Je retiens une seconde trop tard ce sourire de satisfaction lorsqu’il dit s’ennuyer rapidement de ces conquêtes. Mes lèvres vont flirter avec la coupe de champagne, espérant que mes talents de dissimulation font leur travail.

« Je vois… » glissais-je de façon détachée en buvant une nouvelle gorgée.

Lorsque je pose mon verre, il me resserre. Je n’ai pas le temps de penser que je risque de perdre le fil si je bois trop qu’il vient profiter de mes faibles défenses à son égard… peut-être que c’est déjà le cas ?

Un tir à balle réelle ! Ça pique. A tel point que mon regard ne peut cacher cette émotion qui me traverse lorsqu’il compare aux femmes qu’il devrait séduire. Cette provocation qu’il vient de me faire. Ce sont mes yeux qui dévoilent au plus haut point ce que j’ai ressenti : l’ardent désir de venir m’asseoir sur ces cuisses et prendre possession de cette bouche dont le simple souvenir électrise mon âme autant que mon corps.

Je n’ai que 3 ans de plus que lui. Parfois, cela suffit à faire la différence avec des filles sûrement plus jeunes, en effet. La maturité est souvent plus appréciable, un rappel de la douceur maternelle qui nous guide, un esprit vers qui se tourner pour se réconforter…  

L’idée de retrouver ma relation passée avec Matthew semble enchanter mon âme. S’agitant, s’excitant à l’idée de retrouver ces caresses, ces mots, ces échanges… Les souvenirs de notre intimité me reviennent, bercent mon âme et font frissonner ma peau encore plus.

Il vient de créer en quelques mots un véritable capharnaüm dans mes décisions. Que faire ? Tout me donne envie de lui céder, pas aussi facilement que ça puisse paraitre. Mais de l’autre, la prudence de conserver cette distance entre nous est la zone de confort.  

Nos regards se croisent et je me sens mise à nue par ses mots. Autant que mon esprit qui aimerait s’allonger sur cette table…

« Tu aimerais qu’on se retrouve ? » dis-je en essayant de feinter avec un air détaché. C’est alors que le fait d’imaginer retrouver Matthew, me rappelle pourquoi j’ai choisi de me fiancer à Nixon et de le « ghoster ».

Il sait comment me séduire. Sinon, nous n’en aurions pas été à être des amants à l’époque, non ? Je me redresse de mon siège, tend les bras pour étendre mes muscles afin d’essayer de retrouver la maitrise de mon esprit, de mon corps.

Au final, je décide de vider cette coupe, plongeant une nouvelle fois dans la facilité de l’alcool avant d’affronter les yeux de Matthew.

« Tu n’as donc pas vraiment de rancunes à mon sujet, hm ? » dis-je sur un ton presque provocateur dans l’unique but de… jouer.

