ses pensées fusent au sein même de sa boîte crânienne. l'idée est là. seulement, c'est la mettre en pratique qui lui pose problème en cet instant. comment l'approcher. quel comportement lui montrer. sourire. ou non. ce n'est pas si simple d'établir une vengeance, encore faut-il qu'elle soit parfaitement orchestrée. sinon, le boehringer n'en serait pas satisfait. et le chaos qu'il veut abattre sur cette famille ne serait pas assez suffisant pour affaiblir la rancoeur permanente qui réside au creux de ses entrailles. nombreux sont-ils à tenter de l'atteindre lui, d'une manière ou d'une autre en s'en prenant à son passé. à sa soeur. à sa famille qu'il ne reconnait qu'en tant qu'étranger. mais rien ne l'atteint. ses blessures sont depuis peu anesthésiées sous l'effet de l'éthanol, sa conscience tourmentée réduite au silence afin de se frayer un chemin dans cette existence qu'il méconnait. la douleur possède un goût qu'il a depuis longtemps assimilé, son goût amer laisse des traces en lui qu'il tente de dissimulé. cependant, elle persiste dans certains cas. quand on touche a ses proches. de manière mesquine. presque violente. et c'est en preux chevalier, détenteur de la justice qu'il veut mettre en oeuvre sa fourberie. laissant place au lieu du luz parfaitement dédaigneux, un tout autre jeune homme au passé plus que prospère. la pièce de théâtre. la sienne. dont il a le rôle principal. se jouant de la morale et de toutes ses conneries sans grande valeur, qui aujourd'hui ne lui aspire qu'à agir. ses mains se dressent au-dessus de cette supercherie, jouant de ses doigts pour amener les pions comme il le souhaite. la volonté est là. présente. mais reste encore le plan. ses pupilles la distinguent à travers le verre. la scrutant pensivement. cherchant un moyen de l'aborder d'un moyen ou d'une autre. elle sort subitement de la boutique, emportant de ses doigts les achats fraîchement acquis. le gamin la suit, complètement inexistant dans cette foule de gens. l'automne pointe le bout de son nez, amenant avec lui, déjà, les décorations d'halloween. certains magasins vont même se parer d'une devanture orangée pour rappeler la prochaine fête qui se déroulera dans trois semaines. furtivement, luz se déplace, cherchant à garder le contact avec la jeune femme. quand soudain, elle s'approche d'une échoppe vendant des vêtements mixtes. après son entré, le gamin se décide à en faire de même. s'extirpant alors du brouhaha ambiant pour rejoindre la quêtée d'un magasin de seconde main. tout un tas de vêtement déjà porté et abandonné, ne demandant qu'à être de nouveau adopté. il flâne dans les rayons, fait mine de s'intéresser à quelques produits et se perd un instant sur une veste. un souvenir lointain lui revient alors. amer. et délicieusement insupportable. quand il relève enfin la tête, il ne l'aperçoit plus. merde. d'un pas pressé, il fait le tour de la boutique en s'arrêtant finalement devant les cabines d'essayages. deux cabines sont actuellement prises. et si elle s'était sentie suivie ? qu'elle aurait pris la fuite ? ou tout simplement, serait partie ? la seule chance qui lui reste, réside dans ses deux cabines. ses pupilles se baladent sur la fin de tissu qui sert de rideau. malheureusement, il n'a pas fait attention à ses chaussures. bizarrement, c'est son visage qui l'a captivé, impressionné, presque, de détenir d'adorables gênes dans une famille où le vice réside. finalement après un long moment d'hésitation, il tente quelque chose. ne détenant pas la patience, il se résout à manipuler le tissu très légèrement. au départ. avant de finalement opter pour la manière ferme. il agrippe l'étoffe et d'une manière brusque l'étire. bredouillant d'ores et déjà une excuse pour justifier sa fausse maladresse, « oh, excusez-moi. je croyais que la cabine était vide ! » les yeux légèrement arrondis, la mine déconfite, cachant en réalité sa phrase d'accroche envers sa victime. sumalee. bingo !  

