien m’allumer à n’importe quel moment comme s’il lui suffisait d’ouvrir la bouche pour faire surgir la flamme. Lui qui savait me dominer avec une perfection que je peinais à trouver ailleurs. Lui qui parvenait à m’apaiser et à me mettre en confiance. Ce soir, je me trouvais dans notre chambre d’hôtel parce que je lui avais demandé de venir me rejoindre et qu’il avait accepté de venir. Ce soir, j’étais sur ce lit avec cet homme et je voulais qu’il me possède comme il ne l’avait encore jamais fait. Albus n’était pas dupe. Il voyait bien vite que quelque chose clochait. Il savait que des flammes douloureuses me dévoraient de l’intérieur. Pourtant, il ne poussait pas dans mes retranchements pour tenter de savoir. La porte des confessions étaient ouvertes, mais il ne m’obligerait guère à y entrer et c’était bien. Je ne voulais pas parler. Je voulais vivre un corps à corps. Un corps à corps qu’Albus acceptait de m’offrir me mettant lentement en confiance. Il me laissait le pouvoir pour m’aider à allumer le brasier avant de venir renverser les choses pour me remettre à ma place. Cette place que j’occupais depuis toujours. Moi le parfait dominé qui osait ouvrir la bouche pour répondre à l’interrogation d’Albus. Je l’avais contacté aujourd’hui parce que je lui faisais confiance et que je savais que je pourrais m’abandonner totalement contre lui. Je savais que je ne risquais pas de souffrir avec lui et que je pourrais peut-être accepter de nouveau ma place de dominé sans avoir peur.