Le choc avait été court, violent, surprenant, à lui en couper le souffle. Littéralement. C'était la première fois qu'un truc pareil lui arrivait et après toutes ces années à jouer au basket, il se demande bien comment il a fait pour ne jamais se prendre un ballon auparavant. Le talent peut-être ? Ou la chance ? N'empêche que celui-là, il ne l'avait clairement pas vu venir. En plein dans le sternum. Sa respiration s'était arrêtée, l'espace d'un instant, tandis qu'une douleur lancinante envahissait sa poitrine. Les répercussions du coup, rien qui ne vaille la peine de s'inquiéter pour Kieran. Ok, ce n'est pas la sensation la plus agréable au monde mais il lui en faut plus pour rester au sol, à l'anglais. Un signe de main vers ses coéquipiers, un sourire au coin des lèvres et le voilà qu'il était déjà debout, prêt à reprendre le jeu. Enfin... jusqu'à ce qu'une quinte de toux un peu trop violente ne le fasse s'asseoir au sol, encore. La respiration haletante, bruyante, il cherche de l'air Kieran, à reprendre son souffle, en vain. C'est comme si plus il cherchait de l'oxygène, plus celui-ci lui semblait lointain. Bref, c'est ainsi qu'il se retrouva dans ce lit d'hôpital, à attendre avec une certaine impatience qu'on lui donne l'autorisation de sortir. Rien de grave, pas la peine d'en faire toute une histoire. Il va bien, il respire encore, toujours. Demandez-lui de vous faire son plus beau sourire et il le fera, sans se plaindre. Comme si son passage par l'hôpital n'avait même pas eu lieu. Et pourtant, c'est une tornade brune qui entre en trombe - ou presque - dans la pièce, dévoilant une Siah au visage à la fois couvert d'inquiétude et de soulagement ? Il ne sait pas trop. "Heey... What are you doing here ? How..." A-t-elle su  ? Oh... "They called you, right ?" Lâche-t-il en soupirant presque. Il n'a pas demandé à ce qu'on appelle qui que ce soit. Mais c'était la procédure, apparemment ? Et puisqu'ils n'arrivaient pas à trouver de contact d'urgence dans son téléphone, ils s'étaient rabattus sur la dernière personne avec qui il avait parlé par messages. Amusant, n'est-ce pas ?

Depuis quelques jours, la gamine c’était enfermée dans son atelier, n’y en sortant seulement lorsque son estomac lui demandait. Et entre les traces de peintures sombres, ses sentiments peuvent être facilement interprétés. Douleur constante dans sa poitrine, comme si le souffle lui manquait constamment. Elle a peur la coréenne, des conséquences de son absence. Peur de revivre le passé, et d’être de nouveau seule et abandonnée. Les formes se dépeignent sur la toile blanche, mais elle ne les voit pas, elle ne les voit plus, dû à sa vision brouillé par les larmes qui menacent de couler. Du revers de la main elle balaye ses larmes, laissant de le peinture fraîche habillée son visage de poupée. Elle se sent submergée par toutes ses émotions qu’elle ressent. Soupire s’échappant de ses lèvres, lorsque le pince qu’elle tenait dans ses mains s’écrasent sur le sol. Repoussant sa peinture sans âme un peu trop brusquement, et le chaos règne soudainement dans cette pièce qui est censée être son havre de paix. La sonnerie de son téléphone la sort de sa transe, et elle décroche automatiquement sans regarder qui c’était. Et ses idées s’embrouillent, elle n’entend plus rien la gamine, seul les mots "hôpital", "accident" & "mr maddox" résonnent dans son esprit. Elle abandonne tout Siah pour rejoindre au plus vite l’hôpital. Par pitié, elle ne pouvait plus entendre de mauvaises nouvelles, encore une et elle savait qu’elle allait sombrer. En arrivant à l’accueil, le souffle court, les cheveux en bataille, et les traces de peintures un peu partout sur ses bras et son visage, on la regarde avec surprise avant de comprendre sa situation lorsque les explications sortent rapidement de sa bouche. On lui indique la chambre de Kierran, et elle se hâte la gamine de rejoindre ce garçon qu’elle espérait en un seul morceau. Et lorsqu’elle le voit dans son lit comme si rien ne c’était passé, elle sent ses jambes tremblaient. Tu vas bien ?? Demande-t-elle en se rapprochant de lui. Qu’est ce qui c’est passé ? Les questions fusent dans sa tête, mais elle préfère épargner le jeune homme de son angoisse grandissante.