Je suis fichue…

Si ce n’était pas le sourire traitre qu’elle avait laissé échappé, Matt ne se serait jamais douté qu’elle était si satisfaite de ses conquêtes foireuses. Il est légèrement perplexe, parce qu’il ne comprend pas pourquoi elle est heureuse qu’il n’a rien eu qui fonctionnait depuis qu’ils se sont séparés chacun de leur côté. Il était bien avec elle à l’époque, ils avaient eut leur petite routine qui enflammait les draps de l’un et l’autre pendant presque 2 ans et pourtant, depuis les 2 dernières années, il n’a pas réussi à trouver une nouvelle partenaire qui arrivait à le retenir comme elle l’avait fait… et elle avait trouvé quelqu’un d’autre. Au point d’être fiancée même. Était-elle satisfaite qu’il soit malheureux en amour, était-elle contente qu’elle ait peut-être la chance d’avoir une belle vie de femme mariée alors qu’il continue à se noyer dans les relations qui ne mènent à rien?
Il croise son regard à nouveau tout en prenant une gorgée de champagne, ses yeux allant d’un oeil à l’autre parce qu’il essai de la déchiffrer, de voir ce qui pouvait bien se passer dans sa magnifique petite tête, et il manque de s’étouffer à ses paroles. Il dépose rapidement son verre sur la table tout en se penchant vers l’avant, la tête légèrement sur le côté en observant Elia. Elle jouait à un jeu assez dangereux, mais il était une personne de nature assez curieuse. “Je t’ai déjà retrouvé.” Fait allusion à leur retrouvaille sur meetsa, mais il plisse des yeux en analysant les expressions du visage à Elia.
Pour tâter un peu le terrain, Matt décide de passer sa langue sur ses lèvres en la regardant, cherchant une petite réaction de sa part. Ses doigts viennent se poser dans ses cheveux qu’il ébouriffe. “Pourquoi j’aurais des rancunes. Le temps a décidé qu’il fallait qu’on arrête de jouer et qu’on aille chacun de notre côté.” Il se mord la lèvre tout en plongeant ses yeux dans les siens intensément. “Peut-être que c’est pour mieux se retrouver?” Ton provocateur pour matcher avec le sien. Elle jouait avec le feu, et avec le froid qui s’installait à Boston, Matt était intéressé à se réchauffer un peu.
Il joue distraitement avec la base de son verre de champagne tandis que plusieurs souvenirs reviennent hanter sa tête. Il baisse son regard vers ses lèvres puis le remonte à nouveau dans ses yeux. “Lili…” Petit murmure qui s’échappe alors qu’il se penche un peu plus vers elle. “Tu te souviens de mon adresse?” Une touche de proposition cachée derrière sa question, il veut savoir si elle va mordre, si elle va jouer jusqu’au bout, ou bien si elle voulait seulement le taquiner le temps d’une bouteille et disparaître à jamais.

Il a vu.
Il sait.

Je suis foutue.

« Possible » avouais-je, à demi-mots.

Je me pince la lèvre inférieure, embarrassée d’être aussi facile à lire, du moins, pour lui… A présent, je ne peux plus cacher mon envie de retrouver la tendresse de Matthew. Pas seulement ces moments intimes, mais cette relation qui m’avait tant plus il y a longtemps. Mais je suis partagée… Entre l’envie et le faire, est-ce que ça va réellement se faire ? L’idée ne m’est pas désagréable.

Bien que la raison me retienne.

J’aimerais tant lui dire qu’il se trompe. La décision n’a pas été dans les deux sens. Je l’ai prise pour nous deux sans prendre compte ce qu’il aurait pu ressentir à ce moment-là. Mais je me comprends aussi que ça a été une sage décision vu qu’il ne m’en veut pas.

Il ne tenait pas à moi comme je commençais à tenir à lui.
Quelle faiblesse de ma part…
Comme quoi, je n’ai pas changée. Je suis encore faible à cet instant, prise d’envie de venir me blottir dans ses bras, de discuter avec lui, de me sentir bien quelques instants en sa compagnie pour oublier ce qui m’attends après.

Se retrouver ?
« Pourquoi pas ? »
Aucune hésitation.

Mon regard se perd dans le sien et ne peut empêcher Matthew de séduire à nouveau mon esprit. Rien que mon surnom fait office d’une même caresse dans le creux de mes reins. Je le fusille du regard, ce n’est pas de la haine, mais du désir.

J’aimerais lui répondre que la seule chose que j’ai oublié de lui, c’était son parfum sur mes draps et la sensation de sa présence à mes côtés. Cet effet tampon sur mon esprit bien trop solitaire.

« Evidemment. » je lâche alors qu’à présent, je scrute mon verre vide sans avoir le courage de le remplir à nouveau. Je n’ai pas envie de finir saoul.

Je décide de me lever, contourner la table et venir m’asseoir sur les genoux de Matthew. Perdue pour perdue, je préfère lui dire, pour une fois, ce que je pense. Ce que je ressens vraiment.

Encore sur ses cuisses, je me penche pour poser mes avant-bras sur ses épaules, rapprochant mon visage du sien. Tout de suite, mes idées fusent, me rappelant des sourires qu’il a pu m’offrir, des clins d’œil séducteurs, de ses yeux qui me déshabillaient toujours en quelques secondes.