@Sumalee Deauclaire

@Luz Boehringer
Profitant pleinement de ton jour de repos, tu ne prends pas garde à la personne qui semble te suivre depuis maintenant trop longtemps. Tu devrais te méfier, en particulier avec les disparitions très louches qui sévissent en ville secrètement. Habituée d’être le prédateur et non la proie, tu ne fais pas attention à ce qui t’entoure. Tu te préoccupes bien plus de cette tenue que tu cherches, et de cette boutique qui ne surveille pas de manière intensive leur marchandise. Aujourd’hui, tu vas franchir cette zone dangereuse, une fois de plus. Tu ne comptes pas payer, mais t’offrir gratuitement de nouveaux vêtements. Pour éviter les soupçons, tu achètes toujours plusieurs articles. C’est moins suspicieux. Tu enfileras celle que tu veux emporter discrètement, sous les vêtements que tu portes. Heureusement pour toi, il faut commencer à se couvrir, et il n’est pas suspect de porter plusieurs couches. Tes yeux parcourent alors les différents articles, tes doigts passent de cintre en cintre. Parfois, tu déplies certains pantalons les regardes sous toutes les coutures. Et finalement, tu choisis, demandes à aller en cabine pour essayer. Tu te faufiles entre les rideaux. Tu enlèves ceux que tu portes, et réfléchis à ce que tu vas pouvoir essayer en premier. Ça sera une tenue que tu achèteras puisque tu devras sortir de la cabine pour mieux t’apprécier dans le miroir. En sous-vêtements, tu réfléchis alors, quand soudain, le rideau s’ouvre en grand. Stupéfaite, tu tournes la tête et vois ce jeune homme qui a ouvert en grand la cabine. Il s’excuse, donne une raison qui finalement n’est qu’un mensonge. C’est lui, celui dont tu dois te méfier. Luz. Tu ne le connais peut-être pas, ou ne t’en souviens pas. En tout cas, son visage ne t’est pas familier. Tu le regardes avec insistance, te demandant s’il le fait exprès pour mieux observer le spectacle qui s’offre à lui. Il voit bien que la cabine est prise, il peut refermer le rideau et partir maintenant. Pourtant, il reste là comme un piquet. Ça t’énerve. « Visiblement, elle est prise ! » Tu tires le rideau d’un coup sec, et décides de te rhabiller sur le coup. Impossible pour toi de projeter un vol et d’essayer des tenues désormais. Tu bouillonnes de l’intérieur. Sans perdre plus de temps, tu remets tes vêtements et tes chaussures, puis sors de la cabine. « Faut vraiment avoir de la merde dans les yeux. » Dis-tu alors que le brun se trouve toujours là.

son coup théâtrale est si médiocre que la gamine en face de lui, referme immédiatement le rideau, s'en suivit d'une phrase bien piquante. sa colère vient retentir dans la cabine, donnant un écho déplorable au reste de la pièce. tout le monde sait à présent qu'une femme fulmine, et que le coupable n'est plus très loin. à vrai dire, luz ne pense pas aux répercussion, véritable fonceur par moment, il oublie bien souvent dans quel monde il vit. et si les heures de gloire du hashtag metoo lui sont complètement passées au dessus, la population, elle, bien encrée dans son temps n'oublie pas. il sent alors quelques regards sur lui, se contentant de simplement les ignorer. son visage reflète assez la honte, rien ne sert d'en rajouter ou pire, d'en faire de trop. luz reste planté là, ne sachant s'il devait quitter la pièce pour l'attendre à l'extérieur où bien retenter simplement une prochaine fois. dans tous les cas, il retient une seule chose de cette fausse maladresse. elle ne pourrait l'oublier. pas après ce coup d'éclat. finalement, sumalee décide de quitter l'endroit, se débarassant de la montagne de vêtement qu'elle avait pris avec elle. sur le moment, le boehringer analyse, il hésiterait presque. mais finalement, se ravise. il la suit tandis qu'elle quitte la boutique, se retrouvant en pleine rue. où le peuple pullule. ses pupilles ne la quittent pas, cherchant à tout prix à la rattraper afin d'inventer encore une excuse bidon qu'il espère passera à ses yeux pour une adorable maladresse. un espoir mince quand on sait qu'il ne connait pas la demoiselle. où du moins pas dans son entièreté. la deauclaire semble piquante, d'un caractère plutôt affirmé, voir impulsif. ce qui peut jouer en sa faveur comme l'enterrer. « attendez. » après quelques minutes à esquiver quelques ados le nez collé sur leur smartphone ainsi que quelques mamies à la hanche tremblotante, il arrive enfin à lui attraper le poignet. son action à pour effet de stopper avec netteté la gamine. « je suis désolée ! attend. je veux me faire pardonner. t'as du temps devant toi ? » qu'il tente de manière hasardeuse avant d'ajouter assez rapidement « et c'est pas de la drague. je me sens vraiment comme un con. » luz hausse les épaules, esquissant un fin sourire gauche.