Tu n’as jamais été du genre à franchement dormir depuis longtemps mais c’est encore pire en ce moment. Tu es colérique, à cran, tu as du mal à garder ton calme, tu as même viré une employée pour un café trop sucré tu n’arrives pas à dormir pendant des heures et quand enfin Morphée apparait tu entends cette conversation que tu ne comprends pas. Comment on a pu faire ça ? Je … Je ne pourrais pas vivre avec ça tu m’entends ? Quels monstres cela fait-il de nous ? C’est ta faute tous cela c’est de ta faute ! - Arrête ça ! Nous avons fait ce qu’il fallait cesse de te plaindre c’était le mieux à faire pour tout le monde. On était d’accord alors mets tout là-dedans et on s’en va il ne faut rien garder. Personne ne doit jamais savoir et maintenant arrête d’en parler. Pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ? De quoi vous parliez ce jour-là ? Tu revois son visage en pleure et rien autour. Tu n’as absolument aucune idée de ce que cela peut vouloir dire. T’en a parlé à ta psychiatre qui t’a donné des cachets et dit que c’était certainement ta culpabilité qui se manifestait par des hallucinations et rien d’autre. Parce qu’une dispute, même la pire soit elle ce serait mieux que l’absence. Elle t’a dit que c’était comme d’autres fois et qu’il ne fallait pas t’inquiéter. Mais tu sens au fond de toi qu’il y a quelque chose derrière tout cela et ça te rend dingue rien qu’en y pensant. Est-ce que tu deviens fou ? Tu as pris rendez-vous dans une clinique privée en Belgique pour faire des examens et entre les résultats tu cherchais encore et encore la seule chose représentant encore ton humanité. T’espère qu’il est en vie quelque part même si tout te prouve que tu as tord tu gardes cette lueur quelque part. Encore un voyage sans la moindre réponse sauf une : tu n’es pas malade et en parfaite santé à en croire les médecins. Alors pourquoi tu te sens comme ça ?

3h48 – Tu t’assoies sur le rebord de ton lit et passes une main sur ton visage. Dans l’autre les somnifères. Tu as le choix de les prendre pour enfin dormir mais être dépendant d’autre chose que toi ou bien ne pas les prendre, être fort et ne pas dormir une fois encore. Tu ranges la boite dans un tiroir, soupire et te lèves pour aller sur ton canapé. Tu récupères ton téléphone et compose le dernier numéro Je dois bouger, soyez là dans 10 minutes. tu raccroches sans attendre de réelle réponse avant d’aller vers ton dressing. Tu récupères une chemise, un pantalon, une veste et tu passes même une cravate. Tu te regardes dans le tiroir de l’entrée après avoir passé tes chaussures, recoiffe une mèche rebelle et récupère quelques affaires avant de sortir. La voiture est là, ton chauffeur est en pyjama et tu as un temps d’arrêt en le voyant dans cet état. Il te sort une excuse et tu lui donnes simplement l’adresse en t’installant à l’arrière. Tu sors ton cahier et tu souffles un coup avant d’ouvrir une nouvelle page. Tu as besoin d’écrire, tu as besoin de le laisser partir. Alors tu écris, tu notes ces trois mots encore et encore une fois de plus. Comme si l’écrire encore t’aiderait à comprendre pourquoi. Tu les regardes se répéter sans trouver la réponse qui devrait être évidente. Heureusement ton chauffeur t’indique que tu es arrivé à destination pour te sortir de cette sorte de mutisme. Tu ranges le carnet dans ta sacoche qui contient également ton ordinateur et ta tablette que tu as la plupart du temps avec toi. Tu le remercies, descends de la voiture et monte jusqu’à son appartement. Elle ne vit franchement pas dans les beaux quartiers et franchement même ta femme de ménage doit avoir mieux que ça. Enfin, une fois arrivé tu toques à la porte de façon assez énergique. Marla ouvre je sais que t’es là. oui autant organisé ton temps et faire en sorte de l’optimiser, si tu peux pas dormir autant aller la voir. En réalité la seule fois où t’as dormi à peu près bien c’est quand elle était à coté de toi.

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@Marla Witherspoon

Un matin fût plus productif que les précédents. Prise d'une énergie soudaine, d'une envie de balayer la noirceur, j'avais rangé frénétiquement ma chambre. L'amatrice du bordel ambiant avait besoin d'un espace épuré pour réfléchir. Des murs blancs comme des pages sur lesquelles on écrit à coup de marqueur. Des cours étalés à même le sol qu'on place, enlève, bouge encore. Les feuilles s'habillent de mots et de calculs et, petit à petit, elles viennent habiller le mur. Le cerveau de la surdouée se projette au dehors et l'emballement se faire ressentir au fil des jours.