Ma bouche reste à distance de la sienne, pour garder un semblant de contrôle sur la situation.

« Ce soir ? J’ai peur de changer d’avis… »

Je peux clairement laisser le club une soirée sans son patron. Mais je sais que je ne peux pas me laisser une soirée entière, voir même vingt-quatre heures entières, à méditer sur tout ce qu’il vient de se passer.

Pour qu’au final, j’annule tout pour le fuir de nouveau. Mon âme lui crie de me faire rester auprès de lui. Il ne lui demande pas de l’amour, il lui demande juste une tendresse de corps et d’âme…

Aucun refus ou recul de sa part. Il est agréablement surpris lorsqu’elle ne barre pas l’idée qu’ils se sont perdus de vue pour mieux se retrouver. Alors elle n’était pas contre une vraie retrouvaille?
Les femmes sont réellement difficiles à comprendre, une seconde elles font tous pour fuir les hommes, puis celle d’après, elle se lève pour venir s’asseoir sur leurs cuisses. Pas qu’il se plaignait, au contraire. Les mains de Matt viennent automatiquement enlacer la taille d’Elia pour la tenir en place, ou plutôt serait-ce pour s’assurer qu’elle ne décide pas de s’enfuir à nouveau? S’agrippent à elle alors qu’elle le taquine comme elle savait si bien le faire.
“Lili…”
Peur de changer d’avis? Il baisse son regard sur ses lèvres, tentations du passé qui sont beaucoup trop proches des siennes. Combien de fois s’était-il laisser aller sous le toucher de ses lippes sur son corps. Cette déesse qui savait clairement comment bien l’allumer, comment le torturer de plaisirs. Frissons qui lui passent derrière la nuque rien qu’à y penser.
“Maintenant.”
Il relève le regard vers le sien. Au diable ses plans par la suite, il pouvait toujours les déplacer. Tout le monde savait très bien que Matt vivait sur le moment, et en ce moment, il ne désirait rien de moins que la belle italienne.
Il détache avec difficulté son attention pour sortir son porte-feuille et déposer deux billets de 100$. Plus qu’assez pour cette bouteille de bulles merdique, et un très beau pourboire pour le peu de service rendu.
Ses iris se plantent à nouveau dans les siens alors qu’une main se place sur la joue à Elia. Sa peau était une douceur de son passé qu’il se souvenait beaucoup trop bien. Attire son visage au sien pour finalement capturer ses lèvres rapidement. Il ne voulait pas attendre avant de goûter à ce plaisirs, sa bouche qui redécouvre la sienne comme deux amants se redécouvrent. Langue qui passe furtivement sur les lèvres à Elia avant de ne rompre le contacte, il prend une grande inspiration.
“Let’s go.”
Main autour d’Elia qui la quitte pour qu’elle se lève, et il fait pareil. Ses doigts se mélangent aux siennes afin de la tirer avec lui vers l’extérieur. Il s’en fichait de ne pas avoir fini la bouteille, il en avait des dix fois plus bonnes dans sa grande maison. Une fois dehors, sa voiture stationnée juste devant, au long de la rue. Il lui ouvre la porte passagère, et l’observe. Si elle cherchait le moment de reculer, c’était maintenant ou jamais. Il la laisserait partir, évidemment. Ce n’était pas son genre de forcer qui que ce soit d’embarquer pour se rendre dans son lit, mais une chose était sûre, Matt serait tout de même déçu de perdre l’occasion de la retrouver comme il le désirait.

Perdue pour perdue, je me lance dans ce rapprochement que je savais fatal pour moi. Je le sais parfaitement quand la chaleur de ses cuisses montent sur les miennes, que ses mains chaudes me touchent pour m’accueillir.

P*tain.
De
M*rde.      

Ça a servi à quoi de l’ignorer pendant plus d’un an si c’est pour se retrouver fébrile sur ses cuisses ? Je suis si mélangée entre le désir que je ressens à cet instant et l’angoisse de retomber dans les méandres sentimentales à son égard. Je me retiens de l’embrasser pour ne pas sombrer.

Chose difficile quand il utilise mon surnom.  
Qu’il me transperce de son regard quand il me donne sa réponse.
Maintenant ?

Intérieurement, c’est la panique.
Comme … tout de suite ?
Je suis perdue.

Je ne suis pas prête.

Du moins, jusqu’à ce que s’abattent les lèvres de Matthew sur les miennes. Une vague de frissons s’empare de moi. Il l’a fait et je me sens clairement bien à présent. Nos lèvres se caressent, me rendent dingue à en oublier que nous sommes dans un endroit public, que les gens peuvent potentiellement nous regarder.

En vrai, je m’en fiche des autres.
Mais on ne peut pas continuer ainsi.

Je le fixe intensément et reprend ma respiration après ce baiser. Trop intense pour mes neurones. Je mets un peu de temps avant de réagir quand il me dit qu’on y va. Cœur qui bat encore plus vite quand ses doigts s’entremêlent aux miens. Je me laisse guider, essayant de garder un semblant de réaction adulte jusqu’à sa voiture. Il m’offre l’opportunité de choisir entre fuir ou de le suivre jusqu’à chez lui.

Je me tourne vers lui, saisit sa nuque de ma main libre pour l’embrasser à nouveau.

C’est bien réel…

Je mordille sa lèvre inférieure.          

« Je suis à toi pour les prochaines vingt-quatre heures. » dis-je en caressant son menton avant de monter dans la voiture.

A présent, je suis dans la gueule du loup et malheureusement pour moi, j’en suis plus que ravie à cette idée. Lorsqu’il monte dans la voiture, je ne peux m’empêcher de le dévisager. Je me rapproche un peu de lui et me contente de toucher son bras pour le caresser.

« Tu sais… tu m’as manqué… » avouais-je, quittant la vision de Matt pour regarder la route.

Ce serait idiot d’avouer la vérité sur les raisons de mon absence à ses côtés…

Il a maintenant vingt-quatre heures pour profiter au maximum du plaisirs que lui procurait de goûter à son passé. Elia qui a toujours sût le satisfaire, il ne doute pas pour une seule seconde que ces prochaines heures comblera sa faim ou du moins, apaisera sa faim.
Embarque à son tour dans la voiture quand la demoiselle décide de rester au lieu de prendre la fuite. Finalement les choses commençaient à se placer comme ils se doivent. Ce n’était pas eux, cette relation de distance et de froideur. Au contraire, Matt et Elia du passé était plutôt un mélange de chaleur, collé l’un à l’autre pendant des heures, à se découvrir, à s’apprécier. Il comptait lui rappeler à quel point les souvenirs qu’elle gardait d’eux sont beaucoup mieux qu’elle ne se souvient. Elle avait peut-être oublier à quel point il pouvait la faire languir.
Son regard quitte la route l’instant d’une seconde avant de se poser à nouveau devant, un sourire aux lèvres.
“Je l’espère bien, je serais offusqué si tu me disais le contraire.” il rigole pour détendre un peu l’atmosphère. Ou peut-être n’était-ce que dans sa tête qu’il commençait à faire de plus en plus chaud dans la voiture?
Muscle qui se contracte à son toucher, il finit par enlever une main du volant pour prendre celle un peu baladeuse à la femme à ses côtés.
“Pas touche, tu me déconcentres.” baiser qu’il dépose sur l’endos de sa main sans quitter la route du regard, il la garde par la suite dans la sienne quand même. Ok, pas de caresse, mais un peu de contact ne fera pas de mal. Surtout que la douceur de la maison à Elia lui rappelait les maintes fois qu’elles se sont glisser sur son corps, il commençait à s’impatienter d’arriver chez lui. C’était quoi l’idée d’habiter loin de la ville et près du bord de l’eau aussi?
Ils terminent finalement leur trajet après un moment, voiture dans l’énorme garage du jeune millionnaire. Il descend rapidement pour aller la rejoindre de son côté, ouvrant la porte comme un parfait gentleman, parce qu’il risquait de perdre ses bonnes manières très bientôt.
Il l’aide à sortir, main dans la sienne pour qu’elle se tienne, avant de refermer la porte. Son regard croise celui à Elia, et il ne peut s’en empêcher.
"Lili..." La patience s’était écoulée, et il plaque ses lèvres à nouveau comme les siennes. Ses mains attrapent la taille de l’italienne, la poussant doucement contre la voiture avant de se glisser sous son chandail, ses doigts cherchant à caresser sa peau douce alors que sa langue demande à danser avec elle.

J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’avais pas été aussi excitée à l’idée de passer un moment intense avec un homme. Sauf qu’il y a eu Nixon, je ne cache pas que ça a été intense mais ce n’est pas vraiment pareil. Avec Matthew, c’est différent… il a de l’expérience….

Rien que d’y penser, je me sens encore plus excitée, telle une enfant devant un tas de bonbons dans l’attente de les dévorer. Mais avec bien plus d’attachements, je dois l’avouer que j’estime clairement Matthew davantage qu'un bonbon…

Bien que ces baisers me donnent l’impression d’avoir le même goût…

Je ne réponds pas quand il réagit à mon aveu, je me contente de renchérir par un simple sourire alors que je me prends à caresser sa peau. Elle m’a tant manqué, j’aimerais bien y déposer mes lèvres…

Mais Matthew me devance… Un geste pourtant simple qui n’a qu’un seul effet : me rendre dingue. J’ai envie de lui sauter dessus, tant pis si on nous voit, je paierais quelques pattes pour effacer les preuves.

Je tiens bon jusqu’à l’arrivée devant la résidence de Matthew. Les souvenirs me reviennent tel une vague, me rappelant de moments passés aux côtés de mon amant. Je ne pensais pas qu’il soit aussi demandeur, me disant que ces conquêtes auraient satisfait son appétit mais il est clair que ce n’est pas le cas… Du moins, c’est l’impression qu’il m’en donne à présent que nous sommes à l’abri.

Dire que je voulais prendre les devants une fois les portes passées, je suis prise de court par Matthew. Je savoure avec un plaisir que je ne peux dissimuler le baiser qu’il m’offre, me cambrant instantanément lorsque je sens ses doigts sur ma peau. Cette sensation m’électrise, j’ai l’impression que mon cerveau se coupe à cet instant, ne faisant plus place qu’à autre chose que mes instincts primaires.

Mes doigts se glissent dans la chevelure du goldenboy, l’obligeant à garder ses lèvres contre les miennes.

(…)

Je ne peux plus sentir l’énergie dans mon corps, comme si Matthew en avait aspiré juste assez pour me laisser encore vivante. Sans parler de la douleur à certains endroits de mon corps, une douleur qui n’est pas, au fond, désagréable. Mais elle est la preuve de l’intensité de nos retrouvailles.

La nostalgie a parfois du bon…

Je me rapproche de Matthew, me glissant à nouveau contre lui, posant ma main sur son ventre. J’observe sa peau suintante et divine, il est toujours aussi beau. Ça me rend dingue de savoir qu’un homme tel que lui s’intéresse à moi.

Même si ce n’est que pour des moments intimes… pour de la tendresse et rien d’autres. J’essaie de balayer les mauvaises pensées de mon esprit… A quoi bon se faire du mal ?

« Si je n’avais pas besoin de boire quelque chose, je te sauterais encore dessus, tu sais ? » dis-je avec amusement alors que mon doigts vient se glisser à la naissance « où devrait être son sous-vêtement ».