Je n'avais jamais mis autant de cœur dans mon domaine de prédilection. Mes études n'étaient plus qu'une simple passion, c'était devenu un casse-tête dans lequel je me noyais avec plaisir. Pendant que je ne pensais plus qu'à ces calculs sans fin, je ne pensais plus au reste. Je ne pensais plus à la vie chaotique qui continuait d'évoluer au dehors. Je ne pensais plus au temps, tout simplement, qui s'écoulait. Parce que j'avais la sensation qu'ici, j'étais dans une bulle protectrice où rien ne pourrait m'arriver. Une parenthèse bénéfique même si j'en arrivais à m'oublier et mettre ma santé en défaut. C'était mon entourage qui me ramenait sur terre, me tirant de mes recherches scientifiques accrues. Comme cette nuit-là par exemple où les coups contre la porte me firent comprendre que j'étais complètement désorientée. Bientôt quatre heures du matin et je ne savais plus quand est-ce que j'avais dormi pour la dernière fois. Les sourcils se froncent et la fatigue profite de ce moment de conscience pour s'infiltrer. " Marla ouvre je sais que t’es là. " Le bruit est lointain mais bien compréhensible. Les colocataires ne vont pas tarder à s'affoler face au vacarme, ce qui m'oblige à me diriger vers la porte d'entrée pour te découvrir. J'ai l'air de rien avec mon t-shirt oversize et mon pantalon de yoga. Ma mine est tiraillée par ces jours qui me bouffent de l'intérieur. Mais, quand j'te vois toi, j'constate que t'es pas mieux même si tes vêtements sont plus classes. " Tu vas réveiller tout le monde " que je te somme froidement d'un chuchotement. La Marla gentille et douce semble avoir disparu, terrorisée dans une coin par les abîmes dans lesquelles j'étais en train de m'enfoncer.

On rejoint ma chambre en silence et je referme la porte derrière nous. " Attention où tu mets les pieds. " Ne viens pas piétiner mes recherches, qui sait, peut-être que le génie fou en face de toi et en train de révolutionner le monde de l'astrophysique sans le savoir - pour le moment.

Rien n’explique ce que tu peux ressentir en ce moment. C’est du vide, des mots vides de sens mis bout à bout, c’est du manque de sommeil, ce sont des cauchemars qui s’enchainent, la déchéance est proche. Tu sais très bien que tu t’en demandes trop et pourtant tu ne t’arrêtes toujours parce que si tu t’arrêtes tu es foutu faut croire. Alors au milieu de la nuit tu arrête de tourner en rond et de te réciter le tableau périodique puis le nom de toutes les constellations. Tu as besoin d’être occupé, t’as besoin de respirer, t’as besoin d’air. Tu finis par t’habiller pour quitter ton penthouse et partir. Tu finis chez Marla, tambourine à sa porte parce que tu sais qu’elle est là. Tu tambourines deux fois et elle finit par ouvrir en te reprochant de faire trop de bruit. En même temps as-tu remarqué la taille des murs semblables au carton ? L’isolation ça coûte si cher que ça ? que tu reprends avec un air un peu halluciné qu’elle puisse vivre ici mais passons. Tu la détailles alors qu’elle a un tshirt affreux qui représente le flou artistique et un pantalon tout aussi débraillé, tu te demandes un instant si elle ne se serait pas habillée dans le noir. Elle a les traits fatigués et te réprimande alors que tu reprends Toi c’est les morts que tu vas réveiller. en chuchotant un peu fort avant d’entrer parce que tu ne vas quand même pas rester sur le pas de la porte. Tu traverses l’appartement en deux pas avant d’arriver à la chambre de Marla et tu reprends C’est pratique tu as tous à proximité quand toi tu dois traverser l’ensemble du penthouse pour aller jusqu’au quartier des invités, un des désavantage d’avoir un grand espace. Tu découvres alors qu’elle maximise l’espace jusque sur le sol pour ses recherches. Tu jettes un œil dessus en reprenant Ah oui quand même. Un tableau ne serait-il pas plus simple ? à vrai dire tu ne sais même pas où tu pourrais te mettre dans cet espace restreins où il n’y a pas vraiment de coin « inviter » si on peut dire. Tu regardes plus en détail les notes au sol penchant la tête pour reprendre Tu travailles sur quelle théorie en ce moment ? avant de récupérer une feuille jonchant le sol pour la lire en diagonal, un article que tu as vu récemment qui parle de ce sujet qui t’intéresse autant qu’elle-même si tu ne peux pas pousser tes études là-dedans. Tu restes dans le coin près de la porte pour regarder un peu ce que tu as là ne faisant pas attention à la surface de la pièce mais plutôt à ce qu’elle comporte en détail. T’as besoin d’aide pour un truc ? oui maintenant que vous êtes tous les deux réveiller autant ne pas perdre de temps.