Ça faisait un bien de fou, de se retrouver dans les draps à nouveau accompagné de cette beauté divine qui savait comment lui faire perdre la tête avec quelques touchés. La nostalgie de leurs anciens débats envahissait son corps avec chaque baiser enflammé qu’ils sont partagés et maintenant, il était brûlé. Il a oublié à quel point ça demandait de l’énergie faire tout ça avec elle, parce qu’ils passaient beaucoup trop de temps à jouer avec l’un et l’autre. Différent de ses autres conquêtes depuis, quelques-unes assez déplaisantes qui ne savaient que faire l’étoile. Beurk. Au moins avec Elia, il savait que ce ne sera pas le manque d’expérience qui le décevra, mais peut-être elle qui risque de le fuir juste après ceci.

Il baisse les yeux sur le corps de l’italienne qui se colle à lui, son bras vient se faufiler sous ses épaules pour la ramener encore plus près. Qu’est-ce qu’elle était belle cette femme, vraiment dommage que les choses se soient passés ainsi. Il aurait préféré la connaître avant d’avoir connu son ex-femme, peut-être que les choses se seraient déroulées différemment.

“Tu as soif?” Il lâche un soupire. Il n’a pas du tout envie de sortir du lit, surtout avec sa main qui vient le taquiner à nouveau, mais il réalise qu’il avait aussi envie de boire quelque chose. “Champagne, ou bien tu veux être sage et avoir un verre d’eau?” Question légitime, car après tout elle était supposée être au boulot en ce moment et non dans les bras à Matt.

Il s’étire avant de se lever et sortir du lit, enfilant son caleçon en même temps. “Perso j’ai besoin d’eau.” Il dit en se retournant vers elle. Ses yeux détaillent la silhouette sous les draps avec un sourire aux lèvres. "Avant un round 2?" Il demande curieusement, incertain si ce n'était qu'une aventure d'une fois pour se remémorer du passé ou bien elle comptait en profiter autant que lui de cette soirée de retrouvailles.

Je sens que mon corps a travaillé dans son entièreté, aucune partie n’a échappé à ce moment intense avec Matthew. A présent, je ressens le besoin de recouvrer mes forces, peu habituée à une telle intensité, autant mentale que physique. Blottie contre lui, je ferme les yeux et savoure ce contact qui m’avait manqué. Cette relation qui n’était pas uniquement de la chaire mais un peu de tendresse… mais pas trop. Tout ce que je voulais à l’époque, jusqu’à ce que ça évolue.

Ainsi posée contre lui, je me rends compte que ma relation avec Nixon a effacé mes sentiments fugaces pour lui. Bien que je ne sois pas amoureuse de mon meilleur ami, il a pansé ces sentiments douloureux. A présent, je peux savourer les caresses de mon ancien amant sans avoir peur de retomber dans la sentimentalité. Tout comme je savoure de le toucher ainsi, aussi intimement. Certaines se battraient pour être à ma place.

Mon regard se lève pour rencontrer le regard de mon amant, celui-ci me proposant à boire. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres, je suis amusée par la situation dans laquelle on se retrouve. Ereintée, loin de nos vingt ans. « De l’eau, s’il te plait… » alors qu’il se lève, rendant mon environnement beaucoup plus froid par son absence. Mes yeux ne quittent pas, cependant, son corps athlétique et je me plais à le détailler.

A mon tour, je me lève, du moins, je m’assois dans le lit ; laissant le drap quitter mes épaules et offrir la vision de mon corps nu. J’étire mes bras au-dessus de ma tête avant d’être coupée par la proposition de Matthew. Je ne peux empêcher ma bouche se pincer à l’idée qu’il revienne me toucher, tout comme les frissons qui ont accompagnée cette pensée salace. « Il va falloir que tu me ramènes une bouteille dans ce cas. »

Je quitte le lit pour le rejoindre et lui vole un baiser du bout des lèvres : « Je t’attends dans la salle de bain… » je murmure avant de m’éloigner de cet homme qui fait frémir ma peau rien que par sa présence. Contrairement à lui, je ne perds pas de temps à remettre des vêtements qui vont me quitter dans peu de temps. Telle Eve qui se balade dans le jardin d’Eden, je me dirige dans la salle de bain afin de glisser dans la douche… Une douche bien chaude me fera le plus grand bien pour reprendre des forces…