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Le boucan du Diable. Littéralement. Puisqu'il se trouve derrière ma porte. Un démon qui a pris la place du Diable pendant que celui-ci se repose. En attendant que t'accède à ton trône d'un autre royaume. Un joyeux bordel tout cela. J'étais l'ange déchu au milieu des cendres. Les ailes sont brulées et il n'y a plus qu'à marcher pour trouver la sortie. Un long chemin d'errance parsemé de difficultés. " En même temps as-tu remarqué la taille des murs semblables au carton ? L’isolation ça coûte si cher que ça ? " Des obstacles autres que ceux que tu relèves. Je ne me suis jamais posée de questions sur l'isolation des lieux, encore moins ces dernières semaines. Je pense avant tout à mes colocataires qui eux aussi traversent une période difficile et que tu vas réveiller à coup sûr. Et je pense aussi, évidement, à la personne qui me manque le plus au monde depuis qu'elle l'a quitté. " Toi c’est les morts que tu vas réveiller. " Je ne sais pas si ça me rend triste ou si ça me donne envie de sourire. Imaginer ses affronts quand j’aperçois ta maladresse. Je ne relève pas cependant, parce que ça reste douloureux ce que ça déclenche à l'intérieur. Je me contente de t'emmener en direction de ma chambre en faisant abstraction de tes commentaires sur la taille de l'appartement - pourtant assez grand pour quatre personnes. La chambre par contre est petite, elle le parait d'autant plus à cause des recherches qui recouvre le sol et les murs. " Ah oui quand même. Un tableau ne serait-il pas plus simple ? " Les épaules se dressent. " Pas assez grand. " Là, je n'étais pas contrainte par les bords. Je pouvais déplacer à volonté, écrire même. J’envahissais mon espace personnel. Ouais, un tableau me semblerait ridicule. " Tu travailles sur quelle théorie en ce moment ? " T'attrapes une feuille au sol et ce simple geste me dérange. " La matière cachée. " J'attrape la dite feuille et je la repose avant que tu n'ailles te réfugier dans un coin de la chambre. " T’as besoin d’aide pour un truc ? " Je secoue la tête de gauche à droite. " C'est au delà de tes compétences. " Je l'affirme sans hésitation. Ce domaine est le mien. Ces recherches sont personnelles pour le moment. Et quand bien même tu puisse être calé dans le domaine, tu n'as pas mes connaissances, ma réflexion, mes capacités. C'est un fait. " Tu veux qu'on s'allonge ? " Au milieu du bouillonnement des recherches, j'avais aussi besoin de me reposer, tout comme toi.

Insupportable. Cela semble être un bon qualificatif pour te décrire il faut le dire. Tu arrives à une heure absolument impensable chez elle et tu te plaindrais presque de ne pas avoir été accueilli avec un sourire ravi. Mais tu as toujours été comme ça, avec les décalages horaires tu as finis par complètement t'habituer à un mode de vie assez en décalé par rapport aux autres. Tu dors toujours très peu dans tous les cas. Tu enchaines les remarques désobligeantes entre l'épaisseur de ces murs, tu n'abordes pas le sujet de la salubrité même si tu es à peu près certain de risquer ta vie à venir dans un endroit pareil, les normes n'ont pas franchement l'aire complètement respectées, en tous cas tu en as un doute raisonnable que tu évites d'aborder grand prince que tu es. Tu lui fais une remarques sur sa mine affreuse et elle se contente du silence. Vous traversé le petit appartement et tu te dis que c'est quand même pratique parce que personnellement tu dois traverser le penthouse pour aller d'une pièce à l'autre tandis qu'ici à peine parti déjà arrivé c'est super ! Une fois dans la chambre tu n peux pas t'empêcher de la comparer à vu d'œil avec ton garde manger quoi qu'un peu plus grand également. Il y a des feuilles de partout et tu regardes décryptes rapidement des formules. La proposition d'un tableau ne semble pas lui aller et tu reprends Oui enfin le papier coller au mur ça tombe. Autant écrire directement dessus. que tu reprends retirant une feuille du mur pour lui montrer ta théorie. Mais tu n'as pas de bureau ? comme une pièce autre que la chambre ? Personnellement tu ne travail qu'à ton bureau que tu as fais redécorer, tu as tous casser après un moment d'agacement extrême dirons nous. Tu demandes donc des précisions sur son travail et elle te réponds, tu as un léger rictus en reprenant Le truc le plus commun de l'astrophysique quand même. oui franchement tout le monde travail là dessus c'est tellement "boring". Mais tu as l'obligeance de proposer ton aide alors qu'elle te recale un peu sèchement je dois l'avouer. Très bien. que tu reprends n'enchainant pas plus. Si elle ne veut pas de ton aide elle en a le droit. Elle propose de vous allonger et tu hausses les épaules en reprenant Puis-je enlever ma veste d'abord ? oui c'est pas hyper confort.